Thélia ✘ Trip to Italy

 « Oui oui c'est délicieux. » J'avais vainement tenter de changer de sujet afin d'éviter de carrément plomber l'ambiance en la faisant se replonger dans des souvenirs enfouis, auxquels elle n'avait probablement absolument pas envie de repenser. Je lui fis un sourire plutôt fier que cela lui plaise et surtout que le chef cuisto' n'ai pas raté son plat.  « & toi c'est quoi que t'as pris ? » Je relevais la tête dans sa direction avant de froncer des sourcils et de jeter un bref coup d’œil à mon assiette. C'était une bonne question ça, qu'est-ce que j'étais en train de manger ? Je n'allais pas non plus lui avouer que par manque d'envie et à cause de la fatigue, j'avais commandé le premier plat italien que j'avais lu. Je l'inspectais d'un peu plus près, reconnaissant la chose. Ma grand-mère avait l'habitude de cuisiner ce plat, si bien que cette pensée raccroché à ce souvenir m'arracha un sourire. Je reportais mon regard vert sur la jeune femme. « Ça s'appelle Malloreddus alla campidanese » Je secouais la tête presque amusé. « Par contre je ne saurais pas t'expliquer ce que ça contient mais c'est à base de pâtes et viandes il me semble. » Voyez-vous ça. Je n'y connaissais strictement rien en bouffe et voilà que je me mettais à lui raconter ce que j'avais dans mon assiette. C'était presque drôle. En même temps, là tout de suite je n'avais qu'une envie, et elle était que je voulais que la jeune femme termine son plat afin que je puisse l'inviter à danser. Ou alors je pouvais tout aussi bien attendre le dessert et lui offrir ce qui sommeillait dans la poche intérieur de ma veste et qui me brûlait presque la peau chaque fois que je songeais à ce que j'avais juste là, contre moi. J'allais certainement pas tarder à me faire taper par la jeune femme et je me demandais si elle allait accepter mon cadeau ou tout simplement le rejetter. Je me mordillais la lèvre inférieur. « Si tu veux goûter, je t'en prie. » J'avais à peine toucher à mon assiette. Ce n'était pas très poli.

Peu après ses confidences assez choquantes et malgré tout véritablement poignantes, j'avais tenter de changer de sujet, lui parlant de son plat, lui demandant si elle aimait. Pour mon plus grand bonheur, elle me répondit que oui, c'était le cas et en profita pour me demander ce que je mangeais. Finalement, je tentais maladroitement de lui expliquer le nom de mon plat et ce qu'il contenait alors que je l'avais choisi par pur hasard, véritablement trop lasse pour prendre quelque chose de plus approfondi. Je venais même à lui demander si elle voulait y goûter. « Non merci. » Normal, il n'avait pas l'air très appétissant. Elle recommença à manger tranquillement et je tentais de l'imiter, prenant une bouchée puis avec une grimace, je reposais ma fourchette et bus une gorgée de vin. « Quelque chose ne vas pas ? » Je relevais instinctivement la tête dans sa direction avec une expression étonnée. C'est elle qui m'avait fait des confidences digne d'un film tragique et c'est à moi qu'elle demandait si ça allait ? «  Endroit parfait, moment parfait, fille parfaite...Non, tout vas bien, pourquoi tu me demandes ça ? » Je lui faisais un grand sourire tentant de cacher tout ce que je ne voulais pas qu'elle voit. Puis l'envie de l'inviter à danser alors qu'une nouvelle musique retentissait revint à la charge. Je n'étais d'ailleurs pas vraiment sur qu'elle ait fini son plat mais tant pis, elle pouvait toujours le finir ensuite. Je repoussais donc ma chaise et me dirigeais vers elle, lui tendant une main. « Si mademoiselle veut bien m'accorder cette danse ? » J'avais du la surprendre et dans le fond ça me plaisait. Si elle décidait de continuer cette aventure romantique avec moi, elle ne risquerait pas d'être déçue (a) Puis j'attendis à ce qu'elle ne prenne ma main ou me dise quelque chose et l'entraînait vers l'espèce de piste de danse. D'un bras j'encerclais sa taille, alors que ma main de libre avait attrapé l'une des mains de la jeune femme, afin de les serrer ensemble. J'avais précautionneusement fait attention au fait que sa tête puisse reposer vers l'endroit de mon torse ou la boite que j'avais réservée en son honneur, ne reposait pas et l'on commença a bouger tout doucement, au milieu d'autres danseurs. C'était à la fois romantique et si...perturbant. Songer qu'elle allait bientôt me laisser seul pour je ne sais combien de temps avant de la revoir me foutait le moral à zéro. Je songeais néanmoins qu'il fallait que je songe à quelque chose de plus joyeux et vint déposer un baiser sur sa tête, resserrant mon étreinte autour d'elle non sans pour autant l'étouffer.

« Je sais pas, tu as presque pas touché ton plat. » Ah c'était donc ça. J'avais baissé mon regard sur mon assiette avant de le reporter sur la jeune femme tout en fessant une moue avec les lèvres mais j'avais décidé de ne rien répondre et de me lever afin de l'inviter à danser avec moi. Et j'avais vu juste, ma petite performance du lui plaire car elle devint aussi rouge que le vin et encore. Je l'avais donc conduis avec moi sur la piste de danse, l'enlaçant et enserrant en même temps une de ses mains dans l'une des miennes. Personnellement, je trouvais que nous étions bien là tous les deux, dansant ainsi. La savoir dans ses bras me donnait envie de la protéger après tout ce qu'elle venait de me révéler. J'avais donc déposé un baiser sur le sommet de son crâne et m'étais laisser porter par la musique que je trouvais tout simplement relaxante. «  T'es plus qu'un peu important. » Ça n'avait été qu'un chuchotement mais je m'y étais si peu attendu que je relevais la tête en mode « qui me parle ? » Alors que je la rebaissais, plongeant son regard dans le sien. Elle vint déposer un cours baiser sur mes lèvres et je lui fis un demi-sourire. J´étais on ne plus heureux qu'elle me dise quelque chose comme ça. Mon cœur battait la chamade et j’espérais qu'elle ne s'en rendrait pas compte.  « Ah ? Je suis important comment ? » Je lui demandais presque des explications. Parce que ces derniers temps pour moi elle était devenu des plus importantes. Peut-être même la chose la plus importante sur ma liste. La musique battait toujours son plein et je ne pouvais que me sentir heureux de me retrouver sur cette piste avec elle.

« Du genre que je veux pas que tu restes en Italie parce que tu vas me manquer, que t'as pris de la place dans ma vie, que je me sens bien avec toi et que oui tu vas me manquer. » Oh. C'est moi elle venait de me répéter deux fois dans la même phrase que j'allais lui manquer ? Le truc était qu'elle allait véritablement me manquer et que sans elle ici, j'allais considérablement me faire chier. Je fis descendre la main qui se trouvait dans son dos vers le bas puis remontait progressivement et successivement plusieurs fois, comme une espèce de caresse réconfortante. Je préférais ne pas penser à ce moment qui me pousserait à la ramener à l'aéroport, je préférais ne pas encore songer à son départ même si c'était clairement ce que je n'arrêtais pas de faire depuis que nous étions arrivés. «  Puis t'es un excellent petit ami » Non ? Sa phrase m'arracha un grand sourire alors que je reculais quelque peu ma tête afin de la fixer. Je ne pouvais pas considérer ça de ma personne, pas après ce que j'avais fait alors que j'étais en couple avec Leyna. Du moins, je n'étais pas excellent, j'essayais de le devenir. « C'est toi, l'excellente petite-amie. » Elle était adorable, attachante, attentionnée, sexy et j'en passe. Elle avait tous les critères qu'un garçon recherche chez une fille et je devais me reconnaître chanceux que ce soit moi qu'elle ait choisi. « Et tu me manqueras aussi...plus que tu ne peux l'imaginer. » Puis la chanson se termina et les couples se séparent afin d'applaudir et on les imita. Puis je lui pris la main, m'étant détaché de son corps à contrecœur. Elle comptait tellement à l'heure d'aujourd'hui, que ne pas savoir pendant combien de temps je n'allais pas pouvoir la revoir, m'angoissais carrément. On revint donc s'asseoir à notre table et je repoussais tranquillement mon assiette, je n'allais définitivement rien manger. Puis je me mis à l'observer, attendant à ce qu'elle ne termine son propre plat. Déjà désireux d'arriver au dessert.

Après l'avoir invité à danser et avoir donc partagé quelques pas de danse avec ma superbe petite-amie, je l'avais ramener à notre table afin qu'elle puisse terminer son plat, bien que je ne fus pas apte à terminer le mien. J'avais donc repousser mon assiette en soupirant, préférant l'observer manger, la jugeant presque trop fascinante. Qu'elle m'ait répété par deux fois que j'allais lui manquer lorsque ce week-end allait se terminer et qu'elle rentrerait en Amérique pour me laisser en Italie me rendit à la fois triste et joyeux. Triste parce qu'elle allait me manquer à moi aussi et que je ne voulais pas la quitter pour aucune raison. Joyeux, parce que d'un côté elle était implicitement en train de me dire qu'elle tenait à moi et j'aimais savoir que j'allais lui manquer tout autant qu'elle allait me manquer, me rassura quelque peu, elle n'allait peut-être pas m'oublier finalement. Je savais déjà pour ma part que j'allais passer le restant des mes jours durant ce voyage en Italie à penser à elle et à ses lèvres, sa façon d'être et son corps. « Tu me réserves quoi d'autres ? » Elle s'était mise à rire et je déglutis péniblement. Je lui avais bien réservé autre chose mais je ne savais pas comment elle allait le prendre. Mal évidemment, parce qu'elle ne comptait pas accepter mon cadeau, mais d'un côté, elle n'avait pas vraiment le choix. C'était ma petite-amie, j'avais bien le droit de lui offrir des trucs quand même. « Eh bien... quelque chose qui je crois ne vas pas te plaire. » Je m'apprêtais à lui en dire beaucoup plus, lorsqu'un serveur était arrivé afin de retirer nos assiettes, me jetant au passage un regard intrigué en voyant la mienne pleine et nos donner la carte des desserts. «  Mais ce n'est qu'un cadeau et j'aimerais que tu l'acceptes. Juste sans histoires. Juste en considérant que ce présent est pour te prouver à quel point je tiens à toi. » Je sortis donc la petite boite noir que j'avais garder contre mon cœur durant toute la soirée en soupirant, puis je la fis glisser sur la table face à elle. Elle était petite mais longue quand même. Qu'elle se rassure, ce n'était pas une bague. « J'aimerais que tu l'ouvres et si tu décides de le porter, que lorsque tu le regarderas, tu penses un tant soit peu à moi. » Après tout, je ne savais pas combien de temps j'allais rester là et je ne voulais pas qu'elle m'oublie et ce présent, ne pouvait que lui plaire. Du moins, je l’espérais.