(+ Caleb) I need somebody HELP !

« Maintenant je le sais… ça m’a fait un électrochoc… » lui expliqua-t-elle car au même titre que pour lui, Thaïs avait eu besoin de cela pour retrouver la mémoire, même si c’était dramatique. Autant dire qu’elle l’aida à se relever et à s’asseoir dans la voiture mais elle ne put s’empêcher d’essuyer ses larmes alors qu’elle redémarrait la voiture. « Ne me menace pas de te jeter d’un immeuble Caleb… rien qu’à imaginer… » fit-elle, toute tremblante, même si elle conduisait quand même car il fallait bien le ramener à l’hôpital.

« Tu.. tu as retrouvé la mémoire ? » lui demandais-je sans trop y croire car avant toute cette histoire, Thais commençait doucement mais surement à avoir des flashs même si c’était surtout concernant notre vie sexuelle. « S’il te plait ne pleure pas… tu sais combien j’ai horreur de te voir si triste, je te promets, je le dirais plus mais s’il te plait… ne pleure pas à cause de moi » murmurais-je en caressant sa joue. « Tu sais… j’ai rêvé de notre première rencontre il y a peu »

« Oui… j’ai tout retrouvé à en avoir mal au crâne et à en avoir le réflexe de faire des heures de bagnole pour revenir et te supplier de me reprendre » avoua-t-elle la gorge nouée, peinant à cesser de pleurer mais il le fallait bien sans quoi adieu la conduite sécurisée dont Caleb avait besoin pour le ramener à bon port. « Si tu sautes, je saute Caleb, je croyais que tu l’avais compris. Ne me dis pas des choses pareilles… raconte-moi plutôt ton rêve, ça occupera mon esprit. »

« Mouais, je t’engueulerai quand même lorsque je serais en forme » grognais-je à ce sujet. Prendre la route, toute seule alors qu’elle était enceinte, c’était de la folie pure et simple –remarquez, je n’étais pas plus doué qu’elle en la matière mais j’avais tous les droits ! « Je sais… En fait, je crois que je me suis toujours remémoré notre rencontre. Tu étais là, à quelques mètres de moi à m’écouter chanter… C’était la première fois que je rechantais après cette connerie de boysband de bac à sable… Tu étais vraiment magnifique »

« Oh alors ça je n’en doute pas une seconde » marmonna-t-elle, pas vraiment fière d’elle même si Caleb allait s’en donner à cœur joie côté savon une fois qu’il serait alité à l’hôpital. Thaïs allait sûrement en prendre pour son grade. « Et qu’est-ce que tu as ressenti la première fois que tu m’as vue ? Moi je me souviens très bien avoir été attirée par ta voix. C’était l’évidence même… puis après, tu dansais d’une manière tellement pure que c’en était émouvant, tout simplement. »

« J’avais l’impression de voir un ange tombé du ciel. Tu avais ce je ne sais quoi de fragilité dans le regard malgré que je sentais que tu étais une véritable tête de mule » plaisantais-je avec tendresse avant de soupirer. « Je suis tombé amoureux au premier regard, c’était la première fois que ça m’arrivait, c’était étrange et agréable en même temps » avouais-je en posant ma main sur sa cuisse. « Lorsque je songe à tout ce qui nous est arrivé depuis notre première rencontre, je me dis que notre amour doit être de ceux qui traversent les époques… Tu crois aux vies antérieures ? »

Si Caleb désirait émouvoir Thaïs, il ne pouvait pas mieux s’y prendre qu’en évoquant leur toute première rencontre par des mots si doux. « Je ne sais pas pourquoi mais je sentais à tes côtés que je n’avais besoin de personne d’autre. On pouvait me faire tout le mal du monde, tant que je t’avais toi, le reste n’avait plus aucune importance. Tu as été mon miracle, Caleb. Alors oui, je crois aux vies antérieures. Tu m’y as fais croire, comme à beaucoup d’autres choses ! »

Des fois, je me plaisais à me dire que Thaïs et moi étions des amants qui se retrouvaient à chaque nouvelle vie pour recommencer à s’aimer. C’était idiot mais j’étais un fervent croyant du karma et des vies antérieures même si je n’osais pas clairement l’afficher. « Tout comme tu m’as redonné confiance en l’être humain et en l’amour chaton… Tu vois, qu’importe les épreuves, la maladie ou je ne sais quoi… tant qu’on y croit encore, rien ne nous arrêtera mais je crois que je vais faire un petit somme… je suis totalement claqué »marmonnais-je en fermant les yeux un court instant.

« Dors aussi longtemps que tu voudras, je veille au grain » fit-elle tout en continuant de conduire jusqu’à être de retour à l’hôpital, où une civière attendrait Caleb ainsi qu’une bonne équipe du service de chirurgie et les parents de l’allemand, qui saluèrent Thaïs en la serrant dans leurs bras. « Veillez à ce qu’il reste dans sa chambre, je vais juste faire un examen et je reviens » fit-elle en se présentant au service de gynécologie, malheureusement en grande peine sans pouvoir feindre. Ce n’est qu’une bonne heure plus tard qu’une infirmière venait dans la chambre de Caleb pour leur apprendre la chose suivante : « Nous avons dû arrêter l’accouchement de Madame Weyss et la garder en observation, elle est au service de gynécologie en chambre 3114. Elle me fait vous dire qu'elle va bien et qu'il ne faut pas vous inquiétez. »

« Pas m’inquiéter ? Mon cul oui ! »grognais-je en essayant de me relever rapidement stopper par mon père. « Fils voyons, tu dois te reposer ! » protesta-t-il mollement. Il savait très bien qu’avec son aide ou pas, je finirais par rejoindre la chambre de ma femme. « Je dois y aller… hors de question que je reste ici alors soit tu pousses mon lit là-bas, soit j’y vais en rampant mais j’irais ! » le menaçais-je avant qu’il n’échange un regard avec ma mère pour mieux aller chercher une infirmière qui accepta après de longues tractations à ce que je sois mené auprès de ma femme. « Alors toi !! Toi tu vas manger sévère !! Pourquoi tu ne m’as pas dit que tu avais mal ?! BORDEL DE MERDE WEYSS ! T’ES QU’UNE TETE DE MULE ! »