(+ Declan) don't leave me now...

Il devait se marier avec Kerriane. Au départ, Mallory n’avait pas voulu y croire, surtout pas alors qu’elle portait à son annulaire gauche une magnifique bague de fiançailles et qu’ils s’étaient promis l’un à l’autre quelques jours plus tôt. La colère de la jeune blonde avait complètement éclaté devant sa mère, mais elle refusa d’écouter ses arguments et la laissa plus démunie que jamais, avec pour seule consolation celle de savoir qu’une fois marié à sa jeune sœur, Declan sauverait la sienne… voilà pourquoi elle lui avait donné rendez-vous dans ce parc, sous une pluie battante, avec l’idée bien arrêtée de lui donner une motivation supplémentaire de ne surtout pas refuser ce nouveau « contrat », quitte à ce qu’elle ait une furieuse envie d’en finir ensuite tant elle se dégoûterait. La discussion était houleuse entre les deux et bientôt, le visage de Mallo se ferma complètement. Elle le regardait froidement, avec dégoût et mépris, ses agissements sonnant tellement juste qu’elle était secouée par une nausée. « Tu pensais vraiment que j’allais épouser un minable comme toi ? Mais réfléchis deux secondes Declan, merde ! T’es un cancre, tu sais même pas lire un bouquin sans buter à tous les mots, et pire encore, quel genre de fille serait attirée par quelqu’un qui ne sait pas aligner trois mots sur un papelard ! T’es un bon coup au lit, c’est tout, point barre… je me suis bien amusée, ça pour sûr, mais il me faut quelqu’un qui puisse me tirer vers le haut, pas vers le bas ! »

Trempé des pieds à la tête, je restais complétement figé devant cette femme. Je ne comprenais rien. Tout se passait bien entre nous jusque-là, c’était même l’apothéose car j’avais osé faire ma demande en mariage. C’était idiot mais je nous pensais à l’abri de toutes les merdes qui avaient mis à rude épreuve notre couple. Je m’étais lourdement trompé. Mallory m’avait donné rendez-vous dans ce parc sous cette foutue pluie battante et dès qu’elle était arrivée, j’avais compris qu’il se passait quelque chose mais je n’aurais jamais pu me douter que cela serait à ce point. J’avais l’impression qu’on venait de m’enfoncer un poignard dans le cœur et qu’on s’amusait à le tourner. « Je comprends pas, pourquoi tu me sors des trucs pareils ? Il s’est passé quelque chose, dis-moi ! Bordel, tu ne peux pas me jeter comme une merde, pas toi ! » m’emportais-je mais son visage était si fermé, si froid. J’avais l’impression de me noyer tandis que je repassais tous mes souvenirs à la loupe pour voir où j’avais foiré quelque chose mais tout ce qui me venait, c’étaient nos moments heureux. « Bébé, s’il te plait, dis-moi que tu me fais une putain de blague » lui demandais-je complétement perdu. J’aurais aimé pouvoir me réfugier derrière ma colère voire même ma violence mais j’étais touché en plein cœur et la seule chose que je pouvais faire, c’était la regarder complétement paumé, comme un gosse qui vient de perdre toutes ses illusions, comme un cœur que l’on vient de briser sans scrupule.

« Je suis très sérieuse. Si en plus t’as des problème de choucroute, mon pauvre ami… » lâcha-t-elle en ricanant légèrement, se réincarnant en tout ce qu’elle avait juré de ne jamais devenir : une bitch sans cœur et sans aucun scrupules. Elle tourna d’ailleurs les talons pour retourner auprès de sa Harley, démarrant en trombes en laissant ses larmes déverser toutes les larmes de colère, uniquement dirigée vers elle-même car elle venait de briser le cœur de l’homme comptant le plus à ses yeux… elle n’avait pas fini de se détester.

Quelques jours plus tard avait lieu le mariage, et autant dire que Mallory avait l’intention d’être aux abonnés absents, malgré toutes les supplications de sa mère. Hors de question de croiser le regard de Declan sans éprouver une honte et une douleur indicible, et la jeune blonde ne pourrait pas supporter de voir sa jeune sœur fanfaronner sans avoir envie de l’étrangler. A la place, elle laissa sa mère et son petit frère partir sans dégoiser un mot, pour finalement enfiler une magnifique robe blanche, des grands de la même couleur et attendre juste devant la mairie, en haut d’une colline, presque adossée contre un arbre. Bientôt, toute l’assemblée présente au mariage sortit de l’église et c’est là qu’elle le vit. Il semblait si malheureux et en colère à la fois que Mallo en eut le souffle coupé. Elle regarda la bague qu’il lui avait offerte et elle ne s’en détesta que davantage, au point de tourner les talons pour filer dans le cimetière, voulant retrouver sa fidèle moto.

J’étais resté des heures durant sous cette putain de pluie, assis sur cette balançoire comme pour me dire que j’avais rêvé toute cette histoire mais les mots de Mallory tournait et retournait dans ma tête. Lorsque le froid fut presque insupportable, je rentrais à ma chambre chez les Winthrop, mon colocataire n’était pas encore revenu de ses cours mais à la place, j’y trouvais ma mère. « C’est pas le moment » murmurais-je. Je n’avais pas envie de me battre avec elle mais ses yeux rougis m’arrêtèrent. Quelque chose clochait. Ma mère ne pleurait jamais. C’est là qu’elle m’apprit qu’elle avait déconné et que désormais, Moïra était en danger si je n’acceptais pas un putain de mariage avec la cadette Hale. « Putain la conne »m’exclamais-je dans un mélange de douleur, d’amour et de colère. Mallory. Elle le savait déjà et c’était pour ça qu’elle m’avait fait cette scène, j’en étais persuadé même si je ne pouvais que douter.

La réponse me fut donnée le jour même de mon mariage. Je crois que je devais être le marié le plus sombre du monde entier tant cette mascarade me bouffait la rate. La gamine que je venais d’épouser me tapait déjà sur le système. Nous étions devant la mairie lorsque je vis un ange, mon ange. Aussitôt, je demandais à Charlie et Moïra de m’aider à m’éclipser pour courir rejoindre Mallory. « MALLORY » l’appelais-je avant de courir à sa rencontre la forçant à se retourner pour mieux l’embrasser comme si ma vie en dépendait. « Idiote…Tu n’avais pas à faire ça »

Mallory n’était pas sûre qu’il l’ait vue jusqu’à ce qu’elle n’entende la voix de Declan appeler son prénom. L’envie de se retourner avait été forte mais elle se retint jusqu’à ce qu’il ne la force à le regarder, l’embrassant comme un fou au passage. « Bien sûr que si je le devais ! Tu n’aurais jamais accepté sinon… » dit-elle, le cœur battant, avant de reprendre ses lèvres, tremblant de toutes ses forces. « Tu dois me détester maintenant mais je n’ai pas pensé un mot de ce que je t’ai dis… »

Le besoin de la voir, de lui parler, de mettre un terme à tous mes doutes avait été le plus fort. Je me fichais bien d’avoir planté mes invités et encore moins la gamine me servant d’épouse. C’était elle ma femme, la seule, l’unique. Celle avec qui je voulais vivre. « J’aurais trouvé une autre solution, j’en trouverai une » murmurais-je avant qu’elle ne m’embrasse à son tour. « Impossible de te détester, je t’aime tellement mais j’ai besoin de savoir… est-ce que tu m’aimes suffisamment pour m’attendre malgré que je ne sois qu’un cancre ? »

L’émotion dans le cœur de Mallory ne pouvait pas être plus imposante et étouffante en même temps car elle avait l’impression que l’on n’avait de cesse de la poignarder de seconde en seconde. « Je voulais juste t’épargner d’avoir à en trouver une, même si c’était la pire idée de toute l’histoire des mauvaises idées » murmura-t-elle d’un ton triste avant que sa phrase ne la pousse à s’emparer de son visage en coupe. « Ecoute-moi Declan. Tu n’es pas un cancre, tu ne l’as jamais été et tu ne le seras jamais pour moi. J’ai dis ces horreurs parce que je voulais que tu me haïsses, que tu n’aies pas de problème à dire oui à mon abominable sœur… je t’aime et tu es la personne la plus formidable que je connaisse. Je t’attendrais toute ma vie, même quand je serai vieille et ridée s’il le faut. »

Les mots qu’elle venait de prononcer me faisaient le plus grand bien car depuis mon enfance, je n’avais eu de cesse d’être rabaissé à cause de mes problèmes de dyslexie et de tout ce qui était venu se greffer autour. « Je ne pourrais pas te haïr, je n’ai pas pu… Ce mariage, ce n’est pas un mariage bébé, c’est juste un putain de contrat à la merde et si elle croit que je vais la toucher, elle se fourre le doigt dans l’œil jusqu’au coude. Tu es et tu resteras la seule femme de ma vie… Je ne sais pas combien de temps je vais galérer avec ça mais je te promets de trouver une solution… Je t’aime bébé »murmurais-je tandis que je l’embrassais, la faisant reculer jusqu’au mur d’un caveau.

Mallory avait fait des pieds et des mains pour qu’il la haïsse mais au final, elle ne pouvait pas être davantage rassurée que ce ne soit pas le cas. Elle en aurait bien trop souffert de continuer à vivre en sachant qu’il n’éprouvait pour elle que haine et mépris… « Je ne veux pas que tu me haïsses, j’aurais fini par faire une connerie en sachant que tu me détestais ! La preuve, je n’ai pas ôté la magnifique bague que tu m’as offerte ! » fit-elle en brandissant fièrement sa main gauche, pour mieux s’abandonner à leur baiser. « Bébé doucement sinon je risque d’avoir des envies pas forcément catholiques puis on doit… t’attendre. »

« Hors de question que tu fasses une connerie, pense ne serait-ce à en faire une et crois-moi, je vais te botter le cul si fort que tu ne pourras pas t’asseoir pendant des mois » grognais-je car je ne voulais pas vivre avec cette épée de Damoclès au-dessus de ma tête. Je voulais croire que ce n’était qu’un contretemps surtout que je n’avais toujours pas oublié mes projets de famille avec elle. Oui, juste un contretemps. « J’adore tes envies peu catholique… Bébé, j’ai envie de toi et me demande pas de faire abstinence sinon je te viole… Je suis fidèle à ma femme puisque c’est à MA femme que je compte faire l’amour dans ce cimetière »