(+ Ioann) maybe I need you more than you need me...

Bambi ne savait pas à quel jeu Ioann était en train de jouer mais cela ne lui plaisait pas. De toute façon, comment aimer quelqu’un qui peut plaisanter sur ce genre de choses ? Impossible de savoir si c’est du lard ou du cochon après. Or, si elle devait vraiment lui faire confiance et se livrer au jeune homme, Bambi voulait le savoir, en être même persuadée. « Je crois ouais » lâcha-t-elle sans méchanceté ni provocation, ravie qu’il revienne à des sphères de logique un peu plus… marquées. Il semblait que tout ceci n’était rien d’autre qu’une plaisanterie en vue de détendre l’atmosphère mais la vérité c’est que cela l’avait plus stressée qu’autre chose. « T’es sérieux, tu me proposes une partie de jambes en l’air ? Ou comment d’habitude tu plaisantes ? J’suis pas en état là. Je risquerais de te faire mal » fit-elle en toute honnêteté car ses nerfs étaient loin de se calmer pour l’heure. Bambi ne voulait pas manquer de le frapper en plein acte, cela gâcherait la chose… « J’veux bien boire un verre même si je suis pas sûre de savoir ce qu’il y aurait à dire de tout ça. »

« Me vider le cœur ? Ça va dépendre de combien de temps tu disposes » lâcha-t-elle non sans passer à son tour par la case douche et rhabillage. Bambi redoutait au-delà des mots la discussion qu’ils pourraient avoir à l’avenir mais peut-être était-elle nécessaire. La belle blonde était… perdue. Elle qui faisait preuve de tant d’assurance d’ordinaire, c’était tout de même un comble ! Mais rien ne l’empêcha cependant de se rendre auprès de lui à la sortie de la salle de boxe, fraîche comme une rose, tentant un faible sourire bien que le cœur n’y soit pas. Ioann n’était pas responsable… l’intégralité de sa situation l’était en revanche. « Et bien heu… j’ai envie de dire : surprends-moi ! » Bambi n’était définitivement pas en état de prendre la moindre décision dans l’état actuel des choses, autant qu’il en ait conscience. Leur altercation avait eu raison de ses dernières volontés. « Qu’est-ce que tu as sur le cœur toi ? J’avais pas conscience que tu en avais gros sur la patate… »

Une suite. Il l’emmenait dans une suite. Bambi n’en n’était pas paniquée, il ne fallait pas croire : elle dormait dans ce genre d’endroit plus souvent qu’à son tour lorsqu’elle se trouvait sur Vegas, et se déplaçait avec le jet privé du palace où elle donnait son show les trois quart du temps… mais là, venir dans une suite en compagnie de Ioann, cela sonnait bizarrement dans son esprit. Elle n’en dit mot, bien évidemment, se contentant de siffler face au luxe se dévoilant à ses yeux émeraudes. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne s’était pas foutu d’elle. « Bah dis donc ! Tu me gâtes, je n’en n’attendais pas tant ! » D’ordinaire, pour lui plaire, on lui offrait un bon restau, une soirée sympa dans un bar branché… pas une suite hors de prix mais elle était touchée tout de même, cela se voyait à la manière de lui sourire. « Tu veux qu’on trinque ? Vu que tu as acheté ce qui faut… après j’aimerais que tu éclaires ma lanterne sur le fait de ne pas avoir ta place. J’pense que pour moi ça va prendre un temps fou alors autant commencer par toi. » Qu’il comprenne que dans le fond, il n’était pas le seul à pouvoir devenir quelqu’un de confiance, ou une épaule. Bambi aussi possédait une bonne écoute quand elle s’y mettait…

Bambi se trouvait peu chanceuse niveau famille mais manifestement, ce n’était rien en comparaison de ce que vivait Ioann au jour le jour avec la sienne. Il y avait là une nouvelle preuve qu’elle ne le connaissait pas sur le bout des doigts mais étonnement, la jeune femme voulait apprendre et ne plus rester ainsi sur la touche. Ce temps n’avait que trop durer manifestement. « Tu sais, quelqu’un de très bien m’a appris un jour que la famille, c’est avant tout celle que l’on se choisit. Tu préfères rester avec ces abrutis qui n’en n’ont rien à cogner de ton bonheur ? Parce c’est ça que j’entends quand tu t’exprimes et ça me déglingue » avoua-t-elle après être longuement restée silencieuse. Bambi ne pouvait pas juste rester les bras croisés à siroter un verre de vin sans réagir de façon plutôt virulente… c’était ça, son fardeau, la colère. Mais elle ne voulait pas que Ioann fasse les mêmes erreurs qu’elle avec son père. Il valait tellement mieux que ça… « Fais pas les mêmes merdes que moi, tu vaux mille fois mieux que ça. Tu veux avoir une copine ? J’sais pas, passe à la vitesse supérieure niveau séduction. Ose davantage, et si ça marche pas, ose différemment. Je t’aiderai même si tu veux ! Je te laisse pas dans la panade. »

Bambi n’hésiterait pas une seconde à aider Ioann aussi souvent qu’il en aurait besoin car manifestement, il en avait encore plus besoin qu’elle. Les problèmes de son pote avaient le mérite de relativiser les siens pour un temps et en soi, c’était une excellente thérapie. En aidant le russe, elle évitait de se concentrer uniquement sur ses petites problématiques sans importance et qu’est-ce que cela pouvait lui faire du bien… cependant, la belle blonde ne s’attendait absolument pas à ce qu’il lui demande son avis en tant que femme, ainsi que ses goûts vis-à-vis des hommes. Une question qui la laissa silencieuse quelques instants avant qu’elle ne reprenne du poil de la bête et ne réponde, en toute honnêteté : « Je suis difficile en matière de séduction alors… ne prends pas forcément ce que je vais dire pour modèle ! Mais personnellement, quand je suis avec un homme, j’aime jeter les armes. Me sentir protégée et ne pas avoir besoin de me protéger moi-même. Relâcher la pression, pouvoir redevenir douce. Ça et le rire. Si je me fais chier, c’est mort. Pourquoi cette question Io ? »