(flashback) Calis + you can't be that cold !

« Heu… ben non ! Mais pourquoi je suis dans ta chambre au juste ?! » s’inquiéta-t-elle aussitôt avant que son discours ne l’achève définitivement. Déjà Thaïs sentait le rouge pointer à ses joues et son cœur manquer plusieurs battements. « Tu… tu… tu veux dire que toi et m… moi on a… » Non. Elle ne pouvait pas le croire. Caleb ne l’aimait pas, il ne voulait pas qu’elle tombe amoureuse de lui et ça, elle s’en souvenait très bien ! D’ailleurs, pour quelle autre raison se serait-elle payée une cuite pareille ?! « Heu… je suis désolée de ne pas m’en souvenir il faut croire que je me suis payée la cuite de ma vie ! » s’excusa-t-elle en toute sincérité, son visage laissant parfaitement entrevoir la désolation qu’elle pouvait ressentir. « Non mais c’est pas possible, tu n’as pas couché avec moi ! M’étonnerait avec ce que tu m’as dit. C’est ce qui m’a poussé à boire autant » avoua-t-elle non sans rougir de plus belle.

« En effet, nous n’avons pas couché ensemble. Tu étais simplement trop bourrée pour que je te laisse t’offrir au premier venu même si te voir embrasser un lampadaire comme si ta vie en dépendait est une image que je ne suis pas prêt d’oublier » répondis-je en m’asseyant tant bien que mal sur le lit. C’est que j’avais un gros problème pas plus loin qu’entre les jambes car elle était magnifique, désirable et les rougeurs sur ses joues et son corps.. Diable comme ça me donnait envie d’elle. « Tu es si belle quand tu rougis » murmurais-je avant de secouer ma tête. Allez, l’heure n’était pas trop à ce genre de confession. « Tu sais, j’aimerai beaucoup parler de ce que j’ai dit et de ce que nous nous sommes dit cette nuit mais là, j’ai franchement du mal à me concentrer donc soit tu te couvres, soit je vais prendre une douche froide mais l’un dans l’autre, j’arrive plus trop à réfléchir » plaisantais-je en lui faisant comprendre à demi-mot qu’elle me plaisait énormément.

« Je voulais m’offrir au premier venu ?! Nom d’un chihuahua enragé, je devais vraiment être désespérée… mais ce n’est pas vrai j’ai pas embrassé un lampadaire ! » s’exclama-t-elle en cherchant à garder un minimum de tenue mais cela ne l’empêcha pas de plaquer sa main contre son front face au désespoir qu’elle ressentait à nouveau. Pourtant, Thaïs ne pouvait pas s’empêcher de penser que c’était dommage qu’ils n’aient pas passé une vraie nuit d’amour ensemble… qu’est-ce qui ne tournait pas rond chez elle ?! « Tu viens de dire que je suis b… belle ! » reprit-elle, incrédule, comme si elle n’y croyait pas. Il ne pouvait pas avoir changé en l’espace d’une nuit, ni être à l’opposé de l’homme lui ayant dit d’aller chier. « Oh merde ! Bouge pas j’enfile ma robe !! » s’exclama-t-elle avant de la mettre en oubliant totalement ses sous-vêtements qui jonchaient toujours le sol pour mieux s’asseoir maladroitement sur le fauteuil. « Par contre je suis désolée mais je n’ai aucune idée de ce que j’ai pu dire cette nuit… sûrement beaucoup de trucs cons, mais pitié, te paye pas ma tête, j’ai bien assez honte comme ça… j'espère juste que je ne t'ai pas gêné. » le supplia-t-elle en rougissant brutalement.

« Ah si ! Même, tu m’as demandé si d’après moi, il avait eu des frissons… je ne sais pas si tu étais désespérée ou pas mais tu en tenais une bonne couche » lui répondis-je sur ce même ton malicieux car il n’y avait pas mort d’hommes, elle s’était simplement prise une cuite et cela ne devait certainement pas être la première. Heureusement pour moi, elle cacha rapidement ce corps bien trop désirable pour ma santé mentale mais malheureusement, le mal était fait. J’étais on ne peut plus au garde à vous et hanté par cette vision enchanteresse. « Oui. Tu es même magnifique et je ne vois pas pourquoi tu en doutes… Ah oui, quatre-vingt-quatorze connards t’ont dit le contraire » la citais-je en me laissant aller contre mes oreillers, ne la lâchant pas du regard. « Je n’ai pas l’intention de me moquer de toi ou de tes sentiments… Ce n’était pas gênant, ce qui l’est, c’est que tu ne te rappelles pas ce que je t’ai dit cette nuit et ça m’emmerde royalement car je n’aime ni me répéter, ni parler de mes sentiments » soupirais-je. « Pour faire court, tu m’as avoué m’aimer et je t’ai avoué ne pas être contre » osais-je lui avouer assez timidement pour le coup.

« Oh bordel j’ai définitivement touché le fond… » avoua-t-elle non sans déposer son visage entre ses mains avant de relever son visage, yeux écarquillés de surprise. Que venait-il de dire ? Thaïs rougit de plus belle face à ce compliment inattendu mais oui, il avait raison, quatre-vingt quatorze abrutis s’étaient donné le mot pour la faire douter d’elle, de sa beauté et de son charme. « Eh bien j’en doute parce que je n’aurais jamais pensé que tu puisses, toi, me trouver jolie » ne put-elle s’empêcher de répondre avant d’esquisser une petite moue mais c’était vrai : Caleb lui avait lui aussi enfoncé la tête sous l’eau même s’il l’en sortait de la plus belle et tendre des manières. « Je devais vraiment en tenir une de couche pour ne pas me souvenir d’un truc pareil… mais je ne comprends pas : tu as dit pas plus tard qu’avant-hier qu’il ne fallait surtout pas que je tombe amoureuse de toi ! Tu m’as suppliée même… je n’ai pas osé te dire que de mon côté c’était trop tard mais je suis… surprise ! » Thaïs se leva du fauteuil pour mieux se placer au dessus de lui, une main de chaque côté de sa tête. Sans doute était-ce dangereux mais tant pis… « Tu es sérieux ? Tu ne vas pas me repousser plus tard ? Je voudrais que tu me le redises… s’il te plaît. »

« Tu sais, je dis beaucoup de connerie pour me protéger mais lorsque je dis que tu es belle et désirable, ça n’en est pas. » répétais-je car je sentais qu’elle en avait besoin bien que je n’aime pas trop cela. Je pouvais bien faire un effort pour cette jolie blonde qui semblait totalement perdue. Certes, cela ne devait pas être facile pour elle après toutes les révélations qu’elle m’avait faite mais au moins, elle pouvait se dire que je n’étais pas du genre à insister lourdement ni même à me foutre de sa tronche. J’étais un homme bien trop à cheval sur le respect pour en arriver à des bassesses de ce genre surtout avec elle. « Ecoute, là dans la position où tu es, je risque de te dire oui à toutes les questions ou demandes que tu me feras, tu en as conscience n’est-ce pas ? » murmurais-je tandis que je déposais mes mains sur ses hanches comme pour la supplier de ne pas trop me coller à moins que cela ne soit tout son contraire. De tout de manière dans l’état où j’étais, elle risquait de ne pas mettre longtemps avant de comprendre que je ne mentais pas lorsque je lui affirmais la désirer. « Tu m’as pris de cours avant-hier tout simplement. D’habitude, les femmes qui m’approchent savent à quoi s’en tenir avec moi : respect, tendresse, passion et au revoir. Seulement, je sais qu’avec toi, je ne pourrais pas me contenter d’une nuit et c’est bien ce qui m’effraie… Je risque de tomber trop facilement amoureux de toi si ce n’est pas déjà trop tard »

Thaïs émit un petit sourire amusé alors que Caleb lui assurait que son compliment n’était pas uniquement une parole en l’air mais bien quelque chose de fondamentalement pensé. Rien ne pouvait lui faire plus plaisir : s’il y avait bien quelqu’un à qui elle rêvait de plaire, c’était à lui et à personne d’autre. Le monde environnant ne semblait pas exister dès qu’il se trouvait dans sa ligne de mire à vrai dire… « Tu trouves que je suis trop près ? » demanda-t-elle non sans émettre un léger rire, sans pour autant s’éloigner. A vrai dire, Caleb l’attirait comme un aimant et elle aurait trouvé criminel de s’éloigner… sans doute fut-ce pour cela que la jolie irlandaise se pencha jusqu’à s’emparer de ses lèvres avec un mélange de tendresse et de passion, incapable de ne pas les goûter de son plein gré… cette sensation était divine. Exactement comme elle l’avait rêvée dans ses songes les plus fous… « Je n’ai pas envie de me contenter d’une seule nuit non plus, c’est pour ça que ta remarque m’a blessée quand tu m’as « proposé » de coucher avec toi. Je ne sais pas, j’aurais l’impression de te manquer de respect, tu mérites mieux… mais d’un autre côté je ne veux pas m’imposer. Si tu veux que je garde mes distances, même si cela risque d’être difficile pour moi je le ferai. » Thaïs se redressa jusqu’à s’asseoir sur le lit, souhaitant qu’il réponde sans être influencé par quelques hormones que ce soit.

« Allumeuse » grommelais-je non sans jouer de mes mains sur ses hanches avant de tout simplement prolonger le baiser à son maximum. J’aimais le goût de ses lèvres, elles avaient un je ne sais quoi de fruité qui les rendait tout simplement irrésistibles. L’embrasser était un acte naturel, qui coulait de sources et je l’aurais bien embrassé durant des heures et des heures si elle n’avait pas voulu parler et s’éloigner de moi. D’ailleurs, elle m’arracha un grognement de frustration. Je voulais mon câlin et surtout, je n’avais aucune envie de parler mais bon… c’était une femme et les femmes adoraient parler pour mettre les choses au clair alors que nous les hommes, nous réglions tout cela par des actes. « J’étais en colère Thaïs, je ne voulais pas coucher pour coucher mais j’en ai marre de me justifier et marre de garder mes distances. De tout de manière à quoi bon, je crois que c’est foutu pour moi, je t’ai dans la peau… Alors, on pourrait peut-être arrêter de poser des mots sur un problème qui n’existe plus ? Sinon dis le moi et je vais prendre une douche froide » lâchais-je non sans me rapprocher d’elle et me glisser dans son dos pour déposer des baisers dans le creux de son cou.

Allumeuse ? Oh si peu ! En l’occurrence, elle ne s’en rendait qu’à moitié compte tant elle restait bloquée sur le mode « je veux comprendre ce qui m’arrive ». Mode auquel Caleb ne goûtait pas du tout, manifestement intéressé par un tout autre genre d’activité. « Alors ne garde pas tes distances, il n’y a pas de raison ! Ce n’est pas comme si ça n’avait pas évolué entre nous pendant ces… deux derniers jours. » Thaïs devait admettre qu’elle avait encore du mal à y croire mais voulait bien se pincer pendant des heures et des heures s’il continuait à la rassurer comme il le faisait actuellement. D’ailleurs, un sourire éclatant perça bientôt son expression inquiète, la balayant complètement pour n’être plus qu’un gigantesque rayon de soleil adorable. « Tu as dit spécifiquement ce que j’avais besoin d’entendre… oublie la douche froide, je vais être ton apaisement ! » L’irlandaise le laissa se fondre dans son dos avant de reprendre les rennes et le plaquer contre le lit avec passion, non sans reprendre ses lèvres avec la même fièvre. Ses mains partaient déjà à la découverte de ce corps offert, corps qu’elles avaient désiré dans le plus grand silence et qui aujourd’hui n’était plus entouré de barrières. « Je te veux tellement… »

Bien sûr que je lui avais dit ce qu’elle rêvait d’entendre, je n’étais pas un séducteur de bac à sable mais contrairement à d’habitude, je pensais mes mots sauf que je ne voulais plus parler et passer aux choses sérieuses afin de lui montrer combien cela pouvait être chaud entre nous après toutes ces journées de froideur . Je désirais tellement lui montrer l’autre facette de ma personnalité, celle qui faisait que j’arrivais à nouer des amitiés mais aussi des relations plus ou moins longues avec la gente féminine. Thaïs allait comprendre tellement en si peu de temps que j’espérais qu’elle ait le cœur bien accroché bien que présentement, c’était plutôt à moi de l’avoir car mademoiselle savait parfaitement ce qu’elle désirait et concrètement, c’était moi. Ses mots m’électrisaient totalement et je ne pus résister à la tentation d’inverser nos positions, la surplombant de mon corps pour mieux plonger mon visage au creux de son cou que je parsemais de baisers affriolant tandis que d’une main, je caressais sa cuisse offerte. Malheureusement, la porte s’ouvrit à la volée et je n’eue le temps de couvrir Thais que de la couverture –même si elle portait sa robe. « Putain Ev’ DEGAGE !! » m’écriais-je tandis que mon colocataire et meilleur ami nous regardait. « Foutu karma à la con » marmonnais-je dans le cou de ma belle, shooté en plein vol. « Douche froide ? » grimaçais-je.