(+) Interlude au bal w/Bambi

Je fronçais les sourcils face à sa réponse. Avait-elle des ennuis à cause de leur couple ?! « Bien sûr que je le pense mais il y a un souci ? On vous emmerde avec votre couple ? Tu sais, tu peux tout me dire et puis même si tu es capable de te défendre seule, je sais que ça fait du bien de vider son sac de temps en temps » lui dis-je non sans lier nos mains ensembles. Bambi jouait toujours aux fortes mais je me demandais si un jour, justement, cela n’allait pas la faire craquer. « Comment ça ?! Je veux dire, tu touches un peu à la magie ? » lui demandais-je avec perplexité. Je voulais ZE show et je ne savais pas trop comment dire à Bambi, sans la vexer, que je voulais plus qu’un tour appris dans un bouquin ou à la télévision.

« On nous fait souvent des petites remarques pénibles. Difficile de se retenir de leur dégommer la tronche, tu me suis ? » fit-elle remarquer en soupirant car après tout, Bambi possédait une colère latente difficile à contrôler et c’était beaucoup lui demander que de passer outre la connerie humaine en la matière. « Tu as déjà vu l’illusionniste dont tu me parles je crois, non ? Suis-moi » l’incita-t-elle avant de lui prendre la main, l’emmenant dans une pièce vide dont elle alluma la lumière pour mieux sortir de son sac à main un foulard capable de la recouvrir en entier. « Ouvre bien tes mirettes » reprit-elle avant de laisser le foulard la recouvrir à peine quelques secondes pour mieux le laisser retomber et apparaître dans une robe de soirée complètement différente. « L’illusionniste et transformiste dont tu parlais… en fait c’est moi. »

« Les gens réagissent ainsi parce qu’ils ont peur du changement mais tu sais, il n’y a bien que l’homme pour se dire que ce n’est pas naturel…Chez les animaux, c’est assez fréquent et puis même dans notre histoire, beaucoup de sociétés admettaient et prônaient même les relations homosexuelles. Tant que tu es bien dans ta tête et dans ton couple, autant traiter par le mépris ces pisses froids. » lui dis-je avant de secouer la tête. Je n’avais jamais vu cette personne mais elle était des plus douées d’après les bruits que j’avais entendus. Je suivais donc Bambi vers une petite salle pour mieux resté stupéfait de sa démonstration. « Ouaw… mais t’es comme les chats, tu as neuf vies, ce n’est pas possible autrement »éclatais-je de rire. « J’ai le droit de dire : banco, je t’engage ? »

« Oh tu sais je me répète ce genre de choses au moins quinze fois par jour mais les réflexions d’autrui finissent toujours par t’atteindre. C’est comme si tu demandais à Thaïs de supporter qu’on la traite de sale aveugle ou de baleine échouée, tu crois franchement qu’elle accepterait sur la longueur ? » Certes, la blondinette avait retrouvé la vue entretemps mais Bambi savait à quel point cette dernière avait souffert des moqueries. Caleb n’en savait sûrement pas la moitié. « Pas neuf, faut pas déconner ! Disons que je suis organisée… va pour que tu m’engages, tu me dévoiles ton plan par contre ? »

« Il est vrai, je n’avais pas vu les choses sous cet angle-là. Cela ne doit pas être évident à assumer en public mais tant que vous êtes heureuses ensemble, c’est le principal non ? Rassure moi, tu l’es ma belle ? »m’inquiétais-je aussitôt pour ma petite biche adorée. J’avais toujours été bien trop protecteur avec mes amis mais pour le coup, je craignais que Bambi soit malheureuse. Elle méritait pleinement d’avoir le sourire dans son cœur et sur ses lèvres. « N’empêche, tu m’enlèves une épine du pied ! Par contre je n’ai aucune idée de comment organiser ton show, je pense que le mieux serait qu’on se trouve une journée pour que tu me montres tout ce que tu sais faire ? »

« Bien sûr que je le suis, quelle question ! La connerie humaine m’énerve mais ça, crois-moi, ça date pas d’hier » soupira-t-elle avant d’esquisser un sourire et de pincer adorablement la joue de Caleb comme à chaque fois que Bambi voulait tacitement le remercier de son écoute et de sa compréhension. « Pas de soucis, donne-moi une date et je me libère. Mais tu voulais davantage de l’illusion, du transformisme, lui en mettre plein les mirettes ? Donne-moi une piste ça m’aidera, à moins que tu veuilles voir ce que j’ai en magasin pour que ça t’en donne justement ! »

« Ok ok… Désolé d’avoir posé la question mais je voulais juste m’assurer qu’au final, tu ne subissais pas la connerie humaine pour rien. Je tiens énormément à toi » grognais-je alors qu’elle me pinçait la joue comme si je n’étais qu’un gamin. « Qu’est-ce que tu penses de jeudi prochain ?! Vaut mieux que tu me montres tout l’éventail de ton talent car je ne suis pas très porté sur la magie alors je n’y connais rien. Je pourrais comme ça te dire si on garde tel ou tel numéro. Qu’est-ce que tu en penses ? »

« Mais t’excuses pas je t’en veux pas du tout… crois-moi si je t’en voulais tu le saurais, tu me connais un peu quand même ! Et moi aussi je tiens à toi beau brun… j’voudrais tellement qu’il t’arrive moins de connerie surtout » lui avoua-t-elle avant de lui faire un câlin sincère, chose que Bambi n’était pas forcément habituée à faire mais qu’elle faisait volontiers à Caleb ou Declan. Elle les connaissait suffisamment pour ça… « Jeudi prochain sans problème ! Dis-moi quelle heure et où tu veux que je vienne et j’amène mon attirail… ou mieux ! Ça te dis de passer la journée à Vegas ? On peut y aller en jet sans problème. »

« A moins de te mettre à brûler des cierges, je crois que les ennuis continueront de me poursuivre, je suis un peu un attrape emmerdes » plaisantais-je car j’avais fini par me faire une raison. Ma vie était pourrie jusqu’à l’os mais heureusement, ma femme était là pour mettre de la gaité et du bonheur sans quoi, j’aurais sombré depuis des années.   « Il me semble que Thaïs passe la journée avec Mallory donc on peut se voir dès le matin quitte à manger en ville pour se requinquer » m’arrêtais-je subitement alors que je venais de comprendre le sens de sa phrase « … A Vegas ?! Je signe où ?! Par contre, faudra me signer un papelard pour Thais où tu t’engages à ce que je ne fasse pas de conneries et surtout à repousser toutes les nénettes me tournant autour »rigolais-je de bon cœur.

« Suis même pas sûre que les cierges fonctionnent… paye-toi un bodyguard ? » proposa Bambi, admettant que pour le coup, dans le genre « j’attire les emmerdes et j’arrive pas à me soigner » il était plutôt champion du monde hélas. « T’en fais pas, j’irai voir Thaïs pour lui dire que j’ai besoin d’un détective au sujet d’un vol sur mon lieu de travail à Vegas en lui promettant de jouer les gardes du corps… elle signera tout de suite en disant que ça va te changer les idées, j’te parie cent dollars ! »