(+ Mallory) Une virée pas très BCBG

« Je suis un homme patient… Je t’assure »tentais-je de plaider vainement ma cause mais autant appeler un chat, un chat. Je n’avais jamais été du genre à attendre sagement le père noël. Bien au contraire, j’étais même le premier à sortir de mon lit pour tendre une embuscade et pouvoir lui poser tout un tas de question pour percer ses mystères. C’est bien comme cela que j’avais finir par comprendre que mon oncle était le préposé à ce rôle chaque année quoiqu’il en soit, Mallory et moi étions en train de nous transformer en deux gamins et cela faisait plaisir à voir. « J’arrive ! Yattaaaaaaaaa » m’écriais-je avant de sauter dans la piscine et de lui balancer deux trois boules pour déclencher une véritable guerre.

« Tu sais qu’on ne prête qu’aux riches ? » s’amusa-t-elle à le provoquer légèrement avant qu’ils ne fondent l’un comme l’autre dans la piscine à balles, tels deux gamins qu’ils étaient encore. Après tout, c’est bon la honte, non ? La guerre était déclarée en tout cas et autant dire que Mallory ne se laissa aucunement faire, répliquant à chaque projectile envoyé sur son visage angélique. « Hey, faut qu’on fasse un pacte toi et moi. On ne dira ni à Thaïs ni à Declan qu’on est venus à McDo, même sous la torture, okay ? Sinon bonjour le représailles… »

« Cela tombe bien, je suis riche » rétorquais-je avec un sourire taquin accroché aux lèvres avant de faire une véritable bombe humaine dans la piscine de boules. Nous étions vraiment deux gamins mais c’était ça le meilleur après tout non ?! « On a même pas besoin de passer un pacte, si on tient à notre cul, on a intérêt à ne rien dire… Je tiens à ma vie hein mais pour la forme, je te donne ma parole ! » lui assurais-je de bon cœur avant qu’un des employés ne viennent nous dérange. « Madame, monsieur, c’est réservé aux enfants ! » nous dit-il. « On est deux gamins, ça tombe bien ! Pas vrai ma belle ?! »

« Tu m’emmerdes à être richard ralala ! » marmonna-t-elle pour la beauté de la chose avant de serrer la main de Caleb de façon quasi cérémoniale pour promettre qu’ils ne diraient rien à leurs moitiés respective au sujet de cette petite virée à McDo. Declan serait capable de lui faire un cours tous les jours de la semaine suivante sur les dangers du gras et de la malbouffe sur fœtus… au secours ! « Tu as ma parole aussi ! » rétorqua-t-elle avant d’éclater de rire pour mieux lancer un petit projectile sur l’employé ayant eut la mauvaise idée de les déranger. « Allez venez nous rejoindre plus on est de fous moins y’a de riz, YATTAAAAA !! »

« C’est pas vrai, tu oses me sortir ça alors que ta famille est friquée comme la mienne ? » me marrais-je en secouant la tête. Mallory et moi venions du même monde alors on peut dire que c’était l’hôpital qui se foutait de la charité. « Fallait te trouver un mec bourré de fric et pas tomber dans la mafia ma belle…quoique, il parait que le Declan est loin d’être fauché » lui dis-je avant que nous passions le pacte pour protéger notre secret honteux de nos moitiés respectives. C’est le moment que choisit l’un des employés pour venir nous accoster. « Madame, je vous prie de ne pas m’agresser !! Sois vous sortez, soit j’appelle la police !! » nous menaça-t-il. « Vous bluffez ! Hein Mallo’ qu’il bluff ?! »

« Je ne vois absolument pas de quoi tu veux parler » sifflota Mallory d’un air faussement innocent même s’il fallait bien admettre que pour le coup, sa famille était au moins aussi riche que celle de Caleb. « J’ai le droit de dire que je vois pas le rapport ? Ceci dit que Declan soit miséreux ou pas je m’en tamponne, ce n’est pas son portefeuille ou son compte en banque que je veux épouser ! » rétorqua-t-elle avant qu’ils ne tombent sur le pire abruti de la création. Mallory écarquilla les yeux avant de sortir de manière féline et de s’approcher en accordant un regard de braise à l’employé. « Allons… vous n’allez quand même pas être aussi méchant avec nous… si ? » Le regard de biche, ça marche à tous les coups.

« Mais bien sûr ! Joue les innocentes aux mains pleines tiens » rétorquais-je non sans un sourire taquin d’accroché aux lèvres. « Oh on sait tous les deux pourquoi tu l’as épousé hein… il a fait une GROSSE impression sur toi n’est-ce pas ? » la charriais-je non sans lui balancer des boules en plastique au passage avant que nous soyons arrêtés dans notre élan par le fameux employés que Mallory tenta même de charmer. « La vendue, j’y crois pas »marmonnais-je complétement mort de rire tandis que l’employé rougissait. « Madame… Cet endroit est réservé aux enfants… Veuillez quitter cet établissement ou j’appelle la police » bafouilla-t-il tandis qu’un simple coup d’œil à son pantalon me faisait penser qu’il irait bien jouer dans les boules avec elle.

Autant dire que Mallory ne fut pas la dernière à entrer dans le jeu de Caleb. « Et on sait tous les deux pourquoi tu as épousé ta belle blonde… elle fait la fortune des fabricants de rideaux à force de t’y faire grimper ! » éclata-t-elle de rire avant de tenter un petit numéro de charme on ne peut plus efficace sur l’employé mais le problème, c’est qu’il n’en démordait pas. « Allons… il n’y a pas un moyen pour que l’on soit exceptionnellement considérés comme des bambins ? » fit-elle en papillonnant efficacement des yeux, minaudant comme jamais.

« T’imagine même pas surtout qu’elle devient de plus en plus entreprenantes » lâchais-je avec un soupire quelque peu rêveur sans trop m’appesantir dans les détails par respect pour ma femme et puis, il y avait des choses que je ne partageais pas même avec ma meilleure amie quoiqu’il en soit, cette dernière n’arrivait pas trop à ses fins avec l’employé. « Allez… elle sera très gentille avec vous ! » éclatais-je de rire avant que trois quatre d’heure plus tard, on se retrouve en garde à vue. « J’y crois pas… il a appelé les flics ce con »

Ils étaient en garde à vue. Tout ça parce qu’ils avaient joué dans le terrain pour enfants et fait une mini bataille de rien du tout dans la piscine à balles, bonjour le scandale scandaleux ! Le pire, c’est qu’une fois que cela viendrait aux oreilles de Declan, Mallory n’allait pas seulement prendre cher pour avoir été chez les flics mais surtout pour avoir mangé gras, salé, sucré en toute impunité. « J’hallucine quand même, on dirait qu’on est des criminels ! Je sens qu’on va en prendre pour nos grades… raconte-moi plutôt comment Thaïs devient entreprenante, histoire que ça me change les idées ! » soupira-t-elle finalement. L’avantage, c’est qu’ils étaient au moins dans la même cellule…