(+Thais) Un Weyss peut en cacher un autre.

« Bien sûr que tu auras le droit » rigolais-je car je n’avais pas l’intention de l’enfermer non plus. J’aimais bien nos petites sorties en couple même si ce n’était que pour remplir le frigo. J’avais pris goût à ce quotidien, à cette vie maritale. « Chaton, il était hors de question qu’une tierce personne te voit nue… Je pensais surtout à un usage privé »éclatais-je de rire car si seulement elle pouvait voir sa tête tandis que je continuais de la charrier avec ça. C’était pas très gentil de ma part mais j’avais toujours eu un fond taquin, c’était plus fort que moi et comme je n’étais pas le dernier à dire des conneries… Ma foi, c’était limite irrésistible. « Tu sais que tu es la meilleure épouse de tous les temps ? Je n’aurais pas pu rêver mieux pour finir mes jours si ce n’est avec toi »murmurais-je en redevenant sérieux, l’embrassant avec une tendresse infinie pour mieux déposer les alliances sur la table de nuit. Nous les mettrions devant témoin, le jour de notre mariage. Pour le coup, je voulais simplement profiter d’elle. « Tu devrais te reposer, tu es encore toute fiévreuse »

Thaïs esquissa un sourire ravi rien qu’à l’idée d’aller faire les courses avec Caleb. Beaucoup d’autres couples traînaient les pieds devant ce genre de tâche mais la jeune irlandaise, elle, était au contraire ravie de passer du temps avec son mari même ne serait-ce que pour aller faire une ou deux courses… « Bien ce que je pensais ! Mais non, je veux pouvoir mettre mon déguisement d’infirmière en sachant qu’il n’y a que tes yeux qui vont le voir ! » s’exclama-t-elle en lui tirant la langue de façon taquine, pas froissée pour trois ronds de serviette alors qu’elle savait pertinemment que Caleb était le roi pour la charrier, surtout sur sa jalousie… « La meilleure je sais pas mais en tout cas j’adore te gâter et te sentir heureux avec moi, même si j’ai pas totalement mis l’intégralité de mon plan à exécution ! On se rattrapera à notre retour amour de ma vie, tu peux compter sur moi… » fit-elle non sans lui voler un chaste baiser, certes encore fiévreuse, mais aussi hésitante vis-à-vis du fait de se rendormir maintenant, d’où le fait qu’elle use de la plaisanterie. « Si ça se trouve c’est toi qui me rends fiévreuse ! »

« Mes yeux le regarderont tandis que mes mains te l’enlèveront, tu en es bien consciente ? » répondis-je sur un ton amusé avant de tout simplement me laisser aller à la tendresse de l’instant, la complimentant sur son statut de femme parfaite. Je pensais chacun de mes mots ! « Si tu l’es pour moi… Tu me rends heureux même très heureux Thais. J’ai découvert la signification réelle du bonheur en t’aimant. Tu es toute ma vie et j’ai vraiment hâte que tu mettes ton plan à exécution » murmurais-je tout en l’embrassant tendrement, la forçant par la même occasion à se rallonger. « Non non, je vois très bien la manœuvre. Chaton, tout va bien se passer, tu ne feras pas de cauchemar et si c’est le cas, crois-moi, je connais une techniquement imparable pour te ramener à faire de jolis rêves… Fais-moi confiance ! » déclarais-je légèrement taquin car si seulement elle savait l’idée que j’avais en tête. Non, il ne valait mieux pas, elle allait une nouvelle fois me taxer de pervers… En même temps pour le coup, elle n’aurait pas tort.

« J’en ai conscience et c’est bien ce que j’escompte ! » s’amusa-t-elle à répondre car Thaïs n’avait définitivement pas acheté ce fameux costume pour qu’il prenne juste la poussière dans son placard, oh que non. « Rien que pour mettre mon plan à exécution j’ai hâte de rentrer rien que pour sentir ta réaction. Ceci dit j’espère que tu as raison et que je ne ferais pas de cauchemars… » couina-t-elle à moitié car la jeune irlandaise avait été suffisamment secouée pour la semaine en la matière. Elle se laissa pourtant docilement faire, fermant les yeux non sans se blottir doucement contre Caleb, cherchant toute la paix du monde entre ses bras avant qu’un nouveau rêve ne démarre bientôt, ne manquant pas de se transformer en cauchemar, la poussant à tendre l’intégralité de son corps comme si elle s’était réincarnée en véritable corde d’arc. « NOOOOOOOOOON ! »

« Tu n’en feras pas et si c’est le cas, je jouerai les preux chevaliers. Fais-moi confiance, je veille sur ton sommeil » murmurais-je dans l’intention évidente de réellement veiller sur elle quitte à faire une nuit blanche. Cela m’arrivait fort peu d’en faire car contrairement à Thais, j’étais un gros dormeur devant l’éternel mais bien m’en pris cette fois-ci car à peine une heure plus tard, Thais recommençais à s’agiter. « Chaton, ce n’est qu’un cauchemar » murmurais-je à son oreille mais au lieu de recommencer la même tentative que pour la première fois, je me mis à couvrir son corps de baisers, veillant bien à ne pas être à portée de coups, me retrouvant très vite sous la couette, la tête enfouie entre ses cuisses. La manœuvre était osée mais je ne connaissais pas mieux pour réveiller en douceur une femme cauchemardant si ce n’est en lui prodiguant la plus sensuelle des caresses.

Pour le coup, Caleb veillait effectivement au grain car il lui parut entendre sa voix rassurante au milieu de son cauchemar avant que son corps n’ait soudainement chaud d’une toute autre manière. La respiration de Thaïs était devenue haletante, certes, mais elle ouvrit bientôt les yeux en gémissant, reprenant peu à peu pied à la réalité avant de comprendre comment son mari venait de faire pour annihiler toute trace de cauchemar. « Chéri… » murmura-t-elle avec difficulté alors qu’elle était littéralement prête à imploser, Caleb sachant effectivement comment la réveiller de la façon la plus douce et la plus délectable. « C’était ça ton plan pour arrêter mon cau..chemar ? C’est très… efficace » avoua-t-elle en s’accrochant littéralement au drap alors que ses gémissements n’allaient qu’en s’accélérant. « Tu me tues… c’est horrible je vais avoir atrocement envie de toi et plus du tout envie de dormir après ! »

Il est vrai que ma méthode sortait de l’ordinaire mais il n’y avait pas mieux pour réveiller une femme en douceur. Du moins, je n’en avais jamais réellement testé d’autres… En fait, à tout bien y réfléchir, cette méthode était expérimentale car c’était bien la première fois que je l’essayais à croire que ma femme m’inspirait toutes mes perversions. « Tout le plaisir est pour moi chaton » souriais-je tandis que je me faisais bien plus taquin, joignant mes doigts à ma langue pour mieux la détendre au maximum car j’avais sa tension à cœur en bon mari que j’étais. « C’est le point faible de ma méthode, il va falloir que je te fasse longuement l’amour après… Quel dommage hein ? » répondis-je avec ironie tandis que je la conduisais doucement mais sûrement vers le bord de la falaise pour mieux remonter à ses lèvres, ne lui laissant guère de répit tandis que je me fondais en elle, capturant ses lèvres dans un long baiser langoureux.

Thaïs éclata de rire alors que Caleb n’était même pas désolé de la torture qu’il lui infligeait actuellement, bien au contraire. Il venait de la détendre plus assurément que n’importe quel long discours et elle se sentait se tendre de plaisir sans dissimuler aucun de ses gémissements. Après tout, ils étaient tous deux, il n’y avait donc aucune honte à avoir. « Oserais-tu aller jusqu’à dire que tu regrettes de devoir me faire longuement l’amour après ? » le taquina-t-elle avant d’accueillir son baiser pour mieux l’accueillir tout court en soulevant légèrement ses hanches, entourant les siennes à l’aide de ses jambes musclées. « Tu es un démon Caleb Weyss… mais j’adore ça, tu me soulages de mes cauchemars quand tu veux… tu sais que tu me donnes presque envie de simuler un cauchemar ? » plaisanta-t-elle pour mieux reprendre ses lèvres, se mouvant sur lui pour lui apporter à son tour un plaisir aussi délectable que mérité.

« Loin de moi ce genre de discours, bien au contraire » répondis-je sur un ton amusé car depuis la semaine que j’avais passé en aveugle, le moins qu’on puisse dire, c’est que je m’étais découvert un appétit d’autant plus grand pour ma femme si bien qu’elle avait réussi à m’arracher la promesse de ne plus jamais nous priver de câlins crapuleux. Je remontais lentement le long de son corps, laissant mes lèvres la dévorer sur place avant de tout simplement me fondre en elle, libérant le gémissement qui désirait ardemment franchir la barrière de mes lèvres. « Je t’avais dit que je connaissais le remède miracle pour les cauchemars et tu peux simuler autant de fois que tu veux, je suis prêt à te faire l’amour toutes les nuits s’il le faut » murmurais-je tandis que j’amorçais un mouvement de va et vient… La suite, autant dire que ce ne fut que plaisir, amour et gémissements jusqu’à l’apothéose qui nous laissa comblés au-delà des mots. « Tu veux en parler ? » lui demandais-je bien plus tard au sujet de son cauchemar.

Thaïs laissa son sourire s’agrandir au commentaire de Caleb. « Compte sur moi pour te faire te rappeler de ce que tu viens de dire… » lâcha-t-elle, amusée bien que le simple fait de « simuler » un cauchemar ne soit pas forcément agréable mais elle n’était définitivement jamais rassasiée de son mari, non jamais. La preuve, cette nouvelle étreinte fut des plus sulfureuses, mélange d’amour et d’une passion proprement dévorante, comme s’ils découvraient sans arrêt de nouvelles choses de l’un comme de l’autre à chaque câlin crapuleux. La suite fut bien moins passionnée, même si elle savait que Caleb s’inquiétait pour elle. « Il n’y a pas grand-chose à en dire… j’ai eu l’impression de revivre certains passages de mon passé que je pensais avoir oubliés… ça va sûrement finir par s’atténuer, je pense surtout que la visite de ces deux abrutis ne m’a pas fait du bien. Mais au milieu je perdais les jumeaux et… ça m’angoisse. »