i just want drink like if this is the last day of my life. (haytam)

Poppy inspira profondément, en effet elle n'était pas vraiment dans son assiette. Et cela devait probablement se voir à la tête qu'elle tirait. Lorsqu'elle s'était assise dans le sable, elle avait été soulagé aussi elle pouvait laisser son regard se perdre dans le vague et pourquoi pas faire semblant d'écouter le jeune Dunster « Hum... » Répondant de manière brève, elle laissa son regard orienter vers les vagues et la grande étendu d'eau qui s'offrait face à elle. Aussi écoutant Haytam parler sans forcément lui répondre, elle mordit sa lèvre inférieur et ferma les yeux pendant un court instant. « Moi ? Ben on s'amuse comme on peut et avec ce qu'on a. » Elle sourit alors amusée, pensant aux dernières choses qu'elle avait faite puis elle tourna son regard noisette vers Haytam. Il semblait de bonne humeur, ce qui fit sourire malgré elle, la jeune femme. Puis toussotant légèrement, elle détourna de nouveau le regard en inspirant profondément. « Je ne suis pas vraiment de bonne compagnie, désolée. » Observant de nouveau la mer, elle fronça les sourcils, stoïque.

J’observais également la mer, comme Poppy, un ange passait entre nous, comme si le silence pouvait communiquer pour nous. Je ne l’avais pas revu depuis cette fameuse soirée, elle m’avait évité, et même si je ne comprenais pas forcément bien pourquoi, j’essayais de déchiffrer la raison, bien sûr je savais que c’était peine perdue, sa langue ne se dénouerait jamais. Je parlais pour ne rien dire, et après tout j’aurais pu dire un truc complètement fou, elle n’aurait pas relevé, elle était ailleurs, je l’avais perdu, et j’en étais conscient. Je soufflais alors longuement et un rictus se posait sur mon visage, je ne savais pas m’y prendre dans ce genre de situation, il fallait que j’improvise, que je la ramène à mes côtés, que je la fasse rire car la voir dans un tel état me fendait littéralement l’âme. « Tu vas pas me faire croire que tu t’amuses… » Mauvais plan, j’allais remuer le couteau dans la plaie plutôt qu’autre chose. Conscient de ma connerie, je détournais le regard à nouveau sur les vagues, me maudissant d’avoir dit une telle chose. Je prenais une longue respiration en cherchant quoi lui dire afin de lui remonter le moral, heureusement elle reprenait la conversation. Je me contentais alors de hausser les épaules et de lui adresser un faible sourire. « Oh tu sais, je ne l’ai pas toujours été non plus, alors à charge de revanche. »

Perdue dans le vague, elle devait être la personne la moins amusante de tout Punta Cana. « En réalité, je m'amuse vraiment. Je sors faire la fête, je bois, et ça m'arrive de fumer. Oh et je me suis envoyé en l'air pas plus tard qu'hier. » Elle haussa les épaules, comme-ci tout ce qu'elle venait de dire était tout ce qu'il y avait de plus naturel puis fronçant les sourcils, elle soupira. Elle n'était pas ce genre de filles à faire des conneries, du moins elle n'était plus ce genre de fille, aussi lorsqu'elle eut dit tout ça, elle se sentit comme une parfaite imbécile. Ne répondant pas à Haytam, elle se leva après avoir bu les dernières gorgées de son cocktail puis elle s'avança vers l'eau, laissant ses pieds s'enfoncer dans le sable mouillé. Elle était de dos à Haytam, aussi elle ne le regardait pas et ne pouvait pas se sentir gênée de ce qu'elle lui avait dit. Laissant ainsi un nouveau silence planer, elle baissa son regard vers son poignet où une légère entaille pouvait se voir. Soupirant discrètement, elle baissa la manche de son gilet sur son poignet et redressa son regard vers l'étendu d'eau.

Je m’attendais à n’importe quelle réponse, sauf à celle-ci. Alors que je portais mon cocktail au niveau de mes lèvres, je me stoppais totalement, restant figé. Je reportais alors mon regard sur l’eau, presque choqué, car oui je l’étais, ce n’était pas le genre de Poppy de faire ça. J’avalais alors ma gorgée et haussais les épaules, elle pouvait lui faire ce qui lui chante après tout, je n’étais pas là pour mettre de l’ordre dans sa vie. Cependant, quelque chose me dérangeait, et je me contentais de souffler en regardant mes pieds s’enfoncer dans le sol. J’étais désemparé et je voyais mon amie s’enfoncer directement droit dans les limbes sans que je ne puisse faire quoi que ce soit. Mon estomac se tordait presque à ce moment et j’avais une soudaine envie de vomir, cette situation me rendait tout simplement malade. Je me levais alors et me dirigeais vers elle, frissonnant au contact de l’eau sur le sable. Je passais alors derrière elle et posais mes mains sur ses hanches, l’attirant alors contre moi. Je me cambrais un peu pour poser ma main sur son épaule, puis en silence, je regardais un instant le paysage. Je n’étais pas du tout tactile d’habitude, mais là, j’essayais de tout faire pour la retenir. « Je sais que quelque chose ne va pas, et loin de moi l’idée de retourner le couteau dans la plaie mais… je me sens impuissant face à tout ça, et ça me rend totalement dingue… »

Poppy perdait pieds. C'était le cas de le dire. Tout s'était déclenché après la soirée chez les Mathers, soirée qu'elle avait d'ailleurs passé avec le jeune Winchester. Bien que cette soirée ne comportait pas que des mauvais moments, elle en oubliait parfois les bons. La jeune Silver observait l'eau qui venait s'échouer sur ses pieds, regardant au loin, on pouvait difficilement voir plus loin que son nez. Bien qu'il y avait quelques torches, la nuit était particulièrement sombre et aussi la jeune Cabot se demanda si le temps avait fait un accord avec son humeur pour la rendre encore plus maussade. Enroulant ses bras en forme de croix autour de son buste, elle mordit sa lèvre inférieur et se mit à repenser à ce séjour à Punta Cana. Etais-ce vraiment bénéfique comme voyage ou étais-ce un de ces voyages qui a le don de vous en faire voir de toutes les couleurs dans le mauvais sens du terme ? Aussi lorsqu'elle sentit les bras du jeune homme s'enrouler autour d'elle, elle fronça les sourcils et frissonna légèrement suite à ce contact. Elle savait qu'Haytam n'était pas très tactile et bien que la Cabot était surprise par ce contact, elle demeurait heureuse de voir qu'Haytam faisait tout pour lui montrer qu'il était là pour elle. « Qu'est-ce que tu pourrais y faire de toute façon. » Ne bougeant pas et le laissant faire, sa question était plus rhétorique qu'autre chose. Fronçant alors les sourcils, elle finit par s'éloigner d'Haytam en affichant un large sourire sur ses lippes féminines, puis elle s'éloigna de lui en avançant à reculons dans l'eau. « Un petit plongeon ? » Beaucoup diraient que c'est particulièrement dangereux d'aller dans la mer lorsque vous aviez bu et en plus qu'il faisait nuit noire, mais Poppy s'en fichait, elle voulait sourire au jeune homme et lui montrer qu'il n'avait pas de raison de s'inquiéter.

J’avais peur de la perdre, qu’elle se laisse tomber dans les limbes, que ses doigts glissent des miens jusqu’à ce que je la regarde tomber et s’évanouir dans l’obscurité. Nous avions traversé trop de choses pour que je l’abandonne à son sort, c’était tout simplement impossible, je me devais d’être là pour la soulever. Mes ailes d’anges étaient trouées voire inexistantes mais la force dans mes bras servirait à la relever, quitte à y laisser toute ma force. Belle métaphore, sans doute, seulement mon angoisse était belle et bien réelle, et elle creusait mon estomac comme jamais, me donnant presque des nausées. Me coller contre son corps m’avait subitement réchauffé et un frisson avait parcouru mon échine, pourquoi j’avais fait ça ? Parce que j’en avais eu envie, voilà tout, appelez ça l’instinct, la folie, le destin, je m’en contrefiche. « Ne me sous-estime pas. » J’avais juste chuchoté ces quelques mots à son oreille pendant que mon regard se laisser dériver dans la pénombre. Je n’avais encore jamais pris le temps d’observer l’eau paisible dans l’obscurité, tout simplement parce que le soir j’étais souvent à l’hôtel ou autour d’un feu de camp. Ce soir, je me rendais compte à quel point cette eau sous la lumière de la lune pouvait être apaisante et à la fois dangereuse. Je grimaçais alors que je sentais Poppy s’éloigner de moi, puis je me redressais en mettant à nouveau mon masque parfait. Je posais mon regard sur son corps qui entrait petit à petit dans l’eau, je savais que c’était une mauvaise idée, elle avait bu, et l’eau était trompeuse. J’avais vécu assez de drame en compagnie de Poppy, seulement une voie intérieure me poussait à la rejoindre. Je faisais alors quelques pas dans sa direction, lui tendant ma main, attrapant ensuite la sienne. « Seulement si tu restes près de moi. »

Les mondes fantasmes et écervelés avait tendance à en affaiblir plus d'un, ce qui ne pouvait pas toujours être bon signe pour une personne normalement constitué. Aussi lorsque Poppy avait été agressée à cette soirée Mather, les images étaient encore fraichement peintes dans son esprit et elle avait peur de continuer à y penser. Elle était quasiment condamnée à revivre les mêmes scènes encore et toujours probablement jusqu'à sa mort. Aussi lorsqu'Haytam lui avait chuchoté à l'oreille, elle avait prit l'initiative de fermer les yeux en inspirant profondément. Le jeune Winchester n'était qu'un ami, pourquoi avait-elle cette boule au ventre qui ressemblait aux papillons que vous avez lorsque vous êtes amoureux ? C'était peut-être pour ça qu'elle s'était éloigné de lui et qu'elle avait décidé de se diriger vers l'eau sombre et glaciale. Qui sait ? Mettant alors quasiment Haytam au défi en l'incitant à venir avec elle dans l'eau, elle fut presque surprise lorsqu'elle le vit s'approcher d'elle, avant de lui tendre la main pour finalement attraper les doigts de la Cabot. Observant un instant leur mains, elle redressa son regard vers Haytam en mordant sa lèvre inférieur et acquiesça ces dires avec un hochement de tête. « D'accord... » L'observant alors un instant qui lui parut être des heures, elle détourna finalement le regard du jeune homme et se façonna une nouvelle fois son masque, avançant dans l'eau, elle esquissa un large sourire sur ses lippes féminines. Elle n'avait pas lâché la main du Winchester, reflex ou hasard ? Qu'importe. « Tu sais, l'eau serait meilleure si on enlever nos vêtements. » Riant alors amusée, elle secoua négativement la tête. « T'inquiète, je plaisante. »

Chaque personne avait son moyen d’oublier les choses, oublier à sa manière. Personnellement, je me privais de tout. Lorsque Dexter était décédé, j’avais fait main basse sur notre passé commun. Lorsque mes folles années de terreur où les gens m’appelaient le découpeur de corps, il avait été le seul à me soutenir, il était mon cousin, et il me défendait par monts et par vaux, alors lorsqu’il a trouvé la mort dans un accident de moto, je ne pensais jamais me remettre, je pensais le rejoindre dans ses limbes sombres. J’avais beau avoir pris des airs détachés, il détenait une place très importante pour moi. Mon seul moyen de faire face à la douleur avait été de redoubler d’acharnement dans le travail et de faire comme s’il n’avait jamais existé. J’étais resté bloqué à la case déni. Je n’évoquais plus son souvenir, je m’interdisais de penser à lui, je fuyais les personnes qui en parlaient… Tout ça pour dire que lorsqu’il y avait quelque chose qui me terrorisait, un mauvais souvenir qui m’oppressait, je procédais de la même manière, cependant je savais que Poppy agissait différemment, c’est pourquoi je ne voulais pas la lâcher. Je soufflais alors longuement en entrant dans l’eau, regardant mes pieds, sans forcément les apercevoir. La température était agréable, c’était plutôt bénéfique pour un mec assez frileux, comme moi. Je relevais soudainement la tête, les yeux grands ouverts sur Poppy, puis je me détendais en faisant rouler mes yeux vers le ciel. « Ha… Ha… »

Poppy avait une manière d'oublier bien différente. En réalité, elle n'oubliait pas mais elle entassait les mauvaises nouvelles au fur et à mesure et lorsqu'il y en avait trop, elle implosait et explosé. Elle se mettait à faire des bêtises, à ce pourrir la santé et à avoir des comportements particulièrement futile. Elle faisait ça pour oublier, même si c'était pour un court instant, les tracas et les problèmes qu'elle avait tendance à intérioriser. Bien que beaucoup diraient qu'elle était différente à Haytam, elle ne pouvait s'empêcher de penser qu'au fond, ils étaient pareils. S'étant alors enfoncé dans la mer, elle laissa son regard noisette parcourir les environs tout en gardant ce même et large sourire sur les lèvres. Puis posant une nouvelle fois son regard sur le jaune, elle arqua un sourcils avec sérieux. « Haytam, je meurs de soif. Tu ne voudrais pas aller chercher deux bouteilles d'eaux, ou les cocktails que nous avions pris tout à l'heure ? » Souriant alors angéliquement, elle espérait qu'il réponde à la positive.

Depuis que ma vie avait pris un tournant différent, j’essayais d’agir différemment, seules certaines mauvaises habitudes revenaient souvent au galop, certaines restaient inchangées. Parfois, j’avais l’impression d’agir en mieux, d’être meilleur que l’ancien moi qui était purement égoïste et plus que détestable, mais parfois, j’avais l’impression que mes gestes ne suffisaient pas ou avaient de mauvaises conséquences, et du coup, je me sentais rapidement à côté de la plaque, je me sentais comme en train de me noyer, essayant à tout prix de sortir la tête de l’eau. En parlant de l’eau, je venais à peine de me mouiller jusqu’à la taille quand Poppy s’adressa à moi, me suppliant presque d’aller chercher à boire. « Tu te fous de… » Je soufflais longuement préférant ne pas finir ma phrase, elle venait juste de m’obliger à me baigner, et voilà qu’elle voulait se débarrasser de moi, ça sentait le coup foireux. Je fronçais alors les sourcils « Tu ne bouges pas, aucune connerie ou truc débile, d’accord ! » Je la pointais du doigt pour appuyer mes paroles puis tournais les talons pour aller chercher les boissons. Une fois sur la terre ferme, je lâchais « Ma bonté me perdra ! »