(+ Siobban) I need you now...

« Ouais peut-être mais ne t’oublie pas au passage hein ! Tu sais que j’adore t’entendre rire… » répliqua-t-elle aussitôt et c’était la vérité. Thaïs se sentait plus à l’aise, plus heureuse en sachant sa meilleure amie contentée par quelque chose. Il n’y avait pas besoin de l’entendre rire à gorge déployée, un simple sourire dans la voix lui suffisait… « Ce serait trop simple si on avançait tous au même rythme, pas vrai ? Mais je maintiens qu’il ne faut pas t’oublier au passage, et si tu as envie d’aller voir ton pompier, tu me préviens et moi je file chez mon père. Je ne vais pas en mourir loin de là ! »

« Alors, on aura un four ire par jours. Il le faut apparemment, c’est bon pour le moral. » J’avais dis cela patiemment, et je voulais donc trouver une petite chose pour la suite. J’avançais alors par la suite, et je disais : « Mais non, ne t’inquiètes pas, je ne vais pas m’oublier. Et pour le pompier, tu sais il a un endroit pour vivre aussi…Tu n’as pas besoin d’aller chez ton père pour ça. Au fait il va bien ? »
 

« Je crois qu’avec nous on ne prend pas de gros risques vu que dès que l’on se voit on se marre en même temps ! » fit-elle très justement remarquer sans même chercher à trop embellir les choses : les fous rires étaient effectivement récurrents entre les deux irlandaises et autant dire que cela ne datait pas d’hier loin de là. « Vrai que techniquement parlant c’est toi qui vient dans mon appartement… mais bon, je propose, on ne sait jamais ! Il pourrait habiter à la caserne uniquement, je suis sûre qu’il y a des pompiers qui vivent comme ça ! Mon père ? Il va très bien oui ! Il court partout vu qu’il va être papa dans quelques mois… »

« Effectivement oui, je trouve que cela est vrai. » Je me demandais bien ce qu’il fallait que je dise par la suite. Je préférais donc lui répondre : « Bon, et bien, oui, je n’avais pas vu cela dans ce sens-là. Comment ça il va être Papa ?! C’est quoi ce délire ?! » J’avais bien compris ou pas ? Il fallait me le redire ou pas ? En tous les cas pour l’instant, je me demandais bien ce que je devais dire ou pas par la suite.
 

« Depuis le temps qu’on se pratique, c’est plutôt clair et net je trouve ! » s’amusa-t-elle à poursuivre sur un même ton toujours aussi léger et même taquin. Cependant, ce qui fit d’autant plus rire Thaïs ce fut la réaction de Sio face à l’annonce qu’elle venait juste de lui faire. « Et bien oui ! Il s’est mis avec une ravissante neurochirurgienne, Anna, et elle est enceinte de jumeaux. Ça fait un moment qu’ils se fréquentent, et puis tu as déjà rencontré Anna quand je bossais au garage de Hudson il y a huit ans… elle est eurasienne, tu remets ? »

« Anna ? Elle n’est pas proche aussi ici… ? » Réfléchissant à tout le truc, j’essayais de remettre la main sur le visage de la jeune femme. Je réfléchissais à tout cela, et je disais : « Ah oui…Je crois que je me souviens, une belle asiatique avec une joli petit minois. » Je ne comprenais pas trop ce qu’il fallait que je dise par la suite, mais bon, pour l’instant, il était bien que j’attende qu’elle me donne sa réponse.
 

Thaïs émit un petit sourire. Ça y est, Sio devait se souvenir de la fameuse miss qui avait tant impressionné son monde par son mélange de charisme et de froideur huit ans plus tôt. « Bien sûr que si ! Elle est neurochir à l’hosto de Cambridge et je crois même qu’elle est prof de médecine à Harvard » reprit-elle d’un air passablement sérieux, preuve qu’elle ne racontait pas des cracks et que ses informations ne pouvaient être plus exactes. « Ouais ! Même le boss avait été impressionné parce qu’elle envoyait du bois la petite dame ! Moi au début elle m’a foutu grave les jetons !! »

« Ah…. » Quel fameux souvenir de la dernière fois…Je ne voulais pas le dire, mais bon, pour l’instant, il fallait donc que je trouve une petite chose sympa. « Elle fou la trouille ?Ah oui ? » Il ne fallait pas trop si je devais ou pas continuer le truc. Mais bon, pour une fois, je pensais qu’il était bien que je laisse Thaïs me parler sur ce sujet. Je prenais donc le temps de faire une petite pause et je me demandais bien si ma sœur allait accepter les choses.
 

Sio n’avait pas autant côtoyé Anna que Thaïs, certes, mais elle devait forcément s’en souvenir pour le tintouin qu’elle avait fait auprès du boss de la seconde irlandaise huit ans plus tôt. A l’époque déjà, la jolie russe savait ce qu’elle voulait ! « Ouais, carrément ! Attends elle avait quoi… vingt-deux piges et elle menait tous les mes par le bout du nez, tu te rappelles pas comment Fred il a fantasmé grave dessus ? Pendant des semaines il nous a gonflées avec ! » fit-elle très justement remarquer non sans hausser les épaules au passage.

  « Lol, pauvre Fred….Il avait absolument insisté pour que j’aille faire réparer ma voiture au garage. J’ai eu du mal à ne pas céder…. » Il fallait bien l’avouer que pour le moment, il était juste pour moi important que je continue de lui parler. Thaïs avait une importance pour moi. Je rajoutais : « Quand je pense que Fred serait jaloux s’il savait qu’on peut la voir tous les jours…. »