"Have you told anyone?" "I haven’t told myself." ( LUKAMBRE)

J'étais contente à l'idée que Luke accepte de m'accompagner chez le gynéco, j'devais avouer que toute seule j'aurais jamais tenu le coup et que j'serais probablement en train de pleurer comme une gourde pendant l'échographie. Mais là y'aurait le père avec moi et rien que ça, ça me rassurait énormément. J'baissais ma tête pour la poser sur le torse du jeune homme et calais mes bras dans son dos afin d'lui faire un câlin "Merci t'es un ange." Le serrer dans mes bras ça m'apaisait en quelque sorte, j'me sentais moins seule.

Elle avait pas à me remercier, on était responsables tous les deux, il fallait qu'on assume tous les deux. J'allais pas jouer au connard cette fois. J'allais pas faire comme ces gars qui s'échappent dès qu'ils savent que leur meuf est enceinte. C'est même pas ma meuf. J'sais pas trop ce que c'est. Une sorte d'amitié améliorée avec sentiments je dirais. À nouveau, sa présence dans mes bras me rassurait, m'apaisait. J'embrassais tendrement ses lèvres, passant mes mains sur son ventre.

J'étais bien dans ses bras, j'me sentais protégée. J'savais pas vraiment c'que ça signifiait tout ça, mais je m'en moquais. J'savais qu'on allait s'faire du mal si on continuait comme ça mais de toute façon c'était trop tard, on avait commis l'irréparable. Le bébé en était la preuve, un amour défendu, une drôle d'histoire pas vrai ? Lorsqu'il m'embrassa à nouveau, j'me sentais comme euphorique, et j'voulais pas le partager avec un autre. Mais c'était comme ça et pas autrement " J'ai hâte de voir à qui Mael va ressembler le plus." fis-je amusée en lui rendant son baiser.

Je la regardais, amusé. Sa façon déjà de l'appeler Mael en disait long sur son envie de garder cette enfant qui n'était même pas encore né. C'était un embryon, rien de plus; mais malgré tout, il était en train de révolutionner étrangement nos vies. Je gardais les mains posées sur son ventre, comme si j'attendais un signe de notre enfant. "J'espère qu'il tiendra de toi. Je le vois mal sortir avec un joint colé aux lèvres dès qu'il sera en âge de comprendre ce que c'est." J'venais d'une famille de drogué. Ma mère dépensé la plupart de ses économies la dedans, et j'l'avais souvent vu mal en point. J'étais tombé dedans aussi, à mon arrivé à Harvard, et même mon petit frère écumait les rues en vendant de la came.

On parlait déjà de lui alors qu'il n'était encore qu'un embryon. Pour moi comme pour Luke c'était une conversation des plus bizarres, surtout qu'on ne savait pas vraiment ce qu'on était l'un pour l'autre. Mais là Luke était le père, et moi la mère, donc c'était déjà pas mal pour le moment. Il me faisait sourire encore lorsqu'il espérait ne pas voir le petit bout sortir avec un joint à la bouche, rien que d'imaginer la scène ça m'amusait. Quand je pense que il y a à peine une heure lorsque j'étais devant sa porte pour lui annoncer la nouvelle j'étais complètement perdue et paniquée, et maintenant on rigolait presque de ça. " J'espère pas non plus. Mais par contre j'aimerais vraiment qu'il ait tes yeux..." fis-je timidement avant de déposer un autre bisou sur sa joue.