(+ Siobban) I need you now...

« Ne t’inquiètes pas je patiente volontiers, prends ton temps il n’y a pas le feu ! » reprit-elle d’une voix douce, Thaïs oscillant entre la fatigue physique, due à ses larmes et au fait qu’elle soit venue presque à pieds de son appartement vide, et le fait d’être limite « en pleine forme » tant elle ne souhaitait pas dormir pour mieux faire d’horribles cauchemars. Quel cruel dilemme ! « C’est parfait ma bichette, heureusement que tu es là ! Pour l’instant, je vais mettre l’option débarbouillage de côté, je vais juste me caler en position assise et me calmer doucement mais sûrement. C’est dans des moments comme ça que je regrette notre câlin à trois avec Fred j’avoue ! Pas toi ? »

« D’accord, je n’en ai pas pour longtemps. » Ramenant un autre oreiller, je regardais donc qu’elle ne puisse pas avoir froid. Je l’entendais me dire qu’elle était contente de discuter pour se calmer un peu. La voyant assise, je m’interrogeais sur ce que je pourrais donc lui dire par la suite. « C’est certains que l’on ne s’ennuyais pas du tout avec lui. Il me manque aussi… » J’avais dis cela patiemment, et tout en laissant mon bras sur son épaule pour lui faire comprendre que je n’allais pas la laisser seule.    

Thaïs esquissa un petit sourire triste, le manque de Fred se faisant d’autant plus sentir dernièrement. Ce n’était pas étonnant vu que la jolie blonde vivait des moments extraordinairement importants, comme un mariage futur ainsi qu’un bébé… elle aurait rêvé pouvoir partager ça avec son ami d’enfance comme elle le faisait avec Sio. « Tout me manque chez lui. Sa voix, ses délires, sa gentillesse, sa douceur, sa folie… ça me fait d’autant plus chier parce qu’il sera pas là pour voir mon bébé. J’aurais rêvé pouvoir lui demander d’être le parrain, tu sais ? Et aussi qu’il soit là à mon enterrement de vie de jeune fille puis à mon mariage, comme on aurait été au sien… ça fait chier. »

« Oui j’avoue…Il me manqué aussi…Je me demande si un jour il serait possible pour nous de se dire qu’on le retrouvera là-haut… » Je me demandais bien comment est-ce que je devais faire pour essayer de la rassurer le plus possible. Pour moi, elle était là et je devais tout faire pour que cela aille mieux. Me levant doucement, je lui amenais un carré de chocolat. « Tiens c’est un petit bout de chocolat pour te remonter le moral. »  

« T’es au courant que Fred nous taperait s’il nous entendait parler de le rejoindre ? On le rejoindra un jour, quand on sera vieilles et décrépies ! Sinon on tiendrait pas notre promesse… » A savoir celle de vivre heureuses et très, très longtemps. Thaïs essayait de tenir ladite promesse avec autant d’ardeur qu’elle le pouvait mais il lui était déjà arrivé de vouloir en finir pour calmer la douleur. Une chance qu’elle ne soit jamais allée jusqu’au bout… « T’es parfaite, c’est typiquement ce qu’il me fait ! En plus t’as pris du Lindt non ? » fit-elle en se délectant du morceau de chocolat que Sio venait juste de lui tendre.

« C’est quand on sera vieilles et toutes ridées…. » Je l’entendais me dire que l’on ne ferait pas notre promesse si l’on partait bien trop tôt. Je me demandais bien si je devais lui répondre ou pas. Mais bon, pour une fois, je tentais de lui dire : « Et bien, oui, c’est du Lint. C’est ton préféré, et j’en ai toujours une boîte au cas où. » Je continuais donc patiemment le truc et tout en regardant l’heure, je me doutais que cela serait donc assez long et qu’il serait bien pour nous qu’on discute et tant pis pour les cours du lendemain. 

« D’ailleurs faudra qu’on pense à faire le stock de crèmes antirides pour l’occasion, ce sont les soldes en ce moment ! » reprit Thaïs d’un long aussi léger que possible, tâchant de se détendre en prévision d’un repos qu’elle espérait aussi paisible que possible. Mais la donne était loin d’être gagnée d’avance… « Comme tu me connais bien ! Tu sais que j’ai envie d’aller en Suisse rien que pour me goberger de chocolat Lindt ? J’adooore toutes leurs variétés et surtout le Lindor au lait et blanc. Et toi, c’est quoi ton chocolat préféré ? »

« Sérieusement, tu veux les prendre maintenant ? Enfin, je veux dire au magasin ? On pourra y aller si tu veux. » Je me demandais bien pourquoi est-ce que j’avais dis cela mais bon, il était nécessaire pour moi de faire un effort. Je prenais donc le temps de répondre : « J’aime le chocolat noir sans autre fruit ou truc dedans. Avec un thé bien amusant et hop le tour est joué. » Je m’interrogeais sur la chose et tout en m’allongeant pour me mettre dans mon lit, avec ma main je grattais le dos de Thaïs.

« Mais non voyons je plaisante ! Tu trouves qu’on a déjà besoin d’antirides toi ?! On a que vingt-quatre piges tu sais, on a encore de la marge ! » avoua-t-elle, à moitié hilare. Certes, une peau se préparait jeune mais tout de même, elles avaient encore pas mal de marge devant elles avant de devoir passer par ce genre de soin quotidien là. « Tiens c’est marrant, moi j’ai toujours détesté le chocolat noir… je le trouve trop amer, sûrement parce que j’ai les papilles gustatives trop développées mais je ne suis pas fan. Le chocolat au lait reste mon meilleur pote ! »

Je riais une fois encore en entendant mon amie, et je savais que la suite serait bien nostalgique. Je lui disais : « Oui, tu as bien raison. » Tout en écoutant un peu plus la suite, je me demandais bien ce que je pourrais donc lui dire par la suite. « Ah, chacun ses goûts. J’aime le chocolat noir, il a de la force et une telle douceur en même temps. »