(+ Siobban) I need you now...

Il y a des moments comme ça où l’on ne peut qu’avoir envie de hurler, de craquer, de pleurer toutes les larmes de son corps ET de se tourner vers la seule personne au monde capable de nous consoler… en l’occurrence, il s’agissait de Siobban. Thaïs se serait volontiers tournée vers Caleb, mais il se trouve que celui-ci subissait actuellement une cure de désintoxication à New York et ne lui serait donc d’aucune aide cette fois. Seulement voilà : la jolie irlandaise paniquait au-delà des mots, au point de se pointer à la porte de la chambre de Sio vers les quatre heures du matin. Par chance, son amie était seule, pas la moindre trace de sa colocataire Jenny… « Désolée de te déranger à cette heure-ci ma biche mais j’ai le cafard » murmura-t-elle échevelée, habillée faut voir comme et le visage recouvert de larmes.

Quelle fut ma surprise en voyant ma douce et tendre sœur devant ma porte en larmes. La prenant sans lui parler dans mes bras afin qu’elle puisse se laisser aller, je lui caressais les cheveux pour qu’elle puisse être rassurée. Je lui chantais une berceuse dans l’oreille, et tout en l’amenant vers l’intérieur de ma chambre, je fermais donc la porte doucement. Je préférais donc lui faire un câlin et je lui disais doucement : « Chut….Tout va bien maintenant….Calmes-toi… »

De tout temps, à chaque fois que quelque chose ne tournait pas rond dans la vie de Thaïs, elle avait toujours trouvé une oreille on ne peut plus attentive auprès de Sio. Et inversement, d’ailleurs. Mais ce soir, sa peine était telle que la jolie blonde ne contrôlait plus rien, à commencer par de joyeux tremblements dans ses mains. Autant dire que l’étreinte que lui offrit sa meilleure amie la rassurant, la comblant d’une chaleur on ne peut plus délectable alors qu’elle se calmait peu à peu au son des battements de son cœur. « Des semaines que j’ai pas vu Caleb je craque, je panique dans l’appart, il est trop grand et silencieux… » avoua-t-elle entre deux sanglots.

« Tu veux que je vienne chez toi ? » Une simple question qui serait donc pour moi une façon de savoir ce qui n’allait pas. Elle me disait qu’elle était seule et que l’appart était trop grand pour elle. Je la gardais dans mes bras pour qu’elle aille mieux, et tout en tendant la main, je lui prenais une bouteille d’eau qui se trouvait dans mon sac de course. « Tiens, bois un peu d’eau. »  

Thaïs savait qu’en venant chez Sio, son irlandaise préférée aurait immédiatement un plan B à lui proposer pour arranger les choses, c’était l’évidence même. « Mais ça ne te dérangeras pas ? Je ne veux pas être un boulet tu sais bien… » reprit-elle avant de s’emparer du verre d’eau que lui tendait sa blondinette préférée, buvant plusieurs gorgées en constatant qu’effectivement, cela lui faisait énormément de bien. « Merci de m’avoir reçue, je sais qu’il est tard et que tu devais sûrement dormir depuis longtemps… je savais plus quoi faire… je suis tellement désolée si tu savais ! »

« Non, pas du tout, dans ton état, je ne vais pas te laisser toute seule. » Il était vrai qu’il était tard et en pyjamas, je prenais donc un pullover pour ne pas avoir froid. Je lui disais : « Pas de soucis, tu veux y aller maintenant ? » Je ne voyais pas vraiment quoi dire ou faire en plus. Je préférais être là pour elle et l’aider du mieux que je pouvais.

« Tu sais que t’es la meilleure et que je serais complètement paumée sans toi ? » dit-elle dans un petit rire, essuyant les quelques larmes perlant encore de ses yeux face à la crise de panique qu’elle avait eue et qui, heureusement, commençait enfin à se calmer. Pas trop tôt tout de même ! « Je veux bien, à moins que tu sois plutôt en tenue de dodo auquel cas je peux peut-être dormir sur le lit de Jenny exceptionnellement et on ira demain, ne te déranges pas en mode commando pour moi, je peux bien attendre le restant de la nuit. »

« Oui, je suis en pyjamas. Tu peux prendre le lit de Jenny, elle n’est pas là. Enfin, je crois. Sinon, j’ai une chaussette, un siège qui se déplie. Oui, je serais mon sac demain, et on ira une fois les cours terminés.» Je n’allais pas la laisser là comme ça toute seule. Et donc, j’espérais bien pour une fois que tout puisse s’arranger comme il le fallait. Je me demandais bien ce qu’elle me dirait par la suite. Il était évident que je ferais tout pour l’aider au mieux.  

« Je crois que c’est mieux que je prenne le lit à côté de toi ! Ça me fait une présence tout pareil, je crois que j’ai vraiment besoin de ça en ce moment, et ça t’évite de te stresser au beau milieu de la nuit à préparer un sac et tout… il sera toujours temps qu’on retourne à mon appart’ demain matin. C’est bizarre parce que Gaïa ne m’a pas lâchée d’une semelle depuis le départ de Caleb, elle se couchait tout le temps à côté de moi mais même ça, ça n’a pas effacé un seul de mes cauchemars » avoua-t-elle tandis qu’elle s’asseyait sur le lit, se moquant bien de ne pas avoir de pyjama de son côté. Ce n’était qu’un détail…

« D’accord, je vais installer le lit. C’est pas long, je dois juste ouvrir le fauteuil. » Me levant, je prenais donc le fauteuil, et je l’ouvrais donc comme un clic clac de façon à ce qu’elle puisse s’allonger dedans. Je me dirigeais vers mon armoire, et je sortais un sac qui contenant une couverture et un oreiller. Il s’agissait d’un sac où j’avais enlevé l’air et donc, je possédais plus de place dans mon placard. Faisant le lit, je disais à ma sœur : « Tiens, tu peux aller là. » Mettant le lit à mon pied enfin à côté de moi, je lui disais aussi : « Tu te souviens, il y a les toilettes aussi si tu veux aller te débarbouiller un peu, la salle de bain et juste à côté. »