(+ Declan) are we still friends ?

« Il n’y a que toi qui en doute ! » répliqua-t-elle avec la même effronterie dans le regard même si Bambi aimait bien lui donner raison, bien trop attristée de le voir régulièrement se considérer comme le dernier des abrutis… chose qu’il était très loin d’être du reste, et ça, la jolie Mather en avait diablement conscience. « Mais à la rigueur, tu pourrais presque passer pour ce mec lambda qui coule des jours tranquilles auprès de sa nénette lambda actuellement. Sauf qu’on tourne difficilement le dos à ses instincts et là-dessus, qu’est-ce que tu prêches ma paroisse tu n’as pas idée ! Santé mais pas des pieds poto ? »

« En même temps, j’ai mes raisons d’en douter » haussais-je les épaules comme si de rien n’était mais ma dyslexie m’handicapait réellement même si j’avais fait de grands progrès là-dessus comme par exemple réussir à envoyer des sms sans faute. Une grande première pour moi. « Santé ma vieille ! » levais-je ma bière devant moi pour trinquer avec elle avant de revenir sur le sujet qui nous intéressait. « Comme tu dis, on ne tourne pas facilement le dos à ses instincts ni même à sa famille. Ma mère me manque, ma famille me manque ainsi que nos repas etc. Je ne l’ai pas dit à Mallory mais elle nous a envoyé un colis avec de la layette. Elle essaie de se faire pardonner mais elle est bien trop fière pour venir tout simplement demander pardon à la principale intéressée »

« Quelles raisons ? Vas-y balance on est entre nous ! » lui proposa-t-elle car Bambi était bien l’une des personnes en ce bas monde qui ne se moquerait jamais de Declan. Et pour cause, elle n’avait jamais prétendu avoir inventé le fil à couper l’eau chaude… « Ta mère a envoyé un colis avec de la layette ? Pour la grande Maureen O’Malley m’est avis que c’est un pas en avant… tu devrais être le plus intelligent des deux. Au moins aller lui parler, au pire ça se passe pas bien mais tu n’auras pas ce regret. Les regrets, ça te bouffe la vie poto… »

« Tu sais très bien que je suis dyslexique et que je sais pas écrire un texte sans faire quarante-six fautes » râlais-je car c’était toujours difficile pour moi d’avouer mes faiblesses. Oh je sentais que Bambi allait me sortir que j’étais idiot de penser ça mais avouons-le, si je n’avais pas ma mémoire sans faille, jamais, je n’aurais pu entrer à Harvard. J’en profitais également pour lui parler de ma mère et de sa tentative de renouer le dialogue. « Tu crois que Mallory ne m’en voudra pas trop si je vais parler à ma mère ? Elle me manque. C’est idiot, je peux pas oublier ce qu’elle a fait mais je revois parfaitement son regard quand ils ont tiré sur Mallory et je n’y vois rien d’autre que de la culpabilité et de la surprise » soupirais-je conscient que de temps en temps, pouvoir se remémorer une scène dans son exactitude était autant une bénédiction qu’une malédiction.

« Rhaaa et après ? Tu peux toujours finir par faire pencher la balance en ta faveur, ça ne fait pas de toi un crétin congénital » fit-elle remarquer non sans savoir qu’elle avait parfaitement raison. Declan avait la possibilité d’apprendre, même maintenant. Déjà, d’après Mallory, ils s’envoyaient plein de textos, c’était une bonne chose non ? « Connaissant Mallo et l’amour qu’elle porte à sa propre maternelle, m’étonnerait qu’elle t’en veuille. Elle n’est pas comme moi, elle n’a pas la même rancune. Tant que tu ne l’obliges pas à la voir tant qu’elle n’a pas digéré… je crois même qu’elle serait capable de t’encourager à le faire. Hey c’est ta mère Declan… on en n’a qu’une, et crois-moi, si la mienne était encore de ce monde j’en profiterais ! »

« Je sais raaah, commence pas à râler, j’ai déjà suffisamment avec Thais et Mallory sur la question. Pour vous, c’est facile mais je voudrais bien vous y voir… Je sais à peine écrire sans trop de faute et pour lire un texte, il me faut au moins une heure là où il vous faudra cinq minutes » protestais-je car c’était bien beau de m’encourager, de me mettre autant de coup de pompes dans le derche mais cela ne servait à rien quand les lettres dansaient sous mes yeux. « Je n’obligerai jamais Mallo à faire quoique ce soit… Tu me conseillerais d’aller parler à ma mère alors ? »

« Tu veux que je sois ton prof tortionnaire ? C’est quand tu veux où tu veux, tu verras qu’avec moi tu vas vite apprendre ! » fit-elle d’un faux air sadique même s’il ne fallait pas prêter des airs trop angéliques à Bambi, pas alors qu’elle restait une grande gigue d’un mètre quatre vingt et excellente boxeuse. « Moi je te conseillerais d’aller voir ta mère, ouais. Dans ton cas, tu n’as pas grand-chose à perdre et sûrement tout à gagner, surtout si ça te permet qu’elle soit là à ton mariage ! »

« Tu m’étonnes, tu serais foutu de sortir le fouet pour me faire lire plus rapidement… En fait, t’es une sadique, tu t’entendrais bien avec mon oncle pour la peine » râlais-je avant de lui tirer la langue comme un gamin capricieux avant de plonger mes lèvres dans ma bière. « J’irais la voir après-demain… Est-ce que tu pourrais me rendre un service ? Occuper Mallory la journée pour que je puisse y aller discrètement sans qu’elle s’inquiète. Je la connais bien, je sais que si je ne réponds pas à ses sms de la journée, elle risque de se faire des films et de rameuter toute la clique… Au moins, si je sais qu’elle est avec toi, elle y pensera moins et puis, ramène ta nana, je sais que Mallory et elle sont les meilleures amies au monde »

« Juste le fouet tu crois ? Moi je sortirais carrément la schlag ouais ! Attends, pas de mauvaise troupe à BambiLand non mais… » répliqua-t-elle en lui tirant la langue à son tour, à croire qu’aucun des deux n’aurait jamais le point final dans leur petite joute verbale. « J’ai le droit de demander combien tu m’payes pour te rendre ce service DE FOLIE ?! » le charria-t-elle avant qu’un grand sourire n’étire subitement ses lèvres. « T’en fais pas, avec Mina on va tellement lui occuper l’esprit à ton adorable blonde qu’elle ne va pas voir la journée passée, parole de Mather… bon pas sûr que tu la retrouves en un seul morceau mais ça c’est un détail, hein ? »

« Brute épaisse !! Sérieux, j’en serais presque à la plaindre ta Mina… quoique… Vous êtes du genre BDSM ? T’aime l’attacher ta naine ? Avoue, vous faites des choses cochonnes toutes les deux hein ?! » lui posais-je plein de question en prenant un air con comme pas deux rien que pour l’emmerder puissance mille. « Parce qu’en prime, il faut que je te paie ? Vla l’amitié espèce de bonde va »râlais-je par la suite avant de froncer les sourcils. « Hey tu as intérêt à ce que vous me la rendiez en un seul morceau et toujours Declanosexuelle !! » grognais-je en la fusillant faussement du regard.