« Je ne crois pas, ou alors qu’est-ce que tu es mauvais acteur mon ange ! » rigola-t-elle de bon cœur avant de caresser le dos de sa main tout en lui souriant avec tendresse. Cela faisait des semaines que Thaïs ne s’était pas sentie aussi bien, aussi légère… « J’espère que l’on va pouvoir reprendre là où on s’est arrêté. Je n’ai pas envie de me dire nous deux ça n’a pas d’issue, je t’aime trop pour ça… »
« J’ai jamais su joué les mecs sans libido devant la plus extraordinaire des femmes »rigolais-je avant de sceller notre amour dans un autre baiser. Je me sentais si bien que mon regard pétillait de bonheur alors qu’elle me disait m’aimer même si ce n’était pas réellement un « je t’aime » en bonne et due forme. « On va peut-être mettre un peu de temps à retrouver nos réflexes mais cela ne veut pas dire que notre histoire est finie. Nous avons encore de très longues années devant nous pour nous aimer et puis, on forme une famille… Thaïs, au sujet du divorce… il faut que je te dise quelque chose »
« En même temps, je ne vais pas m’en plaindre, au contraire ! » s’exclama-t-elle pour mieux s’exprimer un brin maladroitement sur ses sentiments même si Thaïs faisait de gros efforts. La peur la tenaillait toujours et pourtant, elle avait à cœur de lui faire comprendre que ses sentiments pour lui n’avaient pas changé. « J’ai conscience que ça va nous prendre du temps mais il faut croire que ma patience n’est pas extraordinaire… quelle est cette chose que tu dois me dire à propos du divorce ?? »
« Je ne vais pas m’en plaindre » avouais-je avec un sourire ravi tandis que je frottais le bout de mon nez contre le sien. J’étais même heureux de savoir que j’allais pouvoir l’étreindre aussi souvent que possible. « En réalité… Nous sommes toujours mariés. Il manquait une signature de ta part alors les papiers n’ont pas pu être enregistrés par le tribunal et je n’ai jamais trouvé la force de te les renvoyer une seconde fois » lui expliquais-je en craignant qu’elle le prenne mal.
Thaïs esquissa un sourire radieux alors que Caleb lui faisait un bisou eskimo mais autant dire qu’elle se redressa en position assise, ramenant le drap sur elle face à l’aveu de son cher et tendre. « Tu me charries là ? » demanda-t-elle avec précaution, refusant de se réjouir trop vite si jamais il s’agissait d’une sorte de poisson d’avril un peu en retard. « Si tu ne m’as pas renvoyé les papiers c’est que tu ne voulais pas vraiment divorcer, je me trompe ? Pourquoi avoir demandé le divorce au départ alors ? »
« Euh non je ne te charrie pas… Nous sommes aux yeux de la loi, toujours mariés » répondis-je prudemment ne sachant pas vraiment sur quel pied danser à cet instant précis. « Je n’ai jamais eu envie de divorcer mais je voulais qu’il le croit lui. Je me battais contre un ambassadeur avec le bras long et demander le divorce lui aurait fait croire que tu ne comptais pas pour moi et qu’il ne pourrait donc pas jouer cette carte. Mon viol n’est plus reconnu par la loi, il y a prescription et avec son immunité, je me battais dans le vide alors je l’ai joué finement pour protéger ma famille mais à aucun moment, je n’ai eu envie de divorcer. Je t’aime bien trop pour ça ! »
Thaïs se racla un peu la gorge. « A vrai dire… » commença-t-elle prudemment avant de poursuivre, sans pour autant fuir son regard : « j’ai demandé conseil à Mallo. Elle m’a dit que si j’oubliais une petite signature, ce serait caduc… je n’arrivais pas à accepter que tu veuilles divorcer, je voulais que tu me prouves que tu ne voulais vraiment plus de moi ou, au contraire, que tu ne voulais pas divorcer. Si tu savais comme je souhaitais que tu te battes pour moi, pour nous, pour notre famille. Je t’aime Caleb… et ça me tue d’être passée à un millimètre de te perdre… »
« Tu ne m’aurais pas perdu et je me suis battu pour nous. Je sais que la méthode n’est pas très orthodoxe mais je ne pouvais pas le laisser approcher de mon bonheur ni même de le salir d’une quelconque façon. Je me fichais bien de prendre des coups ou même que tu me détestes sur le moment mais il le fallait quitte à passer le restant de mes jours à te poursuivre de mes assiduités pour regagner ta confiance et ton cœur. Je devais protéger ma famille Thaïs, toi et nos enfants parce que je vous aime, parce que vous êtes la meilleure chose qui me soit arrivée dans la vie mais surtout parce que vous êtes ma vie..Seulement quand l’avocat m’a dit que le dossier était caduc car il manquait ta signature, si tu savais combien j’ai été soulagé d’apprendre ça… Je n’en dormais plus tellement je voulais rentrer à la maison mais j’ai tenu parce que je savais au bout du compte que notre amour s’en relèverait. J’avais foi en nous »
Thaïs serra brusquement Caleb entre ses bras, fermant les yeux en humant longuement son odeur comme si cela faisait des années qu’elle ne l’avait pas vu ni sentit tout contre elle. « Pourquoi tu ne m’en as pas parlé ? C’est ça que je ne comprends pas. Tu te rends compte ce que tu t’es infligé tout ça pour nous protéger ? Je sais pourquoi tu l’as fait mais crois-moi, s’il avait fallut jouer la comédie et feindre d’être désespérée de divorcer je l’aurais fait, et plutôt deux fois qu’une… je ne suis pas mauvaise pour écrire des scenarii… j’essaye même d’écrire un livre actuellement et si ça avait été pour nous sortir de la panade, je l’aurais fait ! »
Je serais ma femme dans mes bras comme si ma vie en dépendait. Elle ne comprenait pas, je me fichais bien de la souffrance que je m’infligeais ni même que je me condamnais sûrement à une vie de solitaire. Ils valaient tous les sacrifices du monde. « Je ne voulais prendre aucun risque avec vos vies mon amour »soufflais-je avant de la reculer en fronçant les sourcils. « Tu écris un livre ? J’ignorais que tu avais cette passion ? Mais tu l’écris depuis combien de temps ? »lui demandais-je avec enthousiasme car Thaïs pouvait être certain qu’elle aurait toujours mon soutien dans toutes les démarches qu’elle entreprendrait.
