(+ Caleb) A new time is coming...

« Ralala mais tout le monde va me jalouser ! » éclata-t-elle d’un petit rire mutin, certes faible du fait de son opération très récente mais bel et bien présent tout de même. Thaïs ne s’empêcha pas d’embrasser Caleb à la limite de sa joue, presque contre ses lèvres, avant de rougir légèrement : quelle maladresse ! « Désolée, ce n’est pas évident de viser… j’espère que tu ne m’en tiendras pas rigueur… en tout cas faut pas être triste, je vais bien hein ! Je veux bien te faire tous les câlins du monde jusqu’à ce que t’en sois persuadé ! »

« Possible mais on se fiche des autres n’est-ce pas ? On a qu’à dire que nous deux, on est seul contre le reste du monde » répliquais-je en caressant sa joue avant de poser le bout de mon index, brièvement sur le bout de son nez. La frustration me gagna rapidement à son baiser enfin presque baiser. J’avais envie de pouvoir l’embrasser réellement, de pouvoir poser mes mains sur son ventre, de ne plus la lâcher une seule seconde mais dans sa tête, je n’étais qu’un ami. « Hey, pas besoin de t’excuser et puis, être embrassé par une aussi jolie femme, je crois que je n’ai pas à me plaindre » la taquinais-je avant de redevenir sérieux. « Tu veux venir vivre avec moi à ta sortie d’hôpital ? J’ai une grande maison près d’un lac sinon je peux demander à une de tes amies de t’héberger le temps que tu retrouves la mémoire »

« J’adore l’idée… » avoua-t-elle en souriant radieusement, ne quittant pas une seconde ses bras comme si Thaïs avait peur de s’en éloigner. Caleb était si prévenant, si rassurant pour elle dont le monde ne voulait plus rien dire, ne signifiait plus rien qu’elle avait besoin d’un point d’encrage et elle souhaitait que ce soit lui. « Tu es adorable avec moi… et non je n’ai pas envie d’aller chez une amie, je ne sais pas pourquoi mais j’ai envie de rester avec toi, ta présence me rassure, je ne me sens pas mal à l’aise au contraire… »

« Alors reste avec moi » murmurais-je en déposant un baiser sur son front. J’étais heureux qu’elle me choisisse, cela me rassurant en quelque sorte bien que je ne savais toujours pas comment me comporter avec elle. Avais-je le droit de la séduire à nouveau ou devais-je me contenter d’être uniquement son ami ? J’étais partagé sur la question. « Je vais devoir y aller mais je te promets d’être là dès la première heure » lui dis-je sur un ton désolé. L’heure des visites touchait à sa fin et puis il me fallait encore préparer la maison en enlevant tout ce qui pourrait être compromettant.

« Je reste avec toi… » murmura-t-elle sur un ton adorable avant de le laisser filer, non sans un large sentiment de regret, même si Caleb était venu tous les jours pendant toutes les semaines que Thaïs avait passées à l’hôpital. De quoi la rassurer sur son engouement vis-à-vis de leur amitié. « J’ai hâte de voir ta maison, je suis sûre qu’elle est au top ! » avait-elle avoué sur un ton des plus joviaux, sans être déçue une seconde une fois qu’il lui fit visiter cette dernière. Hélas, dès la première nuit, la blondinette ne manqua pas de frapper discrètement à sa porte, son coussin contre elle, avant de s’asseoir timidement sur le lit. « J’arrive pas à dormir… puis en plus j’ai trop pris d’ampleur mes nuisettes me vont plus ! »

Le retour au bercail de Thais fut un réel soulagement pour moi comme si tout rentrait dans l’ordre. Du moins, c’est ce que j’aimais me dire bien qu’il n’y ait aucun changement à l’horizon concernant son amnésie et je craignais réellement qu’elle ne retrouve pas la mémoire à l’instar de Mina. J’avais beaucoup parlé avec cette dernière pour qu’elle m’aide à bien me comporter avec Thais. Ses conseils m’étaient précieux si bien que je me sentais un peu plus confiant au sujet de notre cohabitation. Hélas, dès la première nuit, Thais vint frapper à ma porte tandis que je peinais à dormir dans un autre lit que le miens. « Tu veux que je te prête un de mes T-shirt ? » lui demandais-je en allumant la lampe de chevet. « Euh… c’est moi où tu es nue sur mon lit ? » ajoutais-je en déglutissant difficilement tandis que je relevais légèrement le genou pour que dissimuler une certaine bosse sous la couette.

Thaïs ne savait pas très bien comment faire autrement que de lui demander de l’aide pour cet épineux problème. « Pas complètement nue, j’ai mon coussin ! » s’exclama-t-elle en pointant ce dernier du doigt presque avec fierté. « Je veux bien un t-shirt si ça ne te dérange pas… » avoua-t-elle tout de même en grimaçant car dormir complètement nue, elle n’y arrivait décidément pas. « Est-ce que ça te dérangerait que je dorme dans ton lit cette nuit ? Je me ferai toute petite, tu ne me verras et ne me sentiras même pas ! »

« Cela ne fait pas tout ton coussin »rétorquais-je non sans une grande part de malice avant de me lever et d’enfiler un boxer non sans grimacer quand le tissu vint comprimer mon érection naissante. Penser à ma grand-mère en string martelais-je mon esprit de cette pensée qui calma légèrement mes ardeurs. « Tiens ma belle » lui tendis-je le T-shirt avant de retourner sous ma couette. « Non, tu peux venir et même que tu as le droit de venir te blottir contre moi. Je n’aime pas dormir seul non plus » avouais-je même si la vérité était que je n’aimais pas dormir sans elle. J’écartais donc la couette et l’invitais-je à venir contre moi.

« Je sais bien… » avoua-t-elle dans une petite grimace humoristique avant de prendre le t-shirt gracieusement offert par Caleb entre ses mains pour mieux s’habiller avec. Thaïs poussa ensuite un grand soupir de soulagement, non seulement parce qu’elle était désormais couverte par quelque chose mais aussi parce qu’elle pouvait en humer la bonne odeur. « Je confirme, tu sens vraiment trop bon et des vêtements aussi… j’aurais le droit de le garder après ? » fit-elle avant de se blottir aussitôt dans ses bras, ne se lassant définitivement pas de ce contact. « Je ne vais pas t’empêcher de dormir ? J’aime trop tes bras je crois. Si je t’embête, au pire tu me laisses juste tes bras ? Je plaisante, j’adore ton odeur aussi, ça me donne envie de te faire des bisous magiques ! »

Comment résister à l’envie de tout lui dire, de reprendre ma place d’époux dans son cœur et dans sa tête ? Thaïs était tellement attirante dans mon T-shirt deux fois trop grand pour elle sans compter qu’elle n’avait de cesse de me balancer des phrases de son cru qui m’étaient mon cœur en émoi. « Si tu veux » répondis-je avant de la sentir se blottir dans mes bras. « Au contraire, je sens que je vais faire de beaux rêves avec toi dans mes bras… Des bisous magiques ? Je n’ai pas mal pourtant » plaisantais-je après coup. Si elle voulait m’embrasser, je n’allais pas m’en plaindre, loin de là. « Tu es bien avec moi ? Je veux dire tu ne regrettes pas ton choix de vivre sous le même toi que moi ? »