※ one day a nerdy boy will get the princess Danae

Les sermons de Danae, à côté de ce que pouvait pondre Cody, c'était du canard laqué en conserve quoi ; froid, fade, sans couleur et zéro sex-appeal. Je ne sais pas s'il est humainement possible de trouver du sex-appeal à un canard laqué mais on va dire que si, sinon mon expression ne fonctionne plus. Non sans une once de confiance en lui, il répliqua instantanément ; « T'oublies que je suis un Lowell, l'impro c'est presque dans mes gênes. » Cody vivait sa vie sous le signe de l'improvisation, zéro plan, au feeling du début à la fin. Pour le moment, on ne pouvait pas dire que ça portait ses fruits. Voyez, lui n'avait absolument aucune idée de comment il rentrerait ce soir. Et vous savez quoi ? Il s'en battait les grelots un soir d'hiver. Lui n'avait pas de cavalière attentionnée qui le ramènerait, d'ailleurs il l'avait paumé dans les méandres de la foule et il avait la flemme de se lancer dans une chasse à la femme. « Cool, t'as de la chance. » réagit-il avec un bref haussement d'épaule. Quand elle lui renvoya la question, il ne trouva qu'une seule réponse ; « Encore une fois, j'ai envie de te dire … J'improvise. » ça, il pouvait la sortir pour tout. 'Tu manges quoi ce soir ? J'improvise. T'as pas oublié ta fille sur l'aire d'autoroute ? Tu comprends rien, j'improvise.' Fancy. Son soi-disant problème avec l'alcool devenait tabou quand il était justement relativement sobre, ou bien quand on évoquait le fait qu'il ne foutait rien d'autres de ses journées. Là, Danae accumulait les deux et il ne parvint pas à retenir une grimace à faire frémir un camionneur. « Certes. » cingla-t-il, la voix tranchante, en se penchant sur le bar, demandant tout aussi gentiment un soda au barman. Particulièrement en ce moment, il était susceptible puisque les trois quarts de ses journées il les passait à l'hôpital auprès de sa fille malade, ne lui laissant que les soirées pour décompresser. C'est vrai qu'il parlait relativement peu d'elle, de lui, se renfermant derrière un masque de blagues en cascade car la réalité se révélait bien merdique, donc il ne blâmerait pas Danae pour cela. Il n'empêchait que monsieur avait son petit caractère.

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Cody & Danae

One day a nerdy boy will get the princess Danae

D'accord, Cody avait l'improvisation des gênes. Soit. Mais j'étais une Quincy. Et ça, ça changeait tout. Les Quincy étaient les rois des beaux discours. Cette soif d'aider les autres coulait dans notre sang et personne ne pouvait surpasser ça. Alors quand Cody affirma qu'il pouvait me dépasser, je laissais échapper un rire. « Vraiment ? Tu te rends bien compte que les Quincy ont ce genre de discours dans leurs gênes ? Que c'est inné chez nous. Même la nature te dit qu'il n'y a rien que tu puisses faire à nous, car ce don coule dans nos veines. » Donc back off, Cody, c'était MOI la reine des sauvetages ici, et personne d'autres. D'ailleurs, Cody m'annonça qu'il n'y avait pas que dans ses discours qu'il improvisait. J'avais soudainement l'impression que sa vie entière n'était qu'une immense improvisation. J'étais en partie d'accord avec lui. Ca avait du bon de ne pas planifier chaque seconde de sa vie. On pouvait ainsi laisser place à l'imprévu, se faire surprendre par des événements qu'on aurait jamais imaginé. Mais d'un autre côté, planifier avait du bon. On pouvait être sûr de certaines choses, avoir des points d'attache. « Tu improvises toute ta vie ? », demandais-je, dubitative. J'anticipais la réponse et continuais. « Ca a du bon de prévoir les choses des fois. C'est plus sûr. Alors pas ce que tu vas manger demain midi, ni avec quelles fringues tu vas t'habiller demain matin. Mais des trucs comme... Je sais pas. Les grandes lignes de ta vie. » Les études, l'appartement, les trucs comme ça. La conversation commençait à dériver sur des sujets plus sérieux. Le ton se fit plus grave. Je sentis bien que ma remarque sur son penchant pour la boisson ne plaisait pas à Cody. Mais je n'allais pas en rester là. On ne faisait que commencer. Et autant profiter de ce moment tant que Cody n'était pas raide mort. Pas comme la dernière fois. Peut-être que j'allais réussir à avoir une discussions sérieuse avec lui cette fois-ci. Peut-être que je lui tirerais les vers du nez. « Je t'avais déjà posé la question mais la réponse était pas satisfaisante alors je vais la reposer. Et me sort pas une blague à deux balles pour changer de sujet. Pourquoi tu bois... autant ? C'est pas anodin. » Je me mordis la lèvre suite à cette phrase et prenait une gorgée de vodka. Peut-être que ça allait me donner le courage de continuer cette conversation jusqu'au bout.

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Bleeker croyait en ses performances de bon parleur pour débiter à Danae un discours digne de Barack Obama, sauf qu'au lieu d'être à son pupitre devant le sénat, il se trouverait à une réunion des alcooliques anonymes. Elle le sous-estimait, mais quand il était inspiré, il en sortait des punchlines bien meilleures que ses sermons de mère supérieure qu'elle se complaisait à recracher en boucle. Il fit mine de réfléchir à ce qu'elle venait de dire. Perplexe, il se sentit presque obligé de poser la question ; « D'accord … Donc tu es en train de dire que c'est inné chez vous d'être casse-couille ? » Bon à savoir. Il fallait vraiment que Cody arrête d'apprécier un peu trop bien les Quincy. Elles attiraient trop de problèmes, tout compte fait. Et il avait l'impression d'écouter de nouveaux les conseils nazes reçus un peu plus tôt par son ex, comme quoi il devait prendre en main sa vie, faire des projets … En fait, chez les Quincy, on les embrigadait de telle sorte à ce qu'ils viennent faire chier le monde ? Tentant de garder son calme, il souffla ; « Explique-moi ce qu'il y a de drôle à tout planifier. À mon avis, les gens réglés comme une horloge doivent bien s'ennuyer. » Il aimait bien sa vie comme elle était. Certes, ce n'était pas rose, certes, il n'avait aucune idée de comment serait son lendemain … Mais osef, non ? Il n'avait pas envie qu'on lui parle de grandir, de prendre un appartement, des décisions qui risqueraient de briser son cocon. Et Danae semblait finalement bien lancée pour enfoncer le clou jusqu'au bout, évoquant dès à présent ses soi-disant problèmes d'alcool. Le verre du jeune homme claqua instantanément contre le bar ; ses nerfs étaient mis à rude épreuve. Keep calm. Keep calm. Il fixant un point droit devant lui, canalisant ses émotions. Quand ce fut fait, il tourna la tête vers elle et répondit en posant une question ; « Tu … Tu espères en tirer quoi, honnêtement ? Merde, on est au bal de promo, on est censé rigoler, on est censé … Pas poser des questions aussi inutiles. »

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Cody & Danae

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Les Quincy étaient casse-couilles ? Vraiment ? Alors que tout ce que nous souhaitions, c'était aider notre prochain. Nous voulions juste que chaque personne trouve sa voie et trouve le bonheur. Nous étions les bergers qui guidaient les moutons égarés vers de magnifiques pâturages. Mais ça, Cody ne semblait pas le voir. « Déjà, on est casse-couilles parce qu'il y a des gens qui nous donnent du fil à retordre. On veut juste aider, nous. », disais-je en croisant les bras. Même si visiblement, les gens ne voulaient pas être aidés. C'était dingue, non ? Les gens préféraient rester dans leur misère plutôt que de sortir du pétrin. C'était quelque chose que j'avais du mal à comprendre. « Je suis d'accord avec toi. Il faut se laisser surprendre par la vie, parfois. » Par exemple, un truc que je n'avais pas prévu : que Cody m'aimait bien. Ca, ça m'avait beaucoup surpris. Mais soit. « Mais je pense quand même il faut un juste milieu entre les deux. Un équilibre. » Tout était une question d'équilibre dans la vie. Etre trop gentil n'était pas génial, car on pouvait vite se faire prendre pour un idiot par les autres. Etre trop mauvais n'était pas top non plus, car personne ne nous aimait et on risquait de passer le reste de notre vie seul à patauger dans notre amertume. Tout n'était pas blanc ou noir. Il fallait mélanger les couleurs pour obtenir un joli gris bien dosé. Telle était ma vision des choses. Mais là, la situation virait au noir plutôt intense, Cody ne semblait pas apprécier du tout mes remarques. Ca le déstabilisait, ça l'énervait et je le voyais. D'un côté, il n'avait pas tort. C'était le bal de promo, c'était censé être une soirée légère et sans prise de tête. Mais rien ne se passait jamais comme prévu, à ce bal. « Je ne sais pas. Mais je ne trouve pas ça inutile, moi. Je trouve ça même plutôt important. De toute manière, avec toi, peu importe le lieu, peu importe l'heure, ce ne sera jamais le bon moment pour en parler. »

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Avec Cody, tout était blanc ou tout était noir. La couleur grise avait littéralement disparu de son spectre des couleurs depuis bien longtemps. Malheureusement, ce n'était pas la SNCF pour le moment dans la tête de Bleeker et donc, il n'y avait pas de période blanche ce soir. Juste la noire. Autant, il admirait les Quincy quand ils se rendaient en Afrique, prenaient le risque de servir de cible à des moustiques tropicaux ou de choper le virus Ebola pour sauver des gosses. Mais comme il voyait tout en noir, il ne pouvait s'empêcher d'apercevoir une lueur d'hypocrisie dans leurs pseudo actes altruistes ; « Oh non, vous voulez juste vous donner bonne conscience, c'est tout. » pesta-t-il, le visage mauvais. Et plus ils avançaient dans la conversation, plus Cody avait l'impression d'être face à un tribunal, jugé pour un crime qu'il n'avait pas commis. Il ne savait pas quoi répondre ; à l'évidence ils ne fonctionnaient radicalement pas de la même manière. Alors qu'il prônait la nonchalance et la procrastination, Danae suivait aveuglément les grandes lignes de sa vie qu'elle avait préalablement tracé. « L'équilibre, c'est pour les acrobates. » siffla-t-il, l'air faux. Il ajouta ; « Tu prévois, tu crois que maintenant que tu es sur les rails, rien ne pourra t'arrêter, que tu n'as plus qu'à filer droit … Mais c'est faux. Un beau jour, on vient te barrer la route. T'as déjà vu un western ? Les bandits foutent des troncs d'arbres sur la voie pour mieux dépouiller les passagers. Et si t'as pas de rail de secours, tu dérailles, tu exploses, et ça fait mal. J'préfère agir en train fou tout de suite, on ne peut pas dérailler quand on est déjà plus dessus. » Après, chacun sa vie, chacun son chemin, passe le message à ton voisin lalalala. Au sujet de l'alcool, il refusait cordialement d'en parler. « Peut-être que c'est pas le lieu qui m'importe, ni l'heure. Peut-être que c'est la personne, tout compte fait. » Il la fixa sans sourciller pendant trente longues secondes. Ce n'était pas contre elle. Il ai...Adorait beaucoup Danae. T'façon, c'est un fait ; personne ne le comprenait.

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Cody & Danae

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Cody devenait vraiment mauvais là. Ses propos me touchaient. Il était clairement en train de dénigrer ma confrérie. Il laissait entendre que les Quincy étaient de purs hypocrites dans leurs actions et je ne pouvais pas le supporter. « Vraiment, Cody ? Donc pour toi, on est des personnes foncièrement mauvaises ? Pour toi ça n'existe pas les personnes qui font les choses par simple bonté du coeur ? » Mince quoi, il connaissait beaucoup de Quincy pourtant. Comment pouvait-il dire une chose pareille ? Plus la conversation avançait, plus j'avais l'impression que ça ne mènerait à rien. Nos opinions étaient divergentes et j'avais l'impression de parler à un mur. Cody contrait chacune de mes remarques avec habileté et le tout était une joute verbale sans fin. « Quand on vient te barrer la route, tu ripostes. Tu contournes les obstacles, tu rivalises d'ingéniosité pour trouver une solution au problème. Tu t'échappes, tu trouves une issue de secours et tu pars dans une autre direction. Bien sûr qu'en planifiant les choses, on n'obtient pas toujours le résultat escompté. Mais au moins, on ne peut pas dire qu'on n'a pas essayé d'atteindre le but qu'on s'était fixé. » Et quel était son but, à Cody ? Avait-il seulement un objectif dans la vie, un rêve qu'il poursuivait et ne souhaitait pas perdre de vue ? La dernière remarque de Cody tomba comme un couperet et résonna dans ma tête. « Peut-être que c'est la personne, tout compte fait. » Wow. Peut-être que c'était un lapsus de sa part, il s'était mal exprimé ? Ou pas. Piquée à vif, je soutenais le regard de Cody pendant un long instant sans savoir quoi répliquer. En fait, je n'avais rien à répliquer. Touchée, coulée. Je détournais le regard et me mordais la lèvre. Vexée, je n'avais qu'une envie : me barrer d'ici. Si Cody ne voulait pas me parler, très bien. Je n'allais pas le déranger plus longtemps. « Ok. », disais-je faiblement. Je posais mon verre sur le bar dans un claquement sourd. Je me levais et plongeais mon regard dans celui de Cody. « Passe une bonne fin de soirée. », lançais-je avant de tourner les talons. Putain.

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Ça le saoulait cette soudaine animosité entre eux. Soudaine, oui, parce que toute à l'heure, la conversation était bien, tranquille, normale quoi. Mais là, on se croirait dans une jungle tropicale où, d'un coup, on passait du soleil de plomb à la tempête bretonne. Et voilàààà. Danae déformait littéralement ses propos. Cody évoquait la bonne conscience que les Quincy recherchaient perpétuellement et direct, elle interprétait ça comme s'il les traitait de mauvaises personnes. Non non, il ne fallait pas déformer ses propos non plus. « Mauvaises, mauvaises … Ne me fais pas dire ce que je n'ai pas dit. » soupira-t-il. Leurs opinions s'opposaient radicalement. Cody se sentait comme Béatrice dans Divergente, au moment où Tori lui annonce, avec sa voix de flippée de la mort 'tu es divergente' et là au cinéma on était en mode ooooh, on ne s'y attendait pas du tout, le titre du film donnait zéro indice. Je me perds. Il pouffa de rire comme un snobinard ; « À quoi bon essayer d'atteindre un but si on n'est clairement pas sûr d'y arriver ? Trop fatigant, désolé. » Et voilà, on retombait dans le complexe du chat qui se mort la queue, de l'oeuf et de la poule, du têtard et du crapaud. Ça je l'ai inventé, j'pense pas qu'il existe. S'il avait été un des sept nains, il serait clairement grincheux. Malheureusement, il sortit la phrase de trop et Danae se vexa, lui souhaita une bonne soirée et partit. D'abord interloqué, il resta immobile, pétrifié sur place, le temps de remettre ses idées en place et de revoir la logistique de ce dont il venait d'être témoin. Avant qu'il ne soit trop tard (tout est relatif, se calmer seulement une fois que son punching-ball partait, c'est craignos), il tendit le bras, chopant son poignet pour l'inciter à se retourner. Professionnel du retournement de personnes (et de situation) de père en fils depuuuis … Longtemps. Lui faisant à nouveau face, il ravala sa salive et – espérons – sa fierté. « Danae, je... » commença-t-il. Les mains moites, son ventre se serra, ses intestins se nouèrent entre eux, comme si leur projet dans la vie était de se transformer en scoubidou. Il ne savait plus ce qu'il voulait dire. Merde. Foutues absences. Ou alors le regard soutenu de Danae l'empêchait de prolonger. En même temps, vous avez vu les yeux qu'elle a ? « Ouais, bonne soirée. » Il se ravisa. Il lui lâcha le poignet. Il n'avait pas de cran.

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Cody & Danae

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Je croisais les bras, blasée par la tournure que prenait la conversation. Comment en était-on arrivés à s'engueuler de cette manière ? On aurait pu continuer à parler d'un sujet léger, sans conséquence, comme la taille et l'entretien des charmilles, je ne sais pas. Mais non, la conversation avait déviée et à présent, nous nous regardions avec un air mauvais plein de reproches. Surtout que Cody venait presque d'insulter les Quincy et faisait comme si de rien n'était. Je ne pouvais pas accepter ça. « Ah oui ? Vous voulez vous donner bonne conscience... disais-je en imitant grossièrement Cody. T'insinues quoi alors ? » Je lui lançais un regard perçant. On ne touchait pas aux Quincy et à leurs valeurs, ah ça non. Je levais les yeux au ciel en entendant les propos de Cody. A quoi bon essayer ? J'hallucinais presque. C'était quoi ce discours ? « Donc tu fonctionnes comme ça ? », m'écriais-je. « Tu abandonnes avant même d'avoir essayé ? T'as juste peur en fait. Ouais, t'as peur de courir après ce que tu veux vraiment parce qu'il y a un risque que tu te rétames la gueule. Mais devine quoi ? Des fois, on obtient vraiment ce qu'on veut quand on se donne les moyens. Mais t'as juste pas la motivation ni le courage. C'est ce que j'appelle être un lâche. » Je prenais une grande inspiration après ce discours et fixais Cody. Je savais pertinemment que ce que je venais de dire n'allait pas lui plaire. En même temps, qui aime se faire appeler un lâche ? Personne. Et là, je pointais du doigt le problème ce qui risquait de provoquer un raz-de-marée du côté de Cody. Tandis que je tournais les talons, résignée, le Lowell m'attrapa par le poignet et me retourna vers lui. Ce geste me surprit et je restais sans voix quelques instants. Je retenais ma respiration et le fixais alors qu'il commença à parler. Mais Cody s'arrêta en plein milieu de sa phrase et me souhaite une bonne soirée. Néanmoins, je ne bougeais pas et restais plantée là, face à lui. « Quoi ? Je t'écoute. » Dernière chance, Cody. C'est le moment de décider dans quelle catégorie tu te classes : les courageux, ou les lâches.

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N'est pas Michael Gregorio qui veut ; Danae craignait avec ses imitations. Pfff. Cody ne se reconnut même pas, oh non, il n'était pas du tout vexé, non non. Il ne soupira pas du tout, enfin à peine, il sifflait juste autant qu'un train au temps des Westerns, dont la cheminée serait complètement encrassée. « Rien. » lâcha-t-il glacialement en roulant des yeux. T'façon, ça servait à rien, il devait être fiché dans sa tête, style Cody Bleeker l'ennemi public numéro 1 des Quincy. Alors que pas pas pas pas du tout. Il avait de très bons rapports avec eux en général, à part ce soir. Puis il resta sans voix. Elle le descendit ; il chuta d'un gratte-ciel de 152 étages mais il ne cria pas. Il explosa sa figure contre le sol et boum, à plus de Cody. Silence totale, il venait de faire un AVC de la partie qui, dans son cerveau, servait à envoyer bouler les gens quand ils le traitaient de lâche. Et malgré ça, il parvint quand même à exécuter ce maigre geste qui consistait à rattraper Danae alors qu'elle partait, juste après l'avoir mis six feet under. Peut-être que la partie sado-masochiste dans sa tête réclamait un énième coup de bâton. Et là, chose inattendue ; alors qu'il avait perdu ses mots face au regard inquisiteur et dénonciateur de Danae et malgré qu'il se soit ressaisi en lui souhaitant tout bonnement une agréable soirée, elle lui demanda de parler. Il resta sur le cul, cherchant une issue pour ne pas passer pour un con. Passer pour un con plus longtemps, car à l'évidence il n'avait pas gagné beaucoup de points dans son estime ce soir. « Je ... » Puisqu'il avait beugué sa phrase sur ça, autant reprendre là où ils avaient terminé. « … N'ai pas envie qu'on se fâche. Pas pour des broutilles. Parce que si tu pars fâchée, tu reviendras plus me parler, et moi je ne ferais pas le premier pas car j'aurais l'impression de te déranger. Du coup ce sera terminé entre nous alors que ça a même pas commencé. » Voilà pourquoi, des fois, il préférait fermer sa gueule. « J'veux dire … Ahah, on ne se connaît pas depuis longtemps, ce serait con quoi, imagine qu'on loupe une occasion de devenir meilleurs amis. » ça va, il s'était bien rattrapé à sa liane ? N'est pas non plus Tarzan qui veut.

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Cody & Danae

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Cody resta sans voix devant mes reproches. Ca pouvait se comprendre : je venais de frapper fort. Je lui avais affligé un violent coup de massue sur la tête, ce qui avait sans doute explosé tous ses neurones. Ce qui expliquait le fait qu'il ne pouvait plus me répondre. Mais alors que je lui demandais de parler, il retrouva soudainement la parole et me sortit un discours digne d'un film américain. Nous qui détestions le bal de promo pour ses clichés de couples amoureux, nous tombions également dans le cliché avec un bon petit drama comme on les aime. Une fois que Cody eut fini son speech, je le fixais, interloquée. Là, il me fallait quelques instants pour réfléchir à une réponse digne de ce nom. Je ne pouvais que tirer mon chapeau devant une si belle déclaration. Enfin... qu'est-ce que ça voulait dire tout ça ? Terminé avant même d'avoir commencé ? On parlait d'une amitié, là ? J'en avais pas l'impression. C'était pas le genre d'expression qu'on utilisait lorsqu'on désignait une relation amicale. D'ailleurs, il s'était rattrapé avec un petit rire nerveux. Un rattrapage pourri en plus. Il avait pas besoin d'une meilleure amie, il en avait déjà une. Ils venaient de gagner un award ensemble. Le prix de la plus belle amitié. Alors c'était sûrement pas de ma meilleure amitié dont il avait besoin. Même si on a le droit d'avoir plusieurs meilleurs amis. Mais il avait quand même gagné un award avec Jackie donc bon. Et puis, il faut admettre que vu comment on s'engueulait, on risquait pas de finir BFF de sitôt. Enfin soit. Cody attendait une réponse et j'étais là, à le fixer comme une conne, une expression indéterminée sur mon visage. Une expression du genre je-suis-trop-fâchée-mais-je-t'aime-quand-même-et-puis-zut-je-sais-pas. « C'est pas parce qu'on se fâche une fois que ça veut dire que c'est fini entre nous. » Amicalement parlant, bien entendu. « Même si ça a pas encore commencé, comme tu dis. » Sortez les violons là. « On est mal partis pour être meilleurs amis en tout cas. » Ma réponse était totalement incohérente. Des bouts de phrase par-ci par-là. Il m'avait prise de court, en même temps. Pour une fois, il m'avait surprise dans le bon sens du terme.

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