TG #4 ► avant l'heure du couvre feu

Un mensonge. Un petit mensonge ce n'était pas la mort. Tu avais prétendu ne pas avoir pris tes médicaments pour t'éclipser d'Alexys et te retrouver dans le coin dodo de la soirée vu que vous ne pouviez pas sortir de cette salle à cause de la tempête. Enfin bref, tu venais de masquer tes sueurs froides, ta tête qui tournait. Allant t'asseoir sur un lit de camp isolé, tu comptais bien rester là un moment et que tout le monde te laisse tranquille. Tu savais ce que tu faisais et tu t'en voulais. D'un côté tu souffrais et c'était bien fait pour toi. Tu avais voulu te piquer, maintenant tu assumes ton putain de bad trip à la noix. Sauf que Jeno ne répondait pas et il fallait que tu parles à quelqu'un. Sortant ton téléphone de ta poche, tu faisais le tour de ton répertoire avant de tomber sur Konrad. Il allait te tuer, tu étais une femme morte c'était sûr mais tu ne voyais pas qui appeler d'autre et tu ne voulais surtout pas prévenir Alexys qui risquait de s'inquiéter, de gâcher sa soirée et puis surtout de tout dire à Jeno. Même si tu finirais par lui dire, tu ne voulais que personne ne soit au courant, personne qui était à l'intérieur tout du moins. T'allongeant sur ce lit de camp, tu te recouvrais de la couverture, lâchant quelques larmes en silence tu attendais que Konrad décroche son putain de portable.

J'parlais avec Holly quand Billie a débarqué en me sauvant la vie, évidemment. Sérieusement, elle est géniale.. Au moins, comme ça Robyn ne manquera de rien jusqu'à ce qu'on soit libéré de cette fichue tempête. Vivement demain qu'elle se soit calmée. "Si jamais tu es à cours de couches, j'ai vu qu'ils en avaient aussi dans le placard donc on ira les soudoyer si ça arrive." Je lui souriais, hochant légèrement la tête. Je sentais la bizarrerie entre elle deux mais je tentais de ne pas y faire attention. Un petit échange poli et voilà qu'Holly décide de partir. Okaaaay. "Tiens prends là.. j’vais aller faire un tour dans la salle de bain." Je posais ce que j'avais dans les mains pour récupérer ma fille et voir ma soeur s'en aller vers les toilettes. Je regardais alors ma petite amie juste à côté de moi. "Mh... On va s'trouver un coin où s'installer ?" avouais-je avec un petit sourire sur les lèvres.

Holly et moi, ça se voyait que notre relation était loin d'être à son apogée. C'était bizarre, presque désagréable comme encontre et je regrettais un peu d'avoir décidé de m'approcher. Visiblement, on était pas encore prêtes à se voir en face à face toutes les deux. "Pas très ravie non plus de passer la nuit ici…" Putain, c'était tellement awkward que ça en devenait douloureux. "Tiens prends là.. j’vais aller faire un tour dans la salle de bain." dit-elle à Alex avant de me regarder. "Contente de t’avoir vue.." Je fis un petit hochement de tête et la regardai s'éloigner. Mon corps se détendit presque aussitôt, même si je restais aussi frustrée mentalement. "Mh... On va s'trouver un coin où s'installer ?" Je hochai la tête, esquissant un léger sourire. "Ouais, vaut mieux, sinon on va devoir se serrer comme des sardines là où il restera de la place." Même si je ne dormirais sûrement pas de la nuit.

Une fois que ma soeur était partie, je me tournais vers ma petite amie pour savoir ce qu'on allait faire, et l'idée de bouger et de nous trouver un coin pour nous me vint en tête. Après tout, y'a tout Havard - ou presque - dans un gymnase donc la place est primordiale et j'avais envie d'un coin tranquille pour m'occuper de Robyn et de Billie. Ouais, j'avais envie de m'occuper d'elles deux ce soir, même si la deuxième n'en avait pas réellement besoin. "Ouais, vaut mieux, sinon on va devoir se serrer comme des sardines là où il restera de la place" Je hochais la tête et j'attrapais de mon bras libre les trucs qu'elle m'avait filé et que j'avais foutu par terre pour récupérer Robyn. "C'est parti! A la recherche d'une place pas ensardinée !" Je fis donc signe à ma petite amie et on se mettait en route pour s'trouver des lits.

C'est qu'en plus elle persistait la petite Nataloche, elle s'appropriait fièrement le matelas d'Eugene, sans tenir compte des multiples menaces qu'il lui faisait. Il en fallait bien peu pour réveiller le mauvais côté du garçon (s'il était ne serait-ce qu'était un peu), si bien qu'il demeura silencieux, examinant sa rivale de haut en bas. Son point faible, il fallait trouver son point faible ! Il en allait de la fierté du garçon, il n'était pas question qu'il se démène encore une fois à trouver un matelas ou quoi que ce soit d'autres. Et comme quoi, elle pouvait avoir raison l'italienne: c'est en se taisant un peu qu'on devient encore plus intelligent. Il avait suffit de l'entendre jacter sans interruption pour avoir enfin une idée. « Ah oui ? Tu crois que je vais accepter ? Nan, je te dis comment ça va se passer: je m'octroie une place sur ce matelas, et tu vois si toi tu arrives à t'y glisser dedans » expliqua-t-il avec sa voix des plus détestables. Pour évidemment bien marquer son propos, il se jeta presque sur le matelas, poussant un peu au passage sa némesis vert-blanc-rouge. Tel un enfant, il se mit sur le côté et croisa les bras, les yeux fermés. « J'espère que tu ne ronfles pas, sinan je te réveilles de la manière la plus horrible qui soit » la prévint-t-il, finalement gagner par la fatigue. La nuit n'allait pas être de tout repos, mais au moins, il ne sera pas sur le sol même. Et puis, il ne sera pas seul. Nataloche était là pour lui tenir compagnie et leur soudaine entente ne le dérangea plus le moins du monde !