(billander) 'tow' we ride off into the sunset together

Il faisait son possible pour essayer de me détendre parce qu'il avait clairement dû sentir mon corps se crisper, mais c'était comme si mes muscles refusaient de répondre. Son baiser n'y faisait rien, du moins pas pour l'instant. Là je n'avais pas besoin de ça, ça m'encombrait plus l'esprit qu'autre chose. J'avais besoin de réfléchir un peu, mais si je réfléchissais trop comme j'en avais l'habitude, j'allais forcément finir par me faire définitivement peur et provoquer un truc que je ne souhaitais pas. Parce que je pouvais trouver des dizaines de raisons, certaines rationnelles et d'autres absolument pas, de refuser de reconnaître mes sentiments. Je me redressai parce que malgré que je sache qu'il ne fallait pas que je réfléchisse trop, j'avais l'impression d'étouffer. Alex se faufila dans mon dos, enroulant ses bras autour de moi, sa voix proche de mon oreille. « Billie... écoute-moi. J'suis là et je me mets pas à partir en courant. Et toi non plus tu vas pas le faire. Parce que c'est juste des mots et tu m'as prouvé à maintes reprises ce que tu viens juste de me dire. Je le sais avec des mots ce soir mais je le savais déjà par ta présence à mes côtés, ok ? C'est... Y'a pas besoin de stresser ou quoi, c'est juste moi.. c'est juste moi. » Mes épaules se relâchèrent un peu, mais déjà quand je lui avais dit pendant qu'il dormait, j'avais paniqué, alors là .. Il avait raison en un sens, c'étaient que des mots. Sauf que ces mots étaient la porte ouverte sur ma vulnérabilité. J'inspirai longuement plusieurs fois, je m'en foutais de passer pour une débile en faisant ça parce que ça me calmait réellement. « Je vais pas partir en courant, » finis-je par dire doucement. « C'est juste que .. pff wow. » Légèrement overwhelming. Et ça ne voulait rien dire ce que je disais, mais mon cerveau n'était plus très bien irrigué.

Je savais que Billie avait du mal avec les sentiments et c'était pour cette raison qu'il fallait pas qu'elle s'enflamme trop vite parce qu'elle a dit les mots que j'attendais de sa part. Non, elle devait rester calme. Seulement, c'était loin d'être le cas et je faisais mon possible pour la raisonner pour pas qu'elle stresse pour rien. Après tout, ce n'était que des mots. Elle avait stressé quand je les avais dit mais elle ne devait pas quand c'était elle qui les disait. Parce que ça reflétait simplement sa façon de penser, les sentiments qu'elle pouvait éprouver à cet instant précis. Et elle m'aimait, elle ne devait pas en avoir honte. "Je vais pas partir en courant," finissait-elle par m'avouer et j'étais juste soulagé. J'avais très peu envie de la voir partir en courant dans le désert d'Arizona, sachant qu'en plus la nuit était tombée depuis un moment. On ne sait pas vraiment ce qui se cache ici comme animaux. "C'est juste que .. pff wow." Je me mis à rire doucement avant de me rallonger sur la voiture, regardant les étoiles. Comme un con, le sourire me lâchait pas, parce qu'en fait, je me sentais comblé. Elle m'aimait, elle avait dit les mots. Et même si je le ressentais dans chacun des gestes qu'elle faisait à mon encontre, l'entendre me le dire était un nouveau pas dans notre relation. Elle acceptait le fait qu'elle m'aime et elle acceptait le fait que je l'entende me le dire. Et c'était pas rien, vraiment pas rien. "Moi j'dis, on devrait arrêter de s'prendre la tête pour des mots et on devrait agir. Tu veux pas qu'on se prouve mutuellement notre amour... avec quelques trucs en plus dans l'équation." J'indiquais l'intérieur de la voiture où on pourrait trouver notre bonheur pour se mettre bien.

Les mots avaient tout de même une grande importance pour moi. N'étant pas une personne très expressive depuis ma naissance, il était rare que je m'ouvre ou que je fasse passer ce que je ressentais par des gestes, des actions, ou autres. Les mots étaient importants parce que c'était avec ça que je livrais ce que j'avais sur le cœur, même si c'était une chose extrêmement rare et que je détestais le faire. Sauf qu'il venait de renverser ce que je pensais en me faisant réaliser que ça faisait un moment que je le lui démontrais par des gestes, par ma présence et par des actes. Ça chamboulait carrément la personne que j'avais toujours été, je me rendais compte qu'il avait raison, que même si je ne lui avais jamais dit en face que je l'aimais, ça devait sûrement se voir quand même. C'était une chose à laquelle je n'étais pas habituée parce que je mettais un point d'honneur à maintenir ma façade rude en place. Mais lui il arrivait et renversait tout sur son passage. God, ça me faisait mal de réfléchir là. « Moi j'dis, on devrait arrêter de s'prendre la tête pour des mots et on devrait agir. Tu veux pas qu'on se prouve mutuellement notre amour... avec quelques trucs en plus dans l'équation. » Je le regardai par-dessus mon épaule en fronçant les sourcils. C'était bizarre comme proposition, je ne voyais pas bien en quoi c'était une preuve d'amour. À nouveau, je regardai face à moi un moment, puis je jetai un coup d’œil à mon chien qui pionçait sur la banquette arrière. Et je me laissai glisser du capot parce que franchement, j'avais bien besoin d'une petit dose de drogues pour me requinquer, m'aider à déstresser. « D'acc, » dis-je en faisant le tour de la voiture pour aller me foutre sur le siège conducteur. Juste une petite dose.

Je voulais pas qu'elle se sente mal une minute de plus et peut-être je l'avais mal formulé mais je voulais juste ça. Et c'était pour cette raison que je lui proposais de se faire du bien avec ce qu'on avait dans la voiture. "D'acc," Elle était descendue de la voiture pour aller s'installer côté conducteur de la voiture. Je la suivais et j'allais m'installer sur le siège passager. La dernière chose que je me souviens, c'était de sentir la poudre blanche venir s'éparpiller dans mon organisme.
Le soleil était en plein sur mon visage et c'était ça qui m'avait fait émerger de mon sommeil profond. Ouvrant un oeil puis un autre, je ne savais pas où je me trouvais, tout était blanc et... grand. J'avais une grosse couverture blanche sur moi et en la soulevant, je remarquais que j'étais à poil. Bon, rien de très étonnant là-dedans. A côté de moi, Billie dormait paisiblement. A nos pieds, Simon était allongé sur le dos, les pattes en l'air. Il était visiblement à son aise le petit. Puis je me redressais, et je découvrais une graaande suite avec vue panoramique sur une ville que je ne connaissais pas... Fronçant les sourcils, je regardais ma petite amie et je voyais.. wtf. Une bague. Je posais ma main sur son épaule, la secouant un peu. "Billie, Billie !" Je déglutissais, sentant la panique m'envahir.

« Billie, Billie ! » Oh goooood, chuuut. Sa voix avait le même effet qu'une matraque dans mon cerveau, je sentais chaque cellule s'horrifier d'un son aussi fort et j'avais l'impression de sentir mon cerveau tambouriner contre ma boîte crânienne. Depuis quand est-ce que je n'avais pas eu la gueule de bois ? D'accord, ça ne datait pas de si longtemps que ça, mais une démentielle comme ça, ça remontait à un sacré bail. J'avais encore dû faire de sacrés mélanges d'alcools, mixés à la drogue le résultat était toujours magnifique. Mais .. où est-ce qu'on avait trouvé de l'alcool, en fait ? On était au beau milieu de nulle part la nuit dernière, en plein cœur du désert d'Arizona et il n'y avait pas une boutique à des kilomètres. J'en savais rien, pour l'instant tout ce que je savais c'était que je voulais qu'il se taise pour que je continue de dormir. Wow, la voiture était sacrément confortable en plus d'un coup. Alertée, j'entrouvris un œil pour constater que j'étais actuellement couchée dans le lit le plus douillet du monde. Un regard vers le réveil face à moi m'indiqua qu'on était déjà en plein après-midi, mais j'étais bien trop fatiguée pour déjà sauter du lit. Sauf que mon petit ami appelait mon prénom et m'empêchait donc de me rendormir. « Goood Alex, shut uup ! » dis-je en tendant mon bras à l'aveuglette dans mon dos pour le pousser, histoire qu'il arrête de me secouer comme un prunier. « J'veux rien entendre tant que cette chambre n'est pas en feu, » l'informai-je en baragouinant, la tête enfoncée dans l'oreiller.

Bon ok, ça ne voulait pas forcément dire que... Non mais si, je ne rêve pas, elle avait une bague au doigt. Je lui avais passé la bague au doigt ? Non, je m'en souviendrais quand même... Bon, je pensais que je me serais souvenu d'avoir couché avec elle et pourtant, non, j'avais oublié pendant deux mois le fait que nous avions couché ensemble le soir du 4 juillet tellement nous étions défoncés. Pourtant, hier nous n'avions pas exagéré.. il me semble. Je me souviens de rien du tout et c'est perturbant. "Goood Alex, shut uup !" Ok, elle avait clairement pas envie de se réveiller et je pouvais la comprendre tant c'était l'horreur dans ma tête à ce moment précis. Cependant, je ne pouvais pas la laisser dans l'ignorance. Elle devait savoir qu'elle avait une putain de bague au doigt. Elle me poussait limite à l'aveugle pour m'éloigner d'elle afin qu'elle profite de son sommeil. "J'veux rien entendre tant que cette chambre n'est pas en feu," Je soupirais et je me défis de la couverture pour attraper mon boxer qui jonchait sur le sol pour l'enfiler. "Ok, ok, mais regarde ta main avant de t'rendormir et tu me diras toi même si c'est pire ou pas que la chambre en feu. " Je me levais et je posais une main sur mon front tout en me dirigeant vers la fenêtre panoramique qui me donnait la vue sur... "Putain on est à Las Vegas." Je reconnaissais les immeubles qui nous entouraient et j'avais surtout dit ça comme une note à moi-même. Même si c'était légèrement évident, vu ce qu'elle avait à la main.

J'avais une foutue migraine qui me tuait le crâne et pour le moment, je n'avais pas envie de me lever du lit parce que j'avais la sensation que dès que je le ferais, j'allais me mettre à vomir. Seulement mon copain n'avait pas l'air de vouloir lâcher le morceau, il me secouait et disait mon prénom plusieurs fois, mais je n'étais absolument pas d'accord. Cinq minutes de plus, please. Ou trois heures. Trois heures, ça me semblait raisonnable. « Ok, ok, mais regarde ta main avant de t'rendormir et tu me diras toi même si c'est pire ou pas que la chambre en feu. » Je grognai fortement et m'exécutai, ouvrant d'abord un oeil puis l'autre et montai ma main dans mon champs de vision. Je regardai ma paume, puis le dos, mais rien. « Elle a rien ma main, laisse-moi dormir. » Mourir à petit feu serait plus exact. Le lit bougea donc je compris qu'il se levait et Ô gloire, il allait peut-être enfin me laisser roupiller. « Putain on est à Las Vegas. » J'esquissai un sourire ; j'avais toujours eu envie de visiter Vegas. Certes, on allait pas avoir beaucoup de temps parce qu'on partait demain matin à la Nouvelle Orléans, mais c'était déjà ça. Et puis pourquoi il paniquait comme ça d'abord ? Je soupirai, tentant de replonger dans le sommeil. « Oh pu-tain ! » m'écriai-je en me redressant d'un coup, sortant du lit comme si je venais de me faire piquer par une horde de frelons. Ça venait de se connecter dans mon cerveau, la panique, les 'regarde ta main', Las Vegas. Putain. Putain. J'osais même pas vérifier et je crus que j'allais littéralement gerber tandis que je montai ma main gauche devant moi, le stress me rendant carrément nauséeuse. « Oh PUTAIN ! » répétai-je en voyant l'anneau qui ornait mon annulaire. « C'est du toc ?! » m'affolai-je en voulant croire à tout prix qu'on ne s'était pas réellement .. oh god.

"Elle a rien ma main, laisse-moi dormir." Ignorante. Je me levais en remettant mon boxer et puis je me dirigeais vers la fenêtre. Putain n'empêche c'était beau tout ça. C'était genre top du top mais putain, elle avait la bague au doigt. J'avais l'impression d'être comme dans le film Very Bad Trip sauf que c'était juste Billie, Simon et moi et qu'en fait... on avait l'air de s'être mariés. Mariés. God mais what the fuck ! Elle m'a dit je t'aime hier, on peut pas déjà être au mariage, sauf si on s'est transportés dans le temps et qu'on est genre dix ans dans le futur. Il n'y avait que ça comme explication. Ca expliquerait également le fait qu'on ne se souvienne de rien... Ouais, forcément c'était ça. On est dans le futur. "Oh pu-tain !" Elle s'était levée presque immédiatement et la panique s'était également emparée d'elle, même si moi je semblais totalement calme en comparaison. Cependant, ouais, on paniquait tous les deux avec cette nouvelle accablante. "Oh PUTAIN !" J'avais collé mon front contre le carreau, espérant secrètement qu'il ne se brise pas parce qu sinon, je tombe la tête la première et je m'explose contre le sol. "C'est du toc ?!" Je haussais les épaules, je n'en avais aucune idée. Posant ma main contre le carreau, j'entendais un bruit significatif qui me faisait tilter. Mes gros yeux se posaient sur ma main et god, j'en avais aussi une. J'avais une putain de bague au doigt. "PUTAIN J'EN AI UNE AUSSI !" Je me tournais vers ma petite amie, ne cachant plus ma panique. "Putain on a fait quoi hier soir ?"

Oh, bon saaaang. Qu'est-ce que c'était que ce bordel ? C'était quoi ce truc diabolique tout droit sorti de l'Enfer maléfique qui entourait mon doigt ? Non, mais c'était pas possible, me dis-je en ayant une seconde d'accalmie. On ne pouvait pas s'être mariés, pas lui, pas moi, tous les deux on était si .. contre tout ça. Même bourrés, drogués, on aurait pas fait ça. Non. Non. NON. Putain, mon angoisse repartait de plus belle parce que défoncés, on aurait très bien pu le faire, c'était pas comme si on était novices en matière de conneries ! J'étais en panique totale et j'avais l'impression qu'Alex était calme à côté de moi, ce qui me donnait envie d'aller le secouer pour le réveiller. Il fit je ne sais quoi et enfin, ENFIN, il réagit un peu plus logiquement. « PUTAIN J'EN AI UNE AUSSI ! » Je le regardai, haussant les sourcils l'air de dire 'sérieusement ?'. « Putain on a fait quoi hier soir ? » Je passai mes mains dans mes cheveux, serrant tellement mes doigts que j'étais à deux doigts de me les arracher. « Evidemment que t'en as une aussi ! Tu croyais que je m'étais mariée avec qui, Terminator ? » Aussitôt je m'arrêtai, refusant de croire que j'avais prononcé LE mot interdit. Je fis un pas de recul, une main en l'air comme pour le calmer alors qu'on paniquait tous les deux autant. « Nan, on s'est pas mariés. C'pas possible. Pas nous. » N'importe qui d'autre, pourquoi pas, mais nous ? Les deux handicapés des sentiments ? Impossible.

Quand j'avais finalement remarqué la bague à mon doigt, ce fut une nouvelle fois la panique qui s'empara de moi. Comment dire que c'était tout de même déroutant de voir que j'avais un anneau à l'annulaire alors qu'on était encore qu'au début de notre relation. On ne savait quasiment rien l'un de l'autre et c'était vraiment, vraiment bizarre de me retrouver marié à elle. Certes je l'aime et tout le blabla. Mais le mariage quoi, wtf !? "Evidemment que t'en as une aussi ! Tu croyais que je m'étais mariée avec qui, Terminator ?" Je regardais la bague à mon doigt avant de lever le regard sur elle. "T'aurais très bien pu être la seule à avoir une bague! C'est principalement les femmes qui en portent, pas les hommes!" Enfin, lors de mariage faits sur un coup de tête, comme le nôtre. Il a fallu qu'une nuit, proche de la ville de tous les pêchés, pour qu'on se retrouve avec la corde au cou. Ouais bon, métaphoriquement parlant je veux dire. Et encore, ça ne s'applique pas à notre cas puisque c'est pas comme si c'était prémédité ou quoi. Puis je me rendais compte qu'elle s'était stoppée, et je la regardais limite incrédule. "Nan, on s'est pas mariés. C'pas possible. Pas nous." Mariés. Mariés. Mariés. Duh. "On sait pas encore, ok ? Faut qu'on trouve le contrat ou je ne sais quel papier qui prouve que toi tu es... Ma femme ?" Je me mis à regarder tout autour de moi, restant axé sur le même point, alors que ma main venait glisser sur mon crâne, preuve de ma panique évidente.