(+ Bambi) Quand les secrets séparent deux coeur amoureux.

Surtout, il ne fallait pas que je perde de vue mon objectif, que je ne me laisse pas démonter par son ton froid, son ironie latente également même si c’était dur, même si ça faisait mal. « Je t’en ai voulu Bambi parce que j’aurais aimé que tu m’en parles, que tu m’aides à me souvenir, que tu me soutiennes et j’ai eu l’impression que tu m’avais volé le droit à connaitre mon passé… Avec le recul, j’ai compris que tu l’avais fait pour moi, pour éviter que je souffre » commençais-je avant de boire une gorgée de ma tequila. « Maintenant je sais toute la vérité, ma mère m’a toute expliqué. Je n’en dors plus, je passe mon temps à combattre des flashs tous plus sinistres les uns que les autres et pourtant, la seule chose qui me fait tenir en dehors du sourire de mon fils, c’est toi… je sais que je t’ai fait souffrir également et je m’en veux sincèrement… Je sais également que j’ai sûrement tout gâché entre nous mais je sais également que je ferais tout pour redevenir au moins ton amie qu’importe le temps qu’il faudra. Je voulais juste que tu le saches »

Bambi ne lui accordait aucun regard, la laissant s’exprimer sans désir de l’interrompre car de toute manière, la jolie Mather n’avait pas la volonté de grand-chose à l’heure actuelle. Le problème de la jeune blonde, c’est qu’une fois blessée, il fallait s’accrocher très fort pour qu’elle cesse d’être une huître scellée et impossible à ouvrir. Declan avait raison : cette déception était sûrement la déception de trop. « Et ouais, c’est la vie, j’ai cherché à t’éviter de souffrir mais faut croire qu’on avait pas le même but dans la vie » lança-t-elle en s’envoyant un nouveau verre, sans même se souvenir du nombre qu’elle avait pu s’enfiler depuis son arrivée dans le bar. « Bien pour toi que ta mère t’ait expliqué, franchement. Mais tu t’attends à quoi, hein ? J’assume mes actes. Je sais que c’était pas forcément la meilleure façon d’agir mais toi tu m’as blessée sciemment et j’en ai ma claque d’être le punching ball des uns et des autres. »

L’impression d’être arrivée trop tard perdurait dans mon esprit et je ne m’en sentais que plus triste de minutes en minutes. « J’avais mal, c’était ma façon à moi de réagir et j’assume entièrement mes actes également. Je ne cherche pas à me dédouaner mais à te présenter mes excuses que tu les acceptes ou non car tu es la personne que j’aime et que j’aimerai toujours le plus au moins en dehors de mon fils » lui dis-je tandis que je sentais mes larmes se fracasser contre la barrière de mes cils. Je ne voulais pas pleurer mais sa froideur commençait à avoir raison de ma sensibilité. « Je suis désolée Bambi pour le mal que je t’ai fait et si un jour, tu arrives à me pardonner sache que je t’attendrai quoiqu’il arrive » lui dis-je en posant ma main sur la sienne tant j’avais besoin de la toucher. « Tu peux retourner à l’appartement, je suis retournée vivre chez mes parents, je ne voulais pas te chasser »

S’excuser… Bambi avait entendu la chanson des centaines de fois et aujourd’hui, l’alcool n’aidant pas, elle avait l’impression d’être au bord du gouffre et de n’avoir qu’une envie : celle de faire un bond en avant. Le capharnaüm de sa chambre à la Mather House reflétait d’ailleurs aisément cet état d’esprit. Pourtant, sans aller jusqu’à lui serrer sa main dans la sienne, la jolie blonde ne la repoussa pas. Sa respiration ne fit qu’augmenter alors qu’elle tentait de continuer à regarder en face d’elle. « Toi au moins tu as une famille. Tu as un foyer. Moi je n’ai rien du tout » fit-elle avant de se relever violemment pour mieux balancer une pile impressionnante de billets sur le comptoir, se moquant que cela fasse trop pour se ruer à l’extérieur, en débardeur, cherchant sa voiture du regard, ses clefs en main.

J’avais envie de hurler que Jack et moi serions à jamais sa famille mais elle ne m’en laissa pas le temps, se ruant à l’extérieur. « Bambi attends ! » la rattrapais-je avant de ni plus ni moins de prendre ses clés de voiture. « Tu ne penses tout de même pas que je vais te laisser conduire dans cet état-là ! Hors de question » fronçais-je les sourcils. « Tu n’es pas seule, je suis là, Jack aussi. Je sais que tu m’en veux mais je t’aime toujours et tu me manques, tu manques à notre fils également » lâchais-je en plantant mon regard dans le siens. Oui, j’avais dit notre fils car je n’avais pas oublié que je lui avais demandé d’élever Jack avec moi, comme un couple. « Je me fiche bien que tu me détestes Bambi, je resterai là à veiller sur toi parce que je suis incapable de faire autre chose que t’aimer »

Avant même que Bambi n’ait eu le temps de faire ouf, Mina lui avait déjà pris ses clefs et l’assommait encore de paroles dont la moitié seulement atteignait ses neurones imbibés d’alcool. Elle en saisissait le sens, il ne fallait pas croire, mais ses yeux laissaient échapper des larmes tant elle était désorientée, perdue et d’une tristesse à faire peur. « Rends-moi mes clefs, pas besoin de toi pour rentrer !! » vociféra-t-elle néanmoins mais sans vraiment de force. « Pourquoi tu vas pas te taper ma jumelle hein ? Puisque tu tiens tant à donner raison à Declan !! »

« Hors de question que je te rende tes clés !! T’es pas en état de conduire » rétorquais-je dans la foulée tandis que ses larmes me brisaient le cœur. C’était de ma faute, tout était de ma faute. « Parce que ce n’est pas elle que j’aime à en crever, c’est pas d’elle dont j’ai besoin. J’ai su dès l’instant où j’ai posé mes lèvres sur les siennes que ce n’était pas toi, je n’ai rien ressenti B. Elle me fait aucun effet pas même le plus petit car ce n’est pas toi. Elle n’a pas cette étincelle dans le regard quand je suis près d’elle, elle n’a pas l’intonation de ta voix quand elle me parle, elle n’est pas toi » craquais-je en pleurant à mon tour avant de faire le geste le plus fou de la soirée en liant nos lèvres pour un baiser enflammé. « C’est toi que j’aime. Repousse moi, insulte moi, frappe moi, cela ne changera jamais rien à mes sentiments. Tu es la seule que j’aime et que je désire Bambi »

« J’ai déjà conduit dans un pire état que ça rends-les-moi ! » s’emporta-t-elle un peu plus fortement tandis qu’elle ne contrôlait plus aucune de ses émotions et surtout pas ses larmes. Bambi n’était pourtant pas aisée à faire pleurer, demeurant plus dure au mal que n’importe qui d’autre, mais là c’était trop pour elle. Trop de mal être, trop de colère, trop de rancœur. « Qu’est-ce que je voudrais te détester… JE VOUDRAIS TE DÉTESTER !! » hurla-t-elle avant de plaquer ses mains contre ses oreilles après leur baiser, qu’elle lui avait bien évidemment rendu, alors que son front venait se coller contre la poitrine de Mina. Geste quasi réflexe.

« NON ! » criais-je un bon coup pour qu’elle comprenne que je n’avais pas l’intention de lui rendre ses clés. Elle pouvait toujours se brosser jusqu’à luire de mille feu, je ne les lui rendrais pas. A la place, je fis tout mon possible pour qu’elle comprenne mes sentiments, pour qu’elle me pardonne même si j’avais bien conscience qu’il faudrait surement des mois voire des années seulement, j’étais prête à attendre toute une vie pour cela. Et le simple fait qu’elle voulait me détester me brisa le cœur mais je l’accueillais dans mes bras, luttant contre ma douleur pour la serrer fortement. « Laisse-moi t’aime, accorde moi une seconde chance et si tu veux vraiment me détester alors je te laisserai t’éloigner mon amour, je te promets que je te laisserai en paix mais laisse-moi t’aimer au moins une dernière fois » murmurais-je en caressant ses cheveux blonds, me serrant contre elle.

Bambi fut particulièrement surprise de la volonté de Mina à s’opposer à elle concernant ses clefs. Cela l’étonnait autant que cela la déboussolait mais au final il ne valait sûrement pas qu’il en soit autrement, car c’était un coup à ce que la jolie Mather se plante dans le décor. A la place, elle laissa ses sanglots fuir ses yeux, s’abandonnant à l’étreinte offerte par sa brunette, seule personne au monde à savoir l’apaiser à l’heure actuelle. « Pas une dernière fois… si tu pars, j’te massacre » déglutit-elle avec difficulté mais une grande sincérité. « M’abandonne pas… »