(+ Declan) are we still friends ?

C’était la merde. Declan lui avait pourtant dit que si elle se retrouvait dans la panade, le cœur arraché et le visage humide de larmes, ce ne serait pas la peine de venir le trouver… et pourtant voilà que Bambi sonnait à la porte de son appartement, le désespoir marquant ses traits de porcelaine. La jolie Mather était prête à craquer face à cette situation pourrie et pourtant… elle se tournait encore vers son meilleur ami dans l’espoir que leur amitié ait encore une quelconque valeur à ses yeux. « Je sais que tu m’as grosso modo dit d’aller me faire voir si ça m’arrivait mais… je craque Dec… » éclata-t-elle en sanglots dès qu’il eut ouvert la porte.

La tête plongée dans des bouquins d’archéologie, j’essayais vainement de les déchiffrer en usant de la méthode que m’avait apprise mon professeur particulier mais je n’avais pas forcément la tête à cela. Je n’arrêtais pas de repenser à la visite de mon père qui avait eu lieu une heure plus tôt. Ce dernier était venu me dire que la famille ne serait jamais complète sans moi et que celle que je fonderai tôt ou tard, ne le serait pas non plus sans eux. Je savais que je le peinais à refuser d’écouter ma mère, mon père avait perdu toute sa famille, il savait ce que cela faisait de se sentir orphelin. Et moi dans tout cela, je ne savais pas quoi faire. Au moins, la personne qui vint frapper à la porte m’accorda un peu de répit. « B ?! » lâchais-je étonné avant de l’attirer dans mes bras. « Qu’est-ce qui s’est passé ?! »

Ce qui s’était passé ? Un gigantesque bordel ! Pourtant, Bambi n’expliqua pas immédiatement le pourquoi du comment, profitant de l’étreinte de Declan en relâchant tous ses sanglots sans faire preuve de la moindre retenue. Elle allait devenir folle si elle continuait de se retenir de la sorte. « Mina me hait » lâcha-t-elle entre deux larmes, tremblant comme une feuille morte, incapable de se maîtriser. « Elle m’en veut mortellement de lui avoir caché son passé et elle s’est vengée en m’avouant avoir embrassé ma jumelle… bordel mais je voulais juste la protéger ! »

Choqué, je l’étais car je n’avais pas l’habitude de voir Bambi dans cet état. Je me sentais impuissant à la soulager aussi me contentais-je de la serrer dans mes bras attendant qu’elle m’explique la raison de ses sanglots. Mina. Encore et toujours elle songeais-je avec amertume à croire qu’elle avait décidé de tout détruire sur son passage : ma famille, Bambi. Tout. Toutefois, je me gardais de lui faire remarquer que je l’avais prévenu. Je ne voulais pas la blesser inutilement et elle n’avait pas besoin de ça. « Tu l’as cogné au moins ? » lui demandais-je. Après tout, elle l’avait trompé. « Tu peux rester là autant que tu veux et après, je te promets, je te trouverais une gentille fille à aimer ! » murmurais-je en glissant mon bras autour de ses épaules, fermant la porte derrière nous. « Comment est-ce qu’elle a découvert le pot aux roses ? » lui demandais-je avec curiosité.

Techniquement oui, Bambi pouvait partir du principe que Mina l’avait trompée mais ce n’était pas pour cela qu’elle l’avait frappée. Jamais elle ne pourrait jamais porter sciemment un coup à sa brunette, autant lui demander la lune. « Tu pourrais frapper Mallo toi ? Bah moi non plus » lui répondit-elle simplement entre deux sanglots, particulièrement secouée, non sans se laisser guider à l’intérieur de l’appartement de Declan. « Elle a surprit notre conversation et notre engueulade. J’ai essayé de la rattraper et elle m’a balancé ça dans la gueule pour se venger. Je te jure, ça m’a scié les pattes. J’ai même pas pensé à lui rendre la pareille… c’est quoi cette connerie de me trouver une fille gentille à aimer ? »

« Pas faux » consentis-je à lui laisser marquer le point tandis que je continuais à la bercer dans mes bras de façon maladroite, la guidant peu après jusqu’au salon où je l’asseyais sur le canapé, la gardant néanmoins tout contre moi. « C’est sûr que ça peut retourner d’apprendre qu’on est la fille d’un mafieux et qu’on a foutu son propre père en taule… Mouais petite nature quand même »râlais-je car même si une partie de moi voulait bien accorder des circonstances atténuantes à Mina, l’autre persistait à dire qu’elle était bien mieux loin de ma meilleure amie. Je vous laisse deviner celle qui gagnait hein ?! « Bah, c’est fini avec ta nana alors comme on dit, quand on tombe de cheval, il faut remonter et je vais pas te laisser avec le cœur brisé. Je connais des femmes qui pourraient faire ton bonheur sauf si tu préfères retourner avec un mec »

Bien sûr que Declan ne pourrait jamais frapper Mallory, c’était juste l’évidence même ! Et Bambi, malgré toute la colère et la violence qu’elle pouvait bien posséder, ne serait jamais capable de lever sciemment la main contre Mina, y compris si elles se disputaient comme jamais. Question de principe, sans doute… « Tu dois te gausser d’avoir raison, pas vrai ? » demanda-t-elle légèrement narquoisement car après tout, elle connaissait son pote irlandais comme personne. « Pour l’instant j’ai envie d’être avec personne tu vois. Femmes, hommes, qu’ils aillent tous se faire foutre je choisis le whisky ! »

« Crois-moi ou non mais une partie de moi aurait aimé que j’ai tort… J’aime pas te voir souffrir » soupirais-je car même si je n’aimais pas cette nana, cela m’empêchait pas de vouloir le bonheur de ma meilleure amie. « Mais bon, c’était quand même à prévoir… Allez, je te sers ton verre mais tu vas me faire plaisir et accepter un rendez-vous avec la fille dont je te parle. Rien ne vaut une partie de sexe pour se remettre de ses chagrins ! » décrétais-je après m’être relevé pour sortir la bouteille de whisky et nous servir deux bons verres. Ce n’est pas dit que l’on ne finirait pas torchés convenablement avant la fin de la soirée. « Tu dois l’oublier, elle en valait pas la peine » lui dis-je tout en lui tendant son verre, reprenant ma place à ses cotés.

Bambi avait certes du mal à croire Declan mais elle se garda bien de tout commentaire : ce n’était pas utile pour l’heure. Disons qu’elle était trop mal pour faire preuve du plus petit discernement qui soit, du reste. « Tu veux vraiment te la jouer conseiller matrimonial alors que j’ai juste envie de massacrer tous ceux que je croise ? Je vais la terroriser ta nénette c’est moi qui te le dis » lui annonça-t-elle clairement la couleur sans mentir car après tout, la jolie Mather n’était pas une tendre dans son genre. « C’est mon meilleur ami qui parle ou celui qui n’a jamais pu la piffer ? »

« Ok ok… Je reste persuadé qu’une bonne partie de jambe en l’air te calmera bien plus que de taper sur quelqu’un. Des fois, le sexe est beaucoup plus libérateur » maintenais-je mon point de vue même si j’avais conscience que pour l’heure, je n’étais pas vraiment d’une écoute d’une grande neutralité si bien que Bambi termina par me poser la question. « Je ne l’aime pas, je ne vais pas m’en cacher mais je veux que tu ailles bien alors si je dois la supporter, je la supporterai. Je veux juste pas qu’elle te fasse souffrir et là, c’est le cas… ça me donne envie d’aller la secouer comme un prunier » soupirais-je en prenant son visage en coupe pour mieux déposer un baiser sur son front. « Je sais que tu n’as pas besoin d’entendre ça, que tu viens pour que je te réconforte mais t’es comme une sœur pour moi et je veux le meilleur… Bon si c’est dans ses bras, je finirais par l’accepter mais je maintiens que tu devrais aller voir si le gazon est pas meilleur ailleurs ! Après tout, ce serait pas de la tromperie, vous êtes séparées »