(+ Caleb) I'm gonna take care of your heart...

Enfin le couple Weyss était sorti de l’hôpital et autant dire que Thaïs veillait autant à se ménager qu’elle faisait attention au petit cœur fragile de son adorable mari. Pour un peu, elle jouait réellement les mamans poules avant l’heure mais quelque chose lui disait que cela ne déplaisait pas nécessairement à Caleb… qui n’aimait pas être bichonné, après tout ? Seule ombre au tableau, car malheureusement il y en avait toujours une, un ancien amant de la jolie irlandaise avait choisi spécifiquement cette semaine là pour faire son grand retour et gaver la blondinette de livraisons de fleurs, de chocolats, sans oublier ses visites intempestives… « Oh c’est pas vrai, encore un bouquet ?! » s’exclama-t-elle une fois le livreur parti, se retrouvant avec un étalage de fleurs énorme dans ses bras frêles sans oublier une belle boîte de chocolats en forme de cœur. « Mais il peut pas me lâcher la grappe sérieux ! » marmonna-t-elle tout en se dirigeant illico presto vers la poubelle.

La routine avait repris ses droits après d’interminables examens pour déterminer l’état réel de mon insuffisance cardiaque. Ce n’était pas joli joli mais pas désespéré non plus si bien que je n’avais pour l’heure besoin de faire attention à mon hygiène de vie et prendre quelques médicaments matin et soir. Rien de bien méchant en soi. Par contre, pour ce qui est d’arrêter de m’énerver et de faire de la tension, c’était mal barré surtout avec le connard qui s’amusait à draguer ma femme sous mes yeux en prime. « J’en ai ras le cul. J’ai été gentil Thais mais là, je sature, j’en ai vraiment ras-le cul » m’exclamais-je en la voyant arriver avec un nouveau bouquet de fleur et des chocolats. La coupe était pleine et j’en avais réellement marre. « Il a gagné, je vais aller lui péter la gueule une bonne fois pour toute, peut-être qu’il comprendra que tu es mariée et pas intéressée ! » grognais-je prêt à défendre mon territoire.

Et merde. Thaïs n’avait pas eu le temps de jeter ni vu ni connu je t’embrouille le bouquet et la boîte de chocolats que déjà, Caleb avait débarqué dans le salon et s’énervait… à raison, certes, mais il n’était pas question que la jolie irlandaise le laisse faire pour autant. Elle se dépêcha donc de jeter ce qu’elle avait dans les mains pour mieux le rattraper par le bras. « Non, non, non ! Hors de question que tu fasses ça, pense à ton cœur chéri !! Ce n’est pas bon un tel énervement et crois-moi, si je le croise je serai la première à lui remettre les points sur les virgules mais jusque là, tu restes avec moi ! »

Rester là sans rien faire alors qu’un mec s’amusait à draguer ma femme ?! « Hors de question que je reste-là ! Ce type se fout bien que tu sois mariée ou pas alors je vais lui faire comprendre que ton mari, lui, il ne s’en fout pas » râlais-je car j’en avais ma claque de voir nos poubelles pleine de cadeaux. « Non mais sérieusement Thais, tu crois que c’est parce que tu vas lui redire une nouvelle fois que tu es mariée que ça va changer quelque chose ? Ma méthode sera juste plus percutante »

« Mais penses à ton cœur non d’un chien ! Comment tu vas faire si tu fais un malaise ? C’est qu’un crétin, laisse tomber ! » lâcha-t-elle, au comble du désespoir de ne pas réussir à raisonner Caleb même si à chaque fois Thaïs n’avait pas eu le moindre intérêt pour les cadeaux ou les fleurs reçues. « Il n’y a que toi qui m’importe… TOI, TES fleurs, TES cadeaux ! Ce n’est pas ça le plus important ? »

« Raaah mais mon cœur va bien chaton » râlais-je car comme à mon habitude, je ne faisais guère attention à ma santé. J’avais pour habitude de toujours avancer même si je crevais littéralement sur place. C’était ma façon d’être. « Je ne dis pas que pour toi, je suis celui qui importe le plus mais merde, j’en ai ras la casquette qu’il te drague. Si une nana faisait de même, tu serais la première à vouloir lui arracher la tête alors je vais simplement aller lui casser la gueule et je reviens »

« Il va bien si tu fais attention chéri ! » Thaïs n’avait pas l’intention de lâcher l’affaire, pas aujourd’hui. « Mais là ce n’est pas une nénette qui te poursuit de ses assiduités, donc la question ne se pose pas ! Il faudra que tu me passes sur le corps si tu veux risquer gros ! » s’exclama-t-elle en se postant devant la porte, se moquant bien de paraître toute menue par rapport à son mari. Elle s’inquiétait et il n’était pas question qu’il fasse une connerie.

« C’est facile à dire ! Et il va faire quoi la prochaine fois ? Te sauter dessus ? » rétorquais-je. J’avais vu trop de psychopathe durant ma courte carrière alors peut-être que je virais parano mais je préférais être prudent. « Tu es consciente que je te déloge de la porte en deux trois mouvements ? Je te promets de faire très attention… Je veux simplement lui causer d’homme à homme… à la méthode allemande » soupirais-je tandis que je m’approchais d’elle. « Laisse moi passer ! »

« Mais il ne m’a même pas approché chéri arrête de psychoter ! » tenta-t-elle de le raisonner, en vain bien évidemment car lorsque Caleb avait une idée dans la tête, pour sûr il ne l’avait pas dans les doigts de pieds. « Hors de question que je bouge ! Je peux peut-être négocier que tu restes ici ? Je sais très bien ce que signifie ta méthode allemande et tu commences enfin à avoir moins mal à la poitrine donc non, non, et non je bouge pas ! »

« Ben justement, je vais lui ôter toute envie si jamais ça commençait à l’agiter » ripostais-je avant de soupirer. Je savais très bien qu’elle s’inquiétait pour moi mais je me sentais vraiment bien et largement capable d’aller étaler ce mec et de revenir pour lui faire un bœuf bourguignon si elle le voulait. Aussi la soulevais-je dans mes bras pour mieux la lâcher sur le canapé. « Aucune négociation possible chaton ! »