(+ Caleb) Everything was so perfect... but it's over now.

Il s’agissait sûrement d’un petit accès de panique mais Thaïs dévorait littéralement Caleb du regard, au moins autant qu’elle le couvait à vrai dire. Ses mots n’outrepassaient pas la barrière de ses lèvres car elle voulait être sûre qu’elle ne rêvait pas et que le cauchemar ne recommencerait pas dès le lendemain… elle éclata néanmoins de rire à ses propos, cherchant un carton pour mieux l’aider à le remplir ensuite. « On pourrait décorer en prime la chambre des jumeaux non ? Ceci dit chiche tu te déguises en Pikachu… je serai ton Sacha ! Plus sérieusement ça vaudrait le coup de tester un petit bodypainting un de ces quatre. »

« Tu ne viendras pas te plaindre si je déboule en pikachu géant hein ! »rigolais-je car j’étais prêt à faire toutes les conneries possibles si cela la faisait rire comme à cet instant précis. « Je suis partant pour le bodypainting et pour décorer la chambre des jumeaux avec mes anciennes peluches. Je sens que je vais prendre un grand plaisir à les initier à pokemon. Au fait, c’est normal qu’entre deux connards de Mina, elle m’ait demandé mon code ami ? » lui demandais-je avec un léger sourire.

« Je te dis… chiche kebab » ajouta-t-elle avec malice tout en sachant pertinemment que Caleb était bien capable de débarquer en Pikachu géant. Mais cela lui plaisait follement par avance justement. « J’ai initié Mina aux Pokémon mais c’est normal qu’elle te traite de « connard » dis-moi ? » demanda-t-elle à toute fin utile alors qu’ils partaient mettre les peluches et autres figurines dans la voiture. C’est à ce moment là que Thaïs commença à grimacer légèrement de douleur.

« Je relèverai le défi ! » lui assurais-je et j’avais déjà une idée précise dans la tête. Thaïs ne s’en remettrait sûrement jamais mais cela valait le coup de tenter la chose. « Nos amis ont choisi leur camp, c’est tout. Je ne leur en veux pas le moins du monde. La seule chose qui me console, c’est de me dire que je ne tomberai pas sur ton cousin ici. J’en ai un peu ma claque de m’en prendre plein la gueule mais si ça le soulage » haussais-je les épaules. J’en avais tellement pris que les insultes et autres conneries du genre ne m’atteignaient plus. « Thaïs… qu’est-ce qui se passe ? Tu as mal quelque part ?! »

« Qu’est-ce que Declan t’a dit ? » demanda-t-elle aussitôt avant d’être surtout obnubilé par la douleur évidente de son ventre. Thaïs se soutint d’ailleurs au capot de la voiture quelques secondes, respirant profondément comme le lui avait appris la sage-femme avec qui elle avait fait de nombreux exercices de respiration. « Ça va aller, douleur passagère ça m’arrive de temps en temps » avoua-t-elle pour mieux pousser un petit cri de douleur. « Ah non là j’ai vraiment une contraction en fait ! »

« Il ne m’a rien dit. Il me casse simplement la gueule et quand il juge que j’ai suffisamment morflé, il se casse » répondis-je sans chercher à me plaindre ni même à créer la moindre tension entre eux. J’énonçais simplement une vérité. J’oubliais néanmoins le grand blond pour me concentrer uniquement sur elle. « Ok… Je t’amène à l’hôpital »lui dis-je. Adieu soirée romantique ni même bain de minuit, les gosses avaient décidé de sortir. J’aidais donc Thaïs à prendre place sur le siège passager avant de grimper derrière le volant et de lancer la voiture à pleine vitesse. « Essaie de respirer calmement »

« Il va surtout se mêler de son séant, fais-moi confiance ! » soupira-t-elle, Thaïs trouvant adorable que Declan veuille garder un œil sur elle mais qu’il aille jusqu’à casser la gueule à Caleb… là, cela allait bien trop loin à son goût. Mais la conversation lui parut bientôt dérisoire à côté de la douleur atroce qu’elle ressentait, la faisant limite hurler de douleur même si elle se concentrait sur la respiration. « Mais je respire, je fais que ça je te signale !! C’est pas possible je peux pas accoucher maintenant, on n’est pas à la maison… ! »

« Ton cousin est le cadet de mes problèmes ! »lui dis-je car je m’inquiétais davantage pour elle. « Chaton, je crois que les enfants s’en foutent totalement de l’endroit où tu es, ils ont envie de sortir et je ne peux ni les attacher ni les retenir » rétorquais-je tandis que la Porsche était lancée à pleine vitesse. J’allais sûrement me prendre une prune ou un retrait de permis mais à l’heure actuelle, je m’en foutais totalement. « Essaie de te détendre, tout va bien se passer. Dans cinq minutes, nous serons dans une clinique ! »

« Bah ouais mais quand même… » articula-t-elle entre deux gémissements de souffrance, Thaïs s’inquiétant tout de même que son cousin puisse prendre Caleb pour un punching-ball, surtout qu’elle connaissait ses talents de tueur depuis le temps… « Mais ils sont trop petits !! Ils peuvent pas sortir maintenant ! » fit-elle, inquiète que ses jumeaux soient prématurés mais avec la dose de stress qu’elle traînait depuis quelques semaines, pas étonnant qu’elle ait de telles contractions… « Nom d’un chien ça fait mal bordel !! »

« Tout va bien se passer ! C’est sûrement une fausse alerte, j’en sais rien moi ! » lui dis-je paniquant à mon tour. « On se fiche de ton cousin bon sang Thaïs… Tu crois que c’est le moment ? » m’emportais-je un peu tout en essayant de resté focalisé sur la route. Je posais une main sur son ventre rebondie pour le caresser. « Allez, on se calme tous les deux, tout va bien se passer… Dans deux minutes on y est et tout ira bien… Voilà, tout ira bien ! » tentais-je de nous convaincre.