TG1 ▲ Welcome to sweet home

Aleks s’approche et je lui tends un balais qu’il ne rechigne pas à prendre. Pourtant, sa voix semble pleine d’amertume et ses propos me surprenne. J’arque un sourcil, le détaille de haut en bas et lâche le balais qui s’étale contre le sol. Je croise mes bras sur ma poitrine. « Oui, je vais bien merci Alekseï. » Lâchais d’un ton ironique. Je voulais simplement passer un moment avec lui mais à en croire sa façon de réagir, cette envie n’est pas partagée. J’aurai pu faire demi-tour et m’en aller, si Faith ne m’avait pas mis les nerfs en pelote en débarquant ici.  A la place, mon regard se durcit. « Je me disais aussi, une fois qu’un Ivanovitch a eu ce qu’il voulait, pourquoi s’encombrerait-il de politesse ? » Dans le fond, sa réaction me blesse car il se peut que je l’apprécie plus que je ne le devrais. Et ce même si la moitié des gens le voient comme un séducteur sans intérêt. Je me glisse sur la pointe des pieds et discrètement lui lâche quelques mots à l’oreille. « Toi c’est différent. Mais bien sûr ! » Je me recule, et l’observe un instant. Son visage semble froid et c’est loin d’être l’Alekseï avec qui j’ai envie de passer plus de temps, je préférais volontiers la version séduisante et agréable.   

Je le regarde tandis qu’il s’excuse, faisant mine de ne pas être atteinte par ses paroles, Mais son petit air me fait rapidement sourire.  Je ne peux pas résister longtemps à sa moue charmante et alors je lui fais une petite grimace. Il m’agace et en un rien de temps il parvient à m’adoucir de nouveau. Je ne sais pas comment il arrive à manier avec autant de facilité mes humeurs mais je l’admire. Bien sûr, je ne lui avouerai jamais. « C’est pas grave, on est tous un peu à cran depuis notre arrivée, cet endroit est… Glauque. » Lâchais-je en scrutant les lieux. « Mais toi apparemment, ce n’est pas juste ça, alors quoi ? Ne me dis pas que tu es jaloux de Walter je ne te croirai pas, que se passe-t-il vraiment ? » Nous n’avons jamais été vraiment amis, et les confidences ne font pas partie de notre relation, mais si il a besoin de parler, je peux être une oreille attentive. Un énorme bruit retentit dans la pièce, je ne sais pas d’où ça vient mais je sursaute tout en m’agrippant au bras d’Alekseï. Je relève les yeux vers lui, une petit moue timide sur le visage. « Je déteste définitivement ce manoir… Me laisse pas toute seule ou je risque de faire une crise cardiaque. » J’espère qu’il ne me laissera pas pour aller retrouver une de ses conquêtes, lui.    

Je venais de bousculer Walter et Ariane pour les laisser seuls, car ouais j'avais pas envie de faire un plan à trois là et encore moins avec elle. Au fond, je me sentais blessée et trahie, ne sachant pas pourquoi. Je m'en foutais que la présidente des bleus soit là, moi je suis une rose et je fais ce que je veux. Je sursautai en entendantWalter m'appeler. Je me retournais lentement vers lui et malgré le peu de lumière qu'il y avait, je pouvais deviner qu'il était en colère. "J'ai pas envie de te parler maintenant Walter. C'est pas cool de laisser sa meilleure amie en plan, vas la rejoindre." dis-je calmement, l'air totalement exaspérée. J'écoutais ensuite sa remarque et je fronçais aussitôt les sourcils.  "Quel cirque? Haaaa, laisse moi deviner... elle t'a raconté sa version de notre rencontre? Pfff, ça ne m'étonne même pas que tu la défendes avant même de savoir ce que tu as à me dire." j'avais envie de rire, franchement.

Il me rassure en me disant qu’il ne me laissera pas. Je n’ai pas vraiment envie de me retrouver seule dans cet endroit et l’idée de ne pas passer le balaie me plaît d’autant plus, raison pour laquelle je le suis à l’extérieur sans rechigner. Je n’ai jamais fait le ménage de ma vie et je dois avouer que je n’ai pas envie de commencer aujourd’hui. Je repousse mes longs cheveux en arrière, et m’assoit à ses côtés sur la marche qui trône devant le manoir. Le soleil est haut dans le ciel encore pourtant il fera sans doute rapidement nuit et j’ai du mal à penser que je vais devoir dormir ici… Mais plutôt que de penser à ça, je reporte mon attention sur Alekseï. « Et raconte-moi donc pourquoi ce séjour ne serait pas agréable ? » Demandais-je laissant ma curiosité prendre le pas. « Regarde je suis là, ça ne peut pas être un mauvais séjour ! » Entamais-je sur un ton amusé. J’ai encore le goût de ses lèvres sur le bout de mes lèvres et cela me fait tout drôle de lui parler, comme si de rien n’était alors que notre dernière entrevue s’est terminé sans vêtements… Je ne sais pas vraiment ce qu’il m’a pris ce soir-là. Aujourd’hui, j’ai l’impression que tout cela est si loin. Je passe mon bras autour du sien, et pose ma tête sur son épaule. « Raconte-moi. » Insistais-je.      

T'avais mis du temps a oser mettre un pieds dans ce manoir, qui de l'extérieur, te glaçais déjà le sang. T'étais seule à l'extérieur et tu commençais à flipper, réellement, à tel point que tu finissais par prendre ton courage à deux mains et te dirigeais vers l'intérieur du manoir à la recherche de tes congénères. Tu marchais, sentant le bois craquer sous tes pieds, à la recherche d'un visage connu. Tu flippais, tant et tant, pourtant à force d'avancer il t'était impossible de retrouver la sortie et tu t'étais perdue. « Y a quelqu'uuuuuuun ? » tu t'en mordais les doigts d'être entrée là-dedans, t'aurais du rester dehors ouais. « Faites pas les cons, je sais que vous êtes pas loin. J'suis perdue. Y a quelqu'uuuuuuun ? Vous êtes où putain ?! »

Je n’ai jamais vraiment aimé les fumeurs, mais Alekseï, c’est bien différent. Je ne prête presque même pas attention à la cigarette qu’il allume, je pose simplement ma tête sur son épaule et j’écoute ses confidences. Un sourire s’esquisse sur mon visage lorsqu’il affirme que je ne fais pas partie des choses qui ne lui plaise pas ici. Mon attention entière lui est consacrée et alors les mots qu’il prononce me touche vraiment. Sa tête se pose contre la mienne, et je reste toute ouïe alors qu’il me confie qu’il pense ne pas avoir sa place ici, qu’il pense ne pas être quelqu’un de bien… Je ne peux pas vraiment l’écouter plus longtemps sans réagir. « Tu plaisantes j’espère ? » Le questionnais-je sur un ton presque ahurie. « Tu as ta place ici, alors cesses de porter de l’importance à ce qui ne le pense pas… » Nous n’avons jamais été très proche, amicalement parlant. Et je ne sais pas si l’on peut apparenter notre relation à de l’amitié, mais je tiens vraiment à lui, c’est évident. « Tu n’es pas un connard, tu es un aimant à femmes, c’est différent. » Tentais-je sur un ton plus léger. Je relève finalement la tête vers lui, le contemple de mes grands yeux clairs. « Deux choix s’offrent à toi maintenant, soit on monte dans la voiture là-bas, et on déguerpit d’ici tous les deux soit tu arrêtes de dire des bêtises et tu t’imposes, tu as ta place ici. » Et moi l’avais-je ? Walter est sûrement à l’heure actuelle en compagnie de Faith et je dois avouer que cela me pose un léger problème, notamment après notre séjour à New York. « Si tu veux savoir, moi aussi j’aimerai m’exiler un peu en Europe. » Déclarais-je en lui tapotant l’épaule.