(+Thais) Un Weyss peut en cacher un autre.

« Je fais attention à ma tête mais je veux que vous trois, vous alliez bien ! Hors de question de prendre le moindre risque. Je vais demander à ce que des experts viennent pour voir si maison qu’on occupe est actuellement aux normes sinon, on ira dans un hôtel » marmonnais-je oui. Il fallait faire un diagnostic pour l’humidité, l’amiante, l’isolation etc. Rien ne devait être laissé au hasard surtout qu’il s’agissait d’une dépendance et non d’une maison principale. « Oh, mon père est fan de musique classique et c’est un grand chef d’orchestre… J’aime beaucoup la musique qu’elle fait et un jour, j’ai eu loisir de la rencontre grâce à Eventine donc ce prénom m’a marqué » lui répondis-je tandis que je demandais peu après, un fauteuil roulant. « Quoi ?! Je veux juste que tu ne te fatigues pas et puis, il faut que tu mettes ton tensiomètre, attends, je vais te l’attacher » rétorquais-je tout en lui attachant le bidule. « Il est détraqué ou quoi ? Il bipe déjà comme un taré » grognais-je prêt à envoyer cette camelote à la poubelle.

« Mais chéri je suis sûre que l’appartement est très bien et puis pour le moment on est en Allemagne, ce n’est peut-être pas la peine de se mettre Martel en tête déjà, si ? » demanda-t-elle avant d’être émue par l’origine de ce fameux prénom. Après tout, il était aussi original que magnifique et Thaïs était fière que Caleb le lui ait proposé. « J’adore… j’espère que je pourrais la rencontrer un jour, entre passionnées de musique, puis c’est rare les femmes chefs d’orchestre… » nota-t-elle pour mieux secouer la tête négativement, de droite à gauche, se rendant compte que le tensiomètre allait rapidement lui taper sur le système car la jeune irlandaise était de toute évidence incapable de se calmer vraiment plus de trente secondes d’à filée. « C’est parce que mon cœur bat très vite… pour ça qu’il sonne. On va marcher un peu et ça ira mieux ne t’en fais donc pas ! Merci encore docteur ! »

« Mais justement, je ne parle même pas de notre appartement mais de la maison qu’on occupe actuellement. Il faut qu’elle soit aux normes. Imagine, elle est mal isolée et tu attrapes la crève ?! Non, il ne faut prendre aucun risque » secouais-je la tête négativement. Hors de question de rigoler avec sa santé ou celle de nos enfants. « Bah, si tu veux la rencontrer, suffit de demander à Eventine » haussais-je les épaules, balayant le sujet Siloë d’un revers de la maison pour me concentrer uniquement sur elle. « Tu sûre ? C’est peut-être pas normal que ton cœur batte aussi vite. Si on marche, forcément, tu feras d’autant plus d’effort ! » commençais-je à légèrement devenir paranoïaque avant que le médecin ne pose sa main sur mon épaule pour me dire que ma femme allait très bien et qu’elle n’avait pas besoin que je la mette dans une boite stérilisée. « Ouais merci.. mais quand même, un fauteuil ça aurait été beaucoup mieux » protestais-je avant de regarder Thais comme si elle allait se briser en deux l’instant d’après. « Tu veux que je te porte ? »

« Et bien si elle est si mal isolée tu joueras les bouillottes avec plaisir je suppose ? » plaisanta-t-elle car Caleb allait finir par lui faire une syncope si cela continuait et ce n’était clairement pas le but de la manœuvre, bien au contraire. Thaïs voulait qu’il soit détendu pour qu’elle puisse l’être aussi et, par effet d’utérus communiquant, les enfants également. « Je lui passerai un petit coup de fil ! Mais chéri, mon cœur bat vite parce je viens d’apprendre une grande nouvelle voilà tout ! » Thaïs remercia le docteur avant de prendre la main de Caleb pour mieux éclater de rire et embrasser la joue de son mari, le trouvant littéralement adorable dans son rôle de papa poule… c’était aussi mignon que mignon. « Je t’assure que je peux passer pendant quelques mètres, parole de scout ! Je suppose que si je veux te faire des avances une fois à la clairière tu vas protester ? »

« Bien sûr ! » hochais-je la tête. J’étais tellement obnubilé par cette grossesse gémellaire que je serais capable de dire oui à tout tant que c’était pour son propre bien. « D’accord si ce n’est que ça mais tu me dis hein ? Sinon je ne sais pas, j’attaque le fabriquant de ce tensiomètre à la con »grognais-je en me renfrognant car je savais bien que j’étais en train d’en faire trop mais c’était plus fort que moi : je voulais prendre soin de mes trois trésors. Au moins, Thais prenait ça avec philosophie. « Parce que tu crois sincèrement que je vais te laisser te trimballer nue, en pleine campagne ? Non et non. Tu resteras habillée et il est hors de question qu’on fasse ce genre de choses dehors. Je ne veux pas que tu attrapes la crève et puis, il faut penser aux bébés. Il vaut mieux qu’on se montre raisonnable » rétorquais-je en toute sagesse et j’étais bien prêt à faire abstinence pour le coup.

« Promis chéri s’il y a le moindre pépin tu seras le premier informé ! Mais ça va aller, regarde, je me suis calmée du coup ça ne bipe plus ! » fit-elle remarquer en caressant sa main à l’aide de son pouce, non sans la serrer un peu plus dans la sienne, tout en lui souriant. Thaïs espérait bien réussir à détendre Caleb même si elle trouvait proprement adorable qu’il veuille prendre soin d’eux à ce point… cela contrastait très agréablement avec ces semaines d’horreur qu’ils avaient dû vivre autant l’un que l’autre. « C’est drôle j’aurais dû parier que tu me sortirais cette réponse ! Rha mais c’est pas juste, et si j’ai des titillements ? Va falloir que je m’habitude aux douches tièdes alors… c’est quand même pas bien drôle tout ça ! » marmonna-t-elle doucement en haussant les épaules, devant se rendre à l’évidence : Caleb ne cèderait sûrement pas là-dessus, il ne fallait pas y compter !

En effet, cela ne bipait plus et encore heureux que Thais porte cet engin de malheur car si ça avait été l’inverse, sûrement aurait-il explosé à cause de ma propre tension. Le médecin m’avait pourtant demandé de rester calme, que cela ne ferait que provoquer des migraines mais j’étais incapable de me calmer. Dès que cela touchait l’enfant enfin les enfants et Thais, je grimpais la montagne plus vite qu’il n’en faut à mon petit frère de cœur Kain de grimper dans les octaves à la vue d’une araignée. « Si tu as des titillements… Je connais beaucoup de manière de te soulager sans pour autant que nous ayons un rapport sexuel ! Inutile de bouder, de couiner ou quoique ce soit, c’est pour ton bien et celui des enfants.. Il reste à peu près sept/huit mois à patienter non ?! » rétorquais-je tout en passant mon bras autour de ses épaules, déposant un baiser sur sa tempe. « Dis-toi que c’est un mal pour un bien »murmurais-je à son oreille avant de nous retrouver une grosse demi-heure plus tard, dans notre clairière. « Je pense que nous aurons largement la place pour faire la cérémonie ici et même de faire planter une sorte de chapiteau pour une petite fiesta… petite hein car faut pas te fatiguer ! » Autant dire qu’à 20h30 maximum, la fête serait pliée !

« Sept/huit mois ? Tu rêves ! Tu veux que j’ai une grossesse de douze mois ou quoi ?! Non puisque j’en suis à mon troisième et qu’avec des jumeaux j’aurais un mois de moins, il m’en reste cinq ! » précisa-t-elle en esquissant une petite moue malicieuse car Thaïs avait tellement hâte d’accoucher qu’elle ne voulait pas non plus prolonger la grossesse plus que de mesure. Il leur faudrait donc prévoir qu’elle accoucherait en août et non plus en septembre… « Mais compte sur moi pour bouder quand même un peu parce que c’est po zuuuuuste ! J’ai un éphèbe à côté de moi et j’peux même pas le toucher, monde cruel ! » éclata-t-elle de rire non sans lui tirer la langue avant d’écarquiller les yeux face à son commentaire sur leur mariage. « Hey, si on fait une cérémonie, tu n’escomptes quand même pas faire venir nos proches pour qu’on se couche avec les poules ! Chéri, exceptionnellement je peux quand même supporter quelques valses et si je reste relativement assise ça va aller ! Il faut que tu sois zen, hein… ça m’inquiète tu te mets trop de pression c’est pas bon pour ta tête je vais veiller au grain moi aussi ! »

« Bah après ton accouchement, tu ne dois pas faire de la rééducation, un truc de ce genre ? J’ai lu dans un bouquin que tu devras faire des séances chez le kiné, je partais du principe que durant ce temps-là, les relations sexuelles étaient au point mort » protestais-je comme un grand. Merci bien mais je savais encore décompter une grossesse. « Mais bien sûr que si tu peux me toucher, je ne dis pas non aux câlins… Juste pas de câlins crapuleux après, cela ne nous empêche pas de profiter de la présence de l’autre » grognais-je car même moi, j’allais au-devant de grande frustration si je ne touchais plus du tout à ma femme. Il faut dire que j’étais un grand gourmand devant l’éternel en matière d’appétit sexuel alors faire abstinence… Mouais même pas sûr que je tienne le bambou. « Bon.. Disons 21h30 maximum ? Je ne mets pas la pression, j’essaie simplement à ce que tout aille bien durant ta grossesse et je vais bien » mentis-je car mes migraines étaient toujours aussi atroces et comme je ne pouvais pas prendre d’antidouleurs, autant dire que je douillais sévère.

« Oui il y a un peu de rééducation merde j’y avais pas pensé sur le moment… tu me demandes d’attendre des plombes alors que tu es une tentation à toi tout seul !! » couina-t-elle en soupirant doucement, non sans savoir que malheureusement, Caleb ne cèderait pas en sachant que sa santé et celle des jumeaux pouvait être en « danger ». Thaïs esquissa donc une petite moue désapprobatrice avant de secouer négativement la tête, non sans éclater de rire au passage. « Chéri, j’ai vingt-quatre ans, je suis pas encore du troisième âge, tu es au courant ? » s’amusa-t-elle à répondre non sans se lover contre son dos, caressant doucement son torse pour mieux fermer les yeux et profiter de ce moment tendre. « Tu m’accorderais au moins une danse, bel inconnu ? Et tu sais, si tu as mal à la tête, on peut aussi rentrer et je te ferai un petit massage comme hier ! »