i just want drink like if this is the last day of my life. (haytam)

Ce qui était bien avec la jeune Cabot, c'est qu'elle savait comment se montrer persuasive avec les gens. Aussi lorsqu'elle avait demandé à Haytam d'aller chercher des boissons, elle lui avait sourit, d'un sourire enfantin et angélique. Le genre de sourire pour lesquels ont avait du mal à dire non. Aussi, lorsque le jaune eut tourner les talons et qu'il sortit de l'eau, Poppy fronça les sourcils, elle nagea plus loin et s'approcha de nombreux rochers, elle se cacha alors derrière de manière à ce qu'Haytam ne la retrouve pas puis elle ferma les yeux et inspira profondément. Il n'y avait pas de lumières ou elle était et le noir était total. Elle savait que de cette manière, elle allait probablement effrayé le jeune homme, mais d'une manière qu'elle ne saurait dire, elle voulait lui échapper. Elle voulait qu'il parte et qu'il cesse de s'occuper d'elle de la sorte, elle ne voulait pas qu'il s'inquiète pour son cas et encore moins qu'il se mette mal à cause de la jeune femme. Restant derrière les rochers, caché à la vue d'Haytam et sachant perfectement qu'il ne la retrouverait pas, elle décida de rester quelques instants dans l'eau, avant de finalement partir lorsqu'Haytam arrivera au point ou il savait qu'il ne la retrouverait pas.

J’étais parti chercher ces boissons, ces foutues boissons, et pourtant, mon inconscient savait que c’était un piège, que j’allais me laisser avoir, alors pourquoi je n’étais pas resté dans l’eau ? Pourquoi je n'avais pas tourné les talons ? Alors que je tournais le dos à la mer en achetant des boissons, j’avais l’impression de la sentir partir. C’est dingue, j’avais l’impression de me grappiller un peu de bons points dans cette situation de merde, et voilà qu’elle laissait tout retomber, comme un flan trop cuit. Je me sentais stupide, et j’avais un goût amer dans la bouche. Je soufflais alors longuement, fermant les yeux et me retournais. J’avais raison, elle avait disparu. Mon cœur se serra, j’aurais tellement aimé avoir tort. Marchant alors vers l’endroit où je m’étais introduit dans l’eau, je restais là, les pieds dans l’eau, avec mes deux boissons. J’avais l’air con, mais il faut croire que je l’étais pour qu’elle me repousse autant, qu’elle se foute de moi. « Poppy arrête tes conneries, je sais, m’oblige pas à aller te chercher. » Je n’avais pas envie d’aller vers elle, pas une fois de plus pour qu’elle me repousse comme elle le faisait depuis tout à l’heure.

Poppy ne voulait pas faire souffrir Haytam, bien au contraire, elle voulait seulement le protéger. Le protéger d'elle et de la personne qu'elle commençait à devenir. Elle resta alors derrière son rocher et écouta les dires du jeune homme. Il devait sûrement penser qu'elle l'avait abandonné, qu'elle le repoussait, qu'elle le détestait et tout ce qui s'ensuivait. Après tout, ce n'était pas plus mal s'il la détestait, ce serait peut-être moins difficile de devoir s'éloigner de lui. Aussi ne répondant pas à sa réplique, elle resta dans l'eau, laissant seulement le dessus de son crâne dépasser de l'eau qui commençait à s'agiter un peu plus. Avec un peu de chance, Haytam prendrait la décision de partir et la laisserait seule avec ses problèmes. Poppy sentait qu'elle devenait de plus en plus un fardeau et elle détestait être de la sorte et ce pour qui que ce soit. Inspirant profondément, elle se laissa glisser dans l'eau, jusqu'à être complètement immergé de manière à ce qu'elle n'entende plus les supplices du Dunster de le rejoindre sur la terre ferme.

Je soufflais, j’en avais décidément marre de cette situation. J’étais sur cette foutue plage, avec ces foutues boissons, et j’avais l’air d’un con. Je posais alors mon regard sur les deux gobelets que j’avais en main, j’avais l’air dépité, presque au bord du gouffre. J’étais en train de me combattre intérieurement. Une partie de moi avait envie de partir, de tourner les talons et de m’éloigner comme elle l’avait fait tant de fois auparavant, et l’autre partie avait envie de la rejoindre, de la secouer et de lui remettre les idées en place. Quelques secondes, trop longue, d’hésitation, et je laissais tomber les deux verres, me précipitant dans l’eau. J’allais chercher Poppy derrière les rochers, je n’étais pas dupe, je savais où elle était depuis le début. Je l’attrapais alors par son haut et lui tirais la tête hors de l’eau, puis sans rien dire, je la traînais de toutes mes forces vers la rive, comme un vulgaire sac à patates, elle avait beau m’engueuler ou se débattre, je ne bronchais pas, j’avais les sourcils froncés, mon regard en direction de la plage. Je la traînais même jusqu’au sable et une fois sur celui-ci, je lâchais vulgairement mon emprise sur elle, reprenant mon souffle.

Poppy voulait seulement être seule. Elle ne voulait embêter personnes et surtout elle estimait qu'elle pouvait régler ses problèmes toute seule. Aussi lorsqu'elle s'était laissé glisser dans l'eau, elle pensait seulement qu'Haytam finirait pas partir et surtout pas à le voir tirer de l'eau avec force. Râlant alors sur lui, elle se débattit haineuse « Lâche moi Haytam ! » Aussi lorsqu'il le fit, elle le poussa en s'éloignant de lui, les dents serrés « Tu ne pouvais pas partir ? Je ne veux pas te voir, dégage ! » Sentant les larmes lui monter aux yeux, elle poussa une nouvelle fois Haytam, puis tournant les talons elle marcha rapidement à la direction opposé du jeune homme. Cette fois, il ne la suivrait pas et si elle devait briser le peu de relation qu'elle avait avec lui pour qu'il ne s'occupe pas d'elle et qu'il arrête de se faire du soucis pour elle, elle n'hésiterait pas une seconde. Il perdait son temps avec elle, car elle était devenue totalement irrécupérable et elle refusait catégoriquement qu'Haytam se crève jusqu'à ce que la jeune Cabot aille bien.

J’avais le cœur déchiré de la voir ainsi, car je savais exactement ce qui se passait. Je me laissais pousser sans rien dire, la mine grave, la tête baissée, j’avais l’air d’une victime mais je voulais simplement qu’elle se défoule sur moi, qu’elle sorte toute cette peur, cette angoisse et cette haine qu’elle avait accumulée à cause de moi lors de cette soirée à la Mather. « Vas-y, défoules-toi. » Disais-je d’une voix légère, presque hésitante. Mais je la voyais tourner les talons. Je soufflais alors derechef et me mettais à courir pour la rattraper, j’attrapais alors son poignet et dans un élan, je l’attirais vers moi, l’emprisonnant grâce à mes bras entourant son corps. Je pointais alors mon regard dans le sien, la retenant toujours malgré le fait qu’elle se débatte. « Vas-y, hurle-moi dessus, frappe-moi si ça te fait du bien, mais arrête de penser que tu es irrécupérable. Tu es comme moi Poppy, sauf que moi je ne me suis pas laissé aider, et regarde le résultat aujourd’hui… » J’avais l’impression de me voir, totalement débile quelques mois auparavant, à me battre contre le monde pour ensuite baisser les bras et me laisser couler. J’avalais alors ma salive et continuais. « Je ne t’abandonnerai pas, je ne te laisserai pas te foutre en l’air, même si je dois faire des choses qui ne me ressemblent pas. »

Poppy se sentait de plus en plus mal, c'était comme-ci elle était entrain de se noyer et qu'elle n'arrivait pas à sortir la tête de l'eau. Elle aurait facilement pu faire une crise de panique, mais elle se concentrait tellement sa colère qu'elle ne le se permettait pas. Aussi lorsqu'elle vint à tourner les talons pour partir et laisser une fois de plus Haytam en plan. Elle marcha d'une démarche rapide et énervée, rien à voir avec la démarche qu'elle avait habituellement. Lorsque le jeune Dunster la rattrapa, elle se débattit « Non lâche moi ! » La rage montait de plus en plus et des larmes commencèrent à couler le long de ses joues. Au bout de plusieurs secondes, si ce n'était des minutes, elle arrêta de se débattre, sachant pertinemment qu'elle pourrait faire ce qu'elle voulait, Haytam ne la lâcherais pas. Elle posa sa tête sur l'épaule du jeune homme en laissant ses larmes couler. Prises de quelques sursauts à cause de son état déplorable, elle ne bougeait plus et fini par fermer les yeux, tout en restant sous l'emprise du Dunster.

Je ne comptais pas la laisser sombrer, non je voulais la rattraper, qu’elle attrape ma main avant de tomber définitivement dans les limbes. Je voulais qu’elle s’accroche à moi, qu’elle m’utilise pour remonter la pente, quitte à me faire sombrer à mon tour, après tout, ma vie avait moins de valeur que la sienne, moi j’étais déjà au fond du trou comme on dit, je n’avais pas grand-chose à quoi me rattraper. J’avais peur de la perdre, peur de connaître à nouveau cette douleur que j’avais ressentie quand je m’étais trouvé sur la tombe de Dexter. Je revoyais encore cette pierre froide à son effigie, avec une stupide phrase dessus, pourquoi avait-il fallu qu’il prenne sa moto ce jour-là ? J’étais déboussolé de penser à nouveau à lui dans un moment pareil, et sans m’en rendre compte, Poppy avait arrêté de se débattre. Je soufflais alors longuement afin de reprendre de l’air, et je passais une main dans ses cheveux, collant mon visage contre ceux-ci. Je la serrais alors contre moi et me mettais inconsciemment à la bercer. « On devrait peut-être rentrer, une bonne nuit de sommeil te fera du bien… et puis tu vas attraper froid comme ça. »

Poppy savait qu'elle commençait à être un terrible fardeau pour les gens de son entourage. C'est pour ça qu'elle commençait à prendre des distances avec à peu près toutes les personnes auquel elle tenait. Ca avait commencé avec Leevy, la jeune Silver avait prit le prétexte de la grossesse de cette dernière pour prendre la fuite. Puis il y a eu tout ses autres amis et aujourd'hui c'était le tour d'Haytam. Qui aurait cru qu'elle se serait autant attaché à lui ? Surtout après ce qu'ils avaient vécus il y a des mois. Aussi d'une manière ou d'une autre, la jeune Cabot ne savait pas comment aujourd'hui elle pouvait se retrouver dans les bras du Dunster, tremblante et les larmes aux yeux alors qu'il y a quelques semaines encore, elle prenait un malin plaisir à l'insulter en public. Restant contre lui pendant des secondes qui lui parurent être une éternité, elle le laissa la bercer puis elle renifla en hochant positivement la tête, cependant elle ne se décolla pas du jeune homme, trouvant une certaine sérénité dans ses bras. « Je n'ai pas froid... » Elle déglutit alors puis renifla une nouvelle fois, elle se sentait mal de se sentir aussi invulnérable dans les bras du jeune homme. « Oui... Rentrons. » Ouvrant alors les yeux, elle inspira profondément, encore prise de soubresauts à cause de ses pleurs.

Je lui aurais bien donné ma veste si j’en avais eu une, non menteur, je lui aurais tout donné, tout ce dont elle avait besoin, elle m’aurait demandé la lune sur-le-champ, je me serai battu bec et ongles pour lui décrocher cet astre. Poppy était essentiel pour moi, c’est en quelque sorte elle qui m’avait relevé, qui m’avait appris à avancer, et la voir chuter comme je l’avais fait tant de fois me fendait le cœur. Elle était débordante de vie, drôle, sociable, tout ce que je n’étais pas, voilà pourquoi elle méritait que quelqu’un l’aide, que quelqu’un s’accroche pour elle, quitte à essuyer des insultes et ce quelqu’un s’était moi, après tout, depuis quand les insultes, et le fait d’être repoussé était quelque chose d’exceptionnel, quelque chose qui me faisait peur ? Je la berçais alors longuement dans mes bras tout en appréciant le contact de sa peau froide. L’une de mes mains venait alors monter sur ses cheveux encore humide et alors qu’elle acceptait de rentrer, je me décollais légèrement et déposais un baiser sur son front. « Okay, on y va. » Je marchais alors à ses côtés tout en gardant ma main sur son épaule, m’assurant de la garder contre moi, comme si j’avais peur qu’elle ne s’envole une nouvelle fois. Quelques minutes plus tard, nous étions devant sa chambre, je la laissais alors ouvrir sa porte et s’introduire dans celle-ci tout en la surveillant du regard.