ATHINA&RUBEN ❥ juste une m.a.p.

Le temps qui était à l'orage un peu plus tôt s'éclaircissait petit à petit. L'ombre causée par Isadora se dissipait, laissant place à leurs conversation de couple habituel, à leur petite vie d'amoureux quoi. L'homme parfait, l'homme parfait. C'est trop pour un seul homme ça mon amour ! souria-t-il. Ouais c'est marqué dans mon profil qu'il est l'homme parfait, mais quand même quoi, il était pas habitué de l'entendre dire, et surtout il le pensait pas. Ruben fit les yeux ronds et entrouvris la bouche de stupéfaction. Quoi ? Pas coquette ! Attends, dès qu'une fille met un peu d'mascara, un peu d'gloss, elle est coquette. Alors toi.. t'es pire que coquette ! dit-il en lui donnant un p'tit coup d'index sur le bout de son nez. J'e laisserai un peu d'ma valise, j'te l'promet. J'suis sûr que mine de rien, tu prends tout ton make-up et cinquante-six paires de chaussures. la taquina-t-il à nouveau.

Et c'est reparti dans la douceur et la tendresse et patati et patata... J'adore ça, mais là, il me semble qu'on noie le poisson, c'est tout ce qu'on fait à ce stade et les non-dits s'installent entre nous. Quelque chose me dit que ce n'est que le calme avant la tempête... Mais je décide de refuser de penser à ça. Allez, c'est fini. C'est lui et moi et puis tant pis pour le reste. "Coquette je veux bien, mais pas superficielle, ça non M. Werner ! Objection ! Et je suis sûre que je peux arriver à ne pas m'encombrer." Oublions pas que je suis une baroudeuse dans l'âme, alors les voyages ça me connait et mes valises, je les gère comme j'en ai envie, na ! "Et puis de toute façon, en Australie, il sous faire chaud en juin, non ? Je devrais pas avoir besoin de porter beaucoup de vêtements ?" je ne m'y connais pas en climat, alors je sors peut-être une grosse connerie, mais bon. J'attends la réponse de l'australien en lui souriant.

Aux yeux de Ruben, Athina était la beauté incarnée. Ses cheveux flamboyant s’alliaient parfaitement avec la couleur de son teint et de ses yeux. Et son odeur, hm son odeur ! Pour lui, elle l'avait pas besoin de passer ne serait-ce que trois minutes à mettre un coup de mascara et un rouge à lèvre. Le naturel lui allait mieux qu'à quiconque. Eh, j'ai pas dit que t'étais superficielle. Et bien les paris sont lancés. J'suis persuadé que ta valise ne te suffira pas et que tu auras besoin d'un sac d'appoint, où d'une valise de Ruben en secours. Si si. affirma-t-il tout content. L'Australie était un pays chaud et c'est vrai qu'avec la saison qui arrivait, les shorts et petits tops étaient plus recommandés que les énormes manteaux et les gros jeans. Déjà tu n'aurais pas besoin de ça.. dit-il malicieusement en lui retirant son pull, le lançant derrière lui. Elle n'était plus qu'avec un petit débardeur blanc qui laissait agréablement dépasser la dentelle de son soutient-gorge. C'est quand même beaucoup plus adéquat au climat australien comme ça.. dit-il en jouant avec la bretelle du débardeur.

Je sais pas pourquoi, mais ce qui est en train de se passer me semble trop surfait. Discuter de choses aussi légères alors qu'on a commencé dans les larmes et les cris... Du coup, je suis mal à l'aise et même si je me colle contre Ruben et même si j'apprécie, d'un côté ce qu'il dit, ce qu'il fait ; eh bien, je ne peux pas ignorer le malaise au fond de mon ventre... Je l'embrasse doucement et je lui dis : "Ok ! Mais t'imagines même pas à quel point j'aime gagner ! Donc tous mes vêtements tiendront dans une seule valise, c'est sûr! Mais tandis qu'il joue avec la bretelle de mon débardeur, comme s'il hésitait à me l'enlever, je sens que je veux pas aller plus loin avec lui aujourd'hui. Alors du coup je me décolle un petit peu de lui et je prends sa tête dans mes mains pour qu'il me regarde dans les yeux. "Ruben, je t'aime plus que tout au monde... T'es parfait en tous points, mais j'ai besoin de prendre du recul par rapport à notre discussion d'aujourd'hui..."

On verra, je suis persuadé du contraire. dit-il en lui tendant la main, signe d'un pari engagé. Alors qu'il avait retiré le pull de la jolie rousse, s'amusant maintenant à jouer avec sa bretelle, Athina le repoussa. Je n'vous cache l'effet de surprise que cela procura au Dunster. Et bam, prends toi un seau d'eau froide dans la figure. Ah non, glacée même. Euh.. oui si tu veux. dit-il en arquant un sourcil, ne comprenant pas vraiment pourquoi elle sortait ça là, tout de suite, maintenant. AAAH. Le pull, la bretelle.. putain c'était pour ça ? Elle pensait qu'il avait quelques idées pas très catholique derrière la tête ? Ah mais que pas du tout. Tu sais quoi, prends l'temps qu'il t'faut. Parce que j'ai l'impression que j'ai beau t'avoir dit la vérité, tu m'crois pas Thina, et merde ça fait chier ! lâcha-t-il avec une pointe d'agacement dans la voix. Il porta la Quincy par la taille pour s'échapper du fauteuil et la déposa là où il était assis. J'vous avait pas dit qu'il était impulsif ? Ajoutez à ça un soupçon de susceptibilité.. vous obtenez Ruben à ce moment là. Ils veulent tout foutre en l'air et toi tu sautes, les deux pieds dedans ! Bravo... applaudit-il ironiquement avant d'ouvrir la porte de la chambre, se dirigeant vers la sortie de l'appartement.

C'est pas vraiment l'idée qu'on puisse aller plus loin avec Ruben qui me met mal à l'aise... Ce qui me gène, c'est ça : la situation me semble trop fausse, trop pleine de non-dits pour que je puisse l'apprécier, donc je préfère prendre du recul, décidément. Ce qui a l'air de choquer Ruben à ce moment là. Il se lève et me pose sur le fauteuil de ma chambre et il a une réaction un peu excessive qui doit cacher quelque chose. Je ferai mieux de rester là, assise et le laisser partir, mais que voulez-vous je suis une vraie guimauve quand il s'agit de Ruben ou Kit... Donc je lui cours après et je le rattrape de justesse avant qu'il ne sorte. Je veux mettre les choses au point avec lui, je veux pas qu'il parte fâché. "Ruben... Je veux pas que tu le prennes mal, s'il te plaît... Je te fais confiance, c'est juste que.." c'est juste que je me fais pas confiance. C'est ça que je devrai dire, mais je peux pas, mon coeur se sert. Quelle connasse je suis !

Le fait qu'elle ne lui fasse pas confiance le tuait. Ouais, elle avait raison d'un côté vu la situation dans laquelle il s'était fourré. Mais quand il était avec elle, c'est comme s'il n'y avait qu'eux deux quoi, et qu'il n'y aurait toujours eux. En compagnie d'Athina, Izzy n'existait pas, du moins en tant que petite amie. Elle n'était que l'amie qui l'avait embrassé. Alors oui, ça le foutait en rogne qu'elle ne lui fasse pas confiance parce que vu ce qu'il avait lu sur formspring, Ruben aussi aurait bien le droit de n'plus lui faire confiance. C'est juste que quoi ? cria-t-il en se retournant avec un grand mouvement de bras. Peu importe qui se trouvait dans l'appartement, cette situation le dépassait et il n'avait pas envie de se prendre la tête avec la Quincy. Pas comme ça, pas pour ça. Il fit un pas vers elle, attendant une réponse. Elle avait intérêt d'être valable..

Nous y voilà. On est au moment où je suis censée lui dire la vérité ? Parce que là, c'est ce vers quoi tend la conversation. Et quel mensonge je peux bien lui sortir ? Le problème, le gros, très gros problème, c'est que j'ai aucune envie de lui dire la vérité. Alors je lui sors le premier truc bidon qui me passe par la tête. Je lui souris, faiblement : "C'est Just que je veux pas que tu partes fâché, parce que je suis débile de croire à ces bêtises..." Et parce que je suis une vraie salope qui t'as trompé avec un autre. Que j'aime putain ! Ouais, je les aime tous les deux, et ce sentiment de culpabilité, je crois que je suis pas capable de le supporter. Alors au final, je prends ma veste et je l'enfile : faut que j'aille prendre l'air, que je me change les idées. Je vais peut-être aller boire un verre, faire un truc qui m'aidera à oublier ça. "Allez viens, je te raccompagne un bout de chemin, mon coeur. Chrichri, je sors !" je lance à ma coloc.

Qu'il soit pas fâché ? Alors qu'elle l'a rejeté lamentablement, sans raisons apparentes, prétextant vouloir prendre du recul par rapport à leur conversation sur laquelle ils avaient trouvé un accord? C'était une blague, sortez les caméras cachés ! Il soupira, s'apprêtant à répondre mais Athina lui coupa son élan au même moment, décidant de l'accompagner à faire un bout d'chemin. Athina ? C'est pas la peine. ajouta-t-il dans un murmure aussitôt qu'elle ai prévenu son amie qu'elle sortait. J'ai du travail qui m'attends, j'.. on s'revoit demain ok ? dit-il en déposant un baiser sur son front avant de lui relever le menton et plonger ses yeux dans le plus profonds des siens.

C'est sûr, je dois passer pour, au pire, une nana bipolaire, au mieux, une fille assez lunatique, bref le genre de personne qui change d'avis toutes les dix secondes. D'abord on s'engueule, après on retourne dans la tendresse et enfin on se réengueule... Wouhou ! En fait, je sais pas où j'en suis et j'essaie de limiter la casse comme je peux... Sans grand succès apparemment. De toute façon, je sors, que je le raccompagne ou non. Boire une verre. C'est ce qu'il me faut. Oui, je suis non seulement une menteuse en passe de devenir professionnelle mais je bois également pour oublier. Le genre de fille hyper fréquentable. Après, faut pas que Ruben se doute de quelque chose... Il a trop connu la nouvelle Athina pour se rappeler la Athina du début d'Harvard qui se déchirait dès que l'occasion se présentait. Ca gâcherait un peu (beaucoup) l'image qu'il a de moi... Ecoute, de toute façon je sors quoi qu'il advienne. Mais je te laisse partir seul si tu y tiens. Je t'aime Ruben, ne l'oublies pas." Je le regarde dans les yeux en prononçant ces mots.