Thélia ✘ Trip to Italy

Je savais déjà que ce que j'allais lui offrir n'allait pas lui plaire. Je savais aussi pertinemment qu'elle n’aimait pas qu'on lui fasse des cadeaux. Le voyage, la robe, le restaurant, je savais aussi que ce que je m'étais apprêté à lui donner allait peut-être la faire sortir de ses gonds. J'avais donc sorti l'élégante boite noire de la poche intérieur de ma veste et l'avais fait glisser sur la table devant elle. Je la vis s'emparer de la boite. « T'es fou » Il s'agissait d'un bracelet fin en or orné d'un petit diamant, le genre de bijou fin qu'elle méritait de porter et qui lui irait vraiment bien «  T'es pire que fou, t'imagines combien ça a du te coûter ? » Je secouais la tête, négatif. Le prix m'importait peu et ce que je voulais par-dessus tout, c'est qu'elle profite de mon cadeau et rien d'autre. « Ne penses pas au prix, veux-tu ? » Vu son expression, j'en tirais quand même, comme conclusion, qu'elle aimait bien mon cadeau. Je me levais donc en reculant ma chaise, contournais légèrement la table et venait la rejoindre. Je pris la boite noir dans mes mains, et en retirant la fine chaîne en or je vins, l'accrocher à son poignée délicat. « Puis, tu es le genre de personne qui mérite tous les cadeaux du monde. »  Puis une fois la chose faite, je revins m'asseoir non sans avoir déposé mes lèvres sur les siennes. « Choisi un dessert maintenant » Je lui fis un grand sourire en lui fesant glisser cette fois-ci la carte des desserts, mais j'avais déjà hâte qu'on ne rentre à la maison.

 « Je peux pas, t'es malade de dépenser autant pour moi. » Oh non. P'tain mais comment que ça me sidérait qu'elle ne pense qu'au prix mais ne songe même pas un seul instant que dans ma tête c'était normal que je me permette de lui offrir de telles choses, que je ne le faisais pas beaucoup voir jamais et que quand de mieux pour lui faire ce genre de présents que dans un tel lieu, dans un pays étranger ? Qu'elle ne cesse de penser au prix et au combien toutes mes folies allaient me coûter me casa mon délire de soirée romantique. Je venais juste de lui offrir un bracelet qui signifiait beaucoup de choses pour moi et de savoir ainsi que ça ne représentait pas vraiment grand chose à ses yeux, à part ma folie exorbitante me fit presque mal. Je me renfermais complètement. Le gentil Théo hyper gentleman avait disparu là. « Bien. » Mais je pensais carrément « penses ce que tu veux de moi. » Elle me trouvait malade de dépenser pour elle ? C'était son droit. Mais qu'est-ce que ça allait être pour Noël, alors... Si jamais nous sommes encore ensemble pour Noël, promis j'offre une vache à africain venant de sa part. Je lui avais ensuite proposer de prendre un désert et ne m'attendait absolument pas à sa réponse.  « Non merci j'en ai pas envie, fin je suis calé là. » J'étais carrément à cran là, j'avais du mal à croire ça. « Comme tu veux. » Je ne tentais même pas d'insister et d'essayer de la convaincre à en prendre un. Un serveur s'approcha et je commandais les deux cafés. Elle m'avait perdu pour le reste de la soirée, jusqu'au bout là. Je ne savais même plus quoi lui dire parce que je savais qu'elle ne cesserait de songer au prix et au fait que je dépense beaucoup pour elle. Je passais une main distraite sur la poche de mon pantalon, celle qui contenait mon téléphone. « On peut rentrer ou tu comptais allé ailleurs après ? » Je relevais la tête en plissant des yeux. « On va rentrer, sauf si toi -mais ça m'étonnerais fort- tu veuilles faire autre chose ? » J'avais effectivement prévu autre chose mais dans ma tête je formais une croix rouge bien visible dessus.

 J'avais le sentiment que tous les éléments jouaient contre nous. Que mes cadeaux la gavait plus qu'il ne lui plaisait et que je ne faisais que lui taper sur le système à vouloir dépenser mon argent pour elle. Mais qu'y pouvais-je si ma seule envie était de lui faire plaisir ? Je concevais pas le fait de sortir avec une fille sans rien lui offrir. Mais apparemment nous ne vivions pas sur le même monde. Le serveur apporta nos café et j'entrepris de mettre un sucre dans le mien alors que je me rendais compte à quel point un gros malaise avait prit possession de notre table. Je ne voulais pas que la soirée se termine mal alors que la journée avait si bien commencée, mais avec ses remarques qui me faisaient limite pensé à des reproches, mon visage était devenus impassible. « J'ai dit quelque chose qui va pas ? » Elle m'avait regardé quelques secondes avant de reporter son regard sur son café, m'arrachant une drôle d'expression. Elle n'était pas sérieuse en me demandant ça, si ? Je secouais la tête. «  Non, tout va bien. » Et merde, de toute façon je ne savais pas mentir. Je bus quelques gorgées de mon café mais le liquide noir passait mal et le laissais tombé. Puis j'attendis pertinemment qu'Elia ne termine son café, me concentrant sur les notes de musiques qui résonnaient dans la salle. Je fis ensuite signe pour qu'on m'apporta l'addition et un serveur vint nous rejoindre un grand carnet dans la main, il me tendit un stylo et je signais juste, espérant qu'Elia ne me poserait pas de questions. « Nous pouvons y aller si tu es prête. » Je me levais donc, venant l'aider à se mettre debout à son tour, pour que l'on puisse nous rendre à la voiture.

 « Tu vas me dire ce qui a ou tu comptes finir la soirée ainsi ? » Nous venions à peine de sortir dehors tout en attendant le voiturier. D'ailleurs nous étions sorti du restaurant accompagné par un silence de mort, putain, tout ça, sa promettait sérieux.  Elle s'était tourné vers moi et attendait sûrement une réponse mais là, maintenant, je n'avais pas envie de parler. Je n'avais tenter que de lui faire plaisir et en échange je n'avais le droit limite qu'à des reproches. Arf, je pouvais me détester parfois. Grâce au ciel, le voiturier arriva à ce moment pile et je le remerciais en prenant les clés, puis me dirigeais vers la portière passager, l'ouvris et attendit qu'Elia soit bien assise avant de la refermer et de contourner la voiture, avant de m'installer à mon tour derrière le volant. Je fis démarrer la voiture et un grand silence s'installa entre nous. Je réfléchissais à grande vitesse, mais je ne pouvais tout de même pas la laisser dans cet état, se posant mille et unes questions sur ce qui m'arrivait, par rapport à mon comportement. Je lui jetais un bref coup d’œil en biais avant de reporter mon regarder la route, soupirant. « Qu'est-ce que tu veux que que j'ai, Elia ? Je tente de te faire plaisir et limite tu me le reproche, je sais même plus comment me comporter. » Alors la distance et la froideur ça me connaissait très bien. Puis nous arrivâmes enfin à la maison, et j'ouvris la porte d'entrée avant de faire rentrer Elia et de la verrouiller après mon passage, puis je me dirigeais vers le salon, avant d'enlever ma veste et de la jeter sur le canapé. Je défis ensuite ma cravate qui alla rejoindre ma veste, puis je relevais les manches de ma chemise avant de défaire les trois premiers boutons de celle-ci dévoilant un peu mon torse. J'avais dans l'espoir qu'elle ne soit pas fâché, qu'elle ne vienne m'embrasser ou juste me prendre dans ses bras. Qu'elle se comporte aussi comme-ci elle était chez elle. Dans tous les cas, si les choses restaient aussi froides, j'avais des coups de fil à terminer.

 Un grand silence c'était installé entre nous lors du trajet de retour, même lorsque j'avais tenté de lui faire comprendre mon changement subite de comportement, elle n'avait pas piper mot, ne prenant pas la peine de répondre. Puis, elle était restée en retrait lorsque nous étions rentrés dans la maison, pendant que je me déshabillais quelque peu. « Je voulais pas que tu le prends ainsi, je sais que c'est pour me faire plaisir et je te remercie mais. » Je me tournais d'un coup vers elle alors que je finissais de déboutonner quelques boutons de ma chemise, soudainement très intrigué. « J'aime pas qu'on m'offre des trucs, même un café je te jure je peux me battre pour pas qu'on me le paye alors tu imagines quand ce sont des cadeaux comme la robe, le restaurant ou bien ce bracelet ? » Je secouais la tête négativement alors qu'elle enchaînait presto.  «  Je suis comme toi en plus, je suis toujours prête à offrir des cadeaux sans compter et je comprends à présent pourquoi les autres refusent autant. C'est super gênant et ça me met mal à l'aise même si je trouve ce geste super beau, attentionné et tendre à la fois. » Ah quand même, confetti it's a parade ! Elle reconnaissait que mon geste était..attentionné. Un faible sourire se dessina sur mes lèvres alors que je me demandais ce que j'avais fait au ciel pour récolter la seule copine au monde qui haïssait qu'on lui fasse des cadeaux. « C'est pas un reproche c'est juste que je veux pas que tu dépenses autant pour moi et surtout en si peu de temps, les cadeaux c'est bien mais tant que tu es là ça me va aussi. » Ah bon. « Je vois. » Plus elle avait parlé, plus elle s'était rapproché de moi et avait posé ses mains sur mes hanches, alors que je m'étais pincé l'arrête du nez à l'aide de mon pouce et de mon index, fermant les yeux. Ayez, j'avais mal au crâne. « & merci, j'ai pas eu le temps de le dire. » Elle m'avait montré son poignet lorsque j'avais ré-ouvert les yeux et je fis un signe de tête comme pour lui de rien, mais je savais que pour elle ce n'était pas rien, au contraire. Finalement tout ce que je retenais de ses dires étaient "je n'aimes pas tes cadeaux, je suis gênée parce que tu m'en fais, pitié, arrêtes ça. Mais sinon merci quand même." Je me surpris à la fixer ensuite durant de longues minutes, clignant juste des yeux plusieurs fois d'affilés. Puis je posais mes mains sur chacune de ses épaules. « Bien. Je ne te ferais plus de cadeaux à moins que tu ne me le demande. » Paf, sur ce, je déposais un baiser sur son front et me dégageais. Bien que je sois persuadé qu'elle ne me demande jamais une telle chose. Je me mis à me diriger vers le bureau, avec l'intention de m'y enfermer, avant de me stopper net. « Et puis merde.. » Je pivotais sur mes talons lui faisant face. « Désolé, d'accord ? Je pouvais pas savoir que t'offrir ces choses allaient te mettre aussi mal à l'aise. Je ne le fais pas souvent et ce sont les premières choses que je te t'offre depuis que nous sommes ensemble. Tu devais bien t'attendre à ce que ce moment arrive ! » Je marquais une pause, avant d'hocher les épaules. « Je cherchais juste à te faire plaisir, rien de plus. Et je ne vais pas non plus te forcer à accepter et à garder ces choses si tu ne les veux pas. » Sur ce je fis une moue avec mon visage avant de finalement me diriger vers la cuisine. J'avais besoin de me calmer, pourquoi prenais-je les choses vraiment à cœur ? Pourquoi n'étais-je pas passer outre ce qu'elle venait de me dire et juste accepter les faits. Une fois dans la cuisine, j'appuyais les paumes contre la table et baissais la tête, j'avais besoin de réfléchir.