(+ Caleb) Everything was so perfect... but it's over now.

« Et tu as quelque part où aller maintenant ? » demanda-t-elle, curieuse de connaître également son ressenti car Thaïs le trouvait aussi prudent qu’elle dans le sens où il ne se dévoilait pas réellement à sa personne. Pas encore. Leurs réflexes d’avant semblaient brisés et pourtant, la jolie blonde ne prenait plus cela avec autant de fatalité. A croire qu’une lueur d’espoir venait de la heurter pour le meilleur et pour le pire… « Pourquoi pas au Canada ? Ce n’est pas très très loin… et ça nous dépayserait. Mais tu es… content de dormir avec moi, ou… »

« Pas franchement. Je suis un peu en mode SDF ces derniers temps. En général, quand je veux bouger, je demande à Nico de me passer les clés d’une de ses nombreuses demeures ou je vais de chambre d’hôtel en chambre d’hôtel » avouais-je un peu mon errance de ces dernières semaines. On peut dire que ça montrait clairement que j’avais surtout survécu plutôt que vécu mais je m’en fichais bien. Ma maison était celle où cette femme poserait ses bagages en dehors de cela, il ne s’agissait que de murs sans intérêt. « Va pour le Canada, je n’ai jamais visité… Et pour te répondre, j’en suis ravi, m’endormir et me réveiller auprès de la femme que j’aime, je crois qu’il y a pas meilleure façon de passer une bonne nuit »

Caleb était décidément bouché à l’émeri… Thaïs secoua discrètement la tête de droite à gauche en poussant un petit soupir avant de se reprendre en haussant les épaules. « C’est bien qu’il ait pris soin de toi » fit-elle avant de se racler la gorge pour se lever et reprendre son gobelet de coca, toute cette discussion lui ayant donné soif, sans compter la déception allant avec. Non seulement il ne semblait pas avoir saisi le sens de la question mais en prime avait-elle l’impression qu’il cachait sa joie. « C’est très joli le Canada, tu verras. »

Je me relevais en même temps qu’elle, comprenant après coup que je venais de manquer ma chance de marquer des points. Bordel, j’étais vraiment nul à chier dans les discussions sentimentales. « Il m’a offert un toit, c’est tout » lui dis-je en venant me blottir dans son dos et entourer son corps de mes bras. « Excuse-moi, je viens de comprendre le sens de ta question… Faut croire que ça, ça changera jamais chez moi » plaisantais-je en déposant un baiser au creux de son cou. « J’ai envie de rentrer chez moi chaton… Et ce chez moi, c’est simplement là où tu seras… Rien que le fait de te serrer dans mes bras me fait revivre, tu n’imagines pas le bonheur que tu m’offres simplement en m’accordant le droit de te toucher »

« Ça ne fait rien » répondit-elle simplement alors que Caleb venait de se blottir contre elle. Effectivement, Thaïs aurait été rassurée qu’il marque un peu d’enthousiasme ou qu’il comprenne tout de suite le sens de sa question mais elle cherchait sûrement à brûler les étapes… tant pis, elle allait contrôler sa déception pour que cette dernière n’obscurcisse pas son horizon ! « Je me doute… mais tu sais moi je n’ai plus vraiment de toit à t’offrir je suis un peu une sans abri au sens propre du terme » tenta-t-elle de plaisanter en caressant juste sa main.

« Si tu as un toit à m’offrir… Notre maison près du lac. Elle reste l’emblème même de notre amour et j’ai toujours bon espoir d’élever nos enfants là-bas » lui avouais-je en la faisant se retourner pour pouvoir l’embrasser. « Arrête de dire que cela ne fait rien. Tu as le droit de me taper ou de tempêter si je merde… je veux que tu me dises les choses Thaïs… On n’y arrivera pas si encore une fois, tu me passes toutes mes erreurs. Je veux… Je sais pas engueule moi, traite moi de crétin, donne-moi des coups de coussins » lui dis-je en levant les bras en l’air en signe d’impuissance à trouver les bons mots.

Thaïs était perdue. Caleb la poussait à se mettre en colère et fatalement, malgré tout son désir de contrôler ce qu’elle renfermait soigneusement depuis des semaines, son expression changea du tout au tout en quelques secondes. Autrement dit, elle craquait… « Je viens de te proposer de dormir avec moi et c’est à peine si tu ne me donnes pas l’impression d’être aussi joyeux qu’à l’enterrement de ton poisson rouge ! Merde Caleb ! Tu veux courtiser une femme ?? Mets-y du cœur, de la conviction, prouve-moi que t’es un homme, un vrai, un tatoué ! » s’emporta-t-elle avant de choper un coussin pour le frapper à plusieurs reprises sans vraiment de violence. « Tu me courtises pas t’es en mode carpette ! Me force pas à vérifier si tu as toujours un sac à bonbons en état de fonctionnement !! »

Et bien, moi qui voulais qu’elle se lâche, j’étais servi pour le coup. « Quand tu dis les choses, tu ne fais pas les choses à moitié. Je t’ai dit que j’étais heureux de partager ton lit chaton, qu’est-ce que tu veux que je te dise de plus ? Je rêve de te faire l’amour depuis tout à l’heure, je te ferais dire »rétorquais-je avant de l’embrasser passionnément pour lui montrer que carpette ou pas, mon désir d’elle était tout ce qu’il y a de plus viril. « Je t’aime Thais Weyss. Je me fiche que nous soyons divorcés ou pas, que nous faisions l’amour ou pas. Tu restes ma femme et j’emmerde le premier que ça défrisera… Tu veux que je te courtise réellement ? Dis-toi que tu as toute la nuit pour te reposer car demain, tu risques d’avoir du mal à tenir la route ! »

« Tu m’as dit de te gueuler dessus je te ferais remarquer… » fit-elle en gardant son coussin en main, au cas où. Après tout, il s’agissait d’une arme on ne peut plus efficace dans son genre, surtout que Caleb venait de l’embrasser avec une passion qui laissa Thaïs toute chose grâce à ce fameux coussin. « Oh mais moi je pète le feu, je ne suis pas du tout fatiguée et si tu veux que je ne tienne pas la route tout de suite je ne suis pas contre… pourquoi remettre à demain ? »

« J’aime quand tu obéis femme »rigolais-je avant de l’embrasser rapidement. « Tu vois la petite robe noire que je t’ai acheté ? Va l’enfiler mon cœur et rejoins moi dans le hall… Tu as exactement un quart d’heure pour te préparer…Et prends un maillot de bain… Je crois que je t’en ai acheté un aussi »lui dis-je non sans la pousser à rejoindre sa chambre d’une petite claque sur les fesses. Elle voulait retrouver le véritable Caleb ? Elle allait être servi à son tour.