(+Thais) Un Weyss peut en cacher un autre.

« Mina oui, Bambi, un peu moins sûr mais il suffit que la première lui fasse les yeux doux et elle acceptera dans la seconde » plaisantais-je. Je crois que c’était la première fois que Thais acceptait une de mes ex aussi facilement, peut-être que le fait que c’était purement sexuel avec Bambi aidait à la chose –à moins qu’elle ne sache pas la vérité aussi ; « Tu es sûre ? Sinon on rentre hein » répondis-je, essayant de me calmer mais c’était plus fort que moi, j’étais un véritable papa poule alors autant dire que durant tout le repas, je la couvais du regard, mangeant bien souvent froid à force de prendre de ses nouvelles. D’ailleurs, plus d’une fois Samuel se moqua de ma tronche avant d’être rattrapé par la même envie de couver sa propre future femme. Je me détendis réellement une fois de retour à la maison. « Quand je pense qu’Anna a réussi à l’obtenir son mariage… Cette femme a tout mon respect pour supporter ton père »plaisantais-je tandis que j’enlevais ma veste.

« Bambi est un petit ourson en guimauve : dur à l’extérieur, tout doux à l’intérieur ! Mais c’est encore plus vrai avec Mina » expliqua-t-elle car bien que Thaïs ait conscience que la blonde soit une ex de Caleb, elle ne savait que trop bien à quel point elle n’avait rien à craindre. Bambi était LA personne la plus droite dans ses baskets, avec Mina, qu’elle connaissait. Cela lui donnait un sentiment de confiance incroyable, au même titre que les multiples attentions de son mari au cours du repas d’ailleurs. « Tu as été tout tendu pendant le repas amour… » fit-elle en massant délicatement ses épaules quelques secondes avant de lui offrir un baiser des plus tendres. « Je suis fière d’Anna ! Mais tu sais elle a de la défense… mon père serait capable de n’importe quoi pour elle et c’est pour ça que leur couple… c’est juste une évidence ! Comme nous tu sais… je crois que ça ne va pas être du luxe de m’allonger moi… j’espère ne pas faire de cauchemars. »

« Je crois qu’il y a un truc entre elles mais je ne suis pas certain » répondis-je tout en haussant les épaules. Je n’étais pourtant pas du genre à cancaner sur le dos des gens mais elles étaient toutes les deux mes amies et je ne pouvais m’empêcher de me poser des questions enfin surtout sur Mina qui couvait littéralement la blondinette des yeux. Je me demandais si elle en avait d’ailleurs conscience quoiqu’il en soit, je ne serais pas le premier à leur jeter la pierre, elles pouvaient en être assurées. Avec un geste las, j’enlevais mes chaussures et mes chaussettes avant de pousser un soupir de bien être lorsque Thais se mit à me masser les épaules. « Je sais mais je m’inquiétais, tu étais pâle une bonne partie du repas » répondis-je en douceur tandis qu’elle me contournait pour m’embrasser tendrement. Mes bras s’enroulèrent autour de sa taille pour réclamer un câlin. « Comme nous oui… Je crois qu’une bonne nuit de sommeil nous fera du bien. Je prends une douche et j’arrive.. Tu veux que je te chante une berceuse pour que tu fasses de beaux rêves ? » plaisantais-je non sans la pousser vers notre chambre, lui tapotant la fesse au passage.

« Ah bon ? Genre un truc romantique ? Ce serait trop mignon ! » Les deux demoiselles étaient aussi différentes que complémentaires et ma foi, cela ferait diablement plaisir à Thaïs si jamais elles venaient à se mettre ensemble. Elles seraient définitivement trop mignonnes ! « J’étais pâle ? Ça doit être l’émotion, je crois que ça fait un lustre que je ne me suis pas énervée comme ça… mais je te rassure, je suis juste fatiguée ! » lui assura-t-elle aussitôt non sans profiter diablement d’une délicate étreinte, caressant doucement son dos comme pour lui ôter d’un même temps toute inquiétude. Elle éclata de rire en le sentant la pousser vers la chambre en lui tapotant les fesses, se laissant docilement faire avant de ravir ses lèvres dans un tendre baiser. « Tu as de la chance que je sois fatiguée parce que j’aurais bien pris une douche avec toi… mais je dis OUI OUI OUI pour la berceuse !! Je suis sûre que je vais faire plein de jolis rêves grâce à toi ! Je t’attends mon ange… »

« Je ne sais pas si c’est romantique entre elles mais ça m’étonnerait pas qu’il se trame quelque chose du moins du côté de Mina. C’est bien la première fois depuis un an que je la vois regarder quelqu’un comme si c’était la prunelle de ses yeux –en dehors de son fils j’entends » haussais-je les épaules tandis que je continuais de me déshabiller pour aller prendre ma douche. « Mouais, si demain ça ne va pas mieux, on ira voir le médecin et ce n’est pas une question » lui répondis-je en fronçant les sourcils avant de déposer un baiser sur sa joue avant de la pousser vers notre chambre. « Oh la douche commune aurait été diablement tentante mais comme tu l’as dit… tu es fatiguée alors file au lit ! » rigolais-je sans pour autant me dire que je m’étais tiré une balle dans le pied avec cette histoire de berceuse car je sentais qu’elle n’allait pas me lâcher tant qu’elle ne l’aurait pas eu. Un quart d’heure plus tard, je pénétrais dans notre chambre, uniquement vêtu de ma nudité la plus totale. J’essayais de ne pas faire de bruit au cas où mais à peine étais-je assis sur le lit que je la sentais se lover contre moi. « Je pensais que tu dormais… Je sens que je ne vais pas passer au travers de cette berceuse hein ? »

« Faudra checker ça du coin de l’œil ! » répondit Thaïs d’un air particulièrement intéressé mais après tout, il était de notoriété publique qu’elle adorait les histoires romantiques, au moins autant que Caleb semblait prendre son rôle de papa poule au sérieux. « Chef oui chef ! Tu es sexy en papa poule mode patriarche… je vais t’attendre bien sagement dans la chambre pas de panique ! » fit-elle non sans exécuter un petit salut militaire pour mieux aller s’allonger le plus sagement du monde, fermant même délicieusement les yeux tant elle était confortablement installée. Ainsi, au retour de son cher et tendre, Thaïs se sentait déjà en route pour les bras de Morphée mais elle se lova tout de même contre son mari, comme un réflexe, réclamant implicitement la berceuse qu’il lui avait promise. « Non tu ne vas pas y couper… j’ai envie de faire beaux rêves grâce à toi, s’iiil te plaîîîîît… »

« Je sens que tu vas te reconvertir en cupidon princesse »rigolais-je doucement. Elle n’était vraiment pas croyable, je crois que je n’avais jamais vu femme plus romantique que la mienne mais je l’adorais ainsi. C’est toujours en rigolant que j’allais prendre ma douche, me dépêchant pour pouvoir la rejoindre le plus rapidement possible tant j’avais simplement envie de m’endormir avec elle au creux de mes bras. Je crois que je serais tout bonnement incapable de dormir ailleurs que près d’elle. « D’accord… Laisse-moi juste trouver une chanson. Je ne connais pas vraiment de berceuse » plaisantais-je essayant de me souvenir des paroles d’une chanson que j’avais apprise pour le Glee-club, puis, une fois l’air en tête, je lui chantais à cappella n’ayant pas vraiment ma guitare sous la main. Le plus marrant, c’est que la berceuse eut l’effet escompté et c’est tendrement que je l’installais au mieux dans mes bras pour m’endormir à mon tour. Seulement, sur les coups de 2 heures du matin, Thais commença à s’agiter aux prises visiblement d’un cauchemar intense. « Chérie ?! Thais, réveille-toi, ce n’est qu’un cauchemar » tentais-je de la réveiller.

La chanson

« Ce n’est pas grave si tu ne connais pas vraiment de berceuse, tu sais que j’adore ta voix… je t’apprendrai des berceuses demain si tu veux » lui proposa-t-elle avant de fermer doucement les yeux alors qu’il commençait à chanter, se sentant aussitôt apaisée au point qu’elle en vienne à trouver le sommeil sans peine aucune, à la vitesse de la lumière. Hélas, malgré la voix apaisante de Caleb et ce début de nuit prometteur vu qu’il l’avait confortablement blottie contre lui, Thaïs fut bientôt en proie à plusieurs cauchemars féroces, la faisant gémir et s’agiter dans un premier temps, alors que sa respiration était rapide et son front couvert de sueur, au même titre que l’intégralité de son corps. Elle était en nage à cause d’une montée de fièvre plutôt carabinée, mais ne sentit même pas la présence rassurance de Caleb à ses côtés. « AAAAH NAAAAAAAN J’AI RIEN FAIT NE ME TUE PAS !! PITIEEEEE !! » s’était-elle écriée violemment, foutant au passage un coup de boule magistral à son mari. « Mon dieu Caleb je t’ai pas fait mal ?! » s’inquiéta-t-elle aussitôt, réveillée pour le coup.

« Pourquoi pas maintenant détend toi et dors »répondis-je en plantant un petit baiser sur ses lèvres avant de me mettre à chantonner la chanson plus qu’à ne la chanter. J’étais toujours si peu à l’aise dans ce genre d’exercice car après tout, ce n’était que la deuxième fois que je lui chantais quelque chose. Apparemment, je devais avoir un effet soporifique sur ma femme qui s’endormit sans demander son reste. Avec tendresse, je m’installais tout contre elle, la serrant dans mes bras, convaincu de passer une très bonne nuit mais quelques heures plus tard, je déchantais. « Thais, je suis là, il ne t’arrivera rien, tu fais un cauchemar, réveille-toi princesse » tentais-je toujours de la réveiller en me penchant vers elle. Je n’aurais pas dû vu la façon dont elle se réveilla en sursaut, me balançant un magistral coup de boule qui m’arracha un grognement de douleur tandis que je tenais mon nez. « Bordel de merde »jurais-je avant d’aller dans la salle de bain. Shit ! Je saignais comme un bœuf qu’on venait d’égorger mais mon nez semblait toujours intact. « T’inquiète ça va » m’écriais-je maladroitement tandis que je peinais à stopper le saignement. « Chérie, viens m’ouvrir le paquet de coton, j’y arrive pas d’une main ! »

Rien qu’au juron de Caleb, Thaïs ne mit que quelques secondes à comprendre qu’elle avait dû le faire saigner du nez et fatalement, sa culpabilité ne fut que plus forte. Elle attendit sagement sur le lit, incapable de faire quoi que ce soit tant elle tremblait comme une feuille morte, avant de se ruer littéralement dans la salle de bain à l’appel de son cher et tendre. C’était la première fois qu’elle arrivait à mettre un temps record à parvenir de la chambre à la salle de bain… « Attends reste bien au dessus du lavabo je t’ouvre ça ! » fit-elle en tentant de dominer ses mains tremblantes, ouvrant rapidement le sachet pour mieux lui en sortir une… grosse poignée. Thaïs s’écarta ensuite de peur d’être à nouveau à l’origine d’une catastrophe et à cause de la fièvre, elle dû se frotter légèrement ses bras tant elle grelottait. C’était un miracle qu’elle n’ait pas déjà fondu en larmes à cause des hormones. « Je suis terriblement désolée… »