i just want drink like if this is the last day of my life. (haytam)

Poppy n'était pas beaucoup sortie à Cambridge depuis l'incident à la Mather House, où Erik s'en était pris à elle. Non pas qu'elle ne voulait pas sortir, mais elle préférait se faire discrète pour qu'on ne la remarque pas. Elle avait passé les deux dernières semaines à aller en cours et à rentrer à la Cabot House. Elle n'avait vu aucun de ses amis et n'avait donné signe de vie à personnes. Aussi lorsqu'elle avait du préparer sa valise pour Punta Cana, elle fut soulagé car elle savait qu'Erik ne serait pas du voyage. Elle s'était finalement envolé pour la République Dominicaine toujours incognito. Lorsqu'elle était arrivée, elle avait était ravie de voir le luxe dans lequel elle allait pouvoir dormir toutes les nuits. Cependant la jeune femme, avait bien envie de décompresser cette nuit. Aussi, elle sortie de sa chambre d'hôtel et se dirigea vers la plage. Habillé d'un simple mini short en jean et d'un top blanc uni, elle marcha au bord de l'eau, ses chaussures à la main. Regardant ses pieds lorsqu'elle marchait, la jeune Silver repensait à ses deux dernières semaines éprouvantes qu'elle avait passé. Elle avait commencé à prendre des cachets pour ne pas dormir, de peur de faire de nouveaux cauchemars sur les récents évènements de sa vie, elle n'avait pas dormi depuis plus de 4 jours. La fatigue pouvait se lire sur son visage, mais elle ne laissait rien paraître aux yeux de ses connaissances.

Le Spring Break avait le don de m’angoisser, il faut dire que l’année dernière avait été une année éprouvante pour moi, surtout lors du Spring. A vrai dire, je n’avais même pas eu le temps de profiter du paysage non, je n’avais même pas eu l’occasion de sentir le soleil réchauffer ma peau étant donné que j’avais passé tout mon été à l’hôpital dans un coma. Dire que cela s’était déroulé il y a presque un an, ça m’en faisait froid dans le dos, voilà un an que j’essayais de rétablir une vie normale, sans railleries, sans moqueries ou déni. Je soufflais alors, j’étais allongé sur mon lit, la chaleur m’empêchait de dormir, du moins c’est ce que je prenais pour excuse pour ne pas me dire que j’étais toujours insomniaque, même après un an. Je décidais alors de me lever et d’aller faire un tour sur le bord de la plage, histoire de tremper mes pieds dans l’eau, d’écouter le bruit apaisant des vagues. Je sortais alors de l’hôtel et me mettais à marcher en direction du sable fin dont je profitais un bon moment. Je souriais en voyant un groupe de jeunes ivres autour d’un feu et les saluais alors que quelqu’un me remarquait, cependant je décidais de continuer mon chemin, histoire d’être un peu seul. En relevant la tête, je plissais mes yeux, j’apercevais au loin, dans la pénombre, une silhouette que je connaissais bien. Je décidais alors d’accélérer le pas et de me rapprocher à une distance raisonnable. « Hey Poppy ! »

Poppy avait besoin de tranquillité. En réalité, c'était la seule chose qui pouvait l'apaiser. Malgré les longs moments de solitude qu'elle s'était accordée lorsqu'elle n'étais encore à Cambrige, elle voulait encore être seule. Seule pour méditer sur son comportement, ses paroles, et tout ce qui fait d'elle, une personne à part entière. Aussi lorsqu'elle reconnu la voix d'Haytam et voyant qu'il approchait, elle fronça les sourcils et se mit dos à lui. Elle voulait partir aussi rapidement qu'elle était arrivée pour ne pas le voir. Non pas qu'elle avait quelque chose contre lui, mais depuis la soirée chez les Mathers, elle avait prit soin de l'éviter comme la peste. A cause d'elle, il avait fini par se bagarrer avec un gars qui faisait trois fois sa taille et la jeune Silver, se sentait encore coupable aujourd'hui. Commençant alors à faire plusieurs pas dans la direction opposé où Haytam était entrain d'approcher, elle observa le sol et ne répondit pas à sa salutation.

Je n’avais pas vu Poppy depuis la soirée des Mathers où cet épisode étrange nous avait marqués. Après tout, nous étions tous les deux saouls, et j’avais pris sa défense contre une armoire à glace, m’ouvrant légèrement le visage. Pour moi, c’était du passé, seulement, j’avais l’impression que Poppy ne digérait pas cette histoire, c’est simple, elle refusait chacun de mes appels, ne répondait à aucun de mes messages. C’est pourquoi, alors que j’apercevais sa silhouette, je me mettais à accélérer le pas, suivant sa trace, l’appelant à plein poumons. Je fronçais les sourcils alors qu’elle me tournait le dos et m’évitait une nouvelle fois. Je n’avais plus envie de me prendre la tête, plus envie de m’engueuler, ni plus envie de courir après les gens, toute cette époque était révolue, j’avais fait mon temps à essayer de me racheter, désormais cette époque était révolue. Je m’arrêtais alors soudainement et lui lançais « Alors comme ça, on repars comme avant hein ?! » Mes paroles étaient presque cyniques, désagréables, mais j’étais déçu par son comportement, m’éviter était la pire chose à mes yeux, la pire souffrance, cela me faisait sentir comme avant, comme le pestiféré que j’étais.

Poppy était terriblement depuis l'épisode à la Mather House. Ca n'avait pas spécialement un rapport avec Haytam. C'était plus Erik son problème mais la jeune Cabot avait décidé de s'éloigner de tout pendant quelques temps afin de prendre du recul. Elle avait aussi commencé à douter d'elle et à penser à des idées bien noires. Comme lorsqu'elle n'était encore qu'une adolescente et qu'elle s'était retrouvé seule et sans famille à New York pour faire ses études dans un lycée pathétique. A cette période, Poppy était la fille qu'on qualifié de dépressive et qui faisait plusieurs crises d'angoisses. D'ailleurs après l'épisode à la Mather House, lorsque la Cabot était rentrée dans son dortoir, elle y avait fait une crise. Lorsqu'Haytam haussa la voix, la jeune Silver s'arrêta dans sa marche, elle fronça les sourcils et resta de dos au jeune homme pendant de longues minutes qui lui parurent être une éternité. Se retournant vers lui et posant ses yeux noisettes sur toute sa silhouette, elle répondit tout aussi froidement que lui. « Ce n'est peut-être pas plus mal ! » Poppy était dans une phase de sa vie, où elle commençait à perdre pieds et où elle voulait éloigner toutes les personnes de son entourage de sa personne. Haytam était une personne qui comptait beaucoup pour elle, elle n'allait pas le nier, mais elle ne voulait plus qu'il souffre par sa faute et même si cet épisode était passé pour lui, pour Poppy ce n'était pas le cas.

J’avais toujours été repoussé par les gens, et autrefois, je me foutais de leurs avis, je me foutais de tout ce qui concernait une autre personne que moi. J’étais fait d’égoïsme pur et ça m’allait très bien, mais depuis un an, ma vie avait radicalement changé, je n’étais plus le même, non je ne voulais plus être ce type horrible que les gens fuyaient, je voulais être là pour les personnes que j’appréciais et vice-versa. J’avais renoué des liens avec Milena, Nevada et d’autres bien sûr, seulement, certaines personnes m’évitaient encore, ce que je ne pouvais leur reprocher. Avec Poppy, c’était différent, elle m’avait envoyé baladé, puis j’avais crevé l’abcès, et depuis, tout allait bien, jusqu’à cette fête, jusqu’à aujourd’hui. Les bras ballants, j’attendais qu’elle daigne m’adresser un regard, ce qui n’était pas gagné. Elle se retourna enfin et m’envoya sur les roses, je fronçais alors les sourcils et répondais aussi sèchement « Tu sais quoi, vas-y, repars dans ta solitude ! » Puis je me retournais et entamais mon chemin en direction de l’hôtel. Je n’entendais pas sa réponse mais je savais qu’elle avait également tourné les talons. Je m’arrêtais alors un instant, lâchant un « Eh merde » digne de ce nom puis me mettais à courir dans sa direction. Une fois à sa hauteur, je lui attrapais gentiment le bras et l’obligeais à marcher à mes côtés, sans la moindre force bien sûr. « Tu sais quoi ? Au diable tes conneries, tu auras beau me repousser, m’insulter, je resterais coller à toi comme une sangsue, et là je vais t’offrir un verre, que ça te plaise ou non ! »

Poppy n'aimait pas spécialement rejeter les gens. Du moins pas ceux qu'elle appréciait un temps soit peu. Aussi lorsqu'il lui dit qu'elle pouvait rester dans sa solitude, la Silver reçu comme une décharge dans tout le corps. Elle serra les dents et tourna instantanément les talons, le pas énervé et lourd ainsi que l'esprit troublé. Inspirant profondément, la jeune Cabot fit de nombreux pas dans le sens opposé où Haytam avait décidé de partir. Elle marchait en regardant en face d'elle, les pieds dans l'eau et commençait à marmonner des paroles inaudibles jusqu'à ce qu'elle sente la main du Dunster l'agripper le bras. Elle écouta de nouveau ce qu'il avait à lui dire puis elle fronça les sourcils et ajouta avec sarcasme « Ah oui vraiment ? Tu vas rester accrocher à moi toute la soirée ? » Elle plissa le nez, signe qu'elle était en pleine perplexité puis elle secoua négativement la tête avec exaspération. « D'accord pour le verre. » Elle laissa ses yeux rouler vers le ciel puis elle inspira profondément et continua de marcher vers un petit stand qui vendait des cocktails alcoolisés. Elle mordit ensuite sa lèvre inférieur, tout en observant le sol et ses pieds, laissant un long silence planer.

J’aurais tourné les talons, je l’aurais laissé se morfondre, je l’aurais laissé m’insulter, et je l’aurais laissé à nouveau instaurer cette haine qui avait entre nous deux, si j’étais l’ancien Haytam. Mais j’étais changé, et j’étais en ce moment même en train d’affronter mes démons, j’avais donc décidé de mettre une poigne de fer à cette histoire, à ne pas la laisser dégrader notre amitié, après tout, elle avait beaucoup fait pour moi, à moi de lui rendre la pareille non ? Je me précipitais alors vers elle, et marchais avec elle vers le stand de boisson. Je lâchais un simple sourire niais alors que son visage se tordait en une petite colère, elle avait beau dire quoi que ce soit, je n’allais pas la lâcher. « Deux cocktails s’il vous plait ! » Je demandais les premiers trucs qu’il aurait en main, après tout je me foutais de la consistance, je voulais juste boire un verre en sa compagnie. J’attrapais alors les deux verres, puis en tendais un à Poppy. « Tiens picole, ça te dénouera la langue ! » Je payais alors les conso et allais m’installer avec elle sur le sable, non loin du cabanon, histoire de ne pas avoir trop de chemin à faire au cas où nous serions à sec.

Poppy était certes agacé par le comportement du jeune homme, mais elle devait avouer qu'au fond, elle trouvait ça plutôt drôle. Voir qu'il essayait de la faire sourire alors qu'elle n'était pas au plus haut de sa forme. Aussi elle le laissa l'entraîner jusqu'au stand où il servait des cocktails et lorsqu'il commanda pour elle, elle arqua un sourcils perplexe. « Toi tu devrais peut-être pas picoler. Ca te donne l'impression d'être un héro ou je ne sais quoi. » Elle l'observa un instant puis elle toussota légèrement et suivit Haytam jusqu'à là où il venait de s'asseoir. Elle prit place à côté de lui puis porta sa paille jusqu'à ses lèvres et bu plusieurs gorgées de son breuvage. Laissant un nouveau silence planer entre eux, elle mordit sa lèvre inférieur puis elle poursuivit sur une discussion des plus idiotes et des plus banales. « Alors comment se passe ton séjour à Punta Cana ? Tu t'amuses ? » Elle hocha positivement la tête et pinçant ses lèvres puis elle orienta son regard noisette sur l'eau de la mer.

Je me mettais à rire alors que le serveur nous donnait les boissons, jouer les héros, vraiment ? C’est vrai que la seule fois où elle m’avait vu boire s’était terminée en un échec cuisant, en une soirée étrange. Ma première cuite avait été du même genre étant donné que j’avais failli, encore une fois, me faire tabasser par une brute, mais j’avais failli également coucher avec une sublime femme, seulement failli… « Je vois pas de quoi tu parles. » J’allais ensuite m’asseoir avec elle, une fois assis sur le sable encore chaud, je regardais les vagues s’emparer du sable et je portais ma boisson à mes lèvres, histoire de me désaltérer le gosier. Je soufflais alors longuement, profitant de la douceur de la nuit, puis je posais mon regard sur Poppy qui me parlait soudainement du Spring Break. « Oh tu sais, je fais un peu de surf, je m’occupe, j’essaye juste de ne pas finir dans le coma quoi. » J’essayais de prendre mon passé à la rigolade, car je ne pouvais rien y faire, et puis après tout, pour une fois j’étais de bonne humeur, seule mon amie ne semblait pas dans son assiette. « Et toi alors ? »