(+ Caleb) Everything was so perfect... but it's over now.

Thaïs sourit doucement face à sa question. « Non… pas uniquement… » répondit-elle sans pour autant avouer à voix haute tout ce qui pouvait l’animer à l’heure actuelle. Les sentiments étaient nombreux mais demeuraient scellés au fond de son cœur, avec impossibilité évidente de pouvoir se libérer. « Je ne te déteste pas Caleb » reprit-elle néanmoins car il avait bien mérité cette vérité ce soir. « Si je te détestais vraiment je ne serais pas ici. Je crois que je suis incapable de te détester… mais peut-être que justement, j’ai peur que tu renonces définitivement à moi. Tu avais l’air d’y tenir… »

Un léger sourire étira mes lèvres quand elle m’affirma qu’elle ne m’avait pas embrassé uniquement dans un mouvement de jalousie et cela me réchauffa le cœur. Je frottais légèrement le bout de son nez avec le mien en soupirant. « Je n’ai jamais renoncé à toi et je n’y renoncerai pas même s’il te prenait l’envie de mettre le plus de distance possible entre nous et de refaire ta vie. Tu resteras l’unique femme dans mon cœur et dans mon lit… Il me faisait surveiller nuit et jour, je me sentais pris au piège, je devais t’éloigner pour te protéger même si tu m’en voudras toute ta vie pour cela. Tu as toujours été ma priorité. Je me fichais de souffrir seul dans mon coin. Je savais que tu serais entourée et soutenue par ta famille et tes amis mais quand j’ai vu que tu te refermais sur toi-même et que tu déménageais pour New York, je t’ai suivi. Je ne voulais pas m’éloigner de toi quitte à vivre dans ton ombre et te protéger sans que tu le remarques »

Une fois encore, Thaïs ne s’éloigna pas, écoutant avec une attention toute particulière les propos de Caleb non sans laisser un sérieux teinté de douceur prendre possession de ses traits. « On pourrait rabâcher cinquante mille fois le pourquoi du comment on en est arrivés là je ne pense pas que cela nous aiderait » avoua-t-elle, fatiguée de s’entendre répéter pourquoi elle était si seule désormais. « J’avais peur être « entourée » comme tu dis je ne me suis jamais sentie aussi seule. J’ai beau aimer ma famille et mes amis de tout mon cœur, c’est cruel à dire mais ce n’est rien comparé à ce que l’on avait. Mais moi je ne voulais pas que tu sois dans l’ombre. Je voulais que tu te battes, que tu sauves ta demoiselle en détresse, que tu agisses en l’homme que tu es et que tu… me veuilles, tout simplement. Que tu effaces toutes ces horreurs que tu m’as dites et dont je cauchemarde encore aujourd’hui. »

« Je peux encore tout effacer si tu me laisses le droit de t’approcher… Je sais qu’il me faudra du temps pour regagner ta confiance mais j’ai toute une vie devant moi » soufflais-je avant de reprendre ses lèvres dans un baiser un rien plus passionné que le premier. Je ne voulais plus lui laisser le temps de réfléchir, je voulais qu’elle ressente avec son cœur et son corps, qu’elle en oublie de se contrôler. Ma femme me manquait, ses baisers, son sourire, son rire, ses caresses également. Je me sentais revivre sous ses lèvres mais je ne chercherai pas plus… Non, simplement à l’embrasser, la toucher en posant ma main sur son épaule, descendant le long de son bras pour mieux venir caresser sa cuisse et cela sans quitter ses lèvres. « Tu es la seule que je désire dans ma vie et dans mon lit »

Thaïs n’eut pas le temps de répondre que Caleb reprenait ses lèvres de façon plus passionnée, la faisant frissonner littéralement tandis que son corps était d’une sensibilité… extrême. Mais ce n’est que lorsqu’il s’exprima à nouveau qu’elle se mordilla la lèvre inférieure. « A… attends… je n’ai pas envie d’avoir l’impression que tu ne cherches à revenir que pour mon corps. Je… je veux que l’on se ré-apprivoise d’abord, même si j’en ai très envie » avoua-t-elle d’un ton intimidé, même si elle l’embrassa tendrement tout de même après s’être exprimée. « Je ne te repousse pas Caleb… je veux que tu me touches autant que je vais le faire mais je crois que c’est mieux d’y aller par étapes. »

Si la tête de Thaïs continuait de vouloir le contrôle, son corps me tenait un tout autre langage et je devais avouer que je commençais à m’enflammer sous nos baisers jusqu’à ce qu’elle douche gentiment mais sûrement. Je fronçais les sourcils. C’était ainsi qu’elle prenait mes tentatives ? « Est-ce que c’est ce que tu penses ? Que je reviens uniquement pour le sexe ? »lui demandais-je avec sérieux car pour le coup, je me sentais un peu perdre pieds même si elle me rassura sur la réciprocité de notre désir. « D’accord… Tout ce que tu voudras »lui dis-je en déposant un baiser sur son front. Je l’aimais comme un dingue et je me retrouvais dépossédé du seul moyen que j’avais en ma possession pour le lui prouver.

Thaïs se mordilla plus fort la lèvre en grimaçant. « Non ce n’est pas ce que je pense mais… pourquoi c’est si compliqué à expliquer ?! Je veux qu’on y aille doucement Caleb. Tu ne peux pas me blâmer d’avoir besoin de temps pour me redonner ça. Je veux que la prochaine fois qu’on fera l’amour, je n’ai plus cette peur d’être abandonnée ou même tes anciennes paroles dans la tête, ne me déteste pas... » avoua-t-elle tandis que ses hormones humidifièrent ses yeux. « J’ai l’impression d’être un poussin apeuré et c’est pathétique. »

« Hey, je te déteste pas » lui dis-je aussitôt en l’attirant dans mes bras. « Tu as raison, on va prendre notre temps et puis, on est pas pressé… C’est juste que tu me manques affreusement mais je ne parle pas de sexe ni rien. Le simple fait de me réveiller dans un lit vide, ça me tue mais je serais bien le dernier des salops de te reprocher ta timidité ou même tes craintes »lui assurais-je en la berçant contre mon torse. Je voulais qu’elle se sente bien dans mes bras et tant qu’elle aurait cette crainte, je savais qu’elle souffrirait plus qu’autre chose. « Tu m’as donné une semaine après tout… c’est à moi de te prouver que l’on peut encore sauver ce qu’il reste »

Thaïs retrouva le bonheur de se blottir contre le torse de Caleb, entre ses bras protecteurs et autant dire qu’elle se mit aussitôt à ronronner d’aise, oubliant doucement mais sûrement la tristesse qui la prenait aux tripes depuis des semaines. Qu’est-ce que c’était délectable… « Et si tu dormais avec moi cette nuit ? » lui proposa-t-elle d’une voix douce en ne se détachant de quelques millimètres que pour le regarder. « Je sais que tu es bien ici près de Nicolaï mais… peut-être que ça me bloque aussi d’être ici. Je crois que l’on n’arrivera pas à retrouver notre cocon à nous s’il y a des tiers… »

« Nous ne sommes pas obligés de rester… Je suis venu ici parce que je n’avais nulle part où aller » lui expliquais-je sans toutefois oser dire que je tournais trop en cage et que la tentation de succomber aux drogues était bien trop forte, seul dans une chambre d’hôtel. Dans le fond, je n’avais pas voulu aller chez mes parents non plus car je ne voulais pas leur dire que j’avais tout bousillé avec ma femme qu’ils adoraient comme leur propre fille. J’avais suffisamment déçu de personnes pour en rajouter sur cette liste. « Dormons ici cette nuit, tous les deux et demain, nous pourrons aller où bon nous semble. Tu as des envies ? »