(billander) 'tow' we ride off into the sunset together

Pfou. On allait essayer de passer à autre chose histoire de ne pas non plus trop cogiter sur cette histoire, parce que ça n'était jamais bon. On avait décidé de rester mariés, on pouvait changer d'avis à tout moment mais je sais pas .. j'avais comme l'impression que si ça se passait toujours aussi bien entre nous, on allait pas changer d'avis de sitôt. Et pour le moment tout ce dont j'avais besoin, c'était de ne plus penser à ça, malgré le fait que j'allais devoir m'habituer à sentir quelque chose en permanence sur mon annulaire. Je n'étais pas une fille à bijoux, donc ça allait prendre du temps. Enfin, là j'étais bien décidée à faire un bowling, sauf que j'avais l'impression qu'Alex avait une autre idée en tête puisqu'il attrapa mes mains, m'obligeant à me rapprocher. « Mh.. Il parait que c'est bon pour un couple de faire des câlins.. Je veux des câlins, viens m'faire des câlins. » Je me mis à rire en arquant un sourcil. Sérieusement ? Comme s'il venait d'apprendre la nouvelle, ça faisait longtemps qu'on pratiquait les câlins. « Et sinon ça va, t'as pas l'impression d'avoir cinq ans avec ton caprice ? » Malgré tout, je vins me mettre face à lui et me laissai littéralement tomber en avant pour l'écraser. Niéhéhé. Je fourrai directement mon nez dans son cou puis posai des petits bisous le long de sa mâchoire.

La panique dissipée, on devait tout de même trouver un nouveau centre d'attention pour éviter de trop réfléchir à la situation et donc se remettre à parler du mariage. Certes, on allait devoir en reparler pour s'y habituer et surtout évoquer tout ce que ça allait impliquer dans notre vie actuelle. Mais là, non, on devait changer de sujet, trouver de quoi nous occuper et dans cette suite, on avait vraiment de quoi faire. Entre le bowling, la piscine, le jacuzzi et même un billard, on pourrait rester ici tout le temps qu'on réussirait à ne pas se lasser du tout. Bon, faut dire qu'avec les idées qu'on avait, on ne s'ennuyait jamais, mais quand même. C'est bien de prévoir non ? Bien qu'elle ait envie de faire du bowling, j'avais une toute autre idée en tête, que je lui fis bien comprendre en attrapant ses mains pour l'attirer vers moi, qui était sur le lit. "Et sinon ça va, t'as pas l'impression d'avoir cinq ans avec ton caprice ?" Je la regardais, tout sourire sur les lèvres quand elle se mit à tomber en m'écrasant, fourrant son visage dans mon cou. Alors là non, j'avais pas du tout l'impression d'avoir cinq ans vu l'effet que ça m'faisait de la sentir sur moi. "Ose me dire que t'aimes pas ça." Elle allait très certainement me dire qu'elle n'aimait pas ça, mais je m'en fichais, parce que j'avais ce que je voulais, et c'était ma femme sur moi. Duh... ma femme, j'avais encore du mal à m'y faire.

À présent, je voulais juste oublier qu'on avait sauté le pas la nuit dernière. C'est ça, oublier rien qu'une heure ou deux, ne pas nous prendre la tête avec ça, on aurait toute notre vie visiblement pour voir les détails de ce mariage. Ça allait être vraiment drôle, parce que j'avais une base qui s'élevait à 1/100 en connaissances de mariage ; aucune idée de ce qu'il fallait faire, ce qu'il fallait changer. Tout ce que je savais c'était que je comptais conserver mon identité. Bon .. même si elle était fausse à la base, c'était quand même mon nom à moi. J'avais déjà mis trop longtemps à m'habituer à dire Billie O'Connell, je ne comptais pas changer encore une fois. Mais bref .. Alex était en train de faire un caprice donc je le réprimandai avant de me laisser tomber sur lui à plat ventre. « Ose me dire que t'aimes pas ça. » Je grimaçai en secouant la tête, continuant mes baisers sur son cou. « Err, non. Fais pas l'innocent, tu sais déjà sûrement que j'aime pas ça. » J'avais besoin de mon mec là, de celui de vingt-quatre ans et non pas de son double Peter Panesque. Je me redressai sur mes coudes pour pouvoir le regarder, sourire sur les lèvres. « Satisfait ? » Ben oui, j'avais envie de faire un bowling, moi.

Les câlins, c'est la vie. J'étais fana de câlins avec les filles que je fréquentais. Ma relation avec Billie changeait légèrement par le fait que j'avais des sentiments pour elle, mais sinon ouais, je me comportais tout le temps de la même manière. Les câlins, c'est ce que j'adorais. Que ce soit juste se prendre dans les bras jusqu'aux ébats, c'était tout un domaine qui m'aidait à me sentir mieux. Faut dire, j'étais quand même pas mal entouré depuis mon adolescence et ça aidait énormément. J'aimais avoir un contact avec les jeunes femmes qui me tenaient compagnie, et ça sera toujours le cas. Sauf que là, c'est ma cop- femme. "Err, non. Fais pas l'innocent, tu sais déjà sûrement que j'aime pas ça." Je me mis à rire alors qu'elle continuait à disperser des baisers le long de ma mâchoire. Finalement, elle se posait sur ses coudes, me regardant avec le sourire aux lèvres. "Satisfait ?" Je venais enrouler mes bras autour d'elle, remontant mes mains le long de son dos pendant que je hochais la tête, également le sourire sur les lèvres. "Dis.. Tu peux m'le redire.. Que tu m'aimes ?" Je ne voulais pas lui faire faire une nouvelle crise, loin de là. Je voulais juste entendre une nouvelle fois ces mots sortir de la bouche. "Et promis on fait un bowling juste après." Enfin, on le fera même si elle me le dit pas t'façon.

Je n'étais pas quelqu'un de tactile à la base, il fallait vraiment que je sois extrêmement proche d'une personne pour apprécier le contact sans but défini. Avec les mecs par exemple, j'étais plutôt du genre 'faisons notre affaire et casse-toi' que de passer la nuit dans leurs bras. Ugh, non. S'il m'était arrivé de m'attarder pour la nuit dans leur pieu - rarement -, ils dormaient de leur côté et interdiction de venir envahir mon espace. Même les filles de mon entourage, s'il leur arriverait de me toucher sans raison, par exemple poser une main sur mon épaule pendant un fou rire, ça me refroidissait directement. Alex n'avait pas changé la donne ; je n'étais toujours pas à l'aise avec ça. Sauf avec lui. Mes terminaisons nerveuses devaient s'être habituées à son toucher, tout simplement, parce que maintenant, il m'arrivait souvent d'être la première à le réclamer. Peut-être était-ce parce que je savais qu'il était quelqu'un qui aimait le contact, ou peut-être que j'aimais simplement être contre lui. En tout cas là, quand il me réclama un câlin, je ne me fis pas prier avant de venir m'écrouler sur lui. « Dis.. Tu peux m'le redire.. Que tu m'aimes ? » Je déglutis et tentai d'inspirer discrètement, venant poser ma tête dans l'une de mes mains en continuant de le regarder. « Et promis on fait un bowling juste après. » J'esquissai un sourire et posai une main sur son torse. « Ça ressemble à du chantage. » Ça me stressait un peu de me mettre encore à nu de cette façon. Hier, ça avait été tellement spontané que je n'avais pas eu le temps d'y penser. Là, c'était différent et mon cœur se mit à battre un peu plus rapidement. Mais enfin je pris mon courage à deux mains et vins me pencher à nouveau au-dessus de son visage, petit sourire sur les lèvres. « Je t'aime .. » soufflai-je juste avant de l'embrasser calmement.

Depuis le début, elle et moi ça avait été particulier. Comme si c'était écrit qu'on devait tomber amoureux l'un de l'autre. Bah oui, parce que pour nous, c'était que l'histoire d'un coup d'un soir à la base. Un coup d'un soir qui a fini en révélations que ce n'était pas notre première fois ensemble. Et puis on a réitéré l'expérience plusieurs fois et encore et encore. Puis doucement, la confiance s'est instaurée, la jalousie également. J'ai voulu marquer mon territoire en lui demandant d'être ma copine et nous voilà, cinq mois plus tard, à être ensemble, amoureux et même mariés. God, on en avait fait du chemin mine de rien ! Et je pense qu'on en a encore un paquet à faire. Je ne voulais même pas imaginer un futur où je ne serai pas avec elle en fait, parce que j'étais tellement dingue qu'être séparé me foutrais au plus bas, encore plus que je ne le suis déjà. Donc je préférais penser qu'on restera ainsi le plus longtemps possible. De toute façon maintenant, c'était jusqu'à ce que la mort nous sépare. "Ça ressemble à du chantage." Je souriais en coin, hochant alors la tête. So what ? C'était clairement du chantage mais je voulais l'entendre me le dire une nouvelle fois. Je l'avais entendu la veille pour la deuxième fois et ça m'apaisait. Donc, même si elle me l'avait répété durant la nuit lorsqu'on s'était mariés, je voulais être complètement conscient de ce qu'elle me disait là. "Je t'aime .." Je souriais comme un idiot à ces mots et je la laissais m'embrasser, fermant les yeux pour profiter de ce contact. Rompant finalement le baiser, je me redressais en l'emportant avec moi. "Jouons au bowling !"

Il avait envie, ou besoin, que je lui confirme mes sentiments en lui répétant que je l'aimais et même si ça me mettait extrêmement mal à l'aise, je pouvais comprendre sa requête. Il avait tellement attendu que je sois prête à reconnaître ces sentiments et il me l'avait lui-même dit déjà tant de fois comparé à moi .. Je ne pouvais pas lui refuser. Bien sûr, je n'allais certainement pas me transformer du jour au lendemain en la fille qui dit constamment à son mec qu'elle l'aime, non. Il y avait des moments où ça serait absolument nécessaire, où je ressentirais carrément le besoin de lui dire et ce serait dans ces moments là que ça sortirait tout seul. Mais le dire tous les jours, le répéter sans cesse .. c'était juste pas moi. Et pas lui non plus de toutes façons ; il ne me l'avait dit que quelques fois depuis la première fois et ça me suffisait amplement, j'avais déjà tellement de mal à me faire à l'idée alors l'entendre tous les jours finirait par me foutre encore plus mal à l'aise. Mais pour l'heure, je lui donnai ce qu'il réclamait sans vraiment trop d'efforts, malgré mon stress évident. C'était plus facile que ce que je pensais. Il avait un grand sourire sur les lèvres et rien que ça me confortait dans l'idée que j'avais bien fait de ne pas résister. « Jouons au bowling ! » déclara-t-il en m'emportant avec lui tandis qu'il se relevait. J'enroulai mes jambes autour de ses hanches et me laissai porter jusqu'à la piste en rigolant un peu. Là, je descendis de ses bras et me frottai les mains. « Prêt à te faire massacrer ? » Fauuuux. Ça faisait un bail que je n'y avais pas joué, donc je ne savais même pas si j'y arriverais encore. Mais une petite menace de temps en temps ne faisait pas de mal.

Ma demande était quitte ou double. Soit elle me le disait et tout se passerait bien, soit elle refusait de me le dire et j'allais sûrement mal le prendre et ça repartirait en engueulade. Heureusement pour nous deux, elle me l'avoua, ce qui eut comme simple conséquence le sourire sur mes lèvres avant qu'elle ne m'embrasse. Sérieusement, j'étais enfin soulagé qu'elle me le dise en face, puisque je me souviens encore du moment à Punta Cana où elle l'avait dit quand je dormais. Enfin "dormais". Je dormais pas vraiment puisque je l'avais entendu. Mais bon, elle n'est pas censée le savoir. Peut-être que je lui disais lors d'un anniversaire de mariage qui sait. Après le baiser échangé, il était temps de jouer. Jouer à quoi ? AU BOWLING ! Et ouais, parce que nous, on a pris la suite qui a une piste de bowling. Seriously. Je me redressais, la gardant sur moi et, même quand j'étais sur mes deux pieds, elle était accrochée à moi. Tenant ses cuisses fermement, je m'avançais jusqu'à la piste pour ensuite la lâcher afin qu'on puisse jouer. Enfin non, se confronter. "Prêt à te faire massacrer ?" Je me mis à sourire avant de me mettre à rire légèrement. "Me faire massacrer ?" Je secouais la tête, clairement sûr de moi. J'avais en moi la force et la minutie nécessaire pour faire des strikes. Alors forcément ouais, j'étais sûr de gagner. "Petite joueuse. On va bien voir qui gagnera." Et ce sera moi. "Honneur aux femmes." l'invitais-je à prendre une boule pour lancer la première.

J'avais remarqué une petite tension dans ses yeux et dans sa façon de me tenir tandis qu'il me demandait si je pouvais lui répéter ces mots cruciaux. Il avait limite hésité à me le demander mais ça se voyait qu'il en avait besoin. Ça avait fait tout un chemin dans mon cerveau ; de l'extérieur ça avait pu paraître rapide mais tellement de trucs s'étaient passés dans mes méninges en quelques secondes. J'avais été perdue qu'il sache que je l'aimais, gardant ça secret depuis tellement longtemps qu'il me fallait un temps d'adaptation pour me rappeler que je lui avais dit. Alors j'avais eu peur de me dévoiler ainsi une nouvelle fois et enfin, en plongeant mon regard dans le sien, j'avais pu abandonner ma peur et lui dire. Parce que c'était vrai, tout simplement. Je l'aimais. Son stress était parti en entendant mes mots et la chaleur de ses yeux avait ravivé celle de mon cœur. Heureux, on était partis pour faire cette sacrée partie de bowling et je comptais bien le battre. « Me faire massacrer ? » J'acquiesçai avec un grand sourire. « Petite joueuse. On va bien voir qui gagnera. » Vaniteux. Aussi bien lui que moi. Pendant qu'il rigolait, j'allumai l'écran et rentrai nos identifiants sauf qu'à la place de nos prénoms, j'inscrivis "Husband" puis "Wife". Je me mordis la lèvre en souriant, jetant un coup d’œil à Alex pour voir sa réaction. « Honneur aux femmes. » Je secouai la tête et lui montrai l'écran du doigt. « Nope ! Je t'ai inscrit en premier alors commence et arrête la fausse galanterie. » fis-je avec un sourire taquin. Pendant ce temps, j'allais brancher mon iPhone à la station que j'avais repérée à quelques mètres et je sélectionnai notre playlist road trip. Quand la musique résonna dans toute la chambre, je claquai des mains en rythme. « Je veux acheter cette suite, je crois. » J'en étais sûre, même.

Bien sûr que j'avais eu peur qu'elle refuse ma petite demande mais j'étais très vite soulagé en l'entendant me les dire. Normal après tout. Et du coup, j'acceptais - puisque c'était le deal - de jouer au bowling dans la suite que nous avions. La portant avec mes bras, je venais jusque là-bas pour qu'elle puisse poser ses pieds sur le sol. J'sais même pas à quel étage nous étions, soit dit en passant et c'était quand même assez haut de ce que je peux en conclure de ma vision tout à l'heure quand j'étais à la fenêtre. On verra bien quand on prendra l'ascenseur pour descendre tout à l'heure... ou demain quand on va devoir prendre l'avion pour la Nouvelle Orléans. Quoiqu'il en soit, elle me provoquait en disant qu'elle allait me mettre la pattée et, évidemment, j'restais quand même sûr de moi. Donc je commençais à parler comme si j'avais gagné, la laissant même commencer si elle le voulait. Mais elle a été trop rapide et elle a mis nos noms dans l'ordre. Enfin, que dis-je... nos nouveaux surnoms. "Nope ! Je t'ai inscrit en premier alors commence et arrête la fausse galanterie." Je regardais alors l'écran et je voyais donc Husband et Wife d'écrit. Dafuck, j'ai pas pu m'empêcher de rigoler tant ce que je voyais était drôle. Elle était partie brancher son iPhone à la station d'accueil pour qu'on se fasse envahir de musique. Elle se mit alors à claquer des mains. "Je veux acheter cette suite, je crois." Je me mis à rire, attrapant la boule qui s'offrait à moi et je regardais ma femme. "Et bah fais donc. Bon, regarde moi, vrai galant que je suis, gagner." Je me positionnais face aux quilles qui ont été disposées après l'activation de la piste et je me mis à lancer la boule avec la force nécessaire pour faire tomber toutes les quilles. Bon, malheureusement, deux ne sont pas tombées, mais j'y arriverai, ouais, j'y arriverai.