(+ Caleb) I'm gonna take care of your heart...

« Bah au départ je voulais devenir astronaute, ou bosser la tête dans les étoiles tu vois. Donc mon fantasme le plus… ouf, ce serait de faire l’amour dans une salle d’entraînement d’astronaute, en apesanteur, et pourquoi pas mater un striptease aussi là bas ! » lui apprit-elle en haussant légèrement les sourcils, non sans éclater de rire peu de temps après face à la rétorque de Caleb. « Tu es quand même facilement choqué hein ! D’accord, je suis plus rien… » pouffa-t-elle.

Je ne répondis peut-être pas à son fantasme mais le baiser que je lui offrais valait tous les discours du monde. Thaïs pouvait être certaine que tôt ou tard, elle aurait le droit à la réalisation de son fantasme même si pour le moment, nous étions bien plus préoccupé par notre plan d’action appelé « opération IKEA ». « Je ne suis pas facilement choqué mais pas ma faute si après, quand tu donneras la tétée à nos enfants, je risque d’avoir une image pervertie… Je sais pas, c’est comme si je te disais : viens sucer ta tétine ma chérie en parlant de junior » boudais-je légèrement car bon, j’étais un peu vexé pour le coup.

Thaïs rendit aussitôt son baiser à Caleb, comprenant le message subliminal qu’il cherchait sûrement à lui faire comprendre avant de froncer les sourcils à sa réponse. « Mais ce n’était qu’un trait d’humour, chéri ! » soupira-t-elle car vraiment, d’autant plus en étant attachée à lui avec des menottes, elle n’avait aucune espèce d’envie de se battre verbalement avec lui. « Très bien, tu n’es pas choqué facilement, content ? C’était juste de l’humour, je n’ai jamais prétendu être le summum en la matière vingt-quatre heures sur vingt-quatre. »

« Désolé, c’est juste que j’ai lu tout un tas de bouquin où c’était marqué qu’un couple sur deux survit à l’arrivée de jumeaux car ils perdent tous désirs l’un de l’autre. J’ai juste pas envie de donner raison aux statistiques » soupirais-je avant de l’attirer dans mes bras pour l’embrasser tendrement. « Tu sais que tu es la meilleure chaton et que des fois, je suis juste un peu trop con sur les bords mais je saurais me rattraper au rayon chambre, cuisine, salle de bain, jardin, salon, bureau etc… »plaisantais-je pour me faire pardonner de ce petit coup de sang.

Thaïs arqua un sourcil. « Thor de moi, tu vas arrêter ce genre de lecture débile et nous faire confiance, d’accord ? On se désirait déjà à treize ans alors qu’on avait aucune expérience en la matière, je crois que l’arrivée des bébés, ça devrait aller tu ne crois pas ? » Peut-être Caleb avait-il justement besoin de voir les choses sous un autre angle et c’est pourquoi elle s’était empressée de lui en donner un, non sans le serrer doucement dans ses bras. « Ouais… rien que pour te pousser à te rattraper je ferai semblant de bouder, mais il faut que tu détresses vis-à-vis des bébés, hein ? Tu vas être un papa formidable et tu restes le meilleur des maris pour moi. »

« J’essaie vraiment chaton mais tu me connais, je suis un sceptique doublé d’un cynique, je sais très bien que les premiers mois après la naissance des jumeaux, notre vie sexuelle frôlera les zéros pointés car on sera trop crevé pour songer ne serait-ce qu’à ne pas profiter de la moindre occasion pour dormir » rétorquais-je et elle ne pouvait pas me contredire là-dessus, les bébés monopoliseraient tout notre temps et notre énergie. Il n’y avait que dans les contes de fées que les parents avaient le temps de s’envoyer en l’air. « Allons-nous changer d’ailleurs, tenue noire exigée madame Weyss ! »

« Ça va nous demander un temps d’adaptation mais ça en vaudrait la peine, tu ne crois pas ? Plus c’est long plus c’est bon ! Faut juste que tu nous fasses confiance… » fit-elle en caressant doucement sa joue, le rassurant sur ses craintes comme à chaque fois qu’il en avait. Thaïs finissait par devenir pro là-dessus ! « C’est parti mon kiki, ça tombe bien elle m’a justement fait une combi noire qui se ferme sur le bras… comment tu me trouves ? » lança-t-elle après l’avoir enfilée.

« Je nous fais confiance chaton »murmurais-je car je savais que Thais était la femme de ma vie et je voulais croire en nos chances car quoiqu’il arriverait entre nous dans un avenir proche ou lointain, je savais que je me battrai comme un beau diable pour la garder à mes côtés. Je terminais tout de même par lancer le départ des hostilités, la laissant s’habiller avant de faire de même car plus pratique en s’entre-aidant mutuellement. « J’en dis que tu es sexy et que ça te donne un petit côté veuve noire qui n’est pas sans me déplaire » plaisantais-je. « Je crois que nos plans viennent d’arriver »lâchais-je lorsque la sonnette retentit pour la seconde fois aujourd’hui.

« Moi aussi je nous fait confiance… » Thaïs esquissa un petit clin d’œil, surtout à son compliment, avant d’ouvrir la porte et de donner le top départ pour Ikea. Autant dire que ce fut difficile de dissimuler le fait d’être menotté et encore plus de se planquer pour attendre la fermeture du magasin. Au final, ce fut dans un tout petit placard à balais qu’ils se cachèrent et autant dire que ce fut difficile pour l’irlandaise de ne pas éclater purement et simplement de rire. « Une chance que j’ai pas encore un bidon énorme… sinon je serais même pas rentrée là dedans ! »

« Chaton, si tu avais eu un bidon énorme, on se serait pas lancée dans une pareille connerie »rétorquais-je dans un murmure tandis que je peinais à rester assis tranquillement mais avec ma carrure, ce n’était pas gagné. « J’ai l’impression d’être une sardine dans une boite de conserve… note à nous, on n’achètera pas ce placard ! » marmonnais-je tandis que nous allions devoir attendre encore un peu avant de sortir. « Thaïs… ça me gratte ! » grognais-je et le problème, c’est que je pouvais pas me gratter de ma main libre puisque c’était celle qui était plâtrée.