Invité
est en ligne
Invité
La journée était magnifique, je venais de sortir de faire les courses car ma femme avait encore eu une envie à la con de fraise. J’adorais le fait qu’elle soit enceinte mais dès fois, juste en de rares occasions, je ne pouvais m’empêcher de regretter les inconvénients. Le hic, c’est que plongé dans une spirale de protection poussée à l’extrême, il était hors de question pour moi que de la laisser faire ses courses elle-même. Non, bien trop fatiguant. « Oui mon cœur, j’ai tes Kinder surprise ! Sérieusement, tu aurais vu la tête de la caissière quand j’ai posé les Dragibus et les Kinder surprise, j’ai cru qu’elle allait me demander mon âge mental » râlais-je non sans amusement car pour Thaïs, j’étais prêt à faire toutes les conneries possibles et inimaginables. « Chérie, je te laisse, y a une gamine qui va faire une connerie. Je t’aime ! » raccrochais-je un peu brusquement en me mettant à courir vers l’enfant âgé de quoi, cinq/six ans et qui semblait totalement inconsciente qu’elle s’approchait dangereusement de la route pour caresser un chaton apeuré. C’était fou, personne ne semblait réagir à la présence de ce drame imminent. «Petite ! Attention ! » m’écriais-je en la soulevant dans mes bras, la récupérant juste avant qu’elle n’aille se jeter inconsciemment sous les roues de la voiture qui remontait la rue. « Il faut faire attention petite, c’est dangereux ! » la grondais-je légèrement tandis qu’elle levait son regard vers moi. « Je voulais prendre le chaton dans mes bras, je suis désolée » bafouilla-t-elle timidement tandis que je lui souriais pour ne pas l’effrayer. « Il est déjà loin le chaton, il est parti rejoindre sa maman… Elle est où la tien… » allais-je lui demander où se trouver sa mère quand une dame arriva près de moi, furibonde. « Pédophile !! Lâchez ma petite fille sur le champ » s’époumona-t-elle tandis que je reposais l’enfant au sol. « Mais je suis pas un pédophile madame, je l’empêchais de se faire écraser bon sang » m’énervais-je tandis que j’étais obligé de reculer pour éviter ses coups de sac à main. Elle avait une case en moins ou quoi ?! La prochaine fois, elle ne laissait pas une gamine sans surveillance songeais-je énervé mais ce que je n’avais pas conscience pour l’heure, c’est que j’avais reculé au point d’être sur la route, les bras levés devant ma tête pour éviter ce foutu sac à main… La suite ? Je ne sais pas. Tout ce que je me souviens sur le moment, c’est d’avoir entendu le bruit d’une voiture essayant de freiner brusquement puis un violent choc et le trou noir.-FIN POV CALEB WEYSS –
« Jeune homme blanc de vingt-six ans, fauché par une voiture. Poux faible mais présent, traumatisme crânien important. Fracture ouverte au bras gauche, importante perte de sang » fit un ambulancier sur un ton rapide et calme à la fois. Il avait l’habitude des accidents mais celui-là était pour le moins injuste d’après les témoins. L’homme qui était sur le brancard avait sauvé la vie d’une gamine avant d’être poussé par la grand-mère hystérique. Le destin avait de drôle de jeu par moment. Le chirurgien prit toutes les informations dont il avait besoin avant de prendre le relai. C’était à lui désormais qu’incombait la vie de cet inconnu. Quelques instants plus tard, avant de reprendre la route avec son équipe, il transmit les affaires personnelles de la victime à une infirmière afin qu’elle puisse prévenir la famille. Celle-ci hocha gravement la tête, elle aussi, elle avait l’habitude de ces moments désagréable où il fallait gérer la panique des proches. « Madame Weyss, je suis l’infirmière Harris de l’hôpital public de Cambridge. Nous avons le regret de vous informer que votre mari Caleb Weyss a été victime d’un accident de la route. Il se trouve actuellement en bloc opératoire […] » poursuivait-t-elle avec la force de l’habitude.
Quelques heures plus tard, un chirurgien vint prévenir la femme de son patient qu’il avait fait tout son possible mais que tout dépendait de son mari. Malheureusement, il risquait d’y avoir des complications car le traumatisme crânien était important. Des complications, est-ce qu’une amnésie pouvait être jugée comme une complication ?! Deux jours plus tard, Caleb Weyss se réveilla avec aucun souvenir de ces derniers mois. Pour lui, il était en passe de faire sa rentrée de septembre à Harvard.-POV CALEB WEYSS-
Voilà une semaine que j’étais sortie de l’hôpital et que je vivais en colocation avec ma femme. Ma femme, c’était tellement étrange de me dire que j’étais marié à une inconnue et que j’avais réussi à tourner aussi vite la page de Mary. Je ressentais comme un malaise dès que j’abordais le sujet. Cette épouse que je ne connaissais ni d’Eve ni d’Adam était pour le moins étrange. Aveugle, douce, adorable, belle comme un ange. Elle avait tout pour plaire mais je n’arrivais pas à me faire à l’idée de l’avoir épouser. C’était tellement abstrait pour moi et j’avais beau faire tous les efforts du monde, je ne retrouvais pas ce lien qui nous unissait. C’était impossible ! Elle n’était qu’une étrangère pour moi et je n’étais pas son mari. L’homme qu’elle connaissait était différent de celui que j’étais présentement. Je savais que je la blessais par ma présence mais elle était la seule à détenir la clé de mes souvenirs. « Thaïs ? » l’appelais-je en poussant la porte entrouverte de notre appartement. Voilà deux jours qu’elle avait disparu. En fronçant les sourcils, je pénétrais dans l’appartement, manquant de me casser la gueule lorsque ma chaussure glissa sur un liquide rougeâtre. Du sang. Bordel, qu’est-ce qui s’était passé ici ?! Je dégainais mon arme de service –pas évident avec un bras dans le plâtre ; remontant les traces avant d’entendre comme un cri de douleur. Aussitôt, n’écoutant que cette voix paniquée qui résonnait dans ma tête, je défonçais la porte de la salle de bain, arme au poing, prêt à affronter tous les dangers. « PUTAIN C’EST QUOI CE BORDEL ?! » m’écriais-je en la voyant, les pieds en sang dans la baignoire.
(Invité)