(+ Julia) Et si on faisait tradition?!

« C’est quoi cette question conne ? Bien sûr que tu feras toujours autant partie de ma vie même après la naissance de mon gosse et je ne vois aucune raison que nous ne soyons plus amis à l’avenir à moins que je te saoule tellement que tu ne veuilles te débarrasser de moi » lâchais-je mi-figue, mi-raisin car je ne voyais pas pourquoi elle avait insinué que nous ne serions plus amis dans un avenir proche ou lointain. J’avais beaucoup de défaut mais j’étais fidèle et constant dans mes relations avec les autres et rares étaient les amitiés avortés. Même Eventine qui avait malheureusement dû repartir à Monaco compterait toujours pour moi comme mon meilleur ami. Aussi, Julia n’avait aucune crainte à avoir là-dessus quoiqu’il en soit, le reste du repas se passa dans une ambiance bonne enfant jusqu’à ce qu’on ne décide de nous coucher. Le lendemain, le soleil dans ce magnifique ciel bleu me donna des envies peu glorieuses envers mon amie. En réalité, j’étais bien déterminé à la faire chier de si bon matin que je la réveillais à coups de neige. « Arrête de râler de si bon matin… Le froid, c’est bon pour le tonus de la peau et il est déjà neuf heures alors dépêche-toi de lever ton petit cul sinon, je pars sans toi » lâchais-je avec amusement, pas du tout impressionné par sa colère. J’avais vu et connu bien pire dans ma vie notamment une certaine Bambi. Toutefois, bon prince, je lui apportais un verre d’eau avec de l’aspirine. « Tiens pour ta gueule de bois » murmurais-je en tirant un peu sur la couette pour voir son visage. « Allez viens, je t’ai préparé un petit déj de reine pour me faire pardonner »

Spoiler:

Julia était une amie fidèle et attentive et je ne voyais pas mon existence sans sa présence. Elle était aussi importante que toutes les autres personnes jalonnant ma vie. Certes, Thaïs crevait le plafond mais il n’empêche que je ne voyais pas une journée sans prendre des nouvelles de cette femme. « Oui, il va bien. Il est un peu contrarié d’être de retour à la maison mais il a besoin de repos car il a quelques soucis de santé mais dans l’ensemble ça va bien » lui expliquais-je sans trop m’étendre sur leur lien à tous les deux car je le connaissais depuis belle lurette. En même temps, Eventine était mon meilleur ami et entre pote, il nous arrivait fréquemment de parler de nos anciennes conquêtes bien que le monégasque se montrait très réservé sur la question. Je présume que ça venait de son éducation. Enfin bref, la soirée touchait à sa fin et il me tardait de rejoindre Morphée même si avant, je pris des nouvelles de ma petite-amie, en véritable pot de colle que j’étais.

Le matin, je fus réveillé assez tôt et j’en profitais pour faire une petite ballade avant de regarder l’heure et de juger que Julia avait suffisamment dormie. Bien sûr, mon réveil ne fut pas des plus doux, m’attirant une amie passablement de mauvaise humeur. Allons bon, je n’allais pas être un crevard de première et je me fis pardonner en lui apportant de l’aspirine après lui avoir confectionné un petit déjeuner de reine qui l’attendait dans le salon. « Attends, je me suis même posé la question de savoir si je te l’apportais au lit ou pas afin de me faire pardonner pour le réveil enneigé et sache pour ton information que j’adore cuisiner... Mais bon, j’ai tranché que non » rigolais-je tandis que nous nous dirigions vers le salon. « Allez, essaie de manger, ça fera passer ton mal de crâne »

« Ju’, cesse de t’inquiéter pour si peu. Oui, je savais, Ev’ est mon meilleur ami, alors oui, j’étais au courant et puis combien même tu ne ressentirais pas que de l’amitié pour lui, cela me regarde pas. Tu es libre de fantasmer sur tous les hommes que tu souhaites tant que ce n’est pas sur mon cul. Si c’était le cas, on aurait un petit problème, tu ne crois pas ? » rigolais-je. Il fallait que Julia cesse de s’inquiéter de la moindre de mes réactions. Le jour où je serais en colère, elle le sentirait passer mais ce n’était pas le cas et que dieu la préserve d’un de mes accès de colère car je pouvais me montrer particulièrement blessant. Enfin bref, je ne voyais de tout de manière aucune raison de m’énerver contre ma petite Ju’. Aussi, elle pouvait être tranquille. La soirée se termina sur ces mots et nous allâmes nous coucher tous les deux chacun dans notre chambre.

Le réveil fut moins doux. Du moins, surtout pour elle car je ne pus m’empêcher de la réveiller en fanfare avec de la neige. Bien sûr, ma petite Ju’ grogna et fit la gueule mais j’arrivais à la dérider rapidement, l’invitant même à venir partager le festin de roi que j’avais préparé pour le petit-déjeuner. Faut croire que je savais me faire pardonner ! « Attends, je tiens parole ! Non je n’ai pas encore déjeuné, je voulais que nous partagions ce repas ensemble car tu as raison, ce n’est jamais très agréable ! Ouep, journée ski après madame ! Alors j’espère que tu as bien dormi et que tu te sens d’attaque pour dévaler les pistes avec moi. J’ai déjà préparé mon snowboard ! » lui répondis-je tout en m’asseyant en face d’elle, commençant à dévorer mon petit déjeuner.

« Vaut peut-être mieux que tu restes sur tes skis, j’ai jamais été très doué pour expliquer le snowboard alors on va éviter de se compliquer la vie ! » lui répondis-je avec un léger sourire même s’il me tardait d’aller surfer sur la neige car j’aimais tellement ça même s’il m’arrivait de me taper des gamelles assez impressionnantes mais plus de peur que de mal. En tout cas, il valait mieux qu’elle ne compte pas sur moi pour lui enseigner la glisse sur snowboard car j’avais essayé une fois avec ma petite sœur Anya et au final, on s’était pris la tête car je n’avais aucune patience et elle non plus. « Au fait, hier soir, je n’ai pas relevé car j’étais crevé mais c’est quoi cette histoire de meilleur ami perdu ? Et c’est qui le mec a qui tu penses ? J’espère que c’est un type bien sinon j’irais lui péter la gueule par mesure de précaution » lâchais-je le plus sérieusement du monde car je serais prêt à jouer des poings pour la protéger. Je tenais beaucoup à Julia et comme toute personne dont je me sentais proche, je me comportais en véritable papa poule. C’était bien sûr pire avec Thais mais en même temps, c’était ma petite-amie, il était normal qu’elle ait un traitement de faveur. « Je t’ai préparé tes skis pendant que tu pionçais comme la belle au bois dormant mais avec les ronflements en prime » la taquinais-je avec un malin plaisir car j’adorais la faire râler. Un peu emmerdeur ? Totalement.

« Arrête de toujours t’excuser avec moi Ju’, tu ne poses pas des questions stupides ni rien. Je ne suis juste pas le plus doué pour t’apprendre c’est tout ! » rétorquais-je un peu agacé de l’entendre s’excuser à tout va. J’allais finir par croire qu’un jour, elle allait me sortir : désolée de respirer le même air que toi. Julia devait un peu apprendre à s’affirmer surtout en ma présence sinon, ça n’allait pas le faire vu mon caractère de merde. Toutefois, je ne voulais pas qu’elle mal ma remarque mais en même temps, je ne savais pas trop comment lui dire plus gentiment. A la place, je préférais lui poser des questions sur son ami mais aussi sur cet homme dont elle semblait totalement accro. J’étais content pour elle depuis le temps que je l’entendais se désespérer de trouver quelqu’un. La seule chose que j’espérais, c’était que ce type ne soit pas un connard et en tant que mec, j’étais bien placé pour savoir qu’un homme était prêt à tout pour parvenir à ses fins. Julia était une grande fille et elle était suffisamment dégourdie du cerveau pour ne pas tomber dans le piège mais quand même, peut-être veillerais-je au grain juste au cas où. « Je suis content pour toi, tu mérites de trouver un homme et qui sait, vous vous retrouverez peut-être un jour, ce que je te souhaite. S’il est américain, peut-être atterrira-t-il à Harvard » lui souriais-je avant de rajouter par la suite « Et t’inquiète pas pour notre amitié, elle va très bien et il n’y a aucune raison que ça change de sitôt ».

Nous étions en train de prendre notre petit déjeuner mais il me tardait d’aller sur la piste. Je me faisais l’impression d’être comme un chien fou tellement j’engloutissais mes tartines et mon café pour partir le plus rapidement possible. « Je ronfle pas ! Allez, dépêche-toi qu’on file sur la piste, j’ai envie d’aller surfer » la pressais-je gentiment avant que mon téléphone portable ne sonne. « C’est Thaïs, je reviens ! » lui dis-je avant de quitter la table pour aller prendre mon coup de fil dehors.