(+ Mallory) Une virée pas très BCBG

« A peine… Thaïs va me faire la gueule pour au moins deux jours et encore si j’ai de la chance… Je sens que je vais en manger des légumes vapeurs » soupirais-je conscient que nous n’étions pas dans de beaux draps à cet instant précis. « Est-ce moi ou tu me demandes des détails sur ma vie sexuelle ? »lui demandais-je avec un léger rire. « Elle est plus entreprenante… disons qu’elle me demande de choses de plus en plus érotiques » avouais-je sans trop savoir quoi dire d’autre. Je ne voulais pas que Thaïs le prenne mal si jamais je dévoilais ce genre de choses.

« Deux jours ? Bah ça va, elle n’est pas très rancunière ! Moi je crains le pire avec Declan, il est tellement imprévisible… » dût-elle admettre en soupirant, surtout que la perspective du canapé n’enchantait guère Mallory, ne parvenant pas à dormir s’il n’était pas à côté d’elle. Mais s’il partageait son lit en faisant la tronche, ce serait pire ! « Rhaaa mais me donne pas forcément des détails, dis moi en gros ! Je trouve ça mignon qu’elle se lâche… moi j’essaye aussi. Mais c’est pas toujours évident quand tu n’as l’expérience de ta moitié, t’as peur de faire tâche. »

« Tu risques de prendre cher mais au pire… notre canapé est convertible alors je t’offrirai l’asile » la rassurais-je bien que techniquement, elle pouvait très bien le virer de sa chambre puisqu’ils n’habitaient pas encore ensemble. « Ok ok… En gros, elle s’essaie avec moi à des jeux mais aussi à une sexualité moins classique.. Tu sais et je suis certain que Declan te dirait la même chose : on adore quand vous vous lâchez mais faut le faire à votre rythme. Tu sais, on n’a pas besoin d’une star du porno dans notre lit. Dis-toi en plus que plus vous vous lâchez et plus on le fera aussi » lui expliquais-je car cela allait dans les deux sens. Nous avions certes plus d’expérience mais face à nos femmes, nous restions des jeunes loups qui hésitaient tout autant qu’elles.

« Tu crois qu’il va m’en vouloir au point de me virer ?? » paniqua subitement Mallory car après tout, si Declan allait jusqu’à la mettre à la porte… on pouvait craindre la fin des haricots, ni plus ni moins. « J’espère bien que vous n’espérez pas une star du porno dans vos lits ! Mais il n’empêche que l’on se met la pression au moins autant que vous… on veut que vous soyez comblés, c’est normal non ? »

« Mais non il ne va pas te virer pour avoir joué dans une piscine à boules. Il risque sûrement de se foutre de ta tronche » rétorquais-je pour éviter toute panique inutile. Par moment, Mallory était par moment très émotive surtout quand cela concernait son couple. « Vous êtes conscientes que nous sommes comblés rien que par le fait que vous ayez accepté de nous épouser ? La sexualité est importante ouais mais c’est pas le plus important non plus alors cesse de paniquer. J’ai longuement discuté avec Declan après ma démission et je peux te dire une chose : il n’est pas du genre à offrir son cœur alors s’il l’a fait avec toi, c’est parce que tu es sa perle rare »

« Possible que j’en entende parler jusqu’à la saint glinglin, ça c’est sûr… » soupira-t-elle doucement. Mallory n’était jamais très à l’aise face au fait que l’on se paye sa tête car elle ne savait jamais quoi rétorquer sans devenir méchante. Or, elle n’avait aucun intérêt à s’engueuler avec Declan pour une raison aussi minime… « Tu as été comblé par le fait que Thaïs veuille t’épouser ? Pourquoi, tu doutais vraiment qu’elle dise oui ? Moi non plus je ne suis pas du genre à donner mon cœur au premier venu, et le reste non plus d’ailleurs, mais Declan est tellement beau et charismatique que des fois je me dis qu’il va forcément finir par se rendre compte qu’il y a mieux ailleurs ! »

« Comment tu peux douter qu’il trouve mieux ailleurs ? Hey Mallo’ arrête tes conneries : tu es sexy, belle, attirante, intelligente, drôle et j’en passe et des meilleures. C’est impossible qu’il puisse ne serait-ce qu’imaginer trouver mieux ailleurs et puis… Franchement, il a partagé avec toi bien plus qu’avec quiconque alors no stress ! » lui dis-je après avoir mis mes mains sur ses épaules pour être certain d’avoir toute son attention. « C’est normal de douter mais il ne faut pas que cela te bouffe… Crois-moi, si j’étais pas aussi amoureux de ma femme, je tenterai ma chance auprès de toi »plaisantais-je en lui faisant un clin d’œil.

« Je ne sais pas… des fois je me dis que ma fragilité peut l’agacer alors qu’il a longtemps mené et mène encore une vie à cent à l’heure. Je suis motarde c’est vrai mais je ne fais pas réellement partie de son monde. Je ne le veux pas d’ailleurs, tu me connais… j’ai peur qu’il se lasse, me trouve gnangnan et insupportable » soupira-t-elle alors que Mallory était diablement certaine de ne jamais pouvoir trouver mieux ailleurs. Impossible. « Il est mon âme sœur et j’avoue que je balise des fois. Mais tu sais que tu n’es pas mal aussi dans ton genre ? » sourit-elle, rassurée par ses gentilles paroles qui la poussèrent à lui faire un bisou sur la joue. « Merci Calebouille. »

« Justement, tu ne te dis pas qu’il a pas besoin de quelqu’un comme lui ? Que le fait d’être avec toi lui fait du bien ? »lui demandais-je pour qu’elle commence à réfléchir autrement. Declan n’avait pas besoin d’une personne aussi forte que lui, peut-être que pour une fois, il voulait tout simplement un peu de douceur, de tendresse et cela, Mallory pouvait largement lui offrir. « Mais de rien ! En tout cas arrête de baliser, ton homme, il t’a dans la peau » lui assurais-je avant qu’un raclement de gorge ne vienne perturber tout ça. « Quand on parle du loup, il montre la queue »lâchais-je en souriant avant de moins faire le malin en croisant le regard de ma femme.

« Je n’avais pas vu les choses sous cet angle à vrai dire… tu crois qu’il a envie de douceur ? » demanda-t-elle, curieuse, sans évidemment oser poser la question au principal intéressé de peur de paraître ridicule. « Je crois que nos deux moitiés nous ont dans la peau et que c’est bon à savoir ! » rit-elle doucement avant de perdre toute émotion joyeuse en voyant l’expression de leurs deux fameuses moitiés. Merde, ils allaient prendre cher… « On est dans la merde… surtout bonne chance camarade, on peut le faire !! »