(+ Ioann) maybe I need you more than you need me...

Bambi laissa échapper un petit rire non sans enchaîner avec une gorgée de vin. « Tu sais, toutes les nénettes ne sont pas comme moi, il y a des camionneuses qui n’aiment pas la protection masculine aussi ! » ironisa-t-elle histoire de détendre définitivement l’atmosphère, qu’elle sentait tendue pour une raison lui échappant à vrai dire. Ils se confiaient l’un à l’autre, cela ne devait pas les tendre telles deux cordes d’arc, n’est-ce pas ? « J’aime bien l’idée de ta princesse » avoua-t-elle en toute sincérité avant que Ioann ne la prenne de cours avec sa phrase suivante. Le véritable amour… lentement, Bambi lui ôta son verre posant également le sien sur la table basse avant de l’inciter à s’asseoir sur le gigantesque canapé d’angle de la suite afin de pouvoir se placer à califourchon sur lui. A partir de là, la belle blonde caressa ses joues du bout des pouces, le regard brillant et profond, cherchant à lui faire ressentir ce qu’elle s’apprêtait à lui décrire. « Quand tu aimes quelqu’un, tu t’oublies et tu te noies complètement dans l’univers de l’autre. C’est passionné, total, mais ce n’est pas égoïste… tu sais que même s’il arrive une merde, ta moitié sera là pour te soutenir, pour te tendre la main et te comprendre mieux que personne d’autre. Tu te mets à conjuguer les choses au pluriel aussi, et tu n’imagines pas une seconde un avenir dont cette personne ne ferait pas partie… quand elle n’est pas là, c’est limite si tu ne t’inquiètes pas, parce qu’elle te manque et que tu frises la folie à l’idée de ne pas pouvoir la serrer contre toi. Quand tu aimes, cette personne devient ton essentiel. Comme si tu n’avais besoin de rien d’autre pour te sentir… complet, entier, heureux. Tu vois ce que je veux dire ? » Bambi l’avait vécu, une fois. Sa moitié avait périt dans un terrible accident certes mais la belle blonde voulait simplement étayer son propos en lui racontant… une sorte de vécu. « Je te souhaite de connaître ça Io. »

Sur le moment, Bambi ne s’était pas attendue à recevoir un baiser de la part de Ioann en guise de première réponse mais sans qu’elle ne se l’avoue, cela lui plu follement. Dans le cas contraire, jamais elle ne lui aurait rendu son baiser avec autant d’intention et de douceur mêlée. « Même si je donne des fois l’impression que ce n’est pas le cas, c’est beau de tomber amoureux » lui assura-t-elle avec conviction. Pour la belle blonde, tomber amoureuse avait été sûrement la meilleure expérience de sa vie. Bien sûr, cette dernière s’était mal finie mais cela ne voulait pas dire que Bambi ne voulait plus jamais goûter à ce genre de bonheur. Elle le cherchait au contraire, tout en craignant de revendiquer la chose… c’était complexe. Trop complexe. « Je ne sais pas si on peut dire cela d’une amitié… je crois que j’ai plus d’expérience en matière d’amour qu’en matière d’amitié. Peut-être qu’on est aveugles ? J’en sais rien. Sûrement qu’on réfléchit trop et qu’on devrait laisser les choses venir mais la patience, ce n’est pas du tout ma qualité. Peut-être que j’en ai ma claque de vivre avec les morts et d’être misérable… »

Bambi esquissa un petit sourire attendri en penchant la tête sur le côté, touchée par la sollicitude de Ioann. Il en avait toujours fait preuve à son égard et c’était… rafraîchissant. Beaucoup plus que d’être juste considérée comme un morceau de viande de choix parce que l’on fait partie de la Mather House… « Ce n’est pas pour me déprécier que je dis ça darling… mais parce que je respire pas forcément la joie de vivre, c’est une constatation tu sais ! » Bambi ne vivait pas une vie normale, ses crises de colère en étant la première preuve. Mais cela ne voulait pas dire qu’elle comptait se flageller ou continuer à s’enterrer vivante dans son marasme de tristesse… ce genre de connerie venait de prendre fin ici et maintenant. « J’ai fais mon deuil, Io. Je me rends compte que je ne peux pas continuer à vivre comme ça ou je vais finir par faire une connerie. Je dois sortir la tête de l’eau » avoua-t-elle avec une fois des plus sérieuses, non sans s’emparer de la main du jeune homme qui caressait actuellement son visage. « Je crois que t’es pas le seul à avoir besoin qu’on t’aime, qu’on te soutienne et qu’on te prenne pour autre chose que juste un morceau de choix ! »

« C’est rarissime que je sois aussi loquace ! » avoua-t-elle mais ça, Ioann le savait déjà étant donné le temps que cela lui avait pris pour lui faire dégoiser trois mots. Sauf que maintenant, la vanne était ouverte et que Bambi ne pouvait que se sentir libre de s’exprimer comme bon lui semblait. Elle savait que le jeune homme entre ses bras n’émettrait jamais de jugement de valeur et ne l’enfoncerait pas… peut-être qu’il allait même lui permettre d’aller mieux durablement. « Mais je vais essayer d’apprendre ce que le mot « communication signifie » lui promit-elle dans un sourire avant de se faire soulever par Ioann et menée jusqu’au balcon, hilare, ses yeux se mettant à pétiller sous sa promesse. Cette fois-ci, ce fut à son tour de s’emparer de ses lèvres avec passion pour toute première réponse, pensant que c’était la plus belle manière de lui prouver qu’elle aussi, elle pouvait lui apporter des choses. Et notamment de la sincérité… denrée rare de nos jours. « Je m’en fous de la perfection. La perfection c’est chiant… j’espère pouvoir un jour te prouver qu’être amoureux c’est une bonne chose mais en attendant, je peux aussi te montrer des pans de ma personnalité que tu ne connais pas encore. Qu’est-ce que tu dirais si je t’avouais que l’illusionniste de Vegas, celle qui fait salle comble et dont tout le monde parle ben… c’est moi ? » Fallait-il qu’elle ait diablement confiance en lui pour lui confier une chose pareille.

L’illusionniste de Vegas. Bambi était habituée à ce qu’on la surnomme de cette manière mais la chose lui arracha un sourire une fois que ce fut Ioann qui la surnomma de cette manière. Elle se laissa donc porter, amusée de lire une intense surprise dans le fond de son regard ou dans ces gestes. « Désolée, je ne pouvais pas te le dire avant… si mon père l’apprend je suis morte mais c’est ça ma vie. Et j’avais plus envie de te le cacher. Je ne savais pas que tu étais fan ! » s’amusa-t-elle avant de le voir poser un genou à terre et de lui énoncer LA question à laquelle elle ne s’attendait pas. « Wow, wow wow !! Minute ! T’es sérieux là ?! » Bambi le regardait les yeux exorbités, ne sachant absolument pas si c’était du lard ou du cochon. Merde, il la demandait en mariage après qu’elle lui ait avoué son plus grand secret… il y avait de quoi être paumé pour des siècles à ce rythme là. « Pourquoi tu veux m’épouser Io… je veux dire là tu me prends trop de cours, va me falloir un récap parce que j’ai dû manquer quinze épisodes ! »