(+ Siobban) I need you now...

« Hey j’étais pas la seule je te signale, t’oublie pas dans le lot parce que t’en tenais une belle couche aussi, madame j’ai la mémoire ultra courte ! » lança aussitôt Thaïs, faussement indignée que Sio s’écarte de ses « responsabilités » de ce moment là. Bon cela remontait à quelques années certes, mais des bribes de la soirée demeurait tout de même dans la mémoire de la demoiselle quoi qu’il en soit. « Ah d’accord tu parlais de l’option… et qu’est-ce qui te donne la trouille exactement ? Tu sais que tu peux tout me dire, ce n’est certainement pas moi qui vais te juger… »

« Ah oui…? » Souriant sachant très bien ce qu’elle voulait dire, je ne rajoutais rien de plus. « Et bien, je ne veux pas perdre ma liberté du comprends. Je joue de la musique, je pars sur les routes, je ne veux pas qu’il me l’interdise. Je tiens à faire ce que j’aime. » Je ne comprenais pas trop quoi lui dire d’autre, mais il fallait juste que je sache où est-ce que j’en étais. Je prenais donc le temps de réfléchir, et je patientais le temps que Thaïs me réponde.  

« Bien sûr que oui ! Attends, c’est pas moi qui ait chanté ultra faux en pleine rue avant de se prendre un sceau d’eau sur la tête par un habitant du coin ! » reprit Thaïs on ne peut plus hilare, même si la suite de la conversation prenait des proportions nettement plus sérieuses dans le genre. « Mais qui te dis qu’il va te l’interdire ? Le problème Sio, c’est que tu es pessimiste dans ton genre… tu n’as jamais été vraiment en couple, comment tu peux savoir comment ça se passe si tu n’as jamais testé ? Au pire tu le vires si jamais il te gonfle… »

« Oh, c’était au début….Je ne savais pas chanter correctement… » Je savais que cela avait été dure pour les oreilles de ma frangine, et donc, je ne disais rien de plus. Souriant en me disant que je pouvais toujours le virer si je le voulais, je me demandais bien comment est-ce qu’il fallait que je continue le truc. « Je vais quand même lui laisser sa chance. Il peut aussi être sympa. De toute taçon, je peux aussi attendre qu’il réagisse. » 

« Ouais t’étais surtout beurrée comme un p’tit Lu ouais !! » fanfaronna Thaïs car pour une fois, la joute était dans les deux sens et son amie pouvait autant se payer sa tête que l’inverse s’avérait vrai. Beaucoup plus confortable comme situation, n’est-ce pas ? « De toute façon c’est pas comme si t’avais quatre vingt dix ans et que t’étais en fin de vie, t’es encore toute jeune, t’as la vie devant toi alors plutôt que d’imaginer quinze mille scénarii catastrophes, laisse venir… ça ne peut pas te faire de mal dans le genre ! »

« Il me manquait plus que le chocolat par-dessus…. » Je continuais de rire joyeusement, et je me demandais si on n’allait pas réveiller les voisins. Je ne disais rien de plus, et tout en continuant sur ma lancée, je lui disais : « Oui, je vais bien trouver une petite chose à faire en attendant qu’il se décide. De toute façon, c’est comme tu as dis s’il ne me convient pas et bien, je peux toujours trouver une autre personne. » 

« Te connaissant t’aurais été capable de te tartiner ! Mais tu l’as pas fait et j’en ai été la première étonnée, j’avoue !! » répliqua-t-elle la seconde qui suivit non sans secouer par la suite la tête de droite à gauche dans un signe désapprobateur. Sio avait toujours eu du mal à se laisser aller avec les autres mais c’était pire depuis leur arrivée à Harvard à vrai dire… « Au pire toi continue à sortir sans forcément aller voir ailleurs mais pour qu’il voit si jamais tu lui manques… en général, c’est radical ! »

« Ah oui ? J’avais oublié cette douce partie…. » Je me demandais bien si j’allais ou pas continuer sur ma lancée. Je ne riais plus et j’entendais alors ma sœur me dire un truc qui était tout à fait vrai. Je réalisais qu’il était alors important de l’écouter sauf que pour l’instant, j’avais juste envie de comprendre le truc qui m’agaçait fortement : les relations humaines ! Je ne disais rien de plus, et donc, je continuais de ne rien dire. J’en avais déjà assez comme ça avec ce sujet qui ne me plaisait pas du tout…
 

« Tu as peut-être oublié mais pas moi ! » reprit Thaïs avant de se heurter à nouveau au silence de son amie. Certes, elle finissait par en avoir l’habitude au bout du compte mais ce n’était jamais facile d’avoir une conversation en face de quelqu’un qui finissait immanquablement par se transformer en véritable mur sur pattes… « Tu sais, si tu veux juste changer de sujet tu peux le dire, c’est pas évident pour moi quand tu finis par reprendre ton silence ! Je te rappelle que c’est le silence de l’appart’ que je partage avec Caleb qui m’a fait péter une durite… »

« Oui….Hihiih, encore heureux qu’il n’y ait pas de photos compromettantes… » Je faisais un sourire et donnant un gentil coup de coude à Thaïs je lui disais : « Oui, bah, c’était pour que tu vides ton sac en entier…. » J’avais dis cela gentiment, et je savais que Thaïs voulait vider son sac donc autant qu’elle le fasse complètement. Je me disais donc que pour la bonne raison que je ne tenais pas à en parler autant laisser ma sœur qui apprêt tout voulait vider son sac…