COUCH OR BED ? ✭ (with Deirde)

En sortant ce soir, je pensais pas le moins du monde que j'allais avoir à jouer les héros. Enfin, personne ne m'avait mis non plus le couteau sous la gorge pour me forcer à ramener Deirde chez moi. Il devait exister bien plus généreux que moi, mais j'avais pas réussi à la laisser ainsi, mal. Je pouvais pas, voilà. Je l'avais rencontré rapidement, sur le campus et j'avais eu un petit coup de coeur pour elle. C'était fréquent chez moi et ça avait le don d'exaspérer Marshall. Mais peu importe. Je ne savais pas ce qui m'avait plut exactement chez Deirde, mais bref, elle m'avait plut. J'envisageais pas hyper sérieusement de commencer quoi que ce soit avec elle. J'avais le temps de me trouver une copine, il fallait que je me concentre sur Olympe, là. Je venais de la retrouver, j'avais besoin de passer du temps avec elle, tout ça. J'avais besoin de retrouver ma petite soeur. Sauf qu'il était un peu tard pour aller se faire une séance émotion soeur/frère. Et puis pour l'heure, j'avais une autre brunette dans les bras qui, à l'évidence, comptait sur moi. J'avais enroulé un bras autour de la taille de Deirde pour la diriger plus facilement. Elle était bien défoncée et je voulais pas être celui qui allait la faire tomber par terre. Elle était assez légère, j'arrivais à la diriger assez facilement, même si c'était pas non plus de la rigolade. Par chance, on venait d'arriver chez moi. J'allais la faire dormir dans mon lit, j'aurais qu'à couché une nuit sur le canapés. Question de galanterie, vous voyez ? On est arrivé marmonnais je en desserrant un peu mon bras pour mieux faire tournoyer la clé dans la serrure.

(c) darkdreams/marine

Je ne pouvais pas la laisser seule dans cet état. Une jolie fille comme ça, mal au point d'avoir du mal à mettre un pied dans l'autre, seule en ville, c'était définitivement pas une bonne idée. Si je ne l'avais pas aidé, je m'en serais voulu, clairement. Voir des filles comme ça, ça me rappelait la vague époque ou je me défonçais, pour faire sortir mes parents de leurs gonds. J'étais à présent sûr que cela ne m'avait apporté rien de bon, mais quand on est là-dedans, on a du mal à relever la tête hors de l'eau. Le tout, c'était de trouver quelqu'un qui ne vous laisse pas couler. Visiblement, j'étais prédestiné à jouer les bouées pour enfants avec Deirde. J'ouvris la porte et elle plaisanta en essayant de prendre en indépendance en se détachant de moi. Elle était hésitante, on aurait dit Bambi qui apprenait à marcher. Je me mordis la lèvre en la suivant de près avoir fermer la porte derrière nous. J'avais à peine le temps de lâcher la poignée qu'elle retombait sur moi, sur mon torse. Je m'accouda par chance à la porte en essayant de la soutenir, enroulant à nouveau un bras protecteur autour d'elle. Ah ouais, tu crois ? Je sais pas ce qui te pousses à penser ça. Me moquais-je gentiment d'elle. J'osais pas trop la lâcher : j'avais pas envie qu'elle s'étale sur le sol de mon appartement, ça allait pas franchement lui faire du bien, j'en aurais mis ma main à couper. Ca te dit d'aller dormir ? Je suis pas sûr que tu sois bonne à faire grand chose d'autre maintenant. Arguais-je en inclinant la tête pour croiser son regard. Elle était d'humeur rieuse. Non, en fait elle était défoncée. J'avais l'impression de devoir m'occuper d'une enfant incapable de garder son sérieux. Heureusement qu'elle était mignonne, mais franchement : dans quoi je venais de m'embarquer ?

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Je me mordis la lèvre, un sourire dessiné sur le visage. Les gentils n'existent pas ? Humf. Si, t'as juste pas dut tomber sur les bons mecs, voilà tout. Lui répondis-je avec un petit haussement d'épaules. De l'avis de mes exs, j'étais un bel idiot, un petit garçon immature qui ne sait pas ce qu'il veut, qui aime se faire entretenir et qui fini par vous faire souffrir. Mais personne ne m'avait jamais qualifié de méchant. Je faisais du mal, mais toujours avec un petit sourire penaud sincère. J'avais eut de la compassion pour chacune des filles avec lesquelles j'étais sorti. C'était la moindre des choses, je crois. Je lui proposa d'aller dormir car si, fallait qu'elle dorme, même si pour cela, je devais m'occuper d'elle comme d'une fillette en la mettant au lit et en la bordant jusqu'à ce qu'elle ferme sa grande bouche. Que je la vis s'appliquer à essayer de me démontrer qu'elle pétait la forme, je compris que ça allait être une longue fin de soirée. Elle leva les bras, fier d'elle, me prouvant que elle arrivait à tenir debout toute seule. C'est ça et mon bras, l'attirant contre moi, il était juste là pour faire joli. Je pris mon petit air de chiot comme pour la convaincre d'être gentille et de me laisser gérer. Soit mignonne, me force pas à te montrer combien tu as tord. Dis-je en penchant la tête.

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J'acquiesça. Oui, j'en connaissais. Les filles avaient tendance à se figurer que les trois quart des mecs s'intéressant à elles voulaient seulement un bon coup d'un soir. Alors naturellement il y en avait des comme ça, mais ils n'étaient pas en majorité. J'imagine que mon historique sentimental me classerait dans la première catégorie, mais non, j'aimais à croire que j'étais de la deuxième. Et puis fallait arrêter, je connaissais pleins de filles qui n'avaient strictement rien des saintes pour lesquelles elles essayaient de se faire passer. Les filles peuvent être beaucoup garces que les mecs, c'est plus à prouver répondis-je. J'estimais ne pas être un garçon très compliqué et je recherchais ça chez les filles. Il n'y avait rien de plus sexy qu'un naturel à toute épreuve. Deirde était naturelle, dans le genre bourrée aguicheuse qui cessait pas de me faire des commentaires en pouffant comme une collégienne. Je la couva du regard tandis qu'elle enroulait à nouveau ses bras autour de mon cou. En voilant une qui était pas d'humeur à me lâcher très longtemps et soyons honnêtes deux secondes  : c'était vraiment pas pour me déplaire. Elle m'attaqua gentiment me provoquant. Ah ouais, il en fallait pour la faire taire à celle-là. Nan, je suis chez les gentils moi. Quoi que, s'il le faut, j'emploierais la manière forte. Ajoutais-je, une vague étincelle de défi perçant dans mon regard.

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Fallait reconnaître qu'elle avait raison. Le côté garce, ça pouvait être sexy, mais pour ma part, ça finissait par m'ennuyer à la longue, une fille qui se la joue reine du monde et qui écrase tout le monde avec ses hauts talons, c'est sympas deux secondes seulement. Et ces pauvres filles s'étonnent souvent de se faire quitter, à moins qu'elles aient trouver leur équivalent parfait avec un paquet entre les jambes. Les garçons aiment l'imprévisible, mais ça, c'est que pendant un temps. Tout le monde aime savoir ou il va, au bout d'un moment. Affirmais-je. Et je parlais pas la seulement pour les mecs. Même la plus libertine des personnes avait besoin d'être guidée, pas forcément par une compagnie amoureuse, elle pouvait être amicale. Mais tout le monde avait besoin  d'une base. Au niveau de mon entourage, j'avais perdu mes parents. Restaient ma soeur et naturellement, terrain amoureux. Est-ce que c'était à cause de ça que j'étais pas resté plus d'une semaine seule depuis le collège ? J'en savais rien. Je voulais pas tellement chercher à comprendre comment je fonctionnais. Je le faisais, c'est tout. Je fis les gros yeux lorsqu'elle me rentra à nouveau dedans. Comment ça qui sait ? Visiblement, elle était d'humeur taquine quand elle était défoncée, celle-là. Ca me plaisait un peu. Et bien oui, j'avais quand même une jolie fille pendue à mon coup. J'étais un homme. Pas besoin d'un dessin. T'es pas mal non plus. Tu sens un peu trop fort pour moi, mais t'es pas mal. La taquinais-je en lui sortant un de mes plus beaux sourires. Hum, j'étais en train de draguer une fille défoncée, ou bien quoi ?

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