Thaïs laissa échapper un petit rire amusé alors que Caleb ne se disait pas capable d’être raisonnable en face d’elle. « Je te rassure chéri, c’est on ne peut plus réciproque ! » murmura-t-elle, à moitié hilare, caressant son torse en ronronnant littéralement avec bonheur. « Tu sais que je vivrais bien sur une île déserte avec toi et nos enfants… je pêcherais pour qu’on mange, ce serait tellement bien… » Eh oui, Thaïs savait pêcher !
« Une île déserte ? Carrément ? » rigolais-je en me tournant sur le côté pour pouvoir la regarder non sans cesser de caresser sa magnifique chevelure. « J’ignorais que tu savais pêcher, est-ce un passetemps que tu m’as caché ? Mais même si le projet semble paradisiaque, nos amis finiraient par nous manquer, tu en as conscience ? » répondis-je après un petit moment de flottement que j’avais passé à l’embrasser. « Rien ne nous empêche d’amener les jumeaux sur une île paradisiaque quand ils seront en mesure d’en profiter et nous jouerons la famille Crusoé »
« Il ne faut pas rêver radin si ? » plaisanta-t-elle de bon cœur, un sourire radieux présent contre ses lèvres alors que Caleb caressait délicatement ses cheveux. « J’en ai conscience ! Si tu ne sais pas pêcher ça ne m’empêchera pas de t’apprendre ceci dit… mon père qui m’a appris quand j’étais petite » avoua-t-elle avec un rien d’émotion dans le regard. « Ça te plairait de jouer à la famille Crusoé avec les jumeaux et moi ? »
« Oh non, ce serait bien trop triste ! » rétorquais-je avec un léger sourire. « Non je ne sais pas pêcher alors va falloir m’apprendre –surtout la patience, ce n’est pas vraiment mon fort »rigolais-je contre son cou. Cela me plairait bien de vivre ce genre d’aventure avec elle –même beaucoup. « Tu n’imagines pas à quel point : imagine, nous serions loin de tous, personne pour nous dire comment éduquer nos enfants etc.. Le pied total…Je pourrais te faire l’amour à longueur de journée…On signe où ? »
« Tu sais, je peux t’apprendre la patience mon ange… rien qu’en te promettant de belles récompenses si tu y arrives ! » s’amusa-t-elle à rétorquer en lui offrant un bisou eskimo. Thaïs éclata de rire face à l’enthousiasme dont il faisait preuve et pour le coup, il venait de lui donner une raison de plus d’avoir hâte d’accoucher. « En bas à droite ! J’ai tellement hâte que l’on parte dans ce petit voyage tous les deux ralala… loin de tout et surtout des emmerdes ! »
« J’accepte le défi si j’ai le droit à des récompenses aussi délicieuses que toi »rétorquais-je non sans lui sourire avec tendresse tandis qu’elle m’offrait un baiser d’esquimau. Je fis mine de signer un contrat imaginaire lorsque la conversation s’orienta vers cette fameuse île déserte. « Tu crois que les emmerdes vont nous laisser tranquille ? Dès fois je me dis qu’il y a deux nanas complétement sadiques qui s’amusent à nous faire vivre des péripéties dignes d’un thriller de haute envolée. C’est un coup à devenir croyant, tu ne trouves pas ? »
« Tu sais que tu es un vil flatteur, Monsieur Weyss ? » s’amusa-t-elle à lui répondre contre ses lèvres, non sans le récompenser d’un délicieux baiser, Thaïs ayant actuellement un mal fou à quitter ses lèvres ou même à rester loin de lui. « Honnêtement je me pose aussi la question ! Mais comme je panique sur beaucoup de choses c’est habituel… on doit avoir fâché quelqu’un là haut si ça se trouve. »
« On a rien sans rien n’est-ce pas et puis, je ne fais que dire la vérité, je te trouve délicieuse… A ton avis pourquoi crois-tu que je veuille te croquer à toute heure du jour comme de la nuit ? » rétorquais-je avec malice pour mieux profiter de son baiser. « Tu sais, si tu paniques à propos de nous, de notre famille ou même de moi, il te suffit de m’en parler et je saurais te rassurer… Et je te promets de faire de même. Tiens, je vais commencer dès à présent… Avec Dec’ on s’est maté des accouchements et comment dire… On a été traumatisé tous les deux » grimaçais-je. C’était même carrément flippant.
« Délicieuse, carrément ? Au sens propre ou au figuré ? » s’intéressa-t-elle avant que son sourire ne s’amoindrisse subitement. Parler de ses craintes et du fait qu’elle soit une angoissée de la vie, ce n’était pas évident pour Thaïs, loin de là… « Pourquoi tu as regardé des accouchements ?! Tu ne vas jamais vouloir m’accompagner maintenant ! Sinon pour te répondre, j’angoisse. Surtout que tu ne me regardes plus après… »
« Dans tous les sens du terme ma chérie… à ton avis pourquoi j’aime autant butiner ta fleur »la taquinais-je pour voir si jamais j’allais provoquer le moindre rougissement. Je crois que c’était devenu un jeu en soi. « Bien sûr que j’ai toujours envie de t’assister mais je voulais être prêt et pas paniquer comme un bleu le jour J. Je crois que c’est mort, tu vas avoir le droit à une véritable lopette comme mari »plaisantais-je avec tendresse en caressant sa joue. « Trésor, je t’ai aimé brune, blonde, mince, enceinte… Je t’aimerai même s’il te poussait un troisième bras sur le front »
