(+ Siobban) I need you now...

« De toute façon si je fais mine de t’attraper le col pendant la nuit tu me tapes et puis le tour est joué ! Avec tes p’tits bras musclés, il n’y aura pas de soucis ! » Thaïs pouffa littéralement face à sa propre connerie, imaginant parfaitement Sio défendre son bout de matelas ou de couverture au péril de sa vie. L’image était sympa ! « Bah écoute, j’ai envie de te dire : essaye ! Qu’est-ce que tu as à perdre ? Au pire vous ne faites que vous payez du bon temps et puis voilà… faudrait que tu me le présentes, un jour ! Je te donnerai mon avis comme ça… et tu sais que mon avis n’est pas si mauvais en général ! »

  « Hohihi, tu me churches là ?! » Riant un peu plus, je me demandais bien ce que la suite pourrait me donner. Je réfléchissais à la réponse. « Oui, je ne sais pas trop, il est comme il est, et pour lui, il n’aime pas s’engager donc….Je ne crois pas que je vais continuer à perdre mon temps. Oui, tu pourras le rencontrer, c’est une bonne idée. Il serait sans doute content de te voir en fait. Il m’a demandé plusieurs fois de voir ma famille, mais j’avais toujours dis non. » 

« Moi ? Jamais ! Je te cherche pas je t’ai trouvée ! » reprit-elle sur le même ton taquin, non sans se dire qu’elles n’étaient pas prête de dormir si elles se mettaient par exemple à faire leur sempiternelle bataille de polochons mais qu’importe, il était déjà tard alors un peu plus ou un peu moins… « Il te l’a dit clairement qu’il ne voulait pas s’engager ? Tu sais, au départ, Caleb venait juste de perdre sa fiancée quand il m’a rencontrée et il ne voulait surtout pas se remettre en couple ! Mais je suis restée, fidèle au poste, de façon discrète jusqu’à ce qu’il me remarque… pas sûr que tu perdes ton temps ! »

« Ah oui ? Et bien, on est mal barré.» Riant un peu plus, je me demandais bien si je devais ou pas continuer sur ma lancée. « Oui, je ne savais pas trop comment s’il allait me plaire ou pas. Il est juste gentil, mais je ne voudrais pas qu’il soit forcé à quoi que ce soit. Je ne voudrais pas qu’il regrette donc tout ce que je lui dis. » Il était clair que pour moi, je ne voulais pas non plus que l’on m’impose un truc donc…Je respecterais sa décision s’il me disait non. 

« En même temps le jour où on sera bien barrées, les poules auront des dents ! » s’exclama Thaïs par la suite, ayant mal aux côtes à force de rire comme une baleine… même si pour l’instant, elle n’était pas encore la réincarnation de sauvez Willy à cause de sa grossesse. « Mais tu veux dire que tu lui as fais comprendre qu’il te plaisait ? Que je comprenne bien le truc ! Mais tu sais, si ça se trouve il va se rendre lui-même compte qu’il tient à toi et ça se fera tout seul, c’est ça que je voulais te faire comprendre en prenant mon exemple à moi. Je n’ai pas imposé ma présence à Caleb ! »

« Ah ah ! Bon courage pour me mettre en dehors de mon lit. Oh, on a bien été bourées….Alors….si je me souviens bien, on avait parlé aux poules, non ?» Il fallait donc que je réponde à ma douce et tendre sœur : « Ah, j’ai essayé…Mais bon, je ne pense pas que cela soit bien que je lui force la main. Il doit avoir des soucis en tête… » On avait tous des soucis parfois, et on savait tous que l’on devait donc attendre que cela passe.  

« Oh putain le dossier… tu te souviens que j’avais dragué un réverbère aussi ? Tu m’avais retenue de lui rouler une pelle ouais ! » Thaïs manqua de s’étrangler de rire à l’évocation de pareils dossiers mais ça n’était pas piqué des hannetons : elles en tenaient une belle couche à ce moment là ! « Mais lui force pas la main, passe juste du temps avec lui s’il est opé, c’est pas interdit ça je pense… et puis tu verras bien, après tout t’es pas mariée avec que je sache, tu peux très bien aller voir ailleurs si jamais tu tombes sur quelqu’un de mieux ! »

« Le réverbère était vraiment le plus drôle. Ah oui, tu m’avais bien donné des coups dans les côtes ce jour-là. » Je riais doucement, et je savais donc que la suite serait bien plus drôle ou pas. Donc tout en sachant que pour la suite, il me serait donc possible de lui répondre pour tout le bonheur du monde. « Ah ah, oui, je vais voir de toute façon, je ne pense pas que cela soit dans cette direction qui me plait le plus... »  

« Je ne me souviens même plus de tous les détails tellement on était torchées ce soir là… bordel je crois que c’était vraiment notre pire cuite, tu crois pas ? On a déjà eu du bol qu’on nous embarque pas au poste pour nous dégriser ! » plaisanta-t-elle bien que sur le moment, la donne ne l’aurait pas du tout fait rire, bien au contraire ! « C'est-à-dire ? Tu sous entends par là que tu préfères le côtoyer bibliquement plutôt que de t’imaginer mariée à porter ses enfants ? »

« Tu étais sacrément torchée là… » Puis me tournant pour être sur le côté je lui disais : « Non, je parlais de l’option « d’aller voir ailleurs », je ne parlais pas de ça. C’est juste que…J’ai la trouille…. » Je ne pensais pas que je dirais ça à ma sœur, mais bon, tout en laissant un silence, je m’apercevais que cela devait sans doute être la simple et pure vérité de la chose.