(+ Caleb) A new time is coming...

« Ben tu as pas réagit même quand je suis arrivée toute nue avec juste mon coussin contre moi… » avoua-t-elle-même si Thaïs n’avait pas feint la chose, elle n’avait réellement plus aucune tenue nocturne à se mettre. « Mais tu n’as pas peur de l’après ? De trop t’attacher et de ne pas arriver à lâcher prise ? Je ne sais pas pourquoi mais je sens que moi je vais avoir du mal… » avoua-t-elle non sans s’emparer pourtant de ses lèvres avec une passion dévorante, comme si toute une frustration bien trop longue s’exprimait.

« Euh… je sais très bien cacher mon jeu car crois-moi, tu ne m’as pas laissé de glace. A ton avis pourquoi j’ai tenu la couette assez loin de moi ? » rigolais-je doucement avant de secouer la tête face à sa réplique suivante. « Justement, je sais que j’ai envie de m’attacher à toi et que rien ne nous séparera… Fais-moi confiance et laisse toi simplement aller dans mes bras, ne pense pas à demain et si tu n’arrives pas d’y penser, dis-toi que je t’appartiendrais toujours » murmurais-je à son oreille. Oui, qu’elle soit aveugle ou voyante, amnésique ou pas, j’appartiendrais toujours à cette femme. « Je suis amoureux de toi Thaïs.. De toi, de personne d’autre »

« Tu n’étais pas de glace ? » cligna-t-elle des yeux avec vivacité tant elle ne s’y était pas attendue. Autant dire qu’elle ne s’empêcha pas de soulever sa couette, de tâtonner contre son torse pour mieux frôler son boxer et constater la vérité. « Effectivement… désolée de ne pas avoir remarqué » ajouta-t-elle en souriant doucement avant qu’elle ne redevienne sérieuse. « Mais tu me connais à peine Caleb… enfin je veux dire, tu m’as dit que tu étais mon ami ! C’est moi qui n’ait rien vu, c’est ça ? Je ne sais pas pourquoi mais j’ai envie que tu sois mon roc, que tu sois avec moi, de prendre soin de toi autant que tu prendras soin de moi… je n’arrive pas à regarder quelqu’un d’autre ou même à désirer quelqu’un d’autre, peu importe combien de fois j’essaie… »

« Oh bordel » soufflais-je tandis qu’elle vérifiait d’elle-même mes dires. La confiance régnait mais quand même, là, elle venait ni plus ni moins de m’allumer comme ce n’était pas permis. « Je sens que je vais avoir le droit à la douche froide » marmonnais-je en levant les yeux au plafond. Néanmoins, la discussion suivante ne prêtait pas vraiment à la plaisanterie ni même à la légèreté. « Peut-être que je me suis présenté à toi comme ton ami mais que je ressentais bien plus d’amour que d’amitié à ton égard… Je comprendrais que tu ais besoin de temps, tu me connais à peine, je ne suis qu’un étranger pour toi »soupirais-je avec un mélange d’amertume et de tristesse. « Mais tu ne peux pas nier ce qui se passe entre nous, tu l’as dit toi-même, tu es attirée par moi… Pourquoi se faire du mal à nier nos sentiments alors que tout nous pousse l’un vers l’autre. J’ai besoin de toi Thaïs… Si tu savais combien j’ai besoin de toi dans ma vie »

« Tu vas attraper la mort si tu files sous la douche froide ! » s’exclama-t-elle en secouant négativement la tête de droite à gauche avant de s’imprégner de la moindre de ses paroles, les laissant l’envahir non sans une délectation qu’elle ne comprenait pas encore. « Je n’ai pas l’impression d’être face à un étranger » avoua-t-elle non sans une grande sincérité qu’elle fit aisément passer par son regard. « Je n’ai pas envie de te faire du mal ou même de m’éloigner, pourquoi tu crois que j’ai demandé à dormir avec toi ce soir ? Je n’ai l’impression d’être chez moi qu’entre tes bras. Je veux rester si tu me l’autorises parce que je n’ai pas envie que tu restes tout seul et tout triste. »

« Mais non mais c’est soit ça, soit la main droite »haussais-je les épaules avec fatalité car je n’avais pas vraiment le choix du moins pour le moment puisque sans trop m’avancer, je sentais que nous étions à un tournant de notre relation. Il était étrange de penser ainsi alors que techniquement, nous étions mari et femme. « Alors reste près de moi, ne me lâche pas d’une semelle » murmurais-je avant de tout simplement l’allonger sur le matelas pour mieux l’embrasser langoureusement, laissant une de mes mains remonter le long de sa cuisse. « Si je fais quelque chose qui te déplait, dis le moi… impose moi tes limites parce que j’en aurais aucune te concernant si ce n’est celle de ton bien-être »

« C’est une promesse » avait énoncé Thaïs au bout de quelques secondes, non sans s’endormir entre les bras de Caleb pour une nuit des plus paisibles. Il valait mieux ne pas trop forcer sur les efforts physiques pour l’instant, pas alors qu’elle sortait d’une importante opération du cerveau… mais cela n’empêchait pas l’irlandaise d’être soumise à des épreuves particulièrement pénibles, ne serait-ce que le fait de faire bonne figure dans un dîner pompeux, dans une robe qu’elle jugeait trop serrée et qui était diablement fendue. « Dis-moi, il s’écoute beaucoup parler non ? » demanda-t-elle au bel allemand au bout de quelques minutes. « Vous vous jugez intelligente, Thaïs ? »

Mes parents nous avaient invité à l’une de leur soirée entre « amis » et bien malgré moi, j’avais du être présent sans pouvoir le cacher à Thais qui m’avait demandé si elle pouvait être ma cavalière, chose que j’avais expressément accepté avant de faire en sorte que mes parents nettoient leur maison pour ne pas qu’elle découvre notre mariage. Bref, une soirée rasoir pour ne pas changer surtout quand un homme commença à un peu trop la ramener. Je fronçais les sourcils tandis que je passais un bras sur le dossier de son fauteuil comme pour marquer mon territoire ou le prévenir qu’il allait avoir des emmerdes s’il continuait. « Oui… il devrait peut-être la fermer de temps en temps » marmonnais-je pour elle après m’être penché à son oreille.

Pour le coup, Thaïs était choquée de voir le flot de paroles de cet abject personnage mais esquissa un sourire à l’attention de Caleb face à son commentaire. « Ses dents rayent le parquet c’est à peine croyable ! » lui murmura-t-elle en retour avant d’être heurtée par sa question. « Eh bien si on compare mon QI avec le vôtre je suis sûre qu’il va y avoir une différence mais pas dans le sens où vous l’espèreriez ! » s’exclama-t-elle avant qu’il ne se mette à reluquer son décolleté pour mieux faire une phrase graveleuse qui incita Thaïs à lui envoyer son verre de champagne à la figure. « Et encore, je trouve ça gâché pour un être abject de votre espèce ! Mais si vous voulez on sort vous et moi on verra lequel fait mal à l’autre puisque vous faites tout pour me faire sortir de mes gongs ! »

Je bouillonnais littéralement et mon père me lança un regard du genre « garde ton calme ». Il en avait de bonnes, on insultait ma femme, pire, on la reluquait et je ne devais absolument rien dire ? J’emmerdais les autres pour la peine et quand l’homme se leva visiblement près à découdre avec Thais, je ne pus m’empêcher de me placer devant elle, le fusillant du regard. « Par égard pour mes parents, je ne vais pas vous refaire le portrait mais si vous ne présentez pas des excuses à ma f…. à mon amie ici présente, je vous prie monsieur que ce n’est pas à elle que vous allez avoir à faire mais bel et bien à moi et je vous prie de croire que je n’ai ni la diplomatie encore le pacifisme de mon père… Me suis-je bien fait comprendre ? » lui dis-je sur un ton frôlant les -100°