« AAAAAAAAAAH » hurla-t-elle face à une contraction d’autant plus virulente, même si Thaïs essayait de se concentrer sur la voix de Caleb par la même occasion. « Tu crois que tout ira bien ? » lui demanda-t-elle le visage en sueur, la respiration haletante et le corps complètement crispé à cause de la douleur. Une chance qu’ils arrivaient justement à la clinique en question… « Dis-moi que ça va s’arrêter c’est insupportable Caleb ! »
« Oui tout ira bien ! »lui assurais-je même si je n’en savais rien du tout. Je n’étais pas médecin et encore moins spécialiste es accouchement. Je freinais devant les urgences pour mieux sortir de la voiture et ouvrir la porte passager pour la soulever dans mes bras. « S’il vous plait !!! Je crois que ma femme est en train d’accoucher ! » m’écriais-je tandis qu’une infirmière se précipitait vers nous avec un brancard. Je fus rapidement mis à l’écart, assistant de loin à ce ballet de médecins autour de Thaïs sans pouvoir y faire grand-chose si ce n’est que répéter « Tout ira bien »
Rapidement, Thaïs fut mise sur un brancard et prise en charge par une armée de médecins avant que la fausse alerte ne soit déclarée. Par chance, entre temps, on lui avait donné un antidouleur léger par intraveineuse avant de lui faire de plus amples examens. « Ce n’était qu’une fausse alerte madame, rassurez-vous. Vous avez subit un stress fort récemment ? Cela peut être une raison de soudaines contractions. En tout cas la poche des eaux n’a pas été rompue, plus de peur que de mal. Nous allons vous garder une petite heure en observation et ensuite vous pourrez rentrer chez vous. » Thaïs ne lâchait pas la main de Caleb, même si elle respirait enfin. « J’ai vraiment cru qu’ils allaient sortir trop tôt… tu as pas eu peur toi ? »
« J’étais mort d’inquiétude »avouais-je pâle comme un linge. Bon sang, si l’accouchement, c’était comme ça, je n’allais jamais y survivre tant je sentais mon cœur battre la chamade dans mon torse. « Comment vous faites pour accoucher ? Sérieux, c’est de la torture, pire, un acte de barbarie… Je te mettrai plus jamais enceinte de toute ma vie »lâchais-je sous le choc de l’avoir entendu hurler comme si on était en train de la charcuter à vif. Oh non, moi vivant, il n’y aura pas d’autres accouchements que celui des jumeaux.
Thaïs était nettement plus calme et ce fut pourquoi elle caressa délicatement la joue de Caleb lorsqu’il lui avoua être mort d’inquiétude. « Mais on va bien, tu as entendu le médecin » fit-elle avant d’écarquiller les yeux pour mieux soupirer. « Les femmes sont sur terre pour en baver, c’est maintenant que tu t’en rends compte ? Hey c’est cruel moi je veux une grande famille… » couina-t-elle doucement même si là, tout de suite, elle manquait un peu de force. « Tu verras, on oublie tout une fois le bébé dans les bras il paraît… en l’occurrence ce seront les bébés. »
« Comment veux-tu que j’oublie ? C’était pire que dans la vidéo que j’avais regardé. Je crois que c’est décidé : tu es la femme la plus masochiste de la terre mais surtout la plus courageuse »la taquinais-je en avant d’embrasser la paume de sa main. Je me sentais un peu vidé de mes forces et je me laissais tomber sur la chaise non loin du lit. « S’il te plait… la prochaine fois que je dois subir ça… fais en sorte que ce soit pour l’accouchement sinon tu vas devoir demander à une infirmière de me réanimer »rigolais-je.
« Tu es au courant que c’est pour la majeure partie des femmes comme ça ? Je n’ai aucun mérite » reprit-elle en secouant la tête de gauche à droite avant de se pousser légèrement sur le lit. « Tu veux t’allonger à côté de moi ? » lui proposa-t-elle en le voyant vidé de toute force et s’affaler contre le siège d’à côté. « Et bien et bien, où est donc passé le Zorro de moi ? Ne t’en fais pas, je n’ai pas l’intention de recommencer avant le jour J, parole de scout. »
« Je me fiche bien des autres femmes… Y a que toi qui compte et te voir souffrir de la sorte, c’est traumatisant à vie » lui répondis-je dans un premier temps avant de me relever pour venir m’allonger à ses côtés veillant à ne pas la blesser ou la gêner inutilement mais je devais reconnaitre que sentir sa chaleur contre la mienne me faisait un bien fou. Je posais prudemment ma main sur son ventre. « Est-ce qu’ils vont bien ? Tu n’as plus mal ? Je crois que le zorro a trouvé plus fort que lui pour le coup » murmurais-je sur un ton amusé.
« Je trouve ça presque mignon que tu aies été traumatisé à vie pour ça, c’est grave docteur ? » tenta-t-elle de dédramatiser avec humour pour mieux se blottir contre Caleb sitôt qu’il l’eut rejointe sur le lit d’hôpital où Thaïs devait rester malheureusement une heure. « On va très bien. Tu sens ? Il boxe comme les futurs champions qu’ils sont, comme d’habitude ! Les contractions font beaucoup moins mal, c’est très supportable maintenant. »
« Tant que tu trouves pas ça sexy, je crois que je peux m’en remettre »rigolais-je en l’embrassant avec tendresse pour mieux me concentrer sur son ventre où je sentais nos enfants boxer. « Hey on se calme les terreurs, maman a besoin de se reposer mais promis, papa va arrêter de la faire stresser, j’ai compris le message » leur dis-je tout en caressant son ventre rebondi. [COLOR=#495CFF] « Il faut que tu te reposes et quand le médecin te laissera sortir, je t’amènerai au calme pour que tu puisses continuer de te reposer.
