(flashback) Approche-toi, serre-moi fort avant qu'on se sépare ▬ Briandy

J'avais vraiment, vraiment pas voulu que ça tourne comme ça... C'était la dernière fois qu'on se voyait avant longtemps. Peut-être même la dernière fois tout court... ? J'avais fait une promesse à Apple. Briony et moi étions encore amants, mais dans un mois, est-ce qu'on pourrait toujours autant ? Peut-être pas. Et ça me faisait terriblement chier que notre potentielle dernière journée, qui aurait dû être bonne, se termine comme ça. J'avais imaginé beaucoup de scénarios, mais aucun qui se terminait comme celui-ci tant ça m'avait paru improbable. Pourtant, ça se passait vraiment. J'avais merdé en plaçant très mal ma phrase sur la Quincy House, Briony était immédiatement montée sur ses grands chevaux et l'effet boule de neige avait eu lieu, on contrôlait plus rien. Le retour jusqu'à l'hôtel se fit dans le plus grand silence cette fois, ce fut une fois garé devant l'hôtel que Briony descendit de la voiture en emportant son album pour aller récupérer sa valise. Elle revint alors auprès de sa portière bien que fuyant mon regard, et je fuyais le sien aussi, regardant même dans la direction opposée. Qu'est-ce qu'on se dit ? Bonne question... A la prochaine ? C'était cool ? Au plaisir de te revoir... A dans un mois ? Au revoir ? Je soupirai légèrement et me passai une main dans la nuque. J'sais pas. A plus, sans doute. C'était affreux ce mélange que je ressentais, un cocktail de colère, de frustration, de culpabilité et de déception. On devait être beau à voir, tiens. Avec tout ça, j'avais hâte qu'elle ferme la portière et s'en aille, tout en priant pour qu'elle s'assoit côté passager et qu'on oublie. Ahahah oublier. J'croyais plus au père Noël depuis bien longtemps, c'était foutu, alors autant ne pas faire durer le supplice, si bien que je la boostai un peu en passant sa vitesse. Juste histoire de lui dire de pas traîner...

J'avais la gorge sèche. J'pourrais très bien lui dire "viens, on oublie tout, on fait comme si rien ne s'était passé" mais j'étais tout simplement incapable de faire comme ça. Forcément, j'allais imaginer des trucs. Oui, Andy ne m'avait jamais trahi depuis qu'il m'vait fait la promesse de ne pu m'utiliser. Mais j'sais pas.. j'restais sur mes gards, c'tout, alors que j'lui faisais confiance. C'est ça qui était paradoxal. J'avais l'sentiment d'être complètement paumée entre tous mes sentiments et toutes mes pensées. Nan, en fait, c'est pas qu'une impression, j'le suis vraiment en ce moment. Et j'avais besoin de Andy comme guide. Sauf qu'il m'abandonnait pour un mois entier sur cette dispute. Putain. C'était vraiment rageant d'en être arrivé à ce stade là sérieux. J'sais pas. A plus, sans doute. Hm. Merci Andy. Sincèrement. Pour tout c'que tu as fait pour moi ces derniers temps, pour l'temps que tu as pris sur ton temps libre pour confectionner ce cadeau avec Feldt. J'devrais lui dire ça, mais j'y arrivais même pas parce que j'savais que j'allais m'faire remballer directement, c'était inévitable. A plus. J'soupirais avant d'reculer vers le bord du trottoir qui longeait l'hôtel. Je me retourna pour marcher droit devant et éviter de foncer dans des personnes quand j'sentis une présence dans mon dos. Une présence qui m'faisait penser à celle qu'il y avait eu l'jour de mon viol. J'accéléra le rythme petit à petit avant finalement d'me faire arrêter par une main sur mon épaule. Salut poupée. J'crois que tu as quelque chose qui m'intéresse.. Mon sang ne fit qu'un tour mais j'étais pourtant incapable de bouger. L'mec en face de moi n'était pas bien plus grand que les autres hommes sauf que j'étais tétanisée par les souvenirs quI revenaient à la surface. Je m'aggripais à ma valise et à mon album photo tandis que l'mec me poussait contre un mur, adressant des sourires aux passants pour n'pas qu'ils s'inquiètent pour faire croire à la comédie du bonheur et du couple. Connard. Chuis certaine qu'il avait repéré mon ptit gabarit mais aussi mon teint pâle, que j'étais pas au point. Puis, faut pas être devin pour comprendre que j'me sentais pas bien, en avançant doucement avec ma valise derrière moi. Il allait en profiter. J'étais comme une statue, mon coeur s'était arrêté, mes membres étaient raides. Il approcha sa bouche de la mienne, avant de me susurrer quelques mots au creux de l'oreille. J'avais des larmes aux yeux tellement j'étais frustrée d'être tétanisée par la peur.Tu vas m'suivre douuucement vers ma chambre bébé. Tu cries pas sinon j't'en fous une okay ? Et t'vas m'donner après tout c'que t'as sur toi, c't'une valise de richous ça, chuis sûr que j'peux trouver mon bonheur dedans.

Voilà, c'était tout. A plus. Deux tous petits mots qui devaient marquer la fin de notre journée, et peut-être même de notre relation finalement, selon comment j'allais évoluer avec Apple en parallèle... Elle referma la portière et s'éloigna le long du trottoir, traînant doucement sa valise derrière elle et je me pris la tête entre les mains. Putain mais Andy, tu branles quoi ? J'foutais pas mon orgueil démesuré de côté alors que c'était peut-être notre dernière fois... Mais j'étais tellement en colère. J'm'étais ouvert à elle, j'avais toujours été honnête et même après deux mois et demi, j'étais toujours ce manipulateur qu'elle redoutait. Je tâchais de me calmer, mais c'était peine perdue, tant pis. J'allais rentrer à mon hôtel, bosser pour me changer les idées, et puis le temps ferait le reste... Relevant la tête, je m'apprêtais à repartir mais cherchai bien malgré moi Briony du regard, je ne tardai pas à la voir plaquée contre un mur avec un autre mec. L'espace d'un instant, je sentis un goût amer sur mes lèvres, la jalousie me ronger les tripes... Mais à la posture qu'elle avait, la jalousie retomba bien vite. J'avais suffisamment été contre elle pour bien m'rendre compte que c'était pas consentant comme situation. Passée la surprise, je sortis rapidement de la voiture en refermant doucement la porte pour ne pas attirer l'attention sur moi, m'approchant de Briony et du connard qui la faisait chier. J'avais des fourmis dans les doigts, j'étais énervé depuis de longues, longues minutes... Je l'étais encore plus en voyant Briony se faire emmerder et on m'offrait une tronche à taper, il n'allait pas me voir venir tellement j'avais la rage. A peine arrivé derrière le mec, je l'attrapai par les épaules et le repoussai loin de Briony contre une voiture, lui décochant une droite et m'empressant de le plaquer contre le capot en le tenant à la gorge sous les cris surpris des personnes présentes. Touche à un seul de ses cheveux, connard, et t'auras bientôt plus que ta langue et tes gencives pour bouffer de la purée, chuis clair ? J'aurais bien aimé lui en foutre une deuxième, je m'apprêtais d'ailleurs à le faire quand je sentis deux hommes m'attraper les bras pour m'en empêcher en me criant de me calmer. Ça va, lâchez-moi ! Putain ! Mais non, ce juron-là n'était pas sorti, j'me sentais déjà mieux de lui en avoir collé une à cet enfoiré. Je me défis de leur étreinte alors que le mec se redressait en s'essuyant la lèvre.

J'avais peur, je tremblais et j'étais totalement consciente que c't mec pouvait absolument faire tout c'qu''il voulait de mi dans l'état dans lequel j'étais. Blessée mentalement et faible physiquement. Très mauvais combo quand on y pense. J'osais même pas regard hier que devant moi, dans l'vide, l'écoutant me susurrer des mots qui m'faisaient frissonner de crainte. Il était pire que celui qui m'avait abusé quand j'avais dix-sept ans. Parce que lui, il jouait à ça devant tout l'monde, dans la rue, sans que personne ne s'rende compte que j'étais loin d'être ç l'aise en sa présence. L'mec me prit mon poignet et commença à avancer vers l'entrée de l'hôtel avant que d'un coup il soit poussé fortement en arrière. je fus entraînée légèrement dans sa chute mais j'remis droite bien rapidement.Mon coeur s’accéléra quand j'vis qu'Andy était en train d'prendre ma défense, foutant une belle droite à c'connard. Il était venu à ma rescousse alors que j'avais cru qu'il s'était barré depuis bien longtemps. Touche à un seul de ses cheveux, connard, et t'auras bientôt plus que ta langue et tes gencives pour bouffer de la purée, chuis clair ? Je pouvais pas détourner mon regard d'Andy qui s'tenait face à mon agresseur qu'il avait allongé contre un capot de voiture. Putain. J'voulais juste l'prendre Andy dans mes bras là. Des larmes se mirent à couler mais cette fois-ci, c'était de peur et de soulagement et non pu de joie. Des mecs arrivèrent pour empoigner Andy et déjà j'me précipitais vers eux, leur intimant de ne rien faire. Pas avec lui. Ça va, lâchez-moi ! J'pris la main d'Andy avant d'observer l'mec, vraiment mal au point nous lancer un regard mauvais. C'est lui l'agresseur dans l'histoire. Ce jeune homme n'est autre que mon copain et m'a sauvé d'un éventuel viol.. J'releva la tete doucement vers Andy. Petit copain, j'venais de le qualifier comme ça devant l'hôtel du summer camp d'Harvard, avec tout un troupeau de gens autour de nous. Il n'empêche que ça avait été bien suffisant pour qu'on s'occupe du cas de mon agresseur. Les mêmes messieurs qui avaient pris Andy choppèrent le connard et s'en occupèrent tandis que j'reculais avec Andy. On faisait pu vraiment partis du centre d'attention alors j'en profita pour prendre l'Eliot dans mes bras, le flot des mes larmes se remettant à couleur. J'avais eu tellement peur de revivre mon passé.. Merci.. sans toi.. Oh mon dieu. Par réflexe, je mis ma main dans ma bouche avant de m'éloigner d'Andy en me retournant, me mettant accroupie, incapable de retenir ma souffrance et de la supporter.

Je voyais rouge, j'voulais l'tuer, lui fracasser la tête sur le goudron. En fait, les mecs avaient bien fait de m'attraper les bras, parce qu'après le deuxième coup, j'en aurais sûrement foutu un troisième, puis un quatrième... Je redescendis sur terre en voyant Briony s'approcher, rebaissant les bras et retrouvant une posture moins agressive, le contact de sa main sur la mienne me calmant presque immédiatement. Cela dit, je me sentis bizarre en entendant Briony dire que j'étais « son copain », la surprise devait se lire sur mon visage, peut-être un peu la gêne aussi. Parce que, concrètement, j'avais jamais vu les choses sous cet angle là dans un premier temps... Et dans un second temps, y avait sûrement des Harvardiens qui nous regardaient. Avec un peu d'chance ça passerait pour de la comédie pour nous donner de la crédibilité ? Erm. Voyant les deux hommes s'occuper de l'autre enfoiré, je balayai rapidement les alentours du regard et n'aperçus aucune tête connue, fort heureusement, si bien que je reportai alors immédiatement mon attention sur Briony. Elle allait bien ? Il lui avait rien fait ? Il voulait quoi ? Je la suivis un peu à l'écart en serrant doucement sa main dans la mienne, puis la serrai contre moi lorsqu'elle fondit en larmes dans mes bras. Hey... Ça va c'est fini... A ses paroles, je ressentis un pincement au coeur et l'instant d'après, elle se détournait de moi pour tourner le dos à la foule et éclater en sanglots, accroupie par terre. Rien n'aurait pu davantage me déchirer le coeur que cette scène... Comment je pouvais la réconforter, la rassurer ? Je m'abaissai à mon tour et passai un bras dans son dos, l'attirant à nouveau dans mes bras pour la serrer fort contre mon torse en déposant un baiser sur ses cheveux. Personne te fera d'mal... J'te l'promets Bri, personne va te toucher. C'était fini, ce connard reviendrait pas. Ni lui, ni d'autres, personne ne toucherait à elle tant que je serais là. D'une main, je tournai doucement sa tête vers moi en caressant sa joue et essuyant ses larmes avec mon pouces. Ces larmes-là, j'aurais tellement aimé ne plus les voir... Elle méritait pas de souffrir comme ça.

Hey... Ça va c'est fini... C'était fini mais le mal était fait. Même pas deux minutes que mon entrevue avec le mec avait duré. Il m'avait rien fait si ce n'est effleurer mes lèvres, jouer de son physique pour m'impression, me mettre dos au mur, pour m'faire peur mais surtout réveiller en moi des plaies qui finalement ne s'étaient jamais refermées. Comment est-ce qu'on guérit d'un viol même concrètement ? Oui, c'est fini. Mais en fait,ça ne vient que de commencer putain. Je m'éloigna d'Andy, celui que j'avais appelé mon copain devant tout le monde, sous l'coup de l'impulsivité. Parce que même si il était encore marié, même si j'étais techniquement toujours avec Hendrix.. c'est comme ça que je voyais l'Eliot. Les disputes ne changeront rien à ça. Personne te fera d'mal... J'te l'promets Bri, personne va te toucher. J'tentais de calmer mes sanglots petit à petit, régulant ma respiration tout d'abord. Chuut, Bri, t'es une femme forte, tu peux y arriver. Andy se mit derrière moi, passant une main dans mon dos avant de m'attirer contre lui. J'avais juste besoin de ça pour vraiment m'calmer, l'savoir près de moi, prêt à m'protéger en cas de besoin.. Lui seul avait compris qu'un truc ne tournait pas rond. Tu crois que c'est marqué sur mon front que j'suis quelqu'un d'facile à avoir.. ? C'était pas possible, j'avais une vraie malédiction sur moi. La prochaine fois, c'pas sûr qu'Andy sera là pour moi, j'le savais. Fallait vraiment que j'tente de contrôler mes sentiments pour que j'puisse me défendre. T'étais pas obligé d'venir pourtant, tu l'as fait.. pardon pour toute à l'heure, j'suis vraiment désolée d'avoir réagi de cette manière.. Ayé, toute la culpabilité du monde sur mes épaules, c'parti. Merci d'être venu frapper c'connard. Je serrais un peu plus la main d'Andy dans la mienne, j'étais dans ma bulle avec lui..

Elle était blessée, détruite. Elle m'avait déjà dit pour son viol, quand elle m'avait plus ou moins fait comprendre que j'avais en quelque sorte été sa première fois. Mais entre savoir, et voir... il y avait un fossé énorme. Elle avait la blessure encore béante, totalement ouverte, ça me fendait le coeur de la voir ainsi et pire encore, ne pas être capable de l'aider à aller mieux, à oublier ça. J'pouvais pas effacer la souffrance et le traumatisme qu'elle avait enduré, avec lesquels elle avait du apprendre à vivre et grandir... parce que ça devait pas être le genre de blessure qu'on oubliait un jour. Je hochai négativement la tête à sa question, caressant ses joues une à une pour en retirer les larmes. T'es pas facile à avoir. On venait d's'engueuler, t'étais pas au meilleur de ta forme et il a vu que t'étais pas du coin... Je me mordis la langue et me collai à elle pour la serrer vraiment contre moi, fermant les yeux une fraction de seconde. Prend pas sur toi comme ça, t'as rien fait de mal. C'est normal que j'sois venu... J'laisserai personne te faire du mal, j'te l'ai dit. Ni la drogue, ni les connards, ni les salopes. Personne ne pourrait la toucher sans avoir à me passer sur le corps. Je m'écartai doucement d'elle et prit sa main redressant son visage pour la regarder dans les yeux. Tu veux qu'on retourne dans la voiture ? Elle s'y sentirait peut-être plus en sécurité ? Elle pourrait peut-être plus aisément s'y calmer, se remettre de ses émotions ? Je resserrai ma main sur la sienne. Finalement, on s'était dit au revoir mais il n'était pas question que je la laisse après cet épisode-là.

Quelques personnes regardaient vers nous mais déjà la plupart était passée à autre chose, continuant leur vie. Concrètement y avait rien eu, juste une petite altercation. Sauf que pour moi, les conséquences allaient beaucoup pus loin. C'pas la première fois que j'me faisais agresser depuis mon viol, certes, mais c'est la première fois que j'avais eu vraiment peur. Sans Andy, chais pas c'qui s'serait passé. Ou non. J'savais exactement ce qu'il aurait pu y avoir.. Le jeune homme passa ses doigts sur mes lèvres pour enlever mes larmes, tandis que j'plongeais dans on regard. T'es pas facile à avoir. On venait d's'engueuler, t'étais pas au meilleur de ta forme et il a vu que t'étais pas du coin... Ptete, j'en sais rien. C'est vrai que l'engueulade m'affectait vraiment mais quand même.. J'osais pas jeter un coup d'oeil en direction du mec, j'avais peur de manquer d'air en l'observant même deux secondes. Est-ce qu'Andy avait perçu mon malaise pour m'prendre comme ça dans ses bras ? J'sais pas. Mais dans tous les cas, j'changerai ma place pour rien au monde. J'fermais les yeux, me calmant petit à petit. Prend pas sur toi comme ça, t'as rien fait de mal. C'est normal que j'sois venu... J'laisserai personne te faire du mal, j'te l'ai dit. Oui, il me l'a dit. Mais entre entendre la promesse et la voir s'appliquer.. y a une vraie marge. Si j'avais eu des doutes sur mes sentiments avec lui un instant, là c'était clair quand j'avais vraiment peu. Suffisait d'voir comment sa présence m'apaisaient.. Tu veux qu'on retourne dans la voiture ? J'acquiesçais vigoureusement, incapable de prononcer des mots supplémentaires. Je pris la main d'Andy dans la mienne avant de me relever et d'aller chercher mes affaires. J'avais l'impression que j'allais m'écrouler et j'gardais mon visage rivé vers l'sol. J'me sentais pas bien mais pourtant mes larmes avaient cessé de couler. Est-ce qu'il avait encore l'intention d'aller quelque part d'autre ? J'en savais rien, j'voulais juste être au calme. J'attendis qu'Andy ouvre l'coffre de la voiture pour pouvoir ranger ma valise. J'posa également mon album photo avant de refermer et d'aller m'installer sur les sièges arrières. Je ramenais mes genoux vers ma poitrine, pour m'protéger en quelques sortes contre toute attaque. Tu peux venir.. ? Restes avec moi, ne me quittes pas même si on s'est dit au revoir toute à l'heure. Mon coeur retrouvait petit à petit un rythme normal mais je n'étais certainement pas plus rassurée.

Tant que je pouvais être là pour Briony, qu'elle me laisserait être là pour elle, je le serai. Que ce soit maintenant ou plus tard... Jvoulais être disponible pour elle, présent. C'était pas correct pour Apple, mais comment est-ce que ça pouvait en être autrement ? Je lui avais proposé qu'on retourne à la voiture, loin des regards indiscrets, loin de l'enfoiré qui avait voulu abuser d'elle... Elle acquiesça vivement de la tête sans un mot, sans doute était-ce difficile pour elle de parler désormais, trop d'émotions devaient se bousculer. Je me relevai donc avec elle et retournai à la voiture, loin des autres, un peu à l'écart. Elle ouvrit le coffre pour y mettre sa valise et son album avant de monter dans la voiture, grimant sur la banquette arrière en ramenant les genoux à sa poitrine, me demandant de la rejoindre. Je ne me fis pas prier, basculant le siège conducteur pour la rejoindre à l'arrière, refermant la portière. Nous voilà désormais tranquilles, dans notre bulle, protégés par les vitres teintées. Ok... on est mieux ici M'asseyant à côté d'elle, je passai un bras autour de sa taille et posai mon menton sur son épaule, cherchant quoi dire, ou quoi faire. Qu'est-ce qui était censé être dit ou fait à une personne terrorisée à l'idée d'avoir failli revivre un vieux traumatisme ? J'me sentais inutile, mais il n'était pas question de laisser tomber Briony. Je relevai doucement les yeux vers elle et traçai des légers ronds sur sa peaux avec mes doigts, pensif. Tu sais... Si tu veux m'parler, dire ce que t'as sur le coeur... Tu peux y aller, si ça peut t'faire du bien de t'exprimer... Garde pas ta souffrance pour toi. Est-ce qu'elle allait parler pour autant ? J'en doutais fort, mais au moins elle savait que j'étais là...

Andy ne se fit pas attendre avant de venir me rejoindre à l'arrière de sa voiture. J'préférais être ici plutôt qu'à lavant, même si c'était plus renfermé. J'avais l'impression d'être un peu plus en sécurité ici. Tout comme j'avais l'impression de ne jamais être forte quand j'étais avec l'Eliot, qu'il ne m'avait vu que dans des moments où j'craquais, où j'allais pas bien du tout. Ok... on est mieux ici Oui, c'était bien mieux ici qqu'à l'extérieur, surtout avec son bras qui m'entourait, sa tête près de la mienne. J'me sentais en sécurité, vraiment, ici, dans ses bras. Personne ne pourrait venir me toucher, il était mon protecteur, mon super héros, celui qui veillait sur moi. J'fis une petite moue, me rapprochant un peu plus d'Andy. Tu sais... Si tu veux m'parler, dire ce que t'as sur le coeur... Tu peux y aller, si ça peut t'faire du bien de t'exprimer... Garde pas ta souffrance pour toi. J'acquiesça doucement, baissant le regard vers ses doigts qui effleuraient ma peau avec légèreté. Tout lui raconter ? Mais je ne ferai que répéter.. Je laissa passer de longues minutes avant de finalement prendre la parole, sans trop savoir vers quoi je m'aventurais exactement. T'aurais dû voir regard.. comment qu'il m'observait. Limite, chuis sûre qu'il s'demandait c'qu'l allait m'faire dès qu'on s'rait tranquille.. J'ai vraiment cru que j'allais de nouveau y passer. J'ai déjà mis tellement d'temps à m'en remettre, j'aurai pas pu supporté une nouvelle fois.. J'ferma les yeux. Mais c'pas arrivé, faut que j'me calme, que je relativise les choses.. J'avais terminé en chuchotant. Ouai, c'est ça, j'devais pas m'concentrer là dessus, essayer de penser à autre chose.