(+ Siobban) I need you now...

« Je crois que sinon on est bonnes pour la crise cardiaque parce que m’est avis qu’on a oublié pleeeeein de trucs au passage… » Le sourire qu’eut Thaïs par la suite était emprunt de tendresse envers Sio, dont elle prit la main pour la serrer dans la sienne. Une chance qu’elle possède une amie aussi fidèle et disponible, sans quoi elle n’avait plus qu’à sauter direct du haut d’un pont. « Je sais… enfin je me doute. Ça m’angoisse parce que je ne sais même pas quand on va faire la cérémonie du mariage avec tout ça… tu imagines tout ce qu’il y a à organiser ? Toute seule, je pourrai jamais. »

« Oui, il vaut mieux les planquer dans le fin fond de la chose. » Je ne disais rien de plus, et donc, tout en continuant le truc, je préférais donc lui répondre : « Oui, on va y arriver toutes les deux, ne t’inquiètes pas pour cela. Oui, mais je vais t’aider ne t’inquiètes pas pour cela. Tu n’es pas toute seule. Il n’est pas question que je te laisse toute seule dans toute cette pagaille. »
 

« Mais rien ne nous empêche d’évoquer le bon vieux temps… bon je t’avoue que je ne me souviens pas de tout en la matière ! » avoua-t-elle sans honte et non sans hausser les épaules car après tout, ce n’était pas la pire chose qu’elle ait vécue dans son existence bien au contraire. « Je me répète, mais heureusement que tu es là… le problème c’est que je suis bloquée pour tout, y compris pour la danse vu que Caleb est quand même mon partenaire attitré ! Je n’ai pas envie d’en chercher un autre, je sais qu’il m’en voudrait si je m’amusais à le faire. »

  « Oui, on ne peut pas se souvenir de tout. Sinon, on aurait alors une énorme tête. » Je tentais donc d’essayer de lui répondre : « Et bien de toute façon dans ton état, il va falloir que tu arrêtes la danse, donc la question ne se pose même pas… » Il ne faudrait pas qu’elle fasse une fausse couche parce qu’elle dansait trop. Il faudrait donc aussi qu’elle essaye de prendre un peu de recul. Et donc qu’elle apprenne à se poser.
 

« Déjà que la nôtre est assez énorme… » plaisanta Thaïs de bon cœur avant de se cacher avec la couette quelques secondes d’à filée car elle savait très bien que côté humour de merde, elle tombait en plein dans le mille. Mais qu’importe, c’est quand même bon la honte. « Ouais enfin je n’en suis qu’à un mois et demi, j’ai encore un peu de marge avant d’être totalement incapable de mettre un pied devant l’autre ! En théorie, je peux jusqu’à trois mois, trois mois et demi. Tu crois franchement que les profs vont m’oublier si facilement ? Faut pas rêver ! »

« Oui certains que les nôtres sont aussi remplis. » Tout en écoutant ma sœur, je lui disais : « Normalement, ni le bus, ni le vélo, ni le train, ni la voiture sont conseillés. Alors regarde bien si tu as le droit. De toute façon tu devras refaire ton année donc, au point où tu pars, il ne faudra pas plus jouer la sécurité ? Ou alors tu rattrapes juste les examens du semestre cet été. Mais bon, il faut voir s’ils vont l’accepter ou pas. »
 

« Tututu mais qui te parle de refaire mon année ? Ça va pas la tête ! » s’exclama Thaïs non sans s’asseoir sur le lit, légèrement indignée que Sio ait pu penser ne serait-ce qu’une seconde qu’elle ait pu envisager la chose. « Tu plaisantes, je ne peux largement par me permettre de repiquer, je n’ai pas les moyens ! J’ai rendez-vous bientôt avec la directrice de mon domaine d’étude pour voir si je peux inter-changer danse et musique. Après tout, j’ai fais le conservatoire non ? Ce n’est pas comme si j’étais un petit bleu ! Par contre quand tu dis la voiture, tu dis même en tant que passager ? »

« Ne t’énerve pas…. » Je l’entendais me poser une question, et donc, je formulais ma réponse : « Oui, tu peux prendre piano et tu auras donc des exams en plus, mais tu peux le faire oui. Je pourrais t’aider si tu veux. Oui même étant passager, c’est les vibrations du véhicule qui ne sont pas bonnes. Elles peuvent faire descendre le fœtus. Il faut limiter, voire carrément ne pas le faire, si tu veux le faire, fait le avec obligation. »
 

« Je ne m’énerve pas j’explique ! » reprit-elle d’un ton légèrement adoucit, se rendant bien compte que l’inquiétude, le manque de sommeil ainsi que toutes les problématiques se jouant actuellement dans sa vie finissaient par lui monter au ciboulot et avoir même raison de sa patience légendaire. « Si j’ai besoin d’aide ne t’en fais pas je te demanderai mais à priori j’ai le meilleur prof qui soit déjà donc je pense qu’il ne rechignera pas à m’aider non plus… ah mais c’est la chiotte pour la voiture ! Le problème c’est que je me déplace comment ? Déjà que j’ai du mal à me déplacer… quel bordel ! »

« Bah tu restes chez toi et tu fais appelle à BIbi….Et je ferais les courses pour toi, après à toi de voir avec ton docteur. Mais bon, il me semble qu’il serait mieux que tu te reposes parce que tu travailles trois fois plus qu’avant. Oui, je peux te donner un coup de main avec tes courses. Et pour le prof, si tu peux t’arranger avec lui c’est une bonne chose. »