(+ Caleb) I'm gonna take care of your heart...

Hélas, le fait d’avoir paumé la clef donnait des sueurs froides à Thaïs qui demeura complètement muette pour le coup. Il valait mieux éviter d’envenimer les choses bien que devoir rester à l’extérieur des toilettes avec un bras à l’intérieur devait valoir son pesant de cacahuètes en plomb. « Chéri laisse-moi faire » fit-elle d’une voix à la fois autoritaire et sexy, ayant un plan en tête. Avec souplesse, et tout en bénissant le fait que leurs toilettes soient à l’intérieur de la salle de bain, Thaïs se glissa dans le dos de Caleb pour utiliser sa main menotter à manier junior et, non sans un brio incroyable, elle allongea sa jambe jusqu’au robinet qu’elle actionna pour l’aider. La position était à la fois sexy et osée mais au moins, cela n’en serait pas moins efficace. « Ssssssssss… » murmura-t-elle à son oreille, restant sur la pointe de son autre pied.

Cette situation en devenait totalement ridicule. Voilà que Thais se mettait à faire de la gymnastique et le moins qu’on puisse dire, c’était assez rocambolesque. « Chérie, on va se mettre d’accord tout de suite pour qu’on ne parle jamais de tout cela à qui que ce soit ! » me marrais-je car c’était profondément ridicule. « Pitié arrête avec Sssss ça m’aide pas à me concentrer »poursuivais-je totalement mort de rire car c’était on ne peut plus risible. Merde quand même, ma femme m’aidait aux toilettes parce que nous étions menottés… « Tu sais qu’on a l’air très con là ? En tout cas, tu es toujours aussi souple »

« Compte sur moi pour n’en parler à personne, j’essaye d’éviter de m’imaginer là je te signale ! » marmonna-t-elle en évitant de continuer ses « ssss » intempestifs qui n’aidaient manifestement pas. Mais Thaïs éclata bientôt de rire rien qu’à s’imaginer dans une position disons… spéciale, en train d’aider son mari à faire pipi. « J’ai l’oscar de la meilleure épouse ou pas ? Qu’est-ce que tu veux, je suis la plus souple ever, et encore, tu ne m’as jamais vraiment vu dans des positions impossibles… bref concentre-toi chéri ! Ne me fais pas miction impossible hein ! »

« Je crois que pour cette fois-ci, Aidan restera vraiment à l’écart car sinon, dans vingt-ans, il continuera à m’emmerder avec ça » plaisantais-je car pour le coup, je ne pourrais que le comprendre. « Oh bordel Thais, tu mériterais d’aller deux minutes dehors pour ce jeu de mot débile »m’étouffais-je à moitié avant de me racler la gorge. « Je sens que je vais me maudire toute ma vie pour cette question mais tu peux secouer junior stp ? »

« S’il reste pas en dehors je te déshérite Caleb Weyss ! » s’exclama-t-elle, diablement sérieuse car il n’était pas le seul à être gêné par la situation. « Je suis un génie incompris, snif ! » En tout cas, une fois la question fatidique postée, Thaïs prit une grande inspiration avant de s’exécuter, au comble du rougissement, avant de faire preuve de plus de souplesse encore histoire de fermer le robinet. « Je peux me risquer à te demander si ça va mieux ? Je crois que c’est la première fois de ma vie où je suis ravie de ne pas me voir à l’œuvre… »

« Me déshérite de quoi ?! »lui demandais-je curieux avant d’être au comble de l’embarras pour un geste somme tout masculin une fois que la petite affaire est faite. Aussi, demander ce service à ma femme fut pour le moins une épreuve qui restera sûrement dans les annales. « Ça va mieux enfin si je ne meurs pas de honte dans les dix prochaines minutes… Hum euh faudrait ranger Junior dans son antre car ça va faire tâche si je me trimballe junior à l’air non ? » grimaçais-je avant de lever les yeux au plafond. Karma de merde ! « En tout cas merci chaton ! »

« Heu… de sexe, de câlins et de bisous ! Oui tout ça ! » fit-elle non sans lui tirer la langue au passage, histoire de faire bonne mesure. Après tout cela valait au moins ça comme punition, non ? Thaïs éclata cependant de rire à sa question, le contournant pour mieux l’aider à se rhabiller avec douceur et précautions, comme si elle l’avait fait toute sa vie. « Je mérite définitivement l’oscar de la meilleure épouse, donc t’as pas le droit de m’en vouloir pour la clef ! Enfin… pas trop… hein ? » couina-t-elle soudainement.

« Ah non, hors de question que tu m’en prives et puis je te signale, que tu te priverais par la même occasion »râlais-je comme à chaque fois qu’elle faisait peser cette menace sur mes épaules. « Je suis pas jouasse d’être attachée à toi-même si dans certain de mes fantasmes, tu étais attachée au lit ou au mur mais… on va faire comment sans clé ? On peut même pas s’habiller et je me vois pas trop me trimballer torse nu dans la rue et encore moins avec toi, topless »grognais-je en l’attirant à moi pour l’embrasser.

« Ouais mais j’ai aucun autre moyen de pression, t’es marrant ! » secoua-t-elle la tête de droite à gauche en levant les yeux au ciel, faussement vexée. Thaïs était la première à baliser vis-à-vis de cette situation car cela impliquait devoir tout partager, l’intimité la plus pure comme les cours et autres joyeusetés du même genre… « Ton coéquipier a pas une autre clef ? Je sais pas, moi… pour les affaires, j’ai une robe bustier pour ma part ! Attends je te fais voir ! » fit-elle avant de l’inciter à la suivre dans la chambre, enfilant d’un même temps cette fameuse robe qui, avec ses rondeurs nouvelles de grossesse, la transformaient en demoiselle trop appétissante pour être honnête !

« Je peux toujours l’appeler mais je doute qu’il soit disponible. La dernière fois, il était sur une nouvelle affaire mais je peux toujours essayer »marmonnais-je tandis qu’elle me trainait dans notre chambre pour enfiler une robe qui la mettait un peu trop en valeur. « Oublie ! Hors de question ! » refusais-je catégoriquement. « Bon sang, tous les mecs vont vouloir te violer et ça ne résout toujours pas le problème premier : je porte quoi ?! Remarque, ça me dérange pas plus que ça d’être torse nu » lâchais-je non sans amusement car je sentais que sa jalousie arriverait très rapidement.