(+ Bambi) Quand les secrets séparent deux coeur amoureux.

Mais bien sûr et moi, j’étais une bonne sœur qui prônait l’abstinence sexuelle seulement, je ne savais pas vraiment si je devais accorder du crédit à ses propos car mine de rien, elle délirait peut-être. « Ecoute, je n’ai pas envie d’en parler alors que tu fais concurrence aux petits Lu… On en parlera quand l’alcool t’aura déserté hein » marmonnais-je car je ne voulais pas que cette discussion aussi sérieuse se fasse dans de telles conditions. Toutefois, je n’arrivais pas à me l’ôter de la tête car j’ignorais si son désir d’enfant allait se faire avec ou sans moi. Après tout, j’ignorais si, une fois sobre, elle n’allait pas me jeter comme une vieille chaussette sur le trottoir.

« J’aime pas les p’tits Lu… » souffla-t-elle comme si c’était tout ce que Bambi pouvait retenir dans l’état actuel des choses. Sûrement n’était-ce pas très éloigné de la vérité d’ailleurs ! « Mais j’ai un classeur de trois-cent soixante douze pages sur la question ! Tu mets tes lunettes et tu liras à la maison » lâcha-t-elle tout naturellement, comme si c’était l’évidence même. La jolie Mather n’avait pas l’air de lâcher le morceau d’ailleurs en la matière.

« Trois cent soixante-douze pages ?! C’est pas une recherche que tu as faite, c’est carrément une thèse » lâchais-je complétement abasourdie tandis que j’essayais de démêler la réalité de mes craintes. Heureusement pour moi, on arriva très rapidement chez nous enfin chez elle .Raaah cette situation allait me rendre chèvre. « Toi, tu files te coucher et on en parlera quand tu seras sobre, ce n’est pas négociable Bambi » grognais-je à moitié en l’envoyant se coucher dès que nous franchissions le pas de la porte de l’appartement. Une fois assurée qu’elle ne reviendrait pas à la charge, je m’installais dans le salon avec mes lunettes sur le nez pour commencer ma lecture qui m’amena jusque tôt le matin. Je n’eue même pas conscience que j’avais terminé par m’endormir en serrant son classeur contre moi.

« Une thèse bébé yeah ! » fanfaronna-t-elle à moitié alors qu’elles franchissaient bientôt la porte de leur appartement. « Chef oui chef ! » avait-elle lancé et Bambi ne revint pas à la charge car elle était déjà endormie avant même de poser la tête sur l’oreiller. Le lendemain, le réveil fut… difficile. Sa tête lui donnait l’impression d’être prête à exploser à la moindre secousse, et pourtant, elle se dirigea vers le salon d’un pas très approximatif, découvrant bientôt une Mina endormie avec le classeur évoqué la veille entre les bras. La jolie Mather tenta de la réveiller avec autant de douceur qu’elle put mais une fois encore… ce fut très approximatif. « Héhooo du bateau… »

Bambi ne plaisantait pas lorsqu’elle m’avait assuré qu’elle s’était documentée sur la question car son classeur était vraiment détaillé. Elle avait même poussé le vice en établissement une liste de banque de spermes ce qui m’avait fait grimacer pour le coup. Je ne voulais pas que son enfant naisse avec un père inconnu car Aidan m’avait montré combien il était douloureux pour quelqu’un de ne pas connaitre son père. Je ne voulais pas de ça ni pour mon fils, ni pour son enfant mais pouvais-je me sentir impliquée dans un tel projet ? Je l’ignorais tant que je n’aurais pas une discussion avec la principale intéressée. « On ne t’a jamais appris qu’on réveillait une princesse avec un baiser ? » marmonnais-je en ouvrant un œil puis l’autre. Ouch, j’étais courbaturée de partout. « Merde, j’ai loupé mon entrainement »grimaçais-je en voyant l’heure sur ma montre. Mon coach allait me tuer sur place. « Comment va ta tête ? »

« Mes excuses votre altesse mais le baiser va un peu devoir attendre » avoua-t-elle car le mot « nausée » clignotait violemment dans sa tête lourde et douloureuse. Elle esquissa une grimace au sujet de l’entraînement de Mina tandis qu’elle s’asseyait approximativement sur le canapé. « Je voudrais bien m’arracher la tête, si ça répond à ta question… pas grave pour ton entraînement, s’il te fait chier je lui botte le derche et le tour est joué. Bonne lecture nocturne ? »

Pas de baiser. Ma journée commençait vraiment de manière la plus merdique surtout que le soir venue, je savais que j’allais me taper un double entrainement qui me laisserait sur les rotules. « Fallait pas boire autant aussi ! » haussais-je les épaules avant de me lever pour aller lui préparer mon remède maison car hors de question qu’elle avale un truc médicamenteux car c’était pas des plus appréciables pour son foi. « Je dois me préparer pour le prochain grand prix si je veux avoir la chance de faire les minimas pour le championnat américain enfin bref… je me fiche un peu de mon entraineur pour le moment… La lecture a été instructive, c’est le moins qu’on puisse dire… tu.. tu as vraiment envie d’avoir un bébé hein ? »

« J’avais des raisons de boire ! » lâcha-t-elle sans douceur tout en se massant doucement les tempes. Bambi en avait eu besoin. La douleur dans son cœur avait été si vive que seul l’alcool lui avait apporté un côté salvateur, même temporaire. Elle en avait eu franchement besoin… « Ce n’est pas parce que tu vas louper un entraînement que ça va être gravissime, détends toi, t’es super douée. Faudrait juste que tu te fasses plus confiance mais oui, j’ai envie d’être maman. Pourquoi, tu ne veux pas agrandir la famille dois-je comprendre ? » Parce que oui, Bambi l’incluait.

J’essayais de ne pas rentrer ma tête dans mes épaules face à sa remarque que je prenais comme un reproche –même si techniquement, les torts étaient partagés ; A la place, je préférais me concentrer sur mon remède miracle, piochant dans les placards et le frigo tous les ingrédients nécessaires avant de revenir vers elle en lui tendant le verre à l’aspect peu ragoutant. « Bois ça » lui dis-je avant de me triturer les mains sans oser la regarder. « Si j’ai envie mais je ne savais pas trop si tu voulais le faire avec moi. Je veux dire, je ne sais pas où nous en sommes, si tu m’as pardonné, si tu veux bien de moi, si tu m’aimes encore ou si va falloir que je me batte pour regagner ton amour. Je suis perdue B. mais je sais que je rêve de faire cet enfant avec toi »

Bambi prit le verre dans la main mais avant de le boire, le porta à ses narines. « T’as mis de la pisse d’âne dedans ou quoi, j’ai encore plus la gerbe !! » grogna-t-elle sans vraiment de force même si à sa décharge, c’était plutôt normal comme réaction étant donné le mal aux cheveux qu’elle se tapait actuellement. Mais cela ne l’empêcha pas d’écouter ce qu’elle était en train de dire avec attention. « C’est pas parce qu’hier j’étais ronde comme une queue de pelle que je ne pensais pas ce que je t’ai dit ou que je m’en souviens pas. La question c’est plutôt : me laisseras-tu me faire inséminer sans que ça te pose problème ? »