Duncan&Thaïs + elle a une descente que j'aimerais pas remonter à vélo !

« Bah, qui aime bien châtie bien comme on dit ! Et puis emmerder son monde, c’est la vie… je suis particulièrement adepte du « j’emmerde donc j’existe » pour ma part. J’ai beau être fauchée, comme quoi, les gens restent avec moi mais en général c’est pour me considérer comme une pauvre petite chose fragile à me parler comme à une gamine de cinq ans… j’te jure, ça me donne envie de mordre ! Y’a des fois où je déteste ma solitude, mais des fois, elle me rend bien service aussi tu peux me croire. » Après tout, personne ne peut comprendre la perte d’un être cher, mais personne ne peut non plus comprendre la perte d’un sens à moins de l’avoir vécu ou de le vivre soi-même. Thaïs n’avait pas besoin de tous ces gens bien pensants autour d’elle, l’irlandaise savait veiller sur son derrière musclé depuis des années et n’avait jamais eu besoin qu’on lui mouche le nez… ce n’était pas aujourd’hui que cela commencerait, surtout pas alors qu’elle se trouvait en plein concours de boisson avec un adversaire de taille. « M’en fous j’suis trop une warrior moi, je prends une table, le sol, n’importe où et je pionce allez… deux heures max par nuit alors le lendemain va vite être là et moi fraîche comme une rose aussi pour continuer à chercher à te mettre la pile ! Mais si on dort ici, c’est le luxe du luxe : on pourra continuer direct notre concours ! » Thaïs ne manqua pas de lui offrir un sourire digne de ce nom alors qu’il lui avouait ne plus la considérer comme une poupée barbie depuis un moment déjà, car rien ne pouvait lui faire plus plaisir, il fallait dire ce qui est. Elle se battait contre cette image de chiotte depuis trop longtemps… « Alors refuse pas ! Je propose une rangée chacun de cinq shooters de vodka, puis dix après quand on aura fini la première ! Deal ? »

« Mouais pas faux… mais en général les mecs ils ont peur de venir dans un bar avec moi parce que tu comprends une nénette qui tient la distance, c’est pas bon pour leur égo ! Donc forcément, je sors rarement avec des types surtout pour les défier mais faudrait quand même que je me la joue relou en insistant… après tout, relou, c’est mon deuxième prénom des fois ! Ceci dit bordel, si t’étais ressorti clean… mon pauvre je t’aurais plaint même sans te connaître ! Faudrait jamais être clean en fait… » Thaïs ne se considérait donc pas comme quelqu’un d’alcoolique, mais en ce moment elle préférait largement être alcoolisée jusqu’à la moelle plutôt que sobre à devoir écouter le ramassis de conneries sorties par les étudiants qu’elle avait le malheur de côtoyer. Problème : comment danser comme il faut en étant beurrée comme un p’tit Lu… la jolie irlandaise n’avait jamais essayé, mais pour éviter d’avoir envie de gerber sa mère la seconde d’après, elle n’allait pas tenter pour autant ! « Hey, on t’a jamais dit que l’espoir fait vivre ? Surtout que j’ai pas vécu comme une nonne moi-même ni attendu longtemps avant de goûter ce genre de petite joyeuseté… oublie pas que j’ai des générations d’irlandais dans mon p’tit sang alcoolisé hein ! Et j’suis une fervente défenderesse de la fête de la bière ET de la Saint Patrick. Deux raisons pour picoler deux fois plus et que ce soit autorisé, elle est pas belle la vie ? Ceci dit, si Jax râle, au pire on lui met tout sur le dos en un même son de cloche et le tour est joué… » Pour sûr, le Dunster allait aimer tiens ! Thaïs en entendrait probablement parler pendant des semaines, mais elle avait plutôt l’habitude à vrai dire. Elle n’était jamais la dernière non plus pour le « faire chier » avec de la fausse morale à deux balles après tout. « Oh bordel j’avais pas pensé à ça… bah, au pire je vendrai mon corps pour la boisson, allez en scelle cowboy ! » Un grand silence s’en suivit entre les deux, tandis qu’ils buvaient shooter sur shooter comme si leurs vies en dépendaient. Mais Thaïs n’avait pas perdu la main, c’était le moins que l’on puisse dire…

« Aaaaaah enfin un homme, un vrai ! Qui en a rien à péter de son égo et qui en prime est prêt à donner une autre chance à la bonne buveuse que je suis si jamais elle perd… bon j’aimerais quand même gagner ça ferait du bien par où ça passe mais au pire je m’en remettrais vu que y’aura forcément revanche ! Ceci dit putain, si les hommes politiques se détendaient à la vodka ou au whisky, ils diraient sûrement moins de conneries et seraient bien plus efficaces, j’en suis persuadée !! » Non pas que Thaïs haïsse les hommes politiques, disons qu’ils la laissaient parfaitement indifférente. Ce qui n’était pas le cas de leur petit défi, bien au contraire, et elle s’y amusait même de plus en plus. Pour un peu, elle était presque prête à offrir un bon gueuleton à Jax pour le remercier d’être à l’origine de cette rencontre on ne peut plus inattendue. « Bah c’est pas que j’ai en soit ‘besoin’ d’une raison, je me murge très bien en solo sinon je te suivrais pas comme ça, mais pour avoir un vrai partenaire avec qui faire un concours de boisson, faut se rendre dans ces fêtes là… sinon j’peux toujours m’accrocher le minou à une pendule et sonner l’heure avec, on me considère jamais comme un vrai adversaire digne de ce nom ! En fait… faudrait que Jax râle histoire que ce soit sport ET qu’on l’oblige pour la peine à être le troisième coco à faire ce p’tit concours, ça c’est de l’idée qu’elle est bonne t’es un génie ! » Thaïs effectua évidemment une petite moue à la remarque ô combien véridique de Duncan : effectivement, torchée comme elle risquait de l’être à la fin… non seulement personne ne voudrait d’elle mais en prime elle risquait de se retrouver sans le sou. « M’en fous je prends le risque ça en vaut la peine ! » lâcha-t-elle sincère car elle ne s’était plus autant amusée depuis un siècle et demi au moins. « J’suis encore debout, yeah ! On est bons, hein qu’on est bons ! Y’a la rangée de dix qui nous attend !! » Même si elle éclata de rire, preuve que l’alcool faisait quand même effet. Bah, elle tenait le choc, c’était le principal.

« Hey on va faire un pacte toi et moi. Le gagnant offre au perdant sa chance de se refaire dans un deuxième concours ! Non parce que j’aime bien donner une revanche et si je dois perdre, autant avoir une chance de me refaire aussi… ça s’appelle le fairplay du bourré ! Ceci dit moi je verrais bien Obama avec un kilt et une chemise hawaïenne, ouais le duo me plairait bien, en train d’inciter le bon peuple américain à respecter la sainte beuverie du soir espoir… ça aussi, ça aurait du panache m’est avis ! » Même alcoolisée jusqu’à la moelle, Thaïs parvenait au miracle de parler distinctement, non sans conserver un discours on ne peut plus logique. Enfin, dès que l’on s’attardait sur les possibilités politiques la logique était somme toute très discutable mais au moins son discours voulait dire quelque chose, ce n’était pas le bêlement d’un âne bâté et sans cervelle… ou alors plongée dans une cuve de gnôle pure, la cervelle ! « Ah ouais, à la prochaine Saint Patrick tu vas t’éclater à faire ça ? T’as du bol d’être mon écossais préféré et que j’ai envie de sauver ton cul de taré ouais ! Mais ceci dit ça pourrait être fun… t’as du bol que je parle gaélique, au moins ça fera de moi ta nouvelle meilleure amie pour mars prochain ! » lança-t-elle en sautillant à moitié sur sa chaise comme une gamine car justement, tout ce qui pouvait être complètement fou, démesuré ou dangereux, c’était direct son dada. Pire, elle avait presque hâte d’être à cette foutue Saint Patrick pour en faire voire des vertes et des pas mûres à ses compatriotes, sans jeu de mots laids pour faire rire les gens bêtes, bien évidemment. « Oh putain deal, et pour le roulage de pelle, et pour casser la gueule aux videurs, me font même pas peur d’abord !! » s’exclama-t-elle avant de s’attaquer illico presto la rangée de dix, vidant shooter sur shooter non sans talent tandis qu’ils finissaient une fois encore exactement en même temps. Ça aussi, c’était du talent. « Je suis encore debout, nananèreuuuh ! »

« Va pour la revanche, attends on ne croise pas un aussi bon adversaire à tous les coins de rue, même dans mon cas ! Surtout que t’as d’excellentes idées politiques, faut creuser tout ça et quelle est la meilleure philosophie de comptoir que celle créée par ceux qui ont un coup dans le pif ! Il n’empêche qu’on devrait postuler au bureau de campagne d’Obama… possible qu’on fasse fureur, et si on nous coffre pas, on nous vénèrera pour notre culot de ouf ! » Une fois lancée, impossible que Thaïs s’arrête en si bon chemin sans quoi ce ne serait vraiment pas drôle. Et puis elle s’éclatait avec ce nouvel adversaire à sa taille, n’ayant ni froid aux yeux ni même peur de lui proposer une revanche : aucun risque d’être ridicule avec un type en or comme ça vu qu’ils étaient tellement sur la même longueur d’ondes… vraiment, Thaïs notait dans un coin de sa cervelle moult imbibée de faire un temple en Kinder à l’attention de Jax, sans qui cette rencontre ne se serait sûrement jamais faite, ou du moins pas dans les mêmes conditions, loin de là. « Le pays des roux… bah je suis pas rousse et je suis une Irlandaise pur jus pur fruit, mais je me fonds dans la masse, tu as vu cette classe internationale un peu ? J’ai presque envie de dire : VIVEMENT LA SAINT PATRICK BORDEL ! » Mais en attendant d’aller foutre effectivement la merde en dehors de Cambridge et des USA, Thaïs applaudit bientôt Duncan qui avait eu le grand de mener à bien son gage complètement couillon. Autant dire qu’il n’en fallut pas davantage pour la mettre elle-même en joie… pour continuer, bien sûr !! « Attends, moi abandonner ? Jamais de la vie même dans tes cauchemars les plus fous, je CONTINUE ! T’as envie de boire quoi maintenant, partenaire ? »