(+ Caleb) I need somebody HELP !

Thaïs aurait dû prévenir Declan du coup de fil qu’elle avait eu mais impossible. Il fallait qu’elle aille constater la chose et c’est la raison pour laquelle elle s’était rendue à l’adresse indiquée, sans protection ni arme d’aucune sorte, bénissant le fait que le hangar soit pour l’instant vide… mais pour combien de temps ? « Oh mon dieu Caleb !! » s’exclama-t-elle en prenant son visage en coupe pour mieux tenter de capter un pouls contre sa carotide. « Dis-moi quelque chose je t’en prie… »

Cela faisait une semaine que je voguais dans des eaux troubles. Ces chiennes m’avaient drogué pour que je me tienne tranquille comme si je pouvais me tirer de cette foutue chaise. La drogue. Une nouvelle fois, je pouvais sentir cette plénitude m’envahir mais contraire à d’habitude, c’était bien plus fort, bien plus intense. Comment étais-je arrivé ici ? Je ne m’en rappelais plus vraiment mise à part une camionnette grise qui avait déboulé de nulle part et ce coup derrière la tête. « Thais… »murmurais-je dans une semi conscience. « T’es pas réelle hein… c’est le fruit de mon imagination »marmonnais-je tandis que ma tête se faisait lourde.

Caleb semblait dans un bien piteux état mais Thaïs tenta de trouver quelque chose pour le détacher. Le problème résidait dans le fait de le sortir de là car il était loin de peser le même poids qu’elle… « Bien sûr que si je suis réelle Caleb et il n’est pas question que je te laisse ici mais il va falloir m’aider un peu… » fit-elle en passant son bras autour de ses frêles épaules, tentant de le soulever mais quelque chose lui disait que cela n’allait pas être piqué des hannetons…

J’étais en plein rêve ou en plein cauchemar car Thais ne pouvait pas être là toute seule, à la merci de ces deux folles qui rêvaient que d’une chose, nous nuire. « Je sais pas si j’en serais capable »murmurais-je car cela faisait une semaine qu’on me nourrissait à peine, une semaine que je me sentais faible et que j’avais mal au cœur sans mon traitement. « Tu n’aurais jamais dû venir… trop dangereux » marmonnais-je en sentant mes jambes se dérober sous le poids de mon corps, tombant à genoux au sol, entrainant ma femme dans ma chute.

« Il n’était pas question que je te laisse entre les griffes de ces folles ! » s’exclama-t-elle avant que Caleb ne tombe à genoux, l’entraînant dans sa chute. Le pire, c’est que Thaïs tomba à moitié sur le ventre et grimaça à cause de la douleur. Qu’elle idée de venir seule aussi ! « Dis-moi qui je peux appeler pour qu’on te sorte de là, je ferais n’importe quoi mais je t’en prie, dis-moi quoi faire ! »

« Je sais pas… »grognais-je tant la drogue m’empêchait de me concentrer sur quelque chose de tangible surtout que je sentais une sourde douleur dans mon cœur causé par cet effort physique. « Elles cachent une arme… derrière l’une des briques du mur du fond »réussissais-je néanmoins à lui dire. « Va me la chercher » lui demandais-je inconscient qu’elle venait de chuter presque sur le ventre. Je peinais à garder les yeux ouverts pour l’heure.

« Je vais te la chercher » murmura-t-elle illico presto avant de se rendre là où il lui avait indiqué pour en sortir l’arme sans grande peine et la lui apporter. « Tu vas te sentir de tirer ? Declan m’a dit qu’il m’avait appris à tirer, j’aurais peut-être plus de chance de faire mouche ? » proposa-t-elle sans vouloir être trop envahissante mais Thaïs était paumée : non seulement elle ne pouvait pas supporter le poids de Caleb mais elle n’avait aucune idée de comment le sortir de là…

« On va éviter… je veux pas que tu te blesses »soufflais-je car je ne voulais pas compter sur le fait qu’elle savait « peut-être » tirer. Non, j’étais peut-être diminué mais j’aurais d’autant plus de chance de faire mouche qu’elle songeais-je en me relevant, prenant appui sur ses épaules en essayant de ne pas peser de tout mon poids sur elle. « Comment es-tu rentrée ? » lui demandais-je car nous pourrions peut-être rebrousser chemin.

« Je vais très bien tu sais » mentit-elle-même si la chute sur son ventre avait provoqué une vive douleur qui ne s’était pas encore calmée. Inutile de l’alarmer plus encore qu’il ne l’était déjà, à la place, elle cherchait à lui offrir autant de stabilité que possible en lui offrant ses épaules plutôt deux fois qu’une. « Par derrière, il y avait un trou dans le grillage et la porte en acier était ouverte… je suis venue en voiture, c’est comme le vélo ça ne s’oublie pas il faut croire ! »

« Tu ne sais toujours pas mentir »soufflais-je avec un léger sourire bien que j’étais inquiet. « Allons-y… » tentais-je de nous motiver tandis qu’on marchait mais chaque pas que je plaçais devant l’autre provoquer une vive douleur dans mon torse comme si chaque battement de mon cœur était pénible à réaliser. Je savais ce qui était en train de se passer mais le besoin de mettre Thais en sécurité prédominait sur tout le reste même si pour cela, je devais y dédier mes dernières forces. « Passe…Passe la première »lui dis-je arrivés près du trou.